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L'Euphorbe balsamifère




Étymologie :


  • EUPHORBE, subst. fém.

Étymol. et Hist. Ca 1256 eufourbe (A. de Sienne, Régime du Corps, p. 87, 19 ds T.-L.). Empr. au lat. impérial euphorbea, euphorbia « id. » du nom d'Euphorbus, médecin du roi de Mauritanie Juba (iers. apr. J.-C.), d'apr. Pline (TLL).


  • BALSAMIFÈRE, adj.

Étymol. et Hist. 1838 (Ac. Compl. 1842). Dér. du rad. du lat. balsamum (baume1*); suff. -fère*.


Lire également la définition du nom euphorbe et de l'adjectif balsamifère afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Usages traditionnels :


Sur le site Tabaiba Guesthouse, on peut lire les informations suivantes :


La Tabaiba dulce (Euphorbia balsamífera) est une plante répandue sur les côtes sud et ouest de l’île. C’est un petit buisson qui peut atteindre jusqu’à 2 mètres, aux branches sinueuses et à l’écorce grisâtre. Les feuilles disposées en étoile au bout des branches sont de couleur vert clair. Sa sève blanche se solidifie en contact de l’air, formant une espèce de caoutchouc, ou latex, d’une saveur agréable, autrefois appréciée par les enfants comme chewing-gum.

On se servait aussi de cette sève pour le sevrage des chevreaux, en le collant aux mamelles de la mère. Le bois était utilisé pour la fabrication de bouchons de tonneaux. Cette euphorbe garde une importante valeur ethno-botanique de par son intérêt patrimonial et ornemental.

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Germaine Dieterlen, dans un article intitulé "Classification des végétaux chez les Dogon." (In : Journal de la Société des Africanistes, 1952, tome 22. pp. 115-158) rend compte d'un autre usage de l'euphorbe balsamifère, qui peut d'ailleurs être remplacée par une autre plante :


dogo gomuzu : « herbe du gomuzu » (Polycarpea linearifolia). Cette plante peut remplacer la branche de gomuzu (voir plus bas) placée comme marque d'interdit aux portes des accouchées de jumeaux, de kuno, comme à celles des prêtres au- moment de leur intronisation.


gomuzu : « laid, mauvais » (Euphorbia balsamifera). Marque d'interdit aux portes des accouchées, de jumeaux de kuno, des prêtres en cours d'intronisation.

 

Valérie Rotival, Michel Grouzis et El Hadji Faye, auteurs de Le sentier écologique de la réserve de M'bour Sénégal Orstom UIFM, 1997) propose une petite fiche sur l'euphorbe balsamifère et ses usages au Sénégal :

[Noms vernaculaires] : Serer : Ndamol Wolof : Salan Peul : Badacavidie


Cet arbuste de 5 m de hauteur, à rameaux succulents chargés de latex blanc, que l'on trouve de la côte Ouest africaine jusqu'au nord du Nigeria et au lac Tchad, est originaire des îles Canaries. C'est une plante des milieux sableux.

Son latex est toxique et sert de poison pour les poissons, d'insecticide et d'antiseptique.

Cette espèce n'est pas broutée par le bétail mais les pasteurs peul en donnent aux vaches pour accroître leur fertilité et la production de lait.

Elle est largement plantée en haies vives pour marquer les limites des champs. Elle se bouture facilement.

On peut noter, que dans les villages, on prête souvent à la haie un pouvoir magique, censé filtrer les actions et effets surnaturels qui s'exercent à l'extérieur.

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Symbolisme :


Selon le site Terra Ecologia Practica :


L'euphorbia balsamifera (Tabaiba dulce) est le symbole de l'île de Lanzarote aux canaries.

 

Selon Roland Portères, auteur d'un article intitulé "Le Caractère magique originel des haies vives et de leurs constituants (Europe et Afrique occidentale) (fin)." (In : Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 12, n°6-8, Juin-juillet-août 1965. pp. 253-291) :


Euphorbia balsamifera Ait. : C'est une espèce arbustive, succulente, lactescente, non épineuse, à rameaux courts et divariqués, constituant des haies bien fermées, résistantes aux feux, non consommées par le bétail. Très utilisée de la Mauritanie au Lac Tchad (très peu plus à l'Est) et à la Côte de Guinée, pour des clôtures et haies vives, tant autour des habitations et des jardins que des champs.

Elle est présente aux Iles Canaries, d'où elle est probablement originaire (E. sepium N. E. Br., ou « Euphorbe-haie »), sur les dunes littorales de l'extrême Sud marocain, au Rio de Ouro, en Mauritanie. Mais c'est surtout au Sénégal et au Damergut qu'elle est abondamment utilisée pour entourer les champs et enclore les cours et jardins d'habitation. Parfois, pour des raisons de superstition, on peut en rencontrer des pieds isolés ou en petits bosquets dans uni jardin ou en bordure du village, surtout vers le Sud.

L'espèce ne semble pas exister aux Iles du Cap Vert ; tout au moins, Auguste Chevalier n'en parle pas dans sa Flore de l'Archipel des Iles du Cap Vert (1935).

Chez les Mossi de la Haute Volta, elle est plantée tout autour des places à prières ou « misri » situées devant la cour des Musulmans : elle est aussi utilisée dans les rites de la circoncision (A. Prost, La langue Songhai et ses dialectes, Mém. IFAN, p. 623).

On la plante aussi comme fétiche et médicinale, dans le Haut Dahomey, le Gurma et le Mossi (Auguste Chevalier, Bull. Soc. Acclim., France, 1812, p. 100).

Auguste Chevalier considère, tout au moins au Nord du Soudan occidental, que la ligne de contact entre Euphorbia balsamifera, au Sud, et Cornulaca monacantha Del. (Chenopodiacées) au Nord, coïnciderait avec la ligne de contact du Sahel et du Sahara (Ressources végétales Sahara).

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