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Photo du rédacteurAnne

Le Faux-poivrier odorant

Dernière mise à jour : 14 avr.




Autres noms : Schinus molle - Faux Poivrier - Lentisque du Pérou - Poivre rose - Poivrier d'Amérique - Poivrier de Californie - Poivrier du Pérou - Poivrier sauvage - Schinus -




Botanique :





Utilisations traditionnelles :


Louis Girault, auteur de Kallawaya, guérisseurs itinérants des Andes: recherches sur les pratiques médicinales et magiques (IRD Éditions, 1984) détaille les bienfaits du Schinus Molle :


Feuilles : fraîches et exposées au soleil, en cataplasme pour le traitement des rhumatismes et de la sciatique - fraîches et en bouillie comme cicatrisant sur les blessures - fraîches ou sèches, en décoction : bains dans le traitement des enflures des membres - le suc, dilué dans du lait, comme collyre pour la conjonctivite.


Fruits : frais, en infusion contre la rétention d'urine - frais ou secs, en teinture dans de l'alcool à 40° : frictions dans le traitement des rhumatismes aigus - frais et broyés : en cataplasme abdominal contre les nausées et les vomissements.


Résine : les poudres diluées dans de l'eau cicatrisent - sur un morceau de coton : pansement des dents cariées - avec d'autres éléments végétaux et animaux, pour des emplâtre appliqués sur les entorses et les hématomes.

Ce qui abonde le plus ce sont les molle, qui servent surtout pour les maladies du « froid »... En entaillant leur écorce avec un couteau, ils distillent une gomme blanche qui n'est pas corrosive. On la met sur un linge propre qu'on trempe dans l'eau, puis il est pressé et l'on verse ce qui en sort dans une écuelle ; on y ajoute un peu de sucre, et le tout est mis à serenar pour être bu le matin, ce qui guérit merveilleusement les « glaires ». Cet arbre donne des grappes de fruits rougeâtres qui servent à préparer une chicha sucrée. Avec l'écorce on tanne les semelles de cuir. Parmi ces arbres, il existe le « mâle » et la « femelle » qui a des branches plus groupées ; le fruit du « mâle » ne mûrit jamais, contrairement à celui de la « femelle » (Lizarraga, 133-134).

« Dans les vallées tempérées de La Paz pousse un arbre nommé molle qui, d'ailleurs, se trouve presque partout dans le pays. Ses feuilles servent à préparer un onguent pour les douleurs d'articulations, et leur décoction contre les affections stomachales ; on s'en sert également pour préparer des bains contre les refroidissements. Grillées, aussi bien pour l'homme que pour le cheval, elles servent contre n'importe quelle douleur corporelle. Cet arbre donne une résine blanche qui est employée contre la « mélancolie », et pour des cataplasmes. Comme fruits, cet arbre a des grappes de petites graines qui sont rouges et ne se mangent pas, car leur jus est très amer ; on en prépare une sorte de pâte avec du miel, qui sert merveilleusement à soigner les plaies et les ulcères. » (Cabeza, R.G.I., I, 349).

« Contre les maladies, la plante la mieux connue des Indiens c'est le molle, dont la résine, le fruit et les feuilles sont utilisées. » (Monzon, R.G.I. 223)

« Le molle a des petits fruits gros comme ceux du sureau : les Indiens en préparent une chicha qui, mélangée à du miel, est très bonne pour les blessures » (Monzon, R.G.I. 223)

« Il y a de nombreux arbres nommés molle, dont les fruits servent à préparer une chicha avec laquelle on s'enivre. Cet arbre sécrète une résine qui constitue l'un des meilleurs médicaments du pays. Ses feuilles bouillies servent à traiter les refroidissements. » (Monzon, R.G.I. 245)

« Il y a de véritables forêts de peupliers, de saules et de molle, dont les fruits et la résine sont très salutaires et médicinaux. » (Ribera, R.G.I. I, 183)

« Les arbres sylvestres de cette région sont les molle, qui donnent des petits fruits rouges qui, avec du miel, servent à préparer une boisson médicinale. » (Carabajal, R.G.I. I, 213)

« Le molle donne une résine blanche qui est excellente pour soigner les conséquences des refroidissements ; en pilule, elle sert aussi comme purge. Ses feuilles bouillies sont très efficaces dans le traitement des jambes enflées ; l'écorce est excellente pour raffermir la dentition. » (Vasquez, 432-433)

« Le molle, c'est un arbre très apprécié, d'un bel aspect et d'une odeur suave, bien connu des médecins anciens et actuels... Les fruits mastiqués sont amers mais aromatiques. Ils vont « jusqu'au cerveau ». Avec du miel on en fait une décoction qui est bonne contre les douleurs des articulations et pour résorber les tumeurs. Le tronc donne une gomme blanche et liquide qui, une fois sèche et broyée, sert en cataplasme ; moulue et mélangée à du vin, de la chicha ou à toute autre boisson, les Indiens l'appliquent sur toutes les tumeurs. Placées sur la tête, en manière de chapeau, les feuilles servent à se protéger des insolations. La gomme sert aussi à se fumiger contre les migraines. En définitive, cet arbre est très apprécié par les Indiens, qui l'utilisent comme remède universel. » (Contreras, R.G.I., II, 6)

« [...] Cette résine dans un peu de vin, pendant 24 heures jusqu'au moment où elle prend la consistance du lait, avec un peu de sucre, sert pour le traitement des hydropiques, et en l'appliquant sur le ventre, elle fait évacuer les glaires par vomissements s'il s'agit de l'estomac... Mélangée avec un peu de sel, elle sert dans le traitement de mal del valle, que les Indigènes appellent chujcho : c'est une maladie qui affecte le gros intestin avec des parasites, et cause des dépôts de sang, des migraines et des fièvres ; elle est surtout connue à Tucumàn, où elle affecte les enfants et les adultes. [...] Avec un peu de sel et de la chilca ainsi que de la maychara, ces feuilles cuites ont le pouvoir de désenfler les jambes des goutteux, sous forme de bains. Froissées, les feuilles de molle cicatrisent les blessures récentes. Le vin styptique qui se prépare avec l'écorce et les feuilles, jointes à des roses, de la résine de tipa, de l'alun, sèche merveilleusement les plaies rebelles et les cicatrise. On met également à profit les fruits qui, broyés et appliqués sur l'abdomen, donnent envie de manger et servent contre les nausées et les envies de vomir. » (Delgar, 199-201)

« On utilise les poudres de la résine de molle pour mondifier et faire repousser les chairs de n'importe quelle blessure, surtout si on y ajoute du miel. Si la plaie est très envenimée ; alors on utilise ces poudres avec de l'onguent égyptien ce qui donne d'excellents résultats... Si, dans ces plaies se trouvent des esquilles osseuses, les poudres placées dessus ont le pouvoir de les attirer et de les faire sortir... Les fruits appliqués sur le ventre arrêtent la dysenterie et la diarrhée et, avec un peu de sucre, leur jus a le même effet. » (Anonimo, Naturaleza, 63-64)

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Symbolisme :


Selon Louis Girault, auteur de Kallawaya, guérisseurs itinérants des Andes: recherches sur les pratiques médicinales et magiques (IRD Éditions, 1984) voici quelques caractéristiques du Molle :

[...]

« L'arbre de Molle pousse dans presque toutes les régions de la sierra, où il est très connu. Il est toujours vert et très beau et, en certains endroits, il est plus grand que dans d'autres. Ses fruits se présentent comme des grappes de petits raisins qui, au début sont verts et deviennent rouges en mûrissant. Les Indiens l'appellent « arbre de la vie », mais je ne sais pas si c'est pour ses usages médicaux ou pour la boisson délicieuse qu'ils en préparent... Cet arbre distille une résine une résine qui ressemble à celle de la myrrhe odorante, elle servait à embaumer le corps des Incas ; elle sert aussi pour des quantités d'autres choses, et c'est une purge merveilleuse... [...] Les feuilles de molle servent lors des fêtes, et ses branches n'ornent pas uniquement les rues et les églises, car les Indiens s'en parent. » (Delgar, 199-201)

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Schinus (Schinus molle) a les caractéristiques suivantes :

Les Schinus sont des térébinthacées originaires des régions chaudes d'Amérique. Leurs feuilles fournissent une essence odorante. Une espèce, le Schinus molle, est cultivé comme arbrisseau ornemental dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares, etc.


Genre : Masculin

Planète : Mars

Élément : Feu

Pouvoirs : Protection ; Guérison ; Purification


Utilisation rituelle : Les sorciers d'Amérique centrale pratiquaient, avant les cérémonies, des « saunas » purificateurs : les initiés s'enfermaient dans une cabane et l'on versait de l'eau sur une pierre brûlante recouverte de branches empilées de Schinus. Certains Indiens arrivent à rester des heures dans la vapeur aromatique surchauffée.


Utilisation magique : Les curanderos (guérisseurs) mexicains se servent des branches de ce faux poivrier américain dans leurs rituels de guérison ; on passe lentement les rameaux sur le corps du patient pour absorber son mal, après quoi on les brûle.

Dans les sachets de guérison, les feuilles, les baies, broyées, sont souvent mélangés à la rue, et parfois aussi à certains insectes pulvérisés.

En Amérique tropicale et subtropicale, les petits « grains de poivre », rouges et brillants, du Schinus, sont toujours protecteurs. De nos jours encore, on en fait des colliers, des bracelets.

Dans les jungles du Honduras, on trouve assez fréquemment des pierres portant l'empreinte fossilisée de plantes, fougères, feuilles diverses ; celles qui conservent une belle empreinte, bien nette, des grains du Schinus, sont des amulettes très recherchées.

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