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  • Photo du rédacteurAnne

La Crécerelle




Étymologie :


  • CRÉCERELLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. A. Ca 1223 cresserele, crecerelle, crester(v) elle « oiseau de proie » (G. de Coincy, éd. F. Kœnig, I, Mir 10, 1868 cf. Var.). B. 1560 crecerelle « crécelle » (Pasquier, Rech., I, VIII, p. 671 ds IGLF). Crécerelle, dér. de crécelle*, par élargissement du suff. (le cri de l'oiseau rappelle celui de la crécelle).


Lire également la définition de crécerelle afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Zoologie :


Si l'on en croit Jean-Pierre et Yan-Chim Jost, auteurs de Animaux Sauvages des villes et banlieues (Éditions Cabedita, Collection Regard et Connaissance) :


C’est un petit rapace de la taille d’un pigeon au corps élancé et aux ailes pointues avec une queue fine. On le voit souvent chasser en vol stationnaire contre le vent avec des battements d’ailes rapides et la tête inclinée, scrutant sa future victime. Le vol stationnaire de cette espèce est aussi appelé vol en «Saint Esprit». Le faucon crécerelle vit aussi bien dans les plaines que dans les milieux rupestres où il niche jusqu’à 2850 m d’altitude. C’est également le rapace le plus fréquent en milieu urbain et périurbain.

A la campagne, il chasse surtout les souris, alors qu’en ville ce sont les oiseaux. Dans le sud de l’Europe et en Afrique du Nord ils nichent volontiers en colonies de plusieurs dizaines de couples alors qu’ailleurs c’est en couple solitaire. Toutefois il y a des exceptions, comme à Bâle, où j’ai observé trois couples qui nichaient à deux mètres de distance sur la façade d’un bâtiment industriel. Dans un autre cas, en Allemagne, une quinzaine de couples occupèrent une colonie de freux abandonnée. La présence d’un nid de faucon crécerelle dans un bâtiment, ne semble pas effrayer, outre mesure, les autres espèces d’oiseaux. Ainsi en 2006, je photographiais un couple de crécerelles qui nichait dans la lucarne d’un galetas. À moins de deux mètres de leur nid, deux couples de moineaux nourrissaient leurs petits sans qu’ils soient inquiétés par le rapace, comme quoi les allégations selon lesquelles certains rapaces ne pillent pas à proximité de leurs propres nids sont bien fondées.

Le faucon est très éclectique dans le choix de son habitat. Il peut aussi bien nicher sur les arbres, dans de vieux nids de corneilles, dans les nichoirs appropriés ou sur les corniches d’édifices. Paul Géroudet cite même le cas d’un couple qui logea plusieurs années de suite dans la charpente d’un stand de tir où le bruit des détonations ne gêna guère l’élevage des petits.

Son cri « kié-kié-kié-kié » est surtout entendu pendant la parade nuptiale lorsque le mâle poursuit la femelle.

Une fois hors du nid, les jeunes faucons se rassemblent dans une même région où ils restent en groupe pendant une dizaine de jours pour se séparer par la suite. Ce pourrait être une manifestation de leur instinct grégaire que l’on retrouve chez les individus qui nichent dans le sud de l’Europe. C’est un migrateur partiel dont l’instinct de migration est plus développé chez les jeunes que chez les adultes.

Au sud de la France nous trouvons le faucon crécerellette, il est de taille légèrement inférieure au précédent, il lui ressemble beaucoup mais en plus fin. Cette espèce niche dans les cavités des ruines, remparts, tours d’églises ou bien sous les toits entre les tuiles.

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Dans le livret Les Oiseaux "utiles" au jardin offert par le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée (collection Les Cahiers pratiques du Parc, 2016), on apprend que :


Description : Le Faucon crécerelle est un petit rapace de 31 à 37 cm de long et 68 à 78 cm d’envergure. Il se reconnait aisément à son vol sur place en “saint-esprit” lorsqu’il chasse, à sa queue longue et à sa teinte roussâtre. Il s’agit d’un oiseau sédentaire se reproduisant au sein du territoire du Parc naturel régional de la Narbonnaise. La population nicheuse est renforcée par l’arrivée d’oiseaux originaires d’Europe du Nord et de l’Est à l’automne et en hiver. Le flux migratoire est également important au printemps. Il est composé d’oiseaux descendus hiverner plus au sud qui remontent sur leur site de nidification. Un suivi réalisé par Aude Nature sur l’étang de l’Ayrolle à Gruissan depuis 2008 a permis de comptabiliser un passage annuel de plus de 1 500 individus.


Régime alimentaire : Faucon crécerelle a besoin de grands terrains de chasse et peut nicher aux abords des habitations. On le retrouve dans toutes les zones rurales et péri-urbaines où les milieux ouverts à semi-ouverts herbacés (zones agricoles, marais, garrigues) lui donnent accès à sa nourriture. Il consomme essentiellement des petits rongeurs, les campagnols constituant entre 60% et 95% du total des proies ingérées et, à l’occasion, des insectes, reptiles et petits oiseaux (ou oisillons).


Besoin en termes d’habitat : Espèce cavernicole, elle niche dans un vieux trou d’arbre mais peut également utiliser un ancien nid de corvidé en milieu naturel. En milieu anthropique*, ce faucon s’installe dans les anfractuosités de bâtiments mais aussi sur les pylônes électriques. Il apprécie également les nichoirs posés à son intention mais il est inutile d’essayer d’avoir plusieurs couples dans son jardin, il s’agit d’une espèce peu grégaire. Les parents élèvent 3 à 4 jeunes en moyenne et jusqu’à 6 les années de pullulation de petits rongeurs.


Le Faucon crécerellette ressemble à s’y méprendre au Faucon crécerelle mais ils ne partagent pas le même mode de vie. Insectivore, le crécerellette, migrateur, est présent de mars à septembre dans l’Aude. Il a été redécouvert nicheur en 2003 après avoir disparu depuis les années 60 du département. Il est grégaire et peut nicher au cœur de certains villages de la Basse Plaine de l’Aude.

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Dans La sagesse des oiseaux : Petit traité d'ornithologie poético-philosophique (Éditions Les Deux Océans, 11 août 2017 - 208 pages), Erik Sablé rapporte une anecdote intéressante :


[...] Jacques Delamain observa une sorte de combat-jeu étrange entre un corbeau freux et un faucon crécerelle qui évoluaient ensemble. Le freux plongeait sur le petit faucon comme pour l'attaquer. Ce dernier l'évitait au dernier moment avec beaucoup de vivacité, puis il se lançait à son tour à la poursuite du freux. La lutte se poursuivit ainsi pendant une dizaine de minutes. Puis les deux adversaires allèrent se reposer tranquillement l'un à côté de l'autre sur un fil télégraphique...

Il faut noter que, plus un oiseau est intellectuellement développé, plus son goût du jeu, de l'acte gratuit, est important, plus il s'éloigne de la simple satisfaction des besoins vitaux pour entrer dans le champ de la gratuité, du non raisonnable.

 

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Croyances populaires :


Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


La Crécerelle annonce le beau ou le mauvais temps suivant son vol : si elle se tient immobile dans l'air c'est le mauvais temps, si elle a son vol ordinaire c'est pour le beau temps (Forclaz).


 

Dans "Lavandières de jour, lavandières de nuit." (article paru dans la revue Kreiz 9, Fontaines, puits et lavoirs en Bretagne, 1998, p. 89-130.), Daniel Giraudon mentionne une croyance à propos, peut-être, de la crécerelle :


[...] Les enfants au lavoir : Que ce soit jour de fête ou non, les enfants ne se font pas prier pour aller au lavoir. L'eau a sur eux tous un certain pouvoir de fascination. Quand elle n'a personne pour surveiller ses jeunes enfants, la mère de famille les emmène au lavoir, garçons et filles. Les filles se mettent vite au diapason. Elles lavent, comme maman, et c'est le trousseau des poupées ou les petites pièces, comme les mouchoirs (avant l'invention du kleenex), qu'elles font passer sur la pierre à laver. Les garçons ont plaisir à jouer avec l'eau, à faire nager des coques de noix, des feuilles de châtaigner, à faire tourner des petits moulins, à capturer des têtards, des grenouilles, des insectes ou à s'amuser avec les brouettes.

Mais en emmenant les petits au lavoir, on risque de les voir y retourner seuls. Le lavoir représente pour eux un grand danger, surtout quand il est situé à l'écart des habitations. On leur raconte alors mille histoires d'animaux fabuleux et redoutables, pour les dissuader de s'en approcher seuls ; il est souvent question de vipères : ici, c'en est une vipère à deux têtes, un naer a daou benn, là, c'en est une autre, si vieille qu'elle a une barbe énorme et qu'elle engloutit ses victimes d'un coup de langue. Même l'innocente libellule est assimilée à un reptile que l'on l'accuse de piquer aussi violemment qu'un serpent ; on lui donne le nom de cheval-vipère, le c'hvâ d'caleuv, en gallo. La menace vient encore d'un oiseau de proie et l'on apprend la rime aux enfants :


Al liketaer

‘Gass ar merc'hed d'ar stêr.

Le likataer (faucon crécerelle ?)

Entraîne les filles dans la rivière (ou le lavoir).

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Symbolisme :


Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), la colombe répond aux caractéristiques suivantes :

Points clés : Vitesse mentale, agilité et grâce.

Cycle de puissance : Toute l'année.


La crécerelle est le membre le plus commun de la famille des faucons que l'on puisse trouver aux États-Unis d'Amérique. Parmi les oiseaux de proie américains, seul le grand-duc est aussi largement répandu. La crécerelle est aussi le plus petit membre de cette même famille des faucons. Le faucon pèlerin et le faucon gerfaut sont plus grands et plus rapides, mais ils sont aussi plus menacés Les efforts pour sauver le faucon pèlerin commencent à peine à porter leurs fruits.

Les faucons ont une histoire ancienne et ils sont entourés d'une aura de mystère au regard de leur vitesse et de leur grâce à la chasse. La fauconnerie existe depuis des millénaires et elle est toujours pratiquée aujourd'hui. Si la crécerelle ou n'importe quel autre membre de la famille des faucons entre dans votre existence en tant que totem, n'hésitez pas à explorer les connexions avec vos vies passées. La fauconnerie était déjà pratiquée en Chine deux mille ans avant notre ère (1). Les rois dressaient des faucons et la fauconnerie a connu une grande popularité dans l'Europe et la Scandinavie médiévales. Les Vikings utilisaient souvent des faucons et d'autres oiseaux de proie pour chasser.

La crécerelle d'Amérique est souvent surnommée sparrow hawk (littéralement « buse moineau » (2)), mais c'est un nom impropre (3). Si la plupart des faucons se nourrissent de proies à plumes, la crécerelle mange primordialement des sauterelles, des scarabées, des souris et autres petits rongeurs. Il lui arrive d'attraper de plus petits oiseaux et certains l'accusent de la chute de la population de moineaux ; mais ce fait n'a jamais été vraiment vérifié. C'est une excellente chasseuse dont les yeux peuvent détecter le mouvement d'un scarabée à grande distance. Généralement, elle chasse depuis un perchoir. Elle se déplace d'un poste d'observation à l'autre, guettant et écoutant.

Si la crécerelle ne quitte pas un perchoir pour fondre sur sa proie, elle accomplit un vol stationnaire un moment au-dessus d'elle, depuis une hauteur de moins d'une dizaine de mètres, avant de plonger. C'est une pratique unique non seulement parmi les oiseaux de proie, mais à dire vrai parmi la plupart des oiseaux. Peu d'oiseaux, en réalité, peuvent rester en bol stationnaire. Pour ceux qui l'ont comme totem, c'est très significatif. Cette aptitude permet l'exécution d'un mouvement avec une grande rapidité et une grande précision. La crécerelle apparaît ainsi très gracieuse. Elle sait s'immobiliser quand il le faut et utiliser avantageusement le vol au maximum de ses possibilités.

La crécerelle enseigne la maîtrise de la vitesse et du mouvement. Elle apprend aussi la patience. Elle est souvent le symbole de la capacité à reconnaître les opportunités qui se présentent et à agir sur elles au bon moment. Ce n'est pas seulement la maîtrise de la vitesse qu'elle enseigne, mais la vitesse elle-même ainsi que la précision d'action. La plupart des faucons conjuguent vol et plongeon pour tuer leurs proies en la frappant durement. Ainsi, la crécerelle et les autres faucons nous apprennent à déterminer le bon moment pour agir, mais surtout pour agir quand nos actions rencontreront le plus grand succès.

La crécerelle se rencontre tant en ville qu'à la campagne. Celles de le ville se nourrissent souvent de souris débusquées près des décharges, dans les terrains vagues, ou dans les zones herbeuses où elles trouveront des insectes. J'ai souvent vu des crécerelles perchées sur des poteaux téléphoniques ou électriques le long des artères municipales ou des grandes routes, observant attentivement le terrain autour d'elles. la crécerelle e niche et passe l'hiver en ville, ce qui fait d'elle un totem actif toute l'année. Pour chasser, elle préfère les grandes prairies découvertes mais elle chasse toujours à partir d'un perchoir. Il n'est pas rare que les personnes ayant la crécerelle pour totem aient envie d'être assises ou positionnées à un endroit d'où elles auront un point de vue sur tout ce qui les entoure.

Tous les faucons en vol se repèrent généralement grâce à leurs longues ailes, leur vol rapide et leurs queues fines. Leurs ailes sont normalement larges à la base, puis se replient vers l'arrière et s'effilent jusqu'aux pointes. Comme je l'ai déjà mentionné, les crécerelles tuent grâce à leur vitesse de vol et à leur frappe percutantes.

La crécerelle mâle a généralement des ailes bleu-gris et une queue rousse distinctive. La femelle a des rayures sur les ailes et sa couleur est plus rouille ou rougeâtre que celle du mâle. Le mâle comme la femelle a des plumes faciales noires, ramenées en-arrière comme des favoris.

Elle a une forme de tête assez carrée, qui exprime une sorte de solidité et un contrôle tant du processus de la pensée que de l'élément air. C'est ce trait particulier qui la distingue généralement des autres oiseaux perchés sur des fils électriques. Le plus souvent, elle est perchée toute seule.

La crécerelle est un oiseau qui peut stimuler un esprit vif, agile et gracieux. Elle vous apprendra à utiliser vos facultés mentales plus efficacement et plus patiemment pour capturer ce dont vous avec le plus besoin et ce que vous désirez le plus.


Notes : 1) : John P. S. Mackenzie, Birds of Prey, Toronto, Key Porter Books, 1986, p. 13.

2) : Surtout en raison de sa petite taille plus qu'en raison de sa consommation occasionnelle de moineaux (N. d. T.).

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Françoise Dubost et Bernadette Lizet nous montrent dans un article intitulé "La nature dans la cité." (In : Communications, 74, 2003. Bienfaisante nature. pp. 5-18) que le symbolisme évolue :


[...] C'est également l'objet de l'article de Nathalie Blanc, qui nous fait découvrir l'importance et la diversité de la présence animale dans l'espace public, et aussi l'ampleur actuelle du mouvement associatif pour la protection de l'animal. Certains groupes ont acquis une audience nouvelle en proposant des solutions pour régler les conflits suscités par la prolifération des animaux domestiques (chats errants, déjections canines...). D'autres militent pour la protection de la faune sauvage et ont réussi à faire de certains oiseaux, comme le faucon crécerelle ou l'hirondelle des fenêtres, des personnages médiatiques. Leur action est relayée par des gestionnaires attentifs à la protection des insectes et des oiseaux dans les parcs et jardins publics et qui s'efforcent d'y préserver leurs niches écologiques. Nouveauté radicale, l'animal a désormais droit de cité, alors que le végétal a toujours primé dans l'histoire de l'urbanisme : lui seul était perçu comme hygiénique, l'animal au contraire étant considéré comme source de saleté et de désordre.

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