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L'Ambrette




Étymologie :

  • AMBRETTE, subst. fém.

Étymol. ET HIST. I.− 1. xiiie s. amblete « centaurée jaune musquée » hapax (Manuscr. St-Jean ds Littré : Herbe prenez, k'a nun amblete, La racine me fetes nete, E puis mettez au mal de dent) ; 1671 ambrette « id. » (F. Pomey, Le Dict. royal augmenté : Ambrette, petite fleur dont l'odeur ressemble à celle de l'ambre gris) ; 2. 1694 poire d'ambrette (Ac. : Ambrette. On appelle Poire d'Ambrette Une espece de petite poire qui a l'odeur d'ambre) ; 3. 1771 « graine de Ketmia » (Trév. : Ambrette, ou Semence musquée [...] Cette semence est petite, grisâtre, taillée en rein, et a une odeur d'ambre et de musc très forte ; elle est ambrée et douciâtre au goût. La plante qui donne cette semence est appelée Ketmia Aegyptiaca, semine moschato). II.− 1845 zool. (Besch.; Ambrette [...] Conchyl. Genre de gastéropodes pulmonés, caractérisé par une coquille toujours ovale, allongée, etc.). Dér. d'ambre*; suff. -ette*.


Lire également la définition du nom ambrette afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Centaurea jacea ; Ambrette ; Bleuet rose ; Centaurée jacée ; Fleur de galant ; Fleur du Grand-seigneur ; Herbe d'amour ; Tête-de-moineau ;

Centaurea moschata ? ; Ambrette jaune ; Barbeau jaune ; Centaurée musquée ; Centaurée odorante ;


Hibiscus Abelmoschus L. ; Ambrette

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Botanique :


Une autre espèce est communément appelée Ambrette : il s'agit de Hibiscus abelmoschus (Abelmoschus moschatus).


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Symbolisme :


Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


CENTAURÉE ODORANTE – FÉLICITÉ. -

Heureux l'homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices à accomplir sa loi ! Sa postérité sera grande sur la terre, la race des justes sera bénie. La gloire et les richesses seront dans sa maison et la justice subsistera dans tous les siècles. –

Psaumes. 11. 1,3.

La centaurée odorante est une plante annuelle, originaire du Levant. On lui a donné le nom d'odorante à cause de l'odeur agréable approchant de celle de l'ambre que répandent ses fleurs. Sa tige s'élève à plus de 30 centimètres. Les feuilles sont larges ; ses fleurs grosses semblables à celles du bleuet paraissent de juillet en octobre. Cette plante est aussi connue sous le nom de barbeau jaune, ambrette jaune, fleur du Grand-Seigneur.


DE LA FÉLICITÉ.

L'homme heureux en ce monde n'est pas celui qui n'a besoin de rien, mais celui qui peut vivre sans ce qu'il n'a pas et que la privation de ce qui lui manque n'affecte point. Si donc vous voulez vivre heureux sentez le prix des biens que vous possédez et sachez en jouir. Mettez des bornes à vos désirs et à vos besoins, contentez-vous du nécessaire, car la modération vaut mieux que tous les trésors de la fortune et la possession des richesses ne donne pas le repos qu'on trouve à n'en point désirer. Quelqu'un disait un jour à Ménédas, philosophe grec : C'est un grand bonheur d'avoir ce qu'on désire. — C'en est un bien plus grand, répondit-il, d'être content de ce que l'on a. On jouit alors d'une grande tranquillité inconnue à ceux qui sont agités d'une foule de désirs. Ceux-ci en proie à une ambition aveugle ou à une cupidité effrénée désirent sans cesse et ne sont jamais satisfaits ; jouets éternels d'une trompeuse espérance, ils empoisonnent le bonheur de leurs jours par de vains désirs qui les dégoûtent de leur état, les empêchent d'en remplir les devoirs et d'en sentir les avantages.

Il n'est rien de plus étonnant que de voir les hommes courir sans cesse après le bonheur sans pouvoir jamais l'atteindre. Au lieu de le chercher dans la modération de leurs désirs et dans la jouissance de ce qu'ils ont, ils croient toujours l'apercevoir dans des emplois, des richesses ou des plaisirs qu'ils n'ont pas, et lorsqu'ils les ont obtenus, honteux de ne l’y point trouver et non guéris de leur folie, ils continuent toute leur vie à l'aller chercher dans d'autres objets et meurent avec la douleur de ne se voir pas plus près du terme que le jour où ils avaient commencé de s'y diriger. Le vaisseau battu d'une tempête affreuse roulant au gré des flots en fureur et au milieu des éclairs n'est pas plus agité qu'un esprit inquiet qui se livre à tous ses désirs, mais celui au contraire qui sait les modérer et les tenir sous son empire, ressemble à un navire qui, poussé par une brise favorable, vole légèrement sur les ondes et arrive heureusement au port.

Un des plus grands obstacles au bonheur de la plupart des hommes, c'est le désir trop vif des biens de la terre. Plus on a, plus on veut avoir. On est moins content de ce qu'on possède que jaloux de ce qu'ont les autres et désireux d'en avoir encore davantage. « Mais, dit Salomon, l'homme qui se hâte de s'enrichir et qui porte envie aux autres, ne sait pas qu'il se trouvera surpris tout d'un coup par la pauvreté. » On perd souvent tout en voulant trop avoir. Et que d'exemples frappants, à l'appui de cette vérité, nous pourrions citer ici ! ...

Il est plus facile de réprimer un premier désir que de satisfaire tous ceux qui viennent ensuite, comme le disait le prince de Conti. Il se refusait aux goûts les plus innocents, à la curiosité même des peintures où ses infirmités auraient pu trouver un délassement. Il répondit aux instances que lui faisait à ce sujet la princesse son épouse : qu'en se livrant à un goût on s'accoutume à se livrer à tous, et qu'il faut savoir ou ne pas du tout désirer ou se passer souvent de ce qu'on désire. Ce retranchement, ou plutôt cette modération de désirs, est en effet le seul moyen de nous rendre heureux. Nous ne prétendons pas néanmoins qu'elle puisse nous procurer une félicité pleine et inaltérable. Ce bien n'est réservé que dans l'autre vie et la religion seule est chargée de nous conduire dans la route du bonheur qu'elle-même prépare au-delà du temps. Cette vie-ci est une vie de tentations et de combats, de peines et de traverses, d'afflictions et de chagrins. La constitution de notre corps, la faiblesse de notre nature, l'activité des éléments, la variété des saisons, les différentes sortes d'esprits, de caractères et d'humeurs des personnes avec lesquelles nous sommes obligés de vivre, le choc des passions et des intérêts, toutes ces choses nous empêchent toujours d'être ici-bas parfaitement heureux. Dieu l'a ainsi voulu afin que nous ne nous attachions pas tant à la terre et que nous portions nos vœux vers celui qui peut seul les remplir. Mais il est vrai aussi que, si quelque chose est capable de diminuer le nombre et la violence des maux que nous avons à souffrir dans notre exil, c'est cette modération de désirs que nous recommandons, c'est elle qui seule peut nous rendre heureux autant qu'on peut l'être sur la terre , sans que le bonheur présent ruine les espérances de l'avenir . Elle est comme les heureuses prémices et le garant de la félicité qui nous est assurée dans le ciel ; rien n'est plus conforme à l'esprit de religion que de mettre des bornes à ses désirs, de n'avoir aucune attache au monde ni à tous ces biens dont l'apparence passe et s'évanouit comme l'ombre.

Pères et mères qui voulez rendre un jour vos enfants heureux, au lieu de leur répéter sans cesse les usages et les maximes du monde, les droits de leur naissance et les avantages des richesses, formez-les surtout à la vertu ; ils seront toujours assez polis s'il sont humains, assez nobles s'ils sont vertueux et assez riches s'ils ont appris à modérer leurs désirs.

MAXIMES.

La félicité est dans le goût et non pas dans les choses et c'est pour avoir ce qu'on aime qu'on est heureux et non pas pour avoir ce que les autres trouvent aimable.

(LA ROCHEFOUCAULT.)

Cherchons ce que c'est que vivre bien, c'est-à-dire tendre à la béatitude en vivant bien, et nous trouverons que ce n'est autre chose qu'aimer la vertu, aimer la sagesse, aimer la vérité.

(SAINT•AUGUSTIN, Mœurs de l'Eglise catholique.)

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