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Photo du rédacteurAnne

Les Pierres dressées

Dernière mise à jour : 13 janv.


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Étymologie :

  • DOLMEN, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1796 [éd. 1801] dolmin (Latour d'Auvergne, Origines gauloises, Hambourg, p. 22, note : L'énorme pierre qui couvre ce monument de l'antiquité, s'appelle dans notre langue dolmin. Il en existe un grand nombre de la même forme, et connues sous la même dénomination, dans l'île de Man, dans le pays de Galles, en Angleterre, et dans l'île d'Anglesey), forme attestée jusqu'en 1810 (Chateaubr., Mart., 305 ds Littré) ; 1805 dolmen (Cambry, Monuments celtiques, p. 285). Prob. transcription inexacte par Latour d'Auvergne, supra, du cornique tolmen (1754 Borlase, Antiq. Cornwall. ds NED), erreur reprise par les autres archéologues fr. (NED et NED etymol.), plutôt que formation directe par les archéologues fr. à partir des deux mots bretons taol, tol « table » [du lat. tabula] et mean, men « pierre » [du lat. moenia « muraille »] (1821 Legonidec d'apr. NED etymol. ; v. aussi Troude et IEW 709), dont la composition normale en breton aurait dû donner taolvean, tolven (NED, NED etymol. et FEW t. 20, p. 16; v. aussi J. Loth ds Revue celtique, t. 44, 1927, p. 184).

  • MENHIR, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1807 (Mémoires de l'Académie celtique, t. 1, p. 261). Empr. au bret. menhir comp. de men «pierre», v. dolmen et hir « long ».


Lire également la définition des noms dolmen et menhir afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Symbolisme :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante à l'entrée "mégalithes" :


Les mégalithes (dolmens et menhirs) ont longtemps été l'objet d'un culte, lié notamment à la fécondité et au mariage : pour obtenir un époux, les jeunes filles venaient leur faire des offrandes ou les ornaient de guirlandes de fleurs. Les femmes se frottaient contre les menhirs (en raison de leur forme phallique) afin d'avoir des enfants. Ces traditions sont attestées jusqu'au siècle dernier. En France comme en Irlande, la croyance veut toujours que les femmes enceintes qui grimpent sur un dolmen et en glissent auront un accouchement facile.

Nombre de menhirs s'appellent « Pierre du diable » ou « Pierre au diable » : « Ces noms, comme beaucoup d'autres du même genre, ont été imposés aux divers mégalithes pour jeter sur eux une sorte de discrédit, et détruire le culte que le peuple leur rendait ». Selon diverses légendes, c'est le diable qui est à l'origine des menhirs. On raconte par exemple que pendant qu'il construisait le Mont-Saint-Michel, il transportait des blocs gigantesques et sa sangle se rompit : l'une d'elles tomba dans le Champ Dolent (près de Dol) ; « d'autres monolithes ont été abandonnés par lu lorsque ses ouvriers lui crièrent qu'ils avaient assez de matériaux : c'est alors qu'il posa à Parigné le menhir où l'on voit l'empreinte de ses griffes ».

Le géant Gargantua a été également associé à la construction de mégalithes : « La Pierre Frite près de Péronne, la Pierre Nauline ou Pierre de Gargantua dans le lit de l'Yon, d'autres à Crillon (Jura), à Bois-lès-Pargny (Aisne), le Grès de Gargantua à Plaudren, etc., portent aujourd'hui son nom. Quelques-uns ont été plantés par lui au cours de ses voyages, comme le menhir du Champ de la Pierre à Saint-Sornin, qu'il épousa pour boucher l'orifice d'une source » . On montrait un menhir à Saint-Suliac, qui, dit la légende, était une dent que le géant avait avalée et qu'il recracha à cet endroit. Les menhirs comme les dolmens ont servi de jeu à Gargantua : on trouve des dolmens appelés « palets de Gargantua » notamment à Saint-Aubin-d'Aubigné (Ille-et-Vilaine), à Saint-Benoît-sur-mer (Vendée), près de Beaugency (Loiret).

Les célèbres alignements de Carnac passaient jadis pour être l'ouvrage des « Crions », qui étaient des petits démons.

Les dolmens, dont la forme évoque des maisons de pierre, passaient souvent pour être la résidence d'êtres surnaturels, notamment des fées et des korrigans, qui dansaient au clair de lune autour des mégalithes.

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Dolmen Ardèche. 2018

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Dans L'Oracle des Esprits de la Nature (Éditions Exergue, 2015), Loan Miège nous propose une carte intitulée "Cercle de Brodgar", à laquelle elle fait correspondre le petit texte suivant :


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« Le Cosmos est infini, explore d'autres dimensions et passe à un niveau supérieur d'évolution.

Grandis tout en protégeant tes acquis ! »

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Haut-lieu d'énergie perché au nord-est de l'Écosse, sur l'île principale des Orcades, le cercle de Brodgar s'étend sur un diamètre de 103 mètres. Il est formé par des pierres levées. Elles sont au nombre de 27 aujourd'hui, alors qu'à l'origine, il y en avait 60, parfaitement disposées. Sa fonction reste une énigme pour les archéologues. Avec les sites de Skara Brae et de O'Bookan, il dessine une droite parfaite le reliant à Hallstatt en Autriche (berceau de la civilisation celte), Visoko en Bosnie-Herzégovine (où on trouve les plus grandes pyramides découvertes à ce jour), Athènes et Santorin en Grèce, ainsi que Gizeh en Égypte ! Coïncidence ? Ces anciennes civilisations semblent être unies par un secret, un secret bien gardé dans le grand livre des Connaissances. La méditation dans la colonne d'énergie centrale donne un sentiment de perte d'individualité pour embrasser le Cosmos. Les chakras se trouvant au-dessus de la tête sont activés. Et le mot « Pléiades » est chuchoté... Les Esprits des pierres levées du cercle, quant à eux, contiennent et préservent le système. Le cercle est un miroir terrestre accueillant la Lumière céleste.


A propos du message : véritable ascenseur, le cercle de Brodgar nous donne accès aux différents niveaux de Connaissance. Il nous transporte bien au-delà de la condition humaine et nous permet de toucher une compréhension plus vaste de notre réalité passée et présente. Moteurs de notre évolution, c'est à nous de nous lancer dans l'aventure et d'oser franchir la ligne nommée « conformité ». Nous ne savons rien, tout reste à explorer et l'audace est notre principale alliée. La vigilance, elle, est notre garde-fou. Car chaque expérience demande à être méthodiquement analysée et chaque acquis précieusement conservé.


Pratique : choisissons un moment pour faire une pause avec le monde tel que nous le connaissons. Organisons-nous pour ne pas être dérangé et trouvons un lieu dans lequel nous pouvons relâcher totalement en toute confiance. Il peut être à la maison comme à l'extérieur. Posons la carte face à nous. Fixons-la, puis fermons les yeux. Détendons-nous par une respiration lente et profonde. Visualisons ensuite des pierres levées autour de nous. Elles se dressent solidement et créent un rempart bienveillant. C'est alors qu'une colonne de Lumière descend et nous enveloppe. Notre corps s'étire vers le haut. Nous sommes aspirés vers des dimensions « supérieures ». A ce stade, nous sommes dans l'ascenseur. Avons-nous déjà une idée de l'étage que nous souhaitons atteindre ou préférons-nous nous laisser « déposer » quelque part ? Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. L'aventure commence... Pour revenir, reprenons l'ascenseur, mais cette fois-ci dans le sens descendant. ?e précipitons pas la descente car il est important de réintégrer notre corps physique en douceur et pleinement. Ancrons-nous fermement et remercions.


Mot-clé : Se dépasser.

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Selon Jean Rouaud, auteur de La Splendeur escamotée de frère Cheval ou Le Secret des grottes ornées (Éditions Bernard Grasset, 2018),


"A Carnac, à l'extrême ouest du continent, dans ces alignements de pierres dressées, l'affaire est pliée. Au pied, les animaux. C'est une armée humaine qui se met en marche vers le couchant, en rang par sept, onze ou treize, par ordre croissant, de la pierre la plus basse à la plus élevée, toutes orientées du levant vers le couchant. Première nouvelle, cette progression recherchée de la taille des stèles : ainsi il n'y a pas que les hommes et les arbres qui grandissent, les pierres aussi. Jusque-là, c'était l'inverse. Une pierre s'érodait, se débitait, allait toujours de la plus grande à la plus petite. Pour obtenir d'un nucleus de silex une lame au fil tranchant, il avait fallu des millions d'années à des espèces d'hommes plus ou moins habiles, et beaucoup élaguer.

Ici, à Carnac, on prend le monde à rebrousse-poil. On renverse le cours des choses. Tout est dompté, le temps qui passe et le temps qu'il fait, la terre et le ciel. Les hommes du néolithique ont appris à faire pousser les plantes en leur fixant des rendez-vous d'une saison à l'autre, les animaux dont leurs ancêtres captaient le mouvement sur les parois des grottes, mangent à présent dans leur main, fournissant la viande et les peaux à demeure, et la forêt s'éclaircit à volonté selon qu'ils ont besoin d'espace pour installer un camp ou ensemencer un champ. Tellement débités, les animaux, tellement méprisés tant il est vrai qu'on brûle ce qu'on a adoré et qu'on en veut à ceux qui nous font roi, qu'on leur concède tout juste, sur une dalle de granit, le tracé de deux cornes qui, par métonymie, sont cessées désigner un bovidé quelconque. Les princes cosmiques de jadis, qui terrifiaient dans la grotte d'Ardèche, bondissaient à Lascaux, sont désormais réduits à deux traits courbes comme deux petites lunes. A peine plus grands que les lunules des ongles. Comment mieux dire qu'on les a bien en main.

Sur une des tablettes gravées trouvées au rocher de l'Impératrice, cet abri sous roche de la forêt de Plougastel-Saoulas, non loin de Carnac, des Aziliens, les derniers témoins de l'ère des mains d'or, avaient gravé une jument se vidant de son urine d'un jet puissant. Comment mieux signifier qu'elle se vide de son soleil ? Qu'elle passe la main ? Et à qui ? Sur une autre plaquette les mêmes Aziliens ont reproduit une tête d'aurochs avec ses cornes à double courbure - jusque-là rien que de convenu, mais une nouveauté cependant : la tête, bien faite, est auréolée de rayons. C'est la première apparition figurée du soleil tel qu'on se le représente encore, tel que les enfants le dessinent. Jusque-là le soleil se dissimulait dans le corps du cheval mais celui-ci maintenant expulsé, il est entendu ici que la passation de pouvoir est faite. Une fois posé que le soleil est un cercle qui rayonne, on n'a plus besoin de s'encombrer de ses figures allégoriques. Ce sera la tâche prochaine à quoi vont s'atteler les hommes du néolithique, tout près de Plougastel, sur les landes de Kermario, du Ménec, du Manio et de Kerlescan.

Car c'est bien sûr le soleil qui intéresse les maîtres de Carnac, lesquels, après avoir mis au pas plantes et animaux, visent au plus haut, à la source de toute chose. Et pour se parer de son pouvoir, le capter, l'attraper comme un oiseau dans un filet (ce qu'ils pratiquaient) ils vont inventer une machine formidable destinée à le plaquer au sol, à lui faire toucher terre. Cette armée en lignes de pierres levées, ces alignements de Carnac sont un zoo solaire, c'est Messire Soleil domestiqué, encagé, avec la traîne de ses rayons littéralement pétrifiés. En tête de la traîne, les princes des lignes ont élevé au couchant un cercle de hauts menhirs qui est le disque solaire, lequel s'apprête à plonger dans la nuit comme au cirque on contraint un lion à traverser un anneau de feu. Ce qui dit la même chose, bien sûr,. Et pas de crainte pour la suite. Tout es prévu pour son retour. Ce soleil circassien sera au rendez-vous. Il passera cette fois par une enceinte ovoïde implantée à l'est des alignements. Un œuf de pierre, et à l'intérieur, jaune et ébouriffé comme un poussin, un bébé soleil.

Après plantes et animaux, c'est le ciel que les maîtres de Carnac entreprennent de domestiquer. Un ciel sur terre, à taille presque humaine. Un ciel à hauteur d'homme. A partir de quoi plus rien ne s'opposera à la volonté de puissance de l'homme triomphant.

"Ce plaisir superbe de forcer la nature, que ni la guerre la plus pesante, ni la dévotion ne put émousser", écrira Saint-Simon du Roi-Soleil, qui dans sa résidence de Marly remodelait le paysage selon son bon vouloir. Et le petit duc de commenter, de même que Ronsard se lamentait devant le sort réservé par les bûcherons à la forêt de Gastine : "La violence qui y a été faite partout à la nature repousse et dégoûte, malgré soi."

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Symbolisme celte :


Dans ses Légendes rustiques (Éditions A. Morel, 1858), George Sand collecte des légendes de son pays natal, le Berry, que l'on rattache encore aux traditions des Gaulois :


La légende des Pierres-Sottes : =>




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