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La Bérardie laineuse

Dernière mise à jour : 2 mars


La bérardie à 1'32...



Étymologie :


Selon Jean-Louis Moret, auteur de l'article intitulé "Etymologie onomastique ou les noms de genres de la flore suisse dédiés à des personnes. Complément." (in : Bulletin du Cercle vaudois de botanique n°39 : pp. 103-108, 2010) :


Berardia Vill. (Prosp. Hist. Pl. Dauphiné 27. –Villars 1779), Asteraceae.

Dédicace: « Nous eumes l’honneur de présenter un Mémoire à l’Académie Royale des Sciences le 26 février 1777, concernant l’établissement de ce nouveau genre de Plante, auquel nous donnâmes le nom de Richiera, du nom de Richier de Belleval, célèbre Professeur de Botanique au Jardin Royal de Montpellier. Mais outre que nous ignorons si notre Mémoire sera imprimé, nous ne savions pas alors que M. Adanson eût donné le nom de cet Auteur à une autre Plante ; et nous n’avions pas non plus reçu encore l’Ouvrage de M. Scopoli qui a donné le nom de Bellevalia à une autre Plante. Ces raisons nous ont déterminé à changer le nom de celle-ci en faveur d’un Botaniste de cette Province. Cette plante, quoiqu’apperçue par plusieurs Botanistes, n’a jamais été décrite avec exactitude ; il est même probable qu’elle n’a été trouvée que par Dalechamp et par Tournefort. Comme elle mérite de faire un nouveau genre, nous la consacrerons à la mémoire de Pierre Bérard, Apothicaire et Botaniste de Grenoble, lequel nous a laissé un Théâtre de Botanique manuscrit, très bien conservé, qui existe à la Bibliothèque publique de cette Ville. Nous en parlerons plus au long dans les Discours préliminaires de notre Ouvrage. »

(Villars 1779).

Bérard Pierre (v. 1580-1663 [1664]), pharmacien grenoblois, auteur d’un important manuscrit sur les plantes du Dauphiné (7 vol. in folio), intitulé « Theatrum botanicum ». Acheté par la Ville de Grenoble en 1780, cet ouvrage, organisé suivant la méthode du « Pinax » de C. Bauhin, « outre la description de près de 6000 plantes connues alors renferme la description de plusieurs [plantes] inconnues ou particulières à la province » (Allard 1797).

Remarque : les dates de naissance et de mort de Bérard sont tirées des notes manuscrites que Villars a ajoutées dans l’exemplaire de l’ouvrage de Allard (1797) qu’il possédait.


Autres noms : Berardia lanuginosa - Berardia subacaulis - Bérardie - Bérardie à courte tige - Bérardie à tige courte - Bérardie presque acaule - Chardon de Bérard -

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Sur le site de la Revue française de Généalogie, on peut lire l'article suivant (non signé) :


Bérard : Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, Ber-hard, composé de ber, « ours » et hard, « dur », « fort ». Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les descendants des familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Ber-hard est devenu un nom de baptême. À partir du XVe siècle, passé dans les usages, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Bérard.

Avec 3 300 foyers, soit près de 8 000 personnes, le patronyme Bérard occupe le 465e rang des noms les plus répandus en France. Sa répartition géographique le montre principalement implanté dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, dans la Drôme et en Savoie. Il est également bien représenté en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme. Plusieurs dizaines de hameaux et de lieux-dits « Bérard », « Pré-Bérard », « Combe-Bérard», « Champ-Bérard »…sur le territoire français signalent la présence ancienne de familles de ce nom en ces lieux.

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Botanique :


Gérard G. Aymonin, dans un article intitulé "1779, année faste de la floristique française" (in : Bulletin de la Société Botanique de France. Lettres Botaniques, 127 : 4, pp. 387-391, 1980) nous rappelle que :


Il faut savoir aussi, ce qui semble-t-il est demeuré très mal connu, sinon ignoré, que dès le 12 novembre 1773, Villars avait adressé à Jussieu le projet de son livre, avec des exemples de figures et de descriptions ; mais d'autre part, le 4 janvier 1779, son « Prospectus » était toujours à l'impression et ce n'est que le 12 septembre de cette même année 1779 que Villars s'inquiète de l'accueil réservé à Paris à sa publication, faisant alors remarqué que Lamarck « s'est approprié• quelques-unes de nos espèces nouvelles ». La polémique durera jusque dans « l'Histoire des Plantes du Dauphiné », en particulier au sujet du Bérardia, plante dont Villars avait déjà donné la description dès 1777 à l'Académie sous une dénomination évoquant Richer de Belleval (« RICHIER », ), non retenue ultérieurement ct modifiée au bénéfice d'un hommage au botaniste alpien BÉRARD, idée reprise de GESNER.

 

Sur le blog Éco-logiques de Jean-François Dumas, on découvre, dans un article du 24 juin 2011, l'hypothèse consensuelle concernant l'ancienneté de la bérardie puisque c'est une relique tertiaire :


Plante rare avec une aire de répartition restreinte [Hautes-Alpes - Alpes de Haute-Provence], la bérardie laineuse bénéficie d’un statut de protection nationale. Elle est aussi inscrite au Livre rouge de la flore menacée de France.

L’origine de cette plante a provoqué beaucoup de débats. Selon l’hypothèse retenue aujourd’hui elle serait une relique datant de la surrection des Alpes. En la contemplant, vous voilà au tertiaire dont elle l’est l’une des survivantes, peut-être la seule. À cette époque régnait sur les Alpes un climat subtropical et la plante s’est adaptée pour survivre à la chaleur et à la sécheresse. Sa chance fut que cette adaptation lui permette de résister aussi au froid et de faire face aux conditions extrêmes de la vie en montagne en des stations bien peu hospitalières où elle n’a guère de concurrence. Ce sont les petits poils de ses feuilles lui conférant cet aspect cotonneux caractéristique qui contribueraient à emmagasiner l'humidité ambiante. Ils la protégeraient contre les températures basses et le dessèchement dû au vent. Voici donc une plante bien étrange au destin fascinant. Il serait regrettable que la pression anthropique soit à l’origine de sa disparition.

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Symbolisme :


Dans quelle mesure la synonymie (jamais innocente en langage des oiseaux) avec des espèces de baleine à bec peut-elle déboucher sur une piste d'interprétation ?

De même pour l'origine du nom liée à l'ours (cf étymologie du patronyme Bérard) ?


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