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Le Balbuzard

Dernière mise à jour : 28 mars



Étymologie :


  • BALBUZARD, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1770 (Buffon, Hist. naturelle, t. 1, pp. 72-73 : l'aigle de mer que j'appellerai balbuzard, de son nom anglois, parce que ce n'est point un véritable aigle; & enfin le grand aigle de mer qui s'éloigne encore plus de l'espèce, & que par cette raison j'appellerai orfraie, de son vieux nom françois... p. 103 : Le balbuzard est l'oiseau que nos Nomenclateurs appellent Aigle de mer et que nous appelons en Bourgogne Craupêcherot, mot qui signifie corbeau-pêcheur). Angl. bald-buzzard littéralement « busard taché de blanc » plus gén. appelé Osprey (Bonn., p. 5 ; Brunot t. 6, p. 1234 ; Barb. Infl., p. 22 ; Mack. t. 1, p. 179) attesté dep. 1616 (Surfl. & Markh. Countr. Farm. 715 dans NED, s.v. buzzard). L'angl. bald buzzard est composé de bald « qui a une marque blanche au front » attesté dep. 1391 (Acc. Exped. Der. in Camd. n.s. 52 5/23 dans MED) et de buzzard « busard » attesté dep. 1272 (Inquis. Miscel. [PRO] 1. 137. ibid.), lui-même empr. à l'a. fr. busart (busard*).


Lire aussi la définition.

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Symbolisme :


Ted Andrews, auteur de l'ouvrage intitulé Le Langage secret des animaux, pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française : Éditions Dervy, 2017), nous rappelle que le balbuzard est une espèce de buse :


[...] Un examen des espèces spécifiques de buses et de leurs comportements sera très instructif. Par exemple, le nom du balbuzard pêcheur renvoie à son alimentation principale (il en va de même en anglais où, si on le connaît sou le nom d'osprey, il est aussi appelé fish hawk, busard pécheur). Cet oiseau splendide est souvent pris pour un aigle à cause de sa tête presque totalement blanche, mais c'est bien la seule grande buse qui a le dessous du corps blanc. On trouve de très nombreux balbuzards pêcheurs dans les régions côtières, comme si ce ventre blanc reflétait l'écume blanche des eaux dans lesquelles il chasse.


C'est pourquoi nous vous renvoyons également à la lecture de la notice consacrée à la Buse.

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Littérature :


Clément Kabs, auteur d'un article intitulé "Comment les oiseaux s’appellent-ils ? Observation, nomination et cohabitation chez Kathleen Jamie." (in : L'Entre-Deux, n°3 : Les oiseaux, de l'animal au symbole, juin 2018) étudie comment l'autrice écossaise décrit les Balbuzards :


Au sujet des balbuzards, aussi traités dans cet essai, on lit :


These were native birds, but they were hunted to extinction in the nineteenth century. Then, in the mid-twentieth, they began to creep back, and with human help the osprey have now reestablished 150 nest-sites in Scotland, and even one in England. Some sites are famous ; they are public spectacles with viewing places and video link-ups.

« C’était là des oiseaux indigènes, mais on les avait, au XIXe siècle, chassés jusqu’à l’extinction. Puis, au milieu du XXe, ils sont revenus discrètement, et avec l’aide des humains, les balbuzards ont aujourd’hui ré-établi cent cinquante sites de nidification en Écosse, et même un en Angleterre. Certains sites sont connus ; ils sont des spectacles publics, avec des postes d’observation et des webcams ».

(Kathleen JAMIE, Findings, op. cit., p. 46).


Oiseau ressuscité d’entre les morts, le balbuzard (et la balbuzarde) sont aujourd’hui l’objet d’un « spectacle » et sont visibles par des « liens vidéo », des « webcams ». L’oiseau miraculé d’une catastrophe, dont le prédateur est devenu l’adjuvant (comme dans un roman initiatique, ou dans un évangile…) est aujourd’hui regardé par les humains, comme un candidat de télévision-réalité. On le surveille, l’observe de loin, et l’on suit ses faits et gestes, ses amours, ses aventures. La transition est consommée : le spécimen est devenu une personne, sinon même une personnalité. L’anglais utilise d’ailleurs ici un singulier de sens pluriel, comme souvent pour les noms d’animaux. De même le son de l’oiseau pénètre dans le bureau, situé dans le grenier. L’anomalie audible du son dans un espace privé, son intrusion, presque, dans la sphère de l’écriture, a fait muter l’oiseau.

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