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L'Agaric impérial

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    Anne
  • il y a 4 jours
  • 17 min de lecture




Étymologie :


Étymol. ET HIST. − 1256 bot. agaric, nom de divers champignons (Aldebrant de Sienne, Régime du Corps, Landouzy-Pépin, d'apr. Quem. t. 1 1959) ; 1359 agaric, id. (Journ. des dép. du R. Jean, Compt. de l'argent., p. 212 ds Gdf. Compl. : Une livre d'agarics). Empr. au lat. agaricum « espèce de champignon arboricole et phosphorescent, ce qui en Europe ne correspond qu'à Armillaria mellea Vahl et Cantharellus olearius Fr. » (d'apr. André Bot. 1956 s.v.), attesté dep. Pline (Nat., 25, 103 ds TLL, 1268, 48 : agaricum ut fungus nascitur in arboribus circa Bosporum colore candido... id quod in Gallia nascitur, infirmius habetur. Praeterea mas spissior amariorque..., femina solutior initio gustus dulcis, mox in amaritudinem transit).


ÉTYMOL. ET HIST. I.− 1. 1243 Antiq. rom. « titre conféré à Octave par le Sénat romain, et qui fut porté par ses successeurs » (Ph. Mousket, Chron., éd. Riffenberg, 477 ds T.-L. : Si se fist la recouroner Et cezar auguste clamer) ; 2. xves. fig. « digne de respect, imposant » (G. Chastell, Ver. mal prise, p. 549, Buch. ds Gdf. Compl. : Tant plus seront nos fortunes robustes, Plus clers nos noms, nos œuvres plus augustes). II.− 1898 fam. (Nouv. Lar. ill. : Auguste [...] type de clown). I empr. au lat. augustus, 1, « cognomen des empereurs » (iers., Monument d'Ancyre, 6, 14 ds TLL s.v., 1382, 3) ; 2 dep. Cicéron, Brut., 295, ibid., 1381, 36. II p. antonomase de Auguste, nom de personne. Ce type comique dont la paternité est revendiquée par Tom Belling en Allemagne, et Jimmy Guyon en France, apparut à la fin du xixes. (Encyclopœdia universalis s.v. clown).


Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 emperïaus adj. « d'une qualité ou d'un luxe supérieurs, dignes d'un empereur » ici qualifiant un type de drap richement décoré (B. de Ste-Maure, Troie, 7078 ds T.-L.) ; b) ca 1200 id. subst. plur. désignant un produit considéré comme supérieur, ici une étoffe de luxe (Escoufle, 2007, ibid.) ; 2. a) ca 1176 « qui est propre ou appartient à un empereur, un empire » palés imperial (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 5080), d'où b) 1remoitié xiiies. subst. emperiaux [les impériaux, partisans ou soldats d'un empereur] (Guillaume de Palerme, 1948 ds T.-L.) et spéc. 1552 les impériaux « partisans ou soldats de l'empereur d'Allemagne » (G. Paradin, Cronique de Savoie, Lyon, J. de Tournes et G. Gazeau, 1552, chap. XIX, p. 389) ; 3. 1545 subst. « jeu de cartes dans lequel les séries qui l'emportent sont dites impériales », prob. d'apr. l'idée de suprématie plutôt que parce qu'il aurait été le jeu favori de Charles Quint, cf. Dict. des jeux (Farce des cinq sens ds Anc. théâtre fr., t. 3, p. 312) ; 4. p. anal. de forme avec la couronne des empereurs a) 1566 [lit] à l'impériale « surmonté d'un certain type de dôme » (Inventaire du docteur du Codroy ds Havard) d'où 1589 subst. une impérialle (Inv. de Catherine de Médicis, 392, p. 38 ds Gay) ; b) 1600 bot. couronne impériale (O. de Serres, Théâtre d'Agriculture, p. 578); c) 1648 subst. fém. « partie supérieure d'une voiture (à l'origine en forme de dôme) » (Sorel, Polyandre, II, 423 ds Brunot t. 3, p. 202) (cf. Nicot 1606, s.v. carroce : une espece de coche à ciel suspendu en impériale); d) 1676 archit. « dôme de forme comparable à celui d'une couronne d'empereur » (Félibien, p. 624) ; 5. 1830 subst. fém. « petite touffe de barbe sous la lèvre inférieure » remplaçant, après le IerEmpire, l'anc. terme royale (Balzac, Mais. chat, p. 62). Empr. au lat. imperialis « de l'empereur ».


Lire également les définitions de agaric, auguste et impérial afin d'amorcer la réflexion symbolique.

Thomas J. Volk, enseignant de l'Université du Wisconsin-La Crosse, propose une explication, datée d'août 2002, sur son site TomVolkFungi.net :


L'origine du nom Agaricus augustus est, bien sûr, intéressante. Je tiens toujours à connaître l'étymologie des noms – j'enseigne même un cours intitulé « Latin et grec pour scientifiques ». L'épithète « augustus » dérive probablement de la même origine que le mois d'août : César Auguste. César Auguste acheva la réforme du calendrier initiée par Jules César en 46 av. J.-C. et, ce faisant, renomma « sextilis mensis » – le sixième mois – en « Augustus mensis » – le mois d'Auguste – en 8 av. J.-C. (oui, je sais qu'il existe des dates contradictoires selon les sources). Il ajouta également un jour à son mois, le prenant à février comme l'avait fait Jules César, afin de porter sa durée à trente et un jours, soit la même que celle du mois de Jules César (juillet). Février était apparemment un mois impopulaire, car il « comportait une observance religieuse déplaisante » (quelqu'un sait-il de quelle fête il s'agissait ?). Pour plus d'informations, voir « Histoire des mois et de la signification de leurs noms » et « Comment le mois d'août est devenu si Auguste » .

Deux hypothèses peuvent expliquer le lien entre ce champignon et César Auguste. Ce champignon, communément appelé « le Prince », est robuste et majestueux, à l'image de César Auguste. Peut-être que dans les régions où il a été baptisé (Fries l'a nommé en Suède en 1838), il poussait également en août. Ou bien, il se peut tout simplement que ce champignon soit considéré comme très « auguste », au sens d'« imposant, grand, éminent, digne, noble ou majestueux ». C'est d'ailleurs pour cela que César était décrit comme si « auguste ». Laissez libre cours à votre imagination, car je n'ai trouvé aucune réponse définitive. Rien ne prouve que César Auguste ait consommé ce champignon ; il lui préférait probablement l'Amanita caesarea .


Autres noms : Agaricus augustus - Agaric auguste - Le Prince -

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Mycologie :


Maurice Coulet dans "Les Psalliotes ou Agarics." (In : Revue des sciences naturelles d'Auvergne, volume 42 fascicule 1-4, 1976, pp. 39-49) attire notre attention sur l'odeur et l'activité chimique singulières des Agarics :


Les caractères organoleptiques et macrochimiques apportent une aide importante à la détermination des espèces. En dehors d'une odeur sui generis et en même temps banale, on peut percevoir chez certains agarics, après frottement de la cuticule, après ouverture de la base du pied, ou simplement dans les lames, des odeurs évoquant l'anis (sylvicola, arvensis, purpurellus, augustus), le phénol (xanthoderma, ammophiia), l'eau de laurier cerise (arvensis , macrosporus, spissus, augustus, exceltens), une odeur de Lepiota cristata (altipes, variegatus), ou une odeur nauséabonde (bernardii, macrosporus, ingratus). La coloration prise par la chair, en des points parfois précis, ou par la cuticule, après exposition à l'air ou griffure, sépare les « agarics jaunissants » et les « agarics rougissants ». Pour intéressante qu'elle soit, cette alternative a une importance un peu atténuée par l'influence que le milieu, le climat, l'âge, la fraîcheur, peuvent avoir sur la netteté de la réaction d'oxydation et, comme critère de séparation en groupes, perd sa valeur en raison de l'existence d'une réaction double dans certains cas (Agaricus edulis validus, augustus, aestivalis).

[...]

L'équipement enzymatique des agarics a fait l'objet d'études déjà nombreuses, avec parfois quelque incertitude sur l'identité des espèces en cause. Ces travaux ont été résumés et repris récemment de manière systématique par Lamaison. Plus d'une douzaine d'activités enzymatiques ont pu être inventoriées dans le genre Agaricus. Quelques unes doivent être citées ici. Un pouvoir protéasique modéré caractérise Agaricus augustus seul parmi les espèces étudiées par Lamaison qui signale la fréquence d'une telle activité chez les autobasidiomycètes. Une laccase est au contraire décelée dans presque toutes les espèces d’Agaricus étudiées.

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Valentín Castañera Herrero, dans un article intitulé "Agaricus augustus Fr." (In : Yesca, revista n°16, 2004 -  Sociedad Micológica Cántabra) propose une description détaillée de l'Agaric impérial :


Lorsque nous avons cueilli cette espèce pour la première fois, nous avons remarqué qu'il s'agissait d'un champignon majestueux, imposant, de grande taille, très charnu, avec une odeur agréable et des écailles de couleur ocre doré à jaunâtre, caractéristiques qui facilitent son identification. Il appartient à la section Arvenses qui

regroupe les « champignons » qui ont un anneau tombant et double, avec la face inférieure en forme de roue dentée ; une odeur d'anis ou d'amandes à la marne et qui jaunissent fortement lorsqu'on les frotte, à l'exception de Agaricus augustus Fr. dont le changement de couleur à la base du pied est rose.

Son chapeau de 10-20 (25) cm est d'abord globuleux, puis hémisphérique et enfin convexe et étendu, parfois avec le centre plat, assez charnu et compact. Le bord est d'abord enroulé, puis incurvé, orné de restes floconneux du voile, il est de couleur uniforme. La cuticule est séparable, épaisse, résistante et sèche, recouverte de nombreuses écailles serrées, fibrillées et concentriques de couleur cannelle ou ocre jaunâtre, sur fond crème, plus serrées au centre, qui est plus foncé ; elle jaunit au frottement.

Ses lamelles sont libres, serrées, pas très larges et fines, d'abord blanchâtres pâles ou gris crème, puis rose chair, brun clair et enfin brun chocolat noirâtre, avec l'arête stérile et blanchâtre.

Le pied de 9-15 x 3 cm est épais et se creuse avec l'âge, cylindrique, légèrement claviforme, généralement courbé, avec une surface floconneuse à écailleuse sous l'anneau, de couleur blanchâtre et parfois légèrement tachée de la couleur du chapeau. Il a un anneau haut, large, pendante, membraneux, double, de couleur blanche, lisse à striée sur le dessus, écailleuse et floconneuse en dessous.

La chair est épaisse, compacte et juteuse, blanche, rosée à la base du pied lorsqu'on la coupe et jaunâtre dans le reste et sur le chapeau, avec un goût doux, agréable et une odeur d'amandes amères, surtout lorsqu'on la frotte. C'est un bon comestible.

La sporulation est brun noirâtre avec des spores ellipsoïdes et lisses de 7-9 x 5-6 µm. Les basides sont claviformes, tétraspores de 28-32 x 9-12 µm, les chéilocystides sont catenulés. La cuticule filamenteuse présente des hyphes plus ou moins parallèles de 5-12 µm avec quelques faisceaux émergents. Aucune fibule n'est observée. Réaction de Schaeffer positive.

C'est une espèce peu fréquente, grégaire, qui fructifie en été et en automne dans les parcs et les forêts composées de divers feuillus, épicéas, ifs et conifères.

Il est facilement reconnaissable à sa grande taille, à son chapeau orné d'écailles brun jaunâtre, à sa chair qui

jaunit lorsqu'on la frotte et à son odeur prononcée d'amandes amères. Dans la littérature mycologique, certaines variétés sont mentionnées, comme la var. albus Moser, qui est beaucoup plus pâle, presque blanche, la var. perrarus {Schulz.) Bon et Cappelli, de très grande taille, avec des couleurs plus vives et un pied squameux de couleur rouge doré. D'autres auteurs considèrent ces variétés comme appartenant à la même espèce.

Nicolas Chiron & Didier Michelot, auteurs de "Odeurs des champignons : chimie et rôle dans les interactions biotiques – une revue" (In : Cryptogamie, Mycologie, 2005, volume 26, n°4, pp. 299-364) étudient l'odeur de l'Agaric impérial :

Abréviations

 Espèces fongiques

Descripteurs olfactifs

Références (lexique mycologique) bibliographiques

AAU

Agaricus augustus Fr.

benzoylée, fongique anis, amande amère

Bon, 1985 ; Henze, 1965 ; Spoerke, 1994 ; Courtecuisse & Duhem, 2000

Certains champignons ont un descripteur commun comme « amande amère » pour différents agarics : Agaricus augustus Fr., Agaricus blazei Murrill, Agaricus essettei Bon, Agaricus silvicola (Vitt.) Sacc., Agaricus smithii Kerrigan, et Agaricus subrufescens Peck. ;

[...]

Les aldéhydes comportant un cycle aromatique sont très particuliers : le phénylacétaldéhyde (dans 20 espèces, odeur âcre avec une odeur de miel, aubépine), le benzaldéhyde (le deuxième composé le plus abondant dans les fractions volatiles des champignons dans 41 espèces), odeur d’amande amère particulièrement prononcée dans Agaricus augustus, le cinnamaldéhyde (odeur de cannelle, pain d’épices), l’anisaldéhyde (présente dans 12 espèces, odeur d’anis dégagée par Hydnellum suaveolens). Ces derniers composés participent à la note odorante que l’on qualifie de florale

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Usages traditionnels :


Sur le forum du site Champis.net, on trouve l'intervention suivante de Chondrina, en date du 10 juin 2011, concernant la toxicité des Agarics à partir d'une discussion sur celle de l'Agaricus augustus :


J'ai contacté de Dr Giacomoni qui m'a très gentiment répondu. Il confirme la toxicité avérée de tous les agaric, qui deviennent encore pires en vieillissant.

Il est cependant clair pour lui que le marché économique l'emporte sur la transparence et ce sont des connaissances confidentielles... en France !

Voici le texte de 2 pages (89 et 90) d'un ouvrage de 1989 qu'il a signé : Les Champignons : Intoxications, pollutions, responsabilités, une nouvelle approche de la mycologie (et qui est introuvable) :


4 - HYDRAZINES

Les hydrazines sont les substances les plus dangereuses identifiées chez les champignons supérieurs dits comestibles (1). On sait maintenant de façon formelle qu'elles sont responsables de la toxicité aiguë et chronique de Gyromitra esculenta. (2)

Mais on ignore (ou on fait semblant d'ignorer) que des poisons de la même famille se trouvent en quantités importantes et à l'état naturel (sans contamination par les pesticides ou les pollutions industrielles) chez la plupart des Agarics comestibles et chez le plus consommé d'entre eux, et souvent à l'état cru : Agaricus bisporus, le champignon de paris cultivé.

Les travaux confidentiels, tout au moins en France, de Levenberg (L5-6-7), de Daniels (D3), de Ross (R10-11-12), de Bela Toth (T6 à T18), de Daniel Nagel (N1) et de bien d'autres, l'ont clairement démontré. Nous avons consulté quelques unes des publications parmi les plus importantes, de l'équipe Bela Toth. Les titres de ces travaux sont évocateurs :" Effet cancérigène d'un métabolite de l'agaritine extrait d'Agaricus bisporus", "Induction de tumeurs gastriques par une dose unique d'HMBD", "Carcinogénèse de l'ion HMBD d'Agaricus bisporus", etc.

Nous avons également consulté les ouvrages étrangers qui ont eu le courage de mentionner la présence de ces poisons chez les Agarics. Mycologues de France et d'ailleurs, lisez-vous l'anglais ? l'allemand ? l'italien ? (peut-être le turc et le bulgare, mais nous n'avons pas les références...) Vous serez édifiés par les révélations sur les Agarics comestibles publiées par Riimack et Salzman (R14), Bre-sinski et Besl (B24), Arturo et Maurizio Ceruti (C1). Les auteurs italiens en arrivent même à conseiller... l'abstinence !

Ajoutons pour compléter ce sombre tableau, que la pollution agricole n'est pas négligeable (certains dérivés hydraziniques sont employés comme désherbants), ni même la pollution industrielle (antioxydants, carburants de fusée).

Nous n'avons pas de référence française à proposer. On comprend les scrupules des mycologues écrivains quand il s'agit du Champignon de Paris. Mais pourquoi ce silence sur les Agarics sauvages ? Le déterminateur conseil qui trie avec condescendance un panier de "Boules de neige" est-il informé ? En 1980, Boekelheide (B15) a montré qu'Agaricus bisporus élabore, en plus, des métabolites néphro-toxiques. Quel mycologue français est au courant ?

Toutes les hydrazines des Psalliotes sont issues de l'agaritine (ou glutamyl-phénylhydrazine), elle-même non toxique, ou peu toxique, encore que cette affirmation rassurante soit contestée. Mais tous les dérivés de l'agaritine, synthétisés par le champignon lui-même, sont cancérigènes. Voici les principaux poisons :


a) AMPH (4-Hydroxyméthylphénylhydrazine). Aux doses expérimentales de 0,0625%, niveau moyen de toxicité, la plupart des animaux de laboratoire ont succombé ("Most of the animals died"). La mortalité était déjà de 50% à la 10ème semaine, essentiellement par adénocarcinomes pulmonaires et tumeurs des vaisseaux (angiosarcomes). Le 3ème type de tumeur le plus souvent rencontré est un lymphosarcome.


b) GCPH (4-Carboxyphénylhydrazine). Toth et al. ont calculé les quantités de GCPH contenues dans différents lots de champignons cultivés. Voici les chiffres : de 36,9 à 48,5 mg/kg de champignon FRAIS. (C4) (A titre de comparaison, Andary et al., toujours sur champignons frais, mais sur Gyromitres ! ont trouvé dans différents lots des quantités de monométhylhydrazine de 50 à 70 mg/kg pour la série la plus faiblement dosée, et de 135 à 330 mg/kg pour la série la plus fortement dosée). (A3)

Ce dérivé serait l'un des plus dangereux parmi la soixantaine de substances hydraziniques identifiées chez Agaricus bisporus I (Toth, 1984)


c) HBA (p-hydrazino benzoTc acld). Extraite du "commercial mushroom", cette substance est considérée comme un précurseur biosynthétique de l'agaritine. Les lots d'Agaricus bisporus analysés en contenaient en moyenne 10 à 11 mg/kg. Conclusions de Yeshpal Chauhan et de son équipe :

"The level of agaritine in these mushrooms therefore is approximately 70-fold higher than that of HBA. It appears that either the biosynthesis of agaritine proceeds through alternate pathways not involving HBA or HBA is rapidly converted to others compounds involved in agaritine biosynthesis. HBA is presently under study for carcinogenic action in mice." (1984) (C3)


d) HMBD (4-hydroxyméthyl-benzenediazonium). Le tétrafluoroborate de HMBD utilisé en applications locales induit des tumeurs de la peau chez les souris. Ce produit peut être formé dans l'estomac par ingestion d'amines aromatiques et de NITRITES (Nous avons vu précédemment que les nitrites, eux-mêmes cancérigènes, sont synthétisés par certains champignons et fournis à d'autres par les nitrates des engrais azotés). Il est possible, selon Toth et al., que les ions diazonium soient l'ultime étape carcinogénique des méthylphényl-nitrosamines.

Expérimentalement, le HMBD a été utilisé à des doses moyennes de 50 mg/kg de poids en injections sous-cutanées. Si l'on cherche un peu de recul comme pour toute étude de substance cancérigène, on trouve : une mortalité des lots QUATRE fois supérieure aux lots témoins à la 40ème semaine, et une mortalité DOUZE fois supérieure à la 60ème semaine.

Les principales tumeurs sont des lymphosarcomes et des adénocarcinomes. Les organes les plus atteints sont le foie et les poumons.

Par la suite, l'équipe de Bela Toth a expérimenté ce produit par voie buccale : UNE SEULE dose de 0,4 mg (400 microgr.) diluée dans du sérum physiologique à 0,01ml par gramme de poids de l'animal. La mortalité était comparable aux expérimentations précédentes, par adénocarcinomes de l'estomac mais aussi par cancers du poumon, du foie, de la thyroïde.

Conclusion des auteurs : Agaritine, a stable and watersoluble compound when absorbed from the gastrointestinal system, is probably distributed throughout the body, and the likelihood exists that in the various cells the different oxidatives enzymes momentarily transform it to the diiazonium ion. Since the diazonium compound induced tumours at the application site (i.e., subcutis and glandular stomach) THE IMPLICATIONS OF THE FINDINGS ARE SELF-EVIDENT.


e) 4TH (4-tolyl hydrazine). Encore un dérivé cancérigène, pratiquement dans les mêmes conditions que le HMBD. Par injection à des souris (0,14 mg/kg) ou par instillations gastriques (250 mg/kg) on obtient des tumeurs pulmonaires (36%) ou vasculaires (18%) : adénocarcinomes, angiosarcomes.


Les champignons les plus dangereux appartiennent à la section Rubescentes de Môller, in Kühner et Romagnesi, 1953, et plus spécialement aux groupes Edulis et Campestris, avec toutes les espèces variétés et formes créées par Lange (1926, 1938, 1939) et les agaricologues qui lui ont succédé. D'autres Psalliotes, comme silvícola, silvatica ou benesii, seraient pauvres en Agaritine, donc partiellement non toxiques selon Levenberg (1964). Mais ce n'est pas l'avis de Chilton et Hsu (C7) ni de Bresinsky et Besl. (B24)

Notons pour terminer que la quantité de dérivés hydraziniques et surtout de HMBD, augmente considérablement chez les individus âgés, particulièrement chez Agaricus pratensis, campestris, arvensis, bitorquis. Ce qui impose une méfiance et une vigilance accrues des déterminateurs pour les espèces ayant terminé leur croissance.


Notes : 1) Un végétal supérieur contient des quantités appréciables d'hydrazines, c'est le tabac, particulièrement au niveau de la feuille (qui est fumée I). C'est d'ailleurs à l'occasion de recherches sur le tabac qu'on a découvert le pouvoir cancérigène transplacentaire des nitrosamines, induisant des tumeurs de Wilms (adénocarcinomes du rein).

2) Pour répondre à un argument de Guy Fourré (Corr. pers.), ces substances sont indubitablement cancérigènes chez l'homme.


Dada a répondu sur le même forum :


Après un petit calcul, me voilà rassuré : Pour la substance la plus dangereuse citée plus haut :

"Par la suite, l'équipe de Bela Toth a expérimenté ce produit par voie buccale : UNE SEULE dose de 0,4 mg (400 microgr.) diluée dans du sérum physiologique à 0,01ml par gramme de poids de l'animal. La mortalité était comparable aux expérimentations précédentes, par adénocarcinomes de l'estomac mais aussi par cancers du poumon, du foie, de la thyroïde."

Donc, pour moi, pesant environ 80kg, dose de 0,4 mg par gramme en une dose, cela fait 80 000 par 0,4, donc 32 000 mg.

On trouve ces 32 000 mg dans (toujours selon les chiffres, dans les lots les plus "concentrés" : 330 mg par kg)...un peu moins de 100kg de champignons ingérés en une seule prise...

Si je mange 100kg de champignons en une fois, je pense être mort avant d'avoir le temps de développer un cancer. Mais je pense que c'est pareil avec les autres aliments, 100 litres d'eau en une prise, un steack de 100kg, cela doit faire très mal, pas sur que notre métabolisme y soit préparé.


Albert avait bien résumé "tout est affaire de dose"

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Michael McCarthy propose un article intitulé "Nature Studies : My unexpected first encounter with The Prince in the forest" (The Independent, vendredi 16 octobre 2013) :


Études de la nature : dans la forêt, ma première rencontre inattendue avec Le Prince


Je pensais connaître toutes les variétés de champignons sauvages les plus connues, les comestibles, bien sûr : cèpes, chanterelles, champignons des champs, morilles, cornes d'abondance... Mais je dois avouer que je n'avais jamais entendu parler du Prince. Et pourtant, il était là, sous un sapin de la forêt de Savernake. Colossal. De la taille d'une soucoupe.

Une grande soucoupe, je veux dire.

Waouh.

C'est le moment. La saison des champignons bat son plein, et si vous vous aventurez dans un endroit comme Savernake, près de Marlborough dans le Wiltshire, vous trouverez le sol humide jonché de fructifications de champignons – les pommes de ces arbres souterrains invisibles – dont seuls quelques-uns, bien sûr, sont comestibles. Je m'y suis rendu cette semaine avec Peter Marren, l'un des plus grands mycologues britanniques, dont j'ai parlé ici il y a un an à propos de son merveilleux ouvrage intitulé simplement Mushrooms. Ses connaissances approfondies ont immédiatement illuminé les profondeurs obscures de la forêt.

Les champignons les plus visibles étaient bien sûr les amanites tue-mouches, ces champignons rouge vif à chapeau tacheté de blanc qui servaient traditionnellement de sièges aux nains de jardin. Le spectacle était magnifique, mais il y avait bien plus encore : la diversité des espèces était étonnante, même s'il fallait quelqu'un comme Peter pour l'apprécier à sa juste valeur. De larges grappes de polypores et de polypores soufrés poussaient sur le bois mort, tous deux d'un jaune-brun vif – « des jardins en décomposition », selon Peter – et des grappes de vesse-de-loup qui projetaient un nuage de spores si on les touchait avec une brindille (Peter nous a fait remarquer que ce sont généralement les gouttes de pluie qui provoquent ces projections, et qu'en cas d'averse, il peut y avoir tellement de petites explosions que cela ressemble à un barrage d'artillerie miniature). Dans un ancien cimetière à la lisière de la forêt, nous avons trouvé une profusion de hygrophores, qui, bien que non comestibles, sont de plus en plus appréciés par les amateurs de champignons pour leurs couleurs pastel dans l'herbe. Nous avons vu des hygrophores dorés, des hygrophores neigeux, des hygrophores écarlates et des hygrophores noircis (qui commencent par être de couleur cuivrée et deviennent ensuite très foncés), mais nous n'avons pas trouvé la plus jolie, l'hygrophore rose, également connue sous le nom de « ballerine » car elle ressemble à une danseuse en tutu rose.

Mais c'est la question de la comestibilité qui m'a le plus intéressé, notamment parce que les champignons sauvages combinent les deux extrêmes : ils sont à la fois délicieux et mortellement toxiques. Peter m'a encouragé à goûter quelques champignons peu conventionnels que je n'aurais jamais osé toucher moi-même, comme le fragile brittlegill, aussi piquant que le vindaloo, et le beech brittlegill, encore plus piquant, mais il m'a déconseillé le milkcap, Lactarius blennius, qu'il disait plus piquant que tous les autres (« ça va te faire sauter la tête »).

Je me sentais plus à l'aise avec les champignons sauvages appréciés des chefs, tels que les cèpes (le mot anglais exact est boletes ; l'ancien nom est penny buns). Nous avons commencé à les rencontrer lorsque nous avons rejoint Rosemary, une amie locale de Peter qui partait pour une cueillette sérieuse, un panier en osier au bras, et qui connaît intimement la forêt.

Elle ne s'est pas intéressée aux pleurotes (que l'on peut faire sauter à la poêle) ni aux champignons bœuf, qui sont également comestibles et ressemblent à s'y méprendre à un faux-filet grillé, mais elle s'est jetée sur les gros cèpes bien gras lorsque nous les avons trouvés dans la partie la plus sombre de la forêt. Puis, finalement, elle et Peter ont poussé un cri, et nous avons trouvé le Prince : l'Agaricus augustus.

Comme je l'ai dit, je n'en avais jamais entendu parler, mais je réalise maintenant que c'est l'un des champignons sauvages les plus prisés en cuisine, au même titre que le légendaire champignon de César (que l'on trouve uniquement dans le sud de l'Europe).

J'ai été surpris par sa taille et par son exquis parfum frais d'anis. Et j'ai été encore plus surpris lorsque, à la fin de notre excursion, Rosemary me l'a offert en cadeau.

Je l'ai remerciée avec enthousiasme. « Comment le cuisineriez-vous ? » lui ai-je demandé.

« Je le ferais frire », a répondu Rosemary.

« Comme une entrée ? »

Elle a souri, et là, entourés des fruits de la terre automnale, elle m'a remis les idées en place.

« Comme une célébration. »

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Arts visuels :


Le concept de Champidragons vient d'un challenge artistique imaginé par Chane, Sifhel, Svandendragon et Coliandre élaboré entre 2020 et 2021 sur les réseaux sociaux.


Le principe : durant le mois d'août, imaginer un design de dragon à partir d'une liste de 31 champignons.


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Emeline Ternisien alias sendafalbala a répondu avec brio à l'appel de ce challenge en choisissant le medium de l'aquarelle et en postant ses dessins sur Instagram :


Ce jeune Agaric impérial s'entraîne par les jeux, plus tard il atteindra presque les deux tonnes et devra se battre pour trouver une femelle.

Le son de deux boîtes crânienne d'Agaric s'entrechoquant a un niveau sonore proche d'une explosion et fait trembler le sol.

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Inès Rotzinger, alias Ourka, s'est également prêtée au jeu et certaines de ses œuvres sont disponibles sur le site Twoucan :


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Voici un petit dragon-champignon. Soyez doux avec eux 🐉


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