Étymologie :
JAMBE, subst. fem.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 « patte des animaux » (Roland, éd. J. Bédier, 1491 : li destriers... Piez ad colpez e les gambes a plates) ; b) α) ca 1150 « membre inférieur de l'homme en son entier » (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 379) ; β) 1312 « partie de chacun des membres inférieurs de l'homme qui s'étend du genou au pied » (Vœux du Paon, éd. R. L. Graeme Ritchie, t. 4, 7851 : l'os de la jambe destre brisa outréement) ; γ) 1665 [éd.] « aptitude pour marcher, courir » (Guez de Balzac, Œuvres, t. 1, p. 44) ; c) 1564 jambe de bois « pièce de bois adaptée au moignon d'un amputé » (Paré, Œuvres complètes, XVII, 12, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 620) ; 2. a) α) 1640 cela me fait la jambe belle « cela ne me sert de gueres » (Oudin Curiositez) ; 1842 faire une belle jambe à quelqu'un (Sue, Myst. Paris, t. 1, p. 25) ; β) 1670 cela lui rend la jambe bien mieux faite (Molière, Bourgeois gentilhomme, III, 3 ; cf. Ac. 1694 : ,,On dit par ironie qu'une chose rend la jambe bien faite à quelqu'un, pour dire qu'elle ne lui sert de rien``; b) α) 1671 jouer qqn par dessous la jambe (Molière, Fourberies de Scapin, I, 2) ; β) 1829 traiter par dessous la jambe (Béranger, Chans., t. 1, p. 239) ; γ) 1844 faire qqc. par dessus la jambe (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 3, p. 347) ; c) prendre les jambes à son cou α) 1690 « se résoudre à partir pour quelque voyage » (Fur.) ; β) 1740 « partir aussi vite que l'on peut » (Trév.) ; d) 1901 tenir la jambe à quelqu'un (Bruant, p. 260) ; 3. 1879 jambe du pantalon (Zola, Nana in Le Voltaire 12 nov., p. 1, col. 6 ds Quem. DDL t. 16). B. 1. a) 1321 « chacun des deux poteaux qui soutiennent le linteau d'une porte » (Richard, Une petite nièce de Saint Louis, Mahaut, p. 400 : les gambes del huys dudit portal) ; b) 1609 charpent. jambe de force (Mallevouëe, Actes de Sully, p. 128) ; c) 1676 [éd.] jambe sous poutre (Félibien, 621) ; d) 1827 jambe d'une maille (Baudr. supra) ; 2. 1564 jambes d'un compas (Paré, Œuvres complètes, VIII, 20, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 59). Du b. lat. gamba « paturon du cheval (et gén. des quadrupèdes) » (aussi camba, d'où les différentes formes prov., cat., fr.-prov. et rhétorom. ; cf. FEW t. 2, 1, p. 111a-b), empr. comme terme vétér. au gr. κ α μ π η ́ « articulation du pied du cheval ». Ce mot, pop. à l'orig., a évincé le subst. class. crus « jambe », la lang. vulg. empruntant volontiers, pour plus d'expressivité, au domaine animal. Dans le domaine ibér., crus a également été remplacé par perna qui, à l'époque class., signifiait « gigot, jambon » (cf. esp. pierna « jambe »; port. perna « id. »). Cf. G. Rohlfs, Romanische Sprachgeographie, p. 93-94, § 66 et p. 276 et W. von Wartburg et S. Ullmann, Problèmes et méthodes de la ling., p. 175. Le fait de montrer une belle jambe et de prendre une démarche avantageuse a donné lieu à l'expr. faire une belle jambe. Jouer qqn par-dessous la jambe vient prob. d'une allusion aux joueurs de paume ou de boules qui, pour montrer leur supériorité, lançaient la balle ou la boule en la faisant passer par-dessous leur jambe. L'expr. tenir la jambe à qqn est une métaph. correspondant à « retenir par la jambe » et qui s'emploie dans le cont. d'une conversation interminable. Cf. Rey-Chantr.
Lire également la définition du nom jambe afin d'amorcer la réflexion symbolique.
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Anatomie :
Alain Froment, dans un ouvrage intitulé Anatomie impertinente, Le corps humain et l'évolution (© Éditions Odile Jacob, 2013) nous étonne avec des détails inattendus sur la jambe :
Abnégation : L'anatomie a ses héros et ses vilains: un chirurgien hollandais, Philip Verheyen (1648-1711), qui avait dû subir une amputation de la jambe, la disséqua avec soin.
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Squelette : Le squelette des vertébrés est une structure d'une extrême élégance. Dans notre espèce, cette grâce est amplifiée par le fait qu'il tient en équilibre sur deux jambes, de sorte que même le corps le plus vilain ou le plus obèse est doté d'un beau squelette, à la fois gracile et résistant. [...]
Les sujets grands ont proportionnellement des jambes plus grandes, en raison d'une règle d'allométrie.
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Canon : [...] Le rapport considéré comme normal est donc celui où la longueur des jambes représente la moitié de la taille. Plus les jambes sont longues moins elles sont infantiles, elles agissent donc comme un signal sexuel. La jeune femme qui a les plus longues jambes dans le milieu du cinéma est Wren Scott dont les jambes sur sa stature de 1,90 mètre font 1,24 mètre, soit 30 centimètres de plus que la moyenne. La culotte et les bas des gentilshommes étaient aussi une façon de séduire en montrant ses jambes, prétention nivelée révolutionnairement par l'avènement du pantalon des « sans-culottes ».
Proportions : Les proportions corporelles jouent un rôle capital dans la thermorégulation et l'adaptation au climat. Les zoologues ont tenté d'expliquer la morphologie du corps chez les mammifères par l'adaptation climatique, pour laquelle des règles écogéographiques célèbres ont été formulées empiriquement par Bergmann en 1847 et Allen en 1877. La règle de Bergmann énonce que dans une espèce polymorphique à large répartition géographique, les individus à corps large sont observés dans les régions froides, et les individus à corps plus petit dans les climats plus chauds. En effet, quand la masse augmente, la surface relative décroît en proportion. Puisque la chaleur est dissipée en surface, une masse plus grande conserve mieux la chaleur. La règle d'Allen postule que les individus ayant des extrémités (oreilles, membres, queue) plus courtes vont être observés sous les climats froids, ceux aux extrémités longues vivant sous les climats chauds. Ce système agissant comme un radiateur est basé sur l'évapotranspiration, car la sueur, en se dissipant, abaisse efficacement la température. Ces deux règles s'appliquent à l'homme lorsqu'on étudie le rapport entre la surface et la masse corporelle; il est maximisé dans les régions chaudes et minimisé dans les régions froides, ce qui explique que les Inuits ou les habitants des Andes soient trapus et épais, avec des jambes courtes, alors que les Nilotes sont grands, minces et déliés, avec de longues jambes. Cette différence de morphologie a été mise en avant pour expliquer les performances contrastées des Noirs et des Blancs dans certains sports. Les athlètes d'origine africaine ayant les jambes plus longues, leur centre de gravité situé 3 centimètres plus haut que chez les Blancs leur conférerait un léger avantage pour « tomber » vers l'avant lors de la course de vitesse. A l'inverse, en natation, un torse plus long comme celui des Blancs provoquerait une vague plus forte qui profite au nageur. Les Asiatiques ont des proportions comparables aux Européens, mais sont moins grands, ce qui leur fait perdre cet avantage. Ce genre d'interprétation est loin de faire l'unanimité, et le débat a fait rage dans plusieurs livres où déterminisme naturel et déterminisme social, comme toujours, s'affrontent.
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Membre inférieur : La prépondérance du membre postérieur sur l'antérieur est une caractéristique de tous les primates, mais il atteint, on l'a vu, un développement considérable avec l'hominisation, l'amenant à un sixième du poids du corps. Plus longues et plus fortes avec la bipédie, les jambes permettent certaines performances telles que le saut en longueur, le saut en hauteur et le sprint. La station debout y crée une pression sanguine inhabituelle et pourtant, on ne fait normalement pas d'œdèmes des membres inférieurs, à cause du dispositif vasculaire du rete mirabile. La girafe, avec ses 6 mètres de haut, a été confrontée à des problèmes hydrauliques analogues, résolus de la même façon.
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JAMBE : Le mot « jambe » vient de gambê en grec (qui désigne aussi le paturon du cheval), et a donné somme toute plus directement, gambette et gambiller, viole de gambe, ingambe, gambader et finalement gigue, gigot, gigoter, gigolette et donc - joie de l'archéologie des mots - gigolo ! « Tibia » vient d'une racine indo-européenne qui a aussi donné tuyau, tube, d'où la notion d'os creux, et son extension au mot « flûte », tant au sens musical qu'argotique, quoi qu'on dise aussi « quilles » dès le xv" siècle. Le péroné, os long et grêle, a le sens d'agrafe ou de clavette en grec. L'anatomie l'appelle fibula, qui veut dire « épingle, broche, agrafe de toge » ; c'est la fibule des archéologues. Les Anglais disent splint bone (« attelle, éclisse ») car il est en position de renfort parallèlement au tibia. Chez de nombreux quadrupèdes, la fibula est soudée, voire fusionnée, au tibia pour renforcer l'efficacité du membre. Le mot « cheville » est la déformation de clavicula, « petite clé », os déjà rencontré ailleurs. Les malléoles, apophyses inférieures du tibia et du péroné dont on sent bien les saillies sous la peau, sont les « petits marteaux » qui assurent la stabilité de la mortaise de la cheville, un dispositif essentiel à la marche qui confère toute son importance à la discrète fibula.
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Symbolisme :
Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,
JAMBE : Organe de la marche, la jambe est un symbole du lien social. Elle permet les rapprochements, favorise les contacts, supprime les distances : elle revêt donc une importance d'ordre social. De là, sa signification ésotérique de pourvoyeuse des mariages, chez les Bambaras, qui la rapprochent du sexe, du nez et e la langue, tous organes qui, comme elle, sont des faiseurs et défaiseurs de sociétés. Ces quatre organes revêtent une importance fondamentale pour les Bambaras : ils sont les ouvriers du social, les responsables de la cohérence - ou de l'incohérence - de la collectivité. Le pied prolongeant la jambe, leur symbolisme est complémentaire : la première crée les liens sociaux, le second en est le maître et la clef. Par extension, la jambe est au corps social ce qu'est la verge au corps humain : elle est l'instrument de la parenté utérine et des relations sociales, comme la verge est celui de la consanguinité. La jambe, comme la verge, est un symbole de vie : mettre la jambe à nu signifie montrer sa puissance et sa virilité. Mimer le geste de chausser une botte devant quelqu'un constitue un affront d'une gravité exceptionnelle à l'encontre de la mère de celui-ci.
Dans Le Temple de l'âme : La Parole divine du corps humain (Éditions Dangles, 1998) Roland Arnold décrypte la symbolique des jambes :
Correspondances des niveaux d’appui et de maturation :
– pieds, chevilles : vie fœtale, naissance ;
– jambes, genoux : enfance ;
– cuisses, hanches : adolescence.
Les jambes : Du bas latin gamba (jarret, patte de cheval), du grec kampê.
Si les jambes sont les premiers piliers sur lesquels s’appuie le corps, il y a aussi référence à la puissance et à la vitesse de déplacement du cheval, symbole des forces instinctives primaires. Elles représentent les membres inférieurs dans leur ensemble, d’où les expressions « avoir de bonnes jambes » ou « prendre ses jambes à son cou ». Les jambes ont leur origine au niveau du cou-de-pied, et elles prennent appui sur un os en forme d’étoile, l’astragale (de aster qui signifie en latin « étoile ») qui, avec la dénomination de la voûte plantaire (répondant à la voûte crânienne au sommet de la tête), laisse percevoir une origine céleste du corps humain.
Le tibia, du latin tibia, tibicen, traduit la jambe, la flûte, mais surtout la notion de soutien, de pilier.
Le péroné, parallèle au précédent, est le deuxième os de la jambe, (fibula en latin exprime un lien, ce qui sert à fixer). Le péroné, fortement lié au tibia, donne de la solidité à la jambe, et toutes les lésions à ce niveau compromettent la station debout et la marche. Se briser la jambe traduit nettement une fracture dans le déroulement de la vie et entraîne un questionnement sur sa conduite. Le mot grec est peronê (proprement « cheville », donc clavicula) ; ainsi, le péroné devient-il cette grande et frêle clef du membre inférieur qui ouvre la serrure du pied pour une marche connaissante. La jambe correspond à l’enfance qui est caractérisée par l’activité, la rapidité et la course.
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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision de la jambe, empreinte de la philosophie chinoise :
Le Chemin de Vie ou la Légende Personnelle : Le Chemin de Vie est une sorte de fil conducteur que tout être humain suit au cours de son existence. Nous pouvons le comparer au scénario d'un film ou au « livre de route » des rallyemen actuels. Nous avançons sur ce chemin en utilisant un véhicule particulier qui est notre corps physique. Les Orientaux nous proposent une image fort intéressante pour ce véhicule et ce Chemin de Vie. Nous sommes, disent-ils, comme une charrette, une Calèche qui représente notre corps physique et qui circule sur le chemin qui symbolise la vie ou plutôt le Chemin de Vie. Voyons jusqu'où nous pouvons pousser cette image. [...]
Cette Calèche est tirée par deux chevaux, un blanc (Yang) qui est à gauche et un noir (Yin) qui est à droite. Ces chevaux symbolisent les émotions, ce qui nous montre à quel point ce sont elles qui nous tirent, voire nous mènent dans la vie. La Calèche est conduite par un Cocher qui représente notre mental, notre Conscient. Elle possède quatre roues, deux devant (les bras), qui donnent la direction ou plutôt impliquent la direction donnée par
le Cocher aux chevaux, et deux derrière (les jambes), qui portent et transportent la charge (elles sont d'ailleurs toujours plus grosses que celles de l'avant). À l'intérieur de la Calèche, il y a un passager que l'on ne voit pas. 11 s'agit du Maître ou Guide Intérieur de chacun de nous, de notre Non-Conscient, de notre Conscience Holographique. Les chrétiens l'appellent « l'Ange Gardien ».
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Le bas et le haut : Revenons au corps humain. Ainsi que nous l'avons vu précédemment dans la codification taoïste, le bas est Yin et le haut Yang. Si nous plaçons cela au niveau du corps humain, le haut du corps est donc Yang et le bas du corps Yin. Rappelons-nous cependant de la « relativité » de ces notions. Si nous observons la moitié inférieure du corps, qui dans le relatif du corps est Yin, pour ce qui la concerne elle, le haut de la jambe sera Yang et le bas Yin. L'illustration suivante nous permet de mieux saisir cela. [...]
Prenons un exemple simple. Une personne souffre d'un problème de genou. Le genou faisant partie de la jambe, le premier niveau de relation est avec le Yin de cette personne puisque les jambes font partie du bas du corps. Mais dans la jambe, le genou se trouve juste au milieu, c'est-à-dire entre le Yin et le Yang. Il fait la jonction, l'articulation entre ces deux parties. Le second niveau de relation se situe donc entre le Yang et le Yin. En résumé, c'est donc la relation entre le Yang du Yin et le Yin du Yin qui pose problème et c'est sur ce plan-là que nous chercherons le message et la solution éventuelle.
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Chaque fois que nous aurons mal à une jambe, cela voudra dire que nous vivons des tensions relationnelles. Mais en revanche, cela ne peut pas dire que chaque fois que nous aurons des tensions relationnelles, nous aurons mal à une jambe. Nous pouvons toujours choisir, en fonction des raisons de ces tensions, un autre moyen et un autre lieu d'expression, à moins que nous sachions et choisissions tout simplement de les faire taire.
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Les maux du squelette et de la colonne vertébrale : [...] Les atteintes générales à la structure osseuse sont rares et ont plutôt tendance à se localiser à un endroit précis du corps (jambe, bras, tête, poignet, etc.). À chaque fois, la signification du message sera directement en relation avec cet endroit, mais en sachant que le problème exprimé là est profond, structurel, lié à une croyance fondamentale qui, à tort ou à raison, est perturbée par le vécu de la personne.
[...]
Les membres inférieurs : Ils sont composés de deux parties, la cuisse (cuisse et fémur) et la jambe (mollet, tibia et péroné), et de trois axes importants qui sont leurs articulations principales. Les membres inférieurs sont terminés par une pièce maîtresse, le pied.
Les articulations qui relient, articulent le pied, la jambe, la cuisse et le buste, sont la hanche, le genou et la cheville. Quel est le rôle premier et physiologique de nos jambes ? Ce sont elles qui nous permettent de nous déplacer, d'aller vers l'avant ou vers l'arrière, d'un endroit à un autre et, bien entendu, vers les autres. Ce sont donc nos vecteurs de mobilité qui nous mettent en relation avec le monde et les autres. La symbolique « 'sociale » de la jambe est très forte. C'est elle qui permet les rapprochements, les rencontres, les contacts, d'aller de l'avant. Tout ce qui appartient à la jambe est rattaché au mouvement dans l'espace et notamment l'espace relationnel. Nos jambes sont donc nos vecteurs de relation. Elles sont leur représentation psychologique et leur agent physique potentiel.
Les maux des membres inférieurs : Très globalement, lorsque nous avons des tensions ou des douleurs dans les jambes, cela signifie que nous avons des tensions relationnelles avec le monde ou avec quelqu'un. Nous avons de la difficulté à avancer ou à reculer dans l'espace relationnel du moment. Plus la localisation dans la jambe sera précise, plus elle permettra d'affiner le type de tension que nous vivons et sans doute de le comprendre. Nous allons détailler avec chaque partie de la jambe leurs significations particulières. Il faudra simplement toujours replacer chaque type de signe dans le cadre de base qui est celui des « relations» avec le monde et les autres, Étudions d'abord les articulations de la jambe, la hanche, le genou et la cheville, puis nous passerons ensuite à la cuisse, au mollet et au pied.
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Les maux du mollet, du tibia ou du péroné : Ils vont nous parler de notre difficulté à accepter les changements que notre vécu peut parfois imposer dans nos critères extérieurs de vie. Notre difficulté à changer d'opinion ou de position sur un point de vue habituel de notre relation au monde peut se manifester par une douleur dans cette région de la jambe, voire aller jusqu'à la fracture. Elle se produit lorsque la tension est trop forte et que nos positions sont tellement ancrées, plantées dans le sol, qu'elles ne peuvent admettre la torsion imposée par l'extérieur. C'est alors le tibia ou le péroné, voire les deux, qui «lâche ». Mais la simple «raideur» du mollet signifie déjà que nous avons de la difficulté à «bouger », à donner à la cheville et au pied la possibilité de jouer leur rôle de mobilité, de potentiel de changement de point d'appui dans la vie. C'est de cette difficulté, par exemple, dont nous parlent les points de sciatique qui se manifestent dans cette partie de la jambe. Il s'agit bien entendu toujours là d'une sciatique, avec toute sa signification de base, mais avec en plus la finesse de l'expression par le mollet.
Si la tension se manifeste dans le mollet gauche, elle est en relation avec la dynamique Yang (père). [...]
Si la tension se manifeste dans le mollet droit, elle est en rapport avec la dynamique Yin (mère). [...]
Nous pouvons imager et résumer tout ce qui concerne la partie «basse» de notre corps, nos jambes, dans le schéma qui suit. 11 nous permet de visualiser d'une façon simple ce qui s'y passe et comment.
Chaque fois que nous vivons des tensions dans cette partie inférieure, celles-ci sont le signe que, dans notre rapport à la relation à l'autre (désir, volonté, impossibilité, incapacité, peur, etc.) ou à nous-mêmes, nous vivons une tension équivalente, liée soit à notre incapacité supposée, soit à une incapacitation venant de l'extérieur. Nous sommes en face d'une attitude, d'un rôle ou d'une position, dans laquelle nous ne pouvons, ne savons ou n'arrivons pas à être.
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Patricia Verhaeghe, autrice d'un article intitulé "Le Corps, architecture du temple divin" (Revue Le Son bleu n°2 et 3, juin/septembre 2007) nous permet d'avoir une vision résumée du symbolisme de la jambe :
Les Mystères ont pour seule fonction d’amener tout chercheur de Vérité à révéler les secrets qu’ils contiennent. Décider de percer le sens sacré du corps humain – grand livre de la Vie – revient à percer la Porte des Mystères, autrement dit à dévoiler le sens caché de notre être et par conséquent sa finalité. Or, pour ouvrir cette porte, il nous faut plonger au plus intime de nous-même à la rencontre de Celui en qui nous avons l’être, le mouvement et la vie. Nous découvrons l’œuvre potentiellement divine du Grand Organisateur – Rayon 7 - et la révéler consiste à enlever le voile.
Le corps symbole du temple divin : Le corps est l’instrument de notre âme et le Temple de notre Esprit. La Parole Divine est en effet au centre de notre corps.
Le corps, en tant que livre de chair, nous offre un enseignement d’une très grande richesse. En effet, le langage anatomique relève d’une science secrète en ce sens qu’il est révélateur des secrets de la vie occultés. Il s’agit de retrouver cette Parole sacrée enfermée au plus profond de nous-même par l’intermédiaire des symboles anatomiques. La seule finalité de notre vie étant l’accomplissement du Soi. Notre chair devient alors parlante.
Anatomie symbolique : Il y aurait beaucoup à dire sur les différents organes composant notre corps ainsi que sur les organes des sens mais il faut bien poser un cadre. Je me limiterai donc à une étude succincte des différentes parties de notre anatomie squelettique.
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La jambe : La mortaise tibio-péronière – ou coup de pied – s’articule avec l’astragale, os du tarse qui forme le talon. Le mot astragale vient du latin astragalus mais aussi de aster qui signifie « étoile ». Le terme « astragale » est aussi utilisé en architecture pour désigner la moulure séparant le fût d’une colonne de son chapiteau.
Le tibia, os de la jambe, agit comme un pilier. Il transmet au pied les contraintes provenant de notre verticalité.
Le péroné – du grec peronê ou fibula en latin, quant à lui, exprime la notion de lien, d’agrafe. Il sert en quelque sorte d’attelle au tibia. Le péroné permet également le retournement et, en tant que clef du membre inférieur, il ouvre la serrure du pied pour une marche connaissante.
Jacques Martel dans Le Grand Dictionnaire des malaises et des maladies (Éditions Quintessence, 2007) nous éclaire sur les significations de la jambe et de ses atteintes :
JAMBES (EN GÉNÉRAL) : Les jambes symbolisent mes déplacements et mon autonomie. Les jambes me transportent vers l’avant ou vers l’arrière, me donnent une direction propre, de la stabilité, de la solidité et une assise ferme. Elles représentent donc mon pouvoir et ma capacité à avancer dans la vie, à aller de l’avant, tout en laissant le passé derrière moi. Mes jambes me permettent d’aller ou de ne pas aller à la rencontre des gens, de me rapprocher ou de m’éloigner de ceux-ci. Mes jambes sont aussi reliées à la mère (la mère terre). La jambe gauche représente le côté émotionnel et le fait de ne pouvoir aller à un endroit même si je le veux. La jambe droite représente le côté rationnel et le fait de ne pas vouloir aller à un endroit même s’il le faut. Mes jambes expriment ma relation avec le fait d’avancer, de me mouvoir. Elles reflètent aussi l’orientation que je prends dans ma vie (travail, famille, orientation sexuelle, etc.) et les directions à prendre pour y arriver. Elles représentent aussi tout le domaine des relations avec mon entourage. Un malaise à mes jambes peut indiquer que je suis trop enraciné dans mon quotidien, ma routine, ma zone de confort. Des jambes faibles m’indiquent qu’il y a peu d’énergie qui circule dans celles-ci, ce qui dénote chez moi un manque d’assurance, une incapacité à rester debout et à être fort devant une certaine situation ou une certaine personne. J’ai alors tendance à être dépendant des autres. Je cherche mon soutien et ma motivation chez les autres au lieu de les trouver à l’intérieur de moi. La grosseur de mes jambes me donne aussi des informations : si j’ai de petites jambes, j’ai plus de difficulté à être branché sur le monde physique, matériel et j’aimerais mieux déléguer les responsabilités qui y sont liées que d’avoir à les assumer. Au contraire, si j’ai de grosses jambes, celles-ci supportent un trop gros poids : les responsabilités que j’ai décidé de prendre (surtout sur le plan matériel) et pas seulement les miennes, celles des autres parfois que j’ai acceptées ↓♥ par « obligation ».
JAMBES (MAUX AUX ...) : Lorsque j’ai de la difficulté avec mes jambes, je dois m’arrêter et me poser la question : « Quelle est la situation actuelle ou que je vois venir qui me fait avoir peur de l’avenir ? » Je résiste au changement, je me sens « paralysé », limité, et je peux être tellement effrayé que j’ai le goût de prendre « mes jambes à mon cou » ; mais est-ce vraiment la solution ? Avec qui ai-je des difficultés rationnelles qui sont source de tension et de conflit ? Des difficultés à mes jambes peuvent manifester mon impression de ne pas être appuyé par les autres, et peut-être particulièrement par rapport à ma mère. Je m’effondre sous les responsabilités. J’aurai donc du mal à m’appuyer sur une ou mes jambes. Il y a des déplacements qui me semblent très difficiles à effectuer : par exemple, si je me demande si je dois partir loin de mon père ou si je veux me rapprocher de telle personne. Je ne veux pas bouger. Je crains que mon cadre de vie qui semble si structuré connaisse trop de changements. J’ai de grandes aspirations mais je pense que je n’ai pas ce qu’il faut pour les atteindre. Je suis dans une impasse. Je me sens être une charge, un poids pour les autres. Lorsque je doute ou j’ai peur du chemin que j’emprunte, je peux même aller jusqu’à me casser une jambe. J’avance et j’évolue à chaque jour, à chaque moment, et des problèmes aux jambes ne font que manifester qu’il existe présentement des obstacles que je dois enlever afin de continuer ma route vers un plus grand bonheur et une plus grande harmonie.
J’accepte ↓♥, quelle que soit la nouvelle situation qui se présente à moi, d'apprendre à canaliser la sécurité intérieure ; je peux me faire confiance et aller au-delà de ma résistance au changement.
JAMBES — PARTIE INFÉRIEURE (MOLLET) : La partie inférieure de mes jambes se trouve au niveau du mollet, lequel est soutenu par les os du tibia et du péroné.
Les mollets me permettent d’avancer, il y a donc du mouvement. Ils représentent aussi une protection par rapport à mon passé alors que je vais de l’avant dans la vie. Si j’ai mal ou que j’ai des crampes aux mollets, je suis obligé de ralentir mon rythme. Est-ce que je veux arrêter certains événements qui m’attendent et me font peur ? Est-ce que j’ai l’impression que les événements se bousculent, que tout va trop vite ? Est-ce que j’ai de la difficulté à me repositionner par rapport à une personne, une situation ou une croyance ? Quel que soit le cas, j’ai tendance à me « retrancher » dans mes anciens schèmes de pensées et je peux me sentir tiraillé et tendu par rapport aux pressions extérieures. Lorsque le muscle du mollet est touché, je me demande si je fixe trop mon attention sur un problème en particulier. Je fais du « sur place ». Je suis têtu et j’écoute peu ce que ma voix intérieure a à me dire. Je suis très amer par rapport à une situation (par exemple une histoire d’héritage) et la joie a déserté ma vie. Mon bonheur est conditionnel aux autres au lieu de venir de l’intérieur de moi. Je refuse que de belles choses m’arrivent. Si c’est le tibia qui est affecté, jusqu’à quel point suis-je immobilisé ? Les tibias sont comme des piliers qui soutiennent mon corps. Est-ce qu’ils le portent joyeusement ou n’est-ce qu’un immense fardeau ? Les tibias représentent mes tourments, ma difficulté à être mobile. J’ai tendance à suivre les autres, à peu agir pour améliorer ma vie. J’ai l’impression de m’être contenté de peu dans la vie et cela me déprime. Je me questionne sur le fait d’être parent. Je peux aussi me sentir attaqué et j’aurais le goût de donner un bon coup de pied à quelqu'un ! Je reste immobile, ayant des buts plus matérialistes qu’humains et spirituels. J’ai peu confiance en moi et j’ai de la difficulté à être moi-même. Je ne sais pas quel chemin prendre. Je me sens menacé et je voudrais attaquer. Je veux me détacher de ma mère, sortir de ma dépendance car je la trouve lourde à porter. Si le péroné est atteint, je vis une situation où je suis pris entre-deux. Je me sens déchiré par rapport à un choix. Je veux devenir indépendant mais quelque chose m’en empêche. Mon corps me dit que je peux faire confiance à l’avenir et que la vie s’occupe de moi.
J’accepte ↓♥ cette force qui m’habite et je peux avoir pleinement confiance aux autres puisque j’ai pleinement confiance en mon potentiel illimité. Je choisis la vie que je veux vivre, une nouvelle voie beaucoup plus facile et enrichissante. J’accepte ↓♥ de regarder et de bouger dans toutes les directions. Je ne mets mon attention que sur de belles choses. Je suis mon propre pilier et la vie me supporte à chaque instant !
JAMBES — PARTIE SUPÉRIEURE (CUISSE) : La partie supérieure de mes jambes à la hauteur de la cuisse est portée par l’os du fémur. Il reflète ma tendance à retenir des choses, plus souvent liées à mon passé. Mes cuisses représentent plus la force de mon côté masculin, celui qui contient toutes mes énergies, les forces en moi. Si ma puissance est remise en question, que j’ai à céder dans certaines situations, je dois réévaluer mes limites, ce que je trouve difficile à accepter ↓♥. Selon ce que je permets ou empêche d’arriver dans ma vie, mes cuisses réagiront. Si je revis constamment le passé ou si je vis de la culpabilité par rapport à certains événements, cela aura pour effet de s’emmagasiner dans mes cuisses, celles-ci devenant plus grosses. Je peux aussi avoir gardé de la rancune ou de l’amertume car je me suis senti trahi. C’est comme si mon passé me retenait vers l’arrière et m’empêchait d’aller de l’avant. Étant angoissé et peu confiant, j’ai peur d’aller de l’avant, je n’ai plus d’appui. Souvent, mon passé m’empêche d’être intime avec moi-même et les autres. Je me coupe de ma sensibilité et de mon essence profonde. Mes blessures et mes traumatismes me font « traîner la jambe. »
Je ne vis pas pleinement ma sensualité et mes désirs sexuels, ce qui est source de colère et de frustration. Le fait d’avoir moi-même des enfants peut réactiver toutes ces blessures du passé et mes cuisses en seront affectées. De grosses jambes peuvent aussi être un signe que j’emmagasine trop (tant sur le plan matériel, émotionnel, qu’intellectuel), que je garde des choses « au cas où ! » par insécurité, par peur de manquer de quelque chose ou de quelqu'un. Tout comme les écureuils, je fais des réserves en prévision d’une disette possible mais souvent non fondée. Il est bon que je « fasse du ménage » afin de ne garder que ce qui est bénéfique pour moi. J’ai un malaise aux cuisses quand je garde trop pour moi des énergies et des talents que je devrais exploiter davantage. Ma créativité est étouffée, mon pouvoir de féconder, autant au niveau physique qu’émotif, est neutralisé par ma passivité et mon « obéissance » exagérée par rapport à l’autorité (qui peut être mes parents). Je peux vivre de l’impuissance et je me demande jusqu’à quel point j’ai accepté ↓♥ que mes parents ou mes instituteurs définissent ma vie au lieu que ce soit moi qui sois maître de mon destin. Quand il y a fracture du fémur, ma structure de base est atteinte. Je suis en opposition (soit physique soit verbale), par rapport à quelque chose ou quelqu’un que je dois affronter. J’ai l’impression de stagner ou peut-être même reculer. Mon adversaire est plus fort que moi et je dois fléchir. J’en viendrai à vouloir qu’on me prenne en charge puisque quel que soit ce que je veux faire, où que je veuille aller, je rencontre un mur. On se désintéresse de moi, de mes besoins. C’est pourquoi on continue de toujours me demander de faire plus, et je reçois bien peu en retour...
J’accepte ↓♥ maintenant de vivre ma vie pleinement. Je reprends l’espace que j’ai laissé aux autres. Je laisse sortir toutes ces énergies qui ont été si longtemps emprisonnées. Je laisse aller ma créativité. Je sens tout le pouvoir libérateur d’exprimer comme je l’entends mes forces intérieures. Je ne peux me sentir en sécurité que si je m’appuie sur mes forces et non pas sur les autres. Plus je suis dans l’action et plus je me sens en vie !
AMPUTATION : L’amputation est une opération qui consiste dans l’ablation d’un membre, d’un segment de membre ou d’une partie saillante (langue, sein, verge).
L’amputation totale ou partielle d’un membre, qu’elle soit pratiquée pour des raisons accidentelles ou médicales (gangrène, tumeur), est très souvent reliée à une grande culpabilité par rapport à un aspect de ma vie. Je veux que cette situation disparaisse de ma vie, je veux m’en « couper pour de bon ». Au lieu que ce soit cette dernière qui disparaisse, ce sera la partie du corps qui la manifeste qui sera coupée. Tout cela se passe de façon inconsciente. Si on ampute mon pied gauche, c’est comme si ma peur ou ma culpabilité est telle que je préfère « mourir » à la direction à prendre ou à celle que j’ai prise dans ma vie affective ; la jambe droite concerne ma peur ou ma culpabilité devant mes responsabilités, etc. Si je n’ai pas accepté ↓♥ cette amputation, une douleur émotionnelle y est rattachée (douleur du membre fantôme). Ce membre étant devenu comme un fantôme, je me demande quelle est la peur qui m’empêche de prendre contact avec la réalité. Bien avant l’amputation, je vivais un sentiment d’impuissance, de dépendance. Je pouvais même me sentir infirme dans un aspect de mon physique, de ma vie ou dans mes relations interpersonnelles. Cette infirmité psychologique et émotive s’est transposée dans mon corps physique. Si je vis une amputation, il est important de me rappeler que mon corps, énergétiquement, n’est pas amputé, afin de rester ouvert à l’aspect métaphysique que représente la partie amputée. Ainsi, si j’ai eu la jambe droite amputée, je peux mettre l’amour, la compréhension et l’intégration pour la prise de conscience que j’ai à faire pour aller plus rapidement de l’avant dans mes responsabilités comme si j'avais toujours ma jambe.
J’accepte ↓♥ de faire disparaître toute culpabilité, en sachant que je fais toujours pour le mieux. Je me réconcilie avec moi-même et j’apprends à apprécier ce que je suis. Quelle que soit la condition, je choisis d’avancer à mon rythme et j’apprécie ce qu’il y a de beau et de bon dans la vie.
NERF SCIATIQUE (LE...) : Le nerf sciatique commence dans la partie lombaire (bas du dos) de la colonne vertébrale ; il traverse la fesse, la cuisse et la jambe et descend jusqu’au pied.
La douleur ressentie me paralyse. Il se peut que la douleur se manifeste plus dans une jambe que dans l’autre. Je suis alors inquiet financièrement car je vis une transition importante dans ma vie qui me fait vivre une grande insécurité. Si ma jambe droite est en cause, c’est peut-être parce que j’ai peur de manquer d’argent et de ne pouvoir faire face à mes responsabilités dans ce qui s’en vient pour moi. Je peux aussi avoir le sentiment de « perdre un appui », surtout si s’ajoute à cela une trahison. Je me sens obligé d’aller dans une direction même si je n’en ai pas envie. Si la douleur se situe dans ma jambe gauche, mon manque d’argent peut intensifier mon sentiment de ne pouvoir tout donner, sur le plan matériel, aux gens que j’aime. Il y a donc des choses que je voudrais faire mais je ne le peux pas. Je crains que leur amour pour moi en soit affecté. Je m’illusionne, je me crois très spirituel et détaché des biens matériels (une sorte d’hypocrisie). Cependant, la peur de manquer d’argent me poursuit et me rend très anxieux. Je travaille très fort, j’ai de grandes responsabilités et, malgré tous mes efforts, j’éprouve quand même certains ennuis financiers. Mon corps se raidit : je me sens coincé. C’est comme si je me sentais tenu à la gorge, impuissant dans une situation, ayant l’impression qu’une autre personne a le pouvoir sur cette situation et pas moi. Je me sens limité dans ma liberté et ma créativité. Je me remets sans cesse en question. Qu’est-ce que je ne fais pas ? Est-ce que je possède les connaissances et le talent nécessaires pour faire face à une nouvelle situation ? Mon insécurité m’amène à me révolter, j’en veux à la vie. J’en viens à développer un sentiment d’infériorité. Je peux refuser de me « plier » à une personne ou une situation. Insidieusement, l’agressivité s’installe et ma communication avec les autres s’en ressent. La colère bouillonne à l’intérieur de moi. Je voudrais tout arrêter ! J’ai intérêt à me calmer les nerfs car, en ce moment, j’ai l’impression d’avoir les nerfs en boule. Je prends conscience de ma confusion intérieure et de ma douleur (tant intérieures qu’extérieures) au regard de la ou des directions de ma vie, ici et maintenant. Cette douleur résulte souvent de mon entêtement à vouloir m’accrocher à mes vieilles idées au lieu de m’ouvrir au changement et à la nouveauté. Je me soucie de ce que les gens autour de moi soient bien et heureux mais au détriment de mon propre bonheur. Cette situation est fréquente chez la femme enceinte qui vit une confusion intérieure et une douleur concernant la direction maintenant prise dans sa vie : des doutes, des craintes et des inquiétudes peuvent faire surface. Est-ce que je me sens assez soutenu dans les nouvelles responsabilités que je vais maintenant avoir ? Vers qui ou vers quoi voudrais-je m’approcher ou au contraire m’éloigner mais j’ai de la difficulté car cela amènerait beaucoup de changements dans ma vie ? Je prends conscience que moi-même je me suis emprisonné dans un étau afin de m’éviter d’être heureux et de développer mon plein potentiel. J’évite de vivre à partir de mon essence, de mon moi authentique. Je mets de côté tout mon côté intuitif, impulsif, créatif. Je m’empêche d’aller à une plus grande vitesse à cause des peurs qui m’habitent. Je recherche la sécurité à l’extérieur de moi et dans des choses matérielles, artificielles. Je n’ai pas à me juger, mais à m’accepter ↓♥ tel que je suis.
J’accepte ↓♥ que la source de ma véritable sécurité soit en moi et non dans les biens que je possède. Je lâche prise et je fais confiance à l’univers, car il est abondance pour tous sur tous les plans : physique, mental et spirituel. En faisant confiance à l’univers, je fais confiance à la vie. Je choisis d’accepter ↓♥ la souplesse, je découvre la vraie richesse, celle que j’ai à l’intérieur de moi. La vraie valeur d’un être se mesure à sa grandeur d’âme. J’accepte ↓♥ mes limites, je prends conscience de mes craintes, je les intègre. Je décide d’avancer dans la vie, je me laisse guider en toute sécurité pour mon plus grand bien.
NB. : Que se passe-t-il lors de l'application de cette technique qui consiste à lire syllabe par syllabe le texte en prenant au moins une seconde pour chaque syllabe. Ce qu'il faut comprendre d'abord c'est que plus vite je lis et plus ma lecture se situe au niveau de mon mental, dans ma tête. Plus je lis lentement, plus la lecture est en contact avec le centre d'énergie du cœur aussi appelé chakra du cœur. Tous les malaises et les maladies sont des interprétations, conscientes ou inconscientes, que j'ai faites par rapport à une situation ou une personne lors d'un manque d'amour. Alors c'est comme si ce message, ou même cette blessure, pourrions-nous dire, a été enregistré au niveau de l'amour qui correspond pour l'être humain au centre d'énergie du cœur.
Mes blessures par rapport à un manque d'amour sont enregistrées dans mon cœur sous forme de rejet, d’abandon, de colère, d'incompréhension, de tristesse, de déception, etc. Pour pouvoir faire le changement de ce message enregistré à l'intérieur de moi-même je dois activer l’information au point de départ, c'est-à-dire, je dois être en contact avec la mémoire de cette blessure qui s'active lorsqu'une situation semblable se produit dans ma vie. C'est comme si la situation permettait d'activer l'émotion, car elle est mise en résonance avec l'événement.
Ainsi lorsque j'active dans mon cœur le souvenir de ce qui m'a causé de la peine, de la tristesse, de la colère, etc., j'ouvre ainsi le centre d'énergie du cœur pour laisser l'énergie d'amour entrer et apporter la guérison, par le fait même de la prise de conscience accompagnatrice.
Afin que l'exercice de prononciation soit plus efficace, j’imagine que ma bouche se trouve au niveau de mon cœur et que des paroles en sortent. Je puis ressentir durant l'exercice soit des picotements dans différentes parties de mon corps ou des courants de chaleur, de la peine, de la tristesse ou toute autre sorte d'émotions qui peuvent monter. En cas d’émotions fortes de peine ou de tristesse, il suffit de rester calme, car tout est sous contrôle et le corps sait ce qu'il est capable de gérer.
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Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :
JAMBES : Organes de la marche (locomotion), les jambes symbolisent le lien social, le potentiel de mouvement (déplacement pour explorer son milieu), le support d’une structure, tout en gardant une prise de contact avec la Matière ou la Nature. Elles permettent des rapprochements, favorisent les communications, suppriment les distances, donnent accès à toutes les directions, bien que, allégoriquement, il vaille mieux toujours aller de l’avant. Elles expriment la force de réalisation de l’être humain, par la maîtrise de sa libido (au sens large de pulsion de vie et de goût de vivre), pour arpenter la Terre, comme on parcourt ses terres intérieures. Dans ce dernier sens, elles suggèrent les solutions qu’on se propose de chercher pour régler ses problèmes évolutifs ou les réponses qu’on se prépare à trouver à la même fin. Plus elles sont saines et puissantes, mieux elles expriment son besoin de toujours avancer dans la vie, muni des meilleurs moyens et des meilleures connaissances. On les relie globalement à Mercure.
En rêve, les jambes peuvent éclairer la manière dont on prend position et dont on se tient debout. On les associe au degré de confiance, de progrès, d’équilibre, d’indépendance et de maîtrise. Elles appellent à répudier tout système de deux poids et deux mesures. Elles renvoient à l’enfance, caractérisée par l’activité, la rapidité, la spontanéité et la course.
Les affections aux jambes : Elles permettent d’aller vers l’avant ou l’arrière, d’un endroit à un autre, de se déplacer, de produire des mouvements dans l’espace ou d’établir des relations. Ces vecteurs de la mobilité précisent comment on se met en relation avec le monde, comment on approche les autres (rencontres et contacts), comment on progresse. Peur d’aller de l’avant, de ne pas arriver à son but, de manquer de temps ou de moyens (d’argent). Difficulté à avancer ou à reculer dans l’espace relationnel du moment. Peur de se sentir limité dans ses choix ou ses manœuvres. Refus des contacts avec les autres, contacts limités à l’aspect utilitaire des relations. Peur de l’avenir. Manque de réalisme. Blocages inconscients qui briment ses objectifs.
JAMBES AMPUTÉES : On a perdu tous ses moyens de progresser. Les solutions qu’on envisage risquent d’entraîner l’immobilisation et la stagnation, d’engendrer une catastrophe.
JAMBES EN ÉTAT DE MARCHE : Cette image brosse un tableau de sa vie, exprimant son goût de progresser et d’évoluer, bien qu’à l’inverse on puisse avoir commencé à se laisser aller au gré des évènements ou des situations. Une marche facile confirme l’atteinte temporaire d’une vie psychique aisée. Par la qualité de la marche, on peut évaluer la causalité qui unit les actes (les choix) et les effets (les résultats) pour mieux orienter sa vie et lui assurer plus de qualité. La marche aisée peut encore exprimer son goût du confort et du bien-être ou son besoin de réalités parfaitement tangibles. Globalement, la marche éclaire le comportement personnel général. L’impossibilité de se déplacer dénote un sentiment d’impuissance : peur de l’extérieur ou des autres, oppositions présumées, discussions stériles, litiges qui font obstacle à son progrès; querelles d’intérêt, rivalités oppressantes. La marche à reculons traduit des craintes, de l’angoisse, des soucis qui apparaissent difficiles à résoudre dans la situation présente. On a l’impression de régresser ou d’involuer.
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PÉRONÉ : Étroitement associé au tibia, cet os, qui réfère à un lien ou à une fixation, donne de la solidité à la jambe. Il indique le degré de continuité dans le déroulement de la vie et il renvoie à un questionnement sur la conduite (marche vers la connaissance).
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TENDON D’ACHILLE : Cette réunion épaisse de muscles à la partie postérieure de la jambe symbolise les ressources de l’âme, vulnérables, en cas de faiblesse psychique.
Les affections du tendon d’Achille éclairent des pertes de ressources au niveau de l’âme. Faiblesse psychique. Vulnérabilité
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Contes et légendes :
Nicole Belmont, dans un article intitulé "Les croquemitaines, une mythologie de l'enfance ?." (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d'ethnologie, n°2-4/1998. Les croquemitaines. Faire peur et éduquer. pp. 7-19) s'interroge :
Faut-il classer parmi les êtres anthropmorphes les croquemitaines qui sont des parties détachées du corps humain se comportant de façon autonome ? La Jambe crue et l'Œil ouvert a été dénombrée par Charles Joisten parmi les croquemitaines les plus répandus en Ariège. Il rapporte la description qu'on en donne à Saint-Jean-de-Verges : « une jambe avec un œil ouvert et une corne », et elle court plus vite que tout le monde. Il signale que la Jambe Crue est très populaire en Languedoc ; Daugé rapporte que la Came crusese nourrit du sang des enfants ; D. Fabre et J. Lacroix signalent la Cambacrusa, jambe crue qui marche seule dans les rues (Joisten, 1962, pp. 56-57). On trouve aussi la Jambe rouge dans la Drôme. L. Gandini cite la description de Gamba con le braccia, donnée par un enfant italien : « C'est une jambe toujours pliée avec des bras toujours droits et longs ; il prend les en¬ fants par la tête et il les emporte dans les bois » (Gandini, 1975, p. 153).
Littérature :
Contreblason de la Jambe.
ET toy la jambe avec ta belle greve
A ton genou donneras tu point treve ?
Il ne s'en fault que la nuict seulement
Que ton genou ne soit incessamment
Estrainct au tour & lyé de jartiere
Pour te monstrer la greve plus legere.
Les Blasons anatomiques du corps féminin, Paris, 1543.
Les Jambes de bois
Quand on perd une jambe à la guerre
On en met une autre en bois
Car il paraît qu’on a beau faire
Les jambes ne repoussent pas.
Mais peut-on me dire pourquoi
Il ne pousse pas de feuilles sur les jambes de bois ?
Des feuilles toutes vertes
Avec des tas d’insectes,
Des feuilles toutes belles
Où les papillons viendraient réparer leurs ailes…
Le soleil voudrait se mettre de la partie
Il pourrait y grimper des fruits,
Et ça serait tout de même chic
D’avoir sur soi des poires
Qu’on prendrait sans histoires
Des pommes et des prune et des petits pois chiches !
Si tous les hommes avaient une jambe de bois
Qu’on arroserait bien les jours qu’il ne pleut pas
ça f’rait une forêt qui n’en finirait pas.
René de Obaldia, "Les jambes de bois", Innocentines, Editions Bernard Grasset, 1969.
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