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La Bignone




Étymologie :


  • BIGNONIA, subst. masc. ;

Étymol. et Hist. 1694 bignonia (J. Pitton de Tournefort, Elemens de bot., t. 1, p. 133) ; 1801 (Chateaubriand, Atala, p. 22) ; 1751 bignone (Encyclop. t. 2). Dér., sous la forme lat. bignonia, francisée en bignone, du nom de Jean-Paul Bignon (1662-1743), prédicateur du roi, membre de l'Académie fr., en l'honneur duquel Tournefort, dont il était le protecteur, dénomma la plante.


Lire également la définition du nom bignone afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Campsis radicans - Trompette de Virginie - Jasmin de Virginie - Jasmin-trompette - Trompette de Jéricho -

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Botanique :


Selon Anne-Marie Bernier, autrice d'un article intitulé "Les plantes grimpantes." http://acaba. typepad. fr/files/les_plantes_grimpantes_une_solution_rafraichissante. pdf (2011).


Les bignones sont des plantes grimpantes dites à racines-crampons, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas besoin de support car leurs racines aériennes s'agrippent aux surfaces rugueuses.


De plus, les fleurs orangées en forme de trompettes attirent les colibris, mais la plante demande quelques années de croissance avant de fleurir. Le fait d'enlever les fruits favorisera la floraison.

 
























Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur :


Eté - Août

JASMIN DE VIRGINIE - SÉPARATION.

Combien de ravissantes harmonies naissent de toutes parts de l'alliance des plantes avec les animaux ! Le papillon embellit la rose, le rossignol prête sa voix à nos bosquets, l'abeille, en butinant, anime la fleur qui lui cède un doux trésor. Ainsi dans toute la nature l'insecte est ordonné à la fleur, l'oiseau à l'arbre, le quadrupède à la plante. L'homme seul peut jouir de l'ensemble des choses, et lui seul aussi peut rompre la chaine de consonnance et d'amour par laquelle tout est lié dans l'univers. Sa main avide et imprudente veut-elle ravir un animal aux climats qui l'ont vu naître, ne songeant qu'à ses propres convenances, il oublie le plus souvent la plante qui aurait fait oublier à son nouvel esclave les douceurs de la patrie. Apporte- t-il la plante, il néglige l'insecte qui l'anime, l'oiseau qui l'embellit, et le quadrupède qui se nourrit de ses feuilles et se repose sous son ombrage. Voyez le jasmin de Virginie, avec sa belle verdure et ses fleurs de pourpre, il reste toujours étranger parmi nous. Toujours nous lui préférons notre aimable chèvrefeuille, dont l'abeille vient sucer le miel, la chèvre brouter la verdure, et qui offre son fruit à des légions de merles, de fauvettes, de pinsons et de chardonnerets. Sans doute, le riche jasmin de Virginie balancerait tous ces avantages à nos yeux, si nous le voyions animé par l'oiseau-mouche de la Floride, qui, dans les vastes forêts du nouveau monde, préfère ce beau feuillage à tout autre abri. Il fait son a nid dans une de ses feuilles, qu'il roule en cornet ; il trouve sa vie dans ses fleurs rouges, semblables à celles de la digitale, dont il lèche les glandes nectarées ; il y enfonce son petit corps, qui parait dans ces fleurs comme une émeraude enchâssée dans du corail, et il entre « quelquefois si avant qu'il s'y laisse prendre (1). » Ce petit être est l'âme, la vie, le complément de la plante qu'il chérit ; séparée de cet hôte aérien, cette belle liane n'est plus qu'une veuve désolée qui a perdu tous ses charmes.

Note : 1 ) Études de la nature, tome 1, page 53 .

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


JASMIN DE VIRGINIE - SÉPARATION.

Celui qui au fond de son cœur est séparé de son ami cherche l'occasion et il trouve en toutes choses un moyen de rompre.

Proverbes, XIVI, 1. –

Ne quittez point un ancien ami, car l'ami d'hier ne saurait lui ressembler. Le nouvel ami est comme un cri nouveau, ce n'est que lorsqu'il vieillit qu'on le goûte avec plaisir.

Ecclésiaste, II, 14.

Le jasmin ou bignone de Virginie est un charmant arbrisseau dont les tiges grimpantes comme celles du lierre s'attachent aux murailles et aux arbres par les petites racines qui poussent aux nœuds de la branche. Soit qu'en emploie ce jasmin à couvrir les murailles, à former des portiques, des tonnelles, soit qu'on le distribue en guirlandes, partout il produit un effet admirable. « L'oiseau mouche de la Floride préfère la bignone, dit Bernadin de Saint-Pierre dans ses Etudes de la nature ; il fait son nid dans une de ses feuilles qu'il roule en cornet ; il trouve sa vie dans ses feuilles rouges semblables à celles de la digitale, dont il lèche les glandes nectarées, il y enfonce son petit corps, qui paraît dans ces fleurs comme une émeraude enchassée dans du corail, et il y entre quelquefois si avant qu'il s'y laisse prendre. » Cette plante et cet oiseau, comme deux amis sincères, savent se faire valoir l'un et l'autre tant qu'ils sont réunis : séparez- les, le jasmin perd sa parure chatoyante de rubis, de topaze et d'émeraude. Le colibri, dans le vague de l'air, n'ayant plus pour soutien la belle fleur dans laquelle il se trouvait encadré, semble avoir perdu la moitié de ses charmes.


RÉFLEXIONS.

Rien de plus fragile que les amitiés humaines. Il faut des années pour les former ; il ne faut qu'un moment pour les rompre.

(BOURDALOUE, Pensées diverses.)

Choisissez des amis avec lesquels vous puissiez aimer Dieu, vous détacher du monde et trouver votre consolation dans la vertu.

(FÉNELON, Lettres sur la religion.)

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