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La Malaguette


Étymologie :


  • MALAGUETTE, subst. fém.,

Étymol. et Hist. 1544 (Fonteneau, Cosmographie, p. 326, aussi malaguette, p. 334 ds Arv., p. 327). Altération de malaguette « id. » (1544, loc. cit.), très vraisemblablement empr. au port. malagueta « id. » (1470 malageta ds Mach.3), lui-même prob. empr. à l'ital. meleghetta, de même sens (xiiie s. ds DEI),

dimin. de melega « sorgho » (xe s., ibid.), du lat. *milica, v. mélique ; plutôt qu'issu du topon. Malaguette qui désigne le littoral du Golfe de Guinée, encore connu sous le nom de Côte des Graines (1492, Malaguet, sur le globe de Martin Behaim, cf. Fried. ; aussi Manighette en 1520, v. Arv., p. 326), et qui est peut-être un dér. de Malli/Melli [ancien royaume islamique de l'Afrique occidentale où l'on faisait le commerce du poivre], bien que les deux dernières syll. restent inexpliquées ; v. Fried., s.v. malagueta, et FEW t. 20, p. 88a. Bbg. Arv. 1963, pp. 326-327. _ Sain. Sources t. 2 1972 [1925] pp. 176-177 ; t. 3 1972 [1930] p. 350.


  • MANIGUETTE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1544 (Fonteneau, Cosmographie, p. 326, aussi malaguette, p. 334 ds Arv., p. 327). Altération de malaguette « id. » (1544, loc. cit.), très vraisemblablement empr. au port. malagueta « id. » (1470 malageta ds Mach. 3), lui-même prob. empr. à l'ital. meleghetta, de même sens (xiiie s. ds DEI), dimin. de melega « sorgho » (xes., ibid.), du lat. *milica, v. mélique ; plutôt qu'issu du topon. Malaguette qui désigne le littoral du Golfe de Guinée, encore connu sous le nom de Côte des Graines (1492, Malaguet, sur le globe de Martin Behaim, cf. Fried. ; aussi Manighette en 1520, v. Arv., p. 326), et qui est peut-être un dér. de Malli/Melli [ancien royaume islamique de l'Afrique occidentale où l'on faisait le commerce du poivre], bien que les deux dernières syll. restent inexpliquées ; v. Fried., s.v. malagueta, et FEW t. 20, p. 88a.


Lire également les définitions des noms malaguette et maniguette afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Aframomum melegueta - Amome - Amome double - Faux-Épice - Faux poivre - Graine de Guinée - Graine de paradis - Grande cardamome - Maniguette - Méléguette - Poivre de Guinée - Poivre de Malaguette - Poivre des nègres - Poivre des voleurs -

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Botanique :


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Histoire :


Alfred Schwartz, auteur d'un article intitulé "Quelques repères dans l'histoire des Kroumen." (In : Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 67, n°246- 247, 1er et 2e trimestres 1980. pp. 151-155) retrace les étapes de la découverte de la malaguette par les Européens :

[...]

Le premier contact avec les Européens.

Il se fait à travers le commerce de la malaguette, Aframomum meïlgueta, ou méléguette, maniguette, graine de paradis, une épice (et non un poivre) connue en Europe depuis le XlIIe siècle (elle arrivait au Maghreb, depuis l'Afrique noire forestière, par voie caravanière) et que les Portugais «redécouvrent» sur le littoral ouest-africain à la fin du XVe siècle. L'actuelle côte libérienne en est particulièrement riche : les Portugais la baptiseront Côte de la Malaguette ou Côte des Graines dès le dernier quart du XVe siècle. Et les Krao sont au cœur de la zone décrite comme la plus riche par D. Pacheco Pereira (Esmeraldo de situ orbis, 1506-1508, trad. de R. Mauny, 1956, p. 109). Un témoignage de l'importance du rôle joué par les Krao dans la traite de la malaguette est fourni par un document datant des années 1540, « Le langaige de Guyne » (cf. Dalby et Hair, African Language Studies, 5, 1964, p. 174-191). Il s'agit d'un vocabulaire de 64 mots, sorte de vade-mecum pour marins et recueilli par le capitaine d'un navire français près de l'embouchure de la rivière Cestos. Non seulement ce vocabulaire a été identifié comme étant kra (la langue des Krao), mais les trois premières formules ont toutes trait au commerce de la malaguette (va quérir ton panier ; il y a de la maniguette assez ; approche, baille-moi ton panier). La rivière Cestos, l'un des hauts lieux du commerce de la malaguette sur la côte (cestos signifie « paniers » en portugais, par allusion aux paniers dans lesquels les habitants du littoral apportaient la malaguette à bord des navires), est située au Nord-Ouest du pays krao. Il est très probable que vers 1540 les Krao, qui sont venus de l'intérieur via cette partie du littoral, n'avaient alors pas encore atteint leur zone d'implantation actuelle, à quelque 120 km au Sud-Est.

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Symbolisme :


Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Malaguette (Aframomum melegueta) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Mars

Élément : Feu

Pouvoirs : Désir sexuel ; chance, argent, vœux.


Utilisation rituelle : Les Égyptiens de l'époque pharaonique utilisaient les graines de Malaguette sur une grande échelle : elles entraient dans la composition des baumes et des essences servant à embaumer les corps. Des grains étaient encore répandus dans le sarcophage, tout autour de la momie

À l'autre extrémité de l'Afrique, les Achantis faisaient macérer des « graines de paradis » dans l'eau-de-vie ; ils obtenaient un breuvage hallucinogène employé lors des cérémonies rituelles : danses pour la guerre, la pluie, la prospérité du clan, etc.


Utilisation magique : Ce pseudo-poivre tire son nom de la partie de la côte de Guinée nommée Malaguette ou Côte des Graines (Liberia actuel). On s'en servait pour falsifier le poivre dont la cote grimpait en flèche dans l'Europe du XVI e siècle. On disait : « Cher comme le poivre. » Dans plusieurs pays où les métaux précieux étaient rares, le poivre était accepté comme argent comptant. Dans l'île de Fernando Póo, en 1721, les Portugais pendirent le trafiquant dieppois Campan qui tentait d'écouler une cargaison de Malaguette.

Tant que dura la traite, lorsque les indigènes de ces régions parvenaient à capturer un négrier, ils le gavaient de grains de Malaguette jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Sur la côte d'Afrique occidentale, ces grains sont utilisés pour remplir des sachets que l'on porte sur soi : charmes d'amour, de chance, de richesse.

La plante elle-même favorise la réalisation des vœux. Dans ce cas, on arrache la tige, racines comprises, en expliquant à l'arbrisseau les raisons de cet acte de violence. Il faut choisir un jour venté. On brandit le Malaguette à bout de bras dans la direction du nord. On fait son vœu, puis on lance plusieurs feuilles dans le vent. Même chose à l'ouest. Idem au sud, en renouvelant son vœu à chaque fois. On termine par l'est. La plante mutilée doit être enterrée à la même profondeur qu'un homme.

Finissons sur un retour en arrière : les dames romaines employaient les grains de Malaguette pour parfumer leur chevelure.

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