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Le Cattleya

Dernière mise à jour : 8 janv. 2021



Étymologie :

  • CAT(T)LEYA,(CATLEYA, CATTLEYA), subst. masc.

Étymol. et Hist. 1845 cattleye (Besch.) ; 1893 cattleya (Gde Encyclop.). Lat. sc. cattleya, nom donné par John Lindley, botaniste angl. (1799-1865) à un genre d'orchidées en hommage au botaniste angl. W. Cattley (Ned. Suppl. ; DEI et Gde Encyclop.).


Lire également la définition du nom cattleya pour amorcer la réflexion symbolique.




Botanique :


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Symbolisme :


Selon Nicole Parrot, auteure de Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) :


"Le cattleya, un des plus glorieux représentants de la famille des orchis, favorise les raffinements d'amours secrètes mais aussi les amitiés passionnées et durables. Parce que son suc peut servir à des breuvages empoisonnés, elle s'entoure d'une certaine aura de danger. Qu'importe, sa présence développe la créativité et donne des ailes à l'inspiration des artistes.

Cette fleur très vite devenue célèbre doit tout à l'étourderie de Sir William Cattley. Cet esthète anglais du XIXe siècle, amateur de plantes exotiques, reçoit un jour un colis d'oignons du Brésil. Il oublie les feuilles qui servaient d'emballage dans un coin de sa serre. Quelques mois plus tard, il y découvre une floraison d'espèces inconnues à pétales pointus, mauves tachetés de violet. La nouvelle venue sera appelée cattleya (ou catleya). Voilà qui aurait sans doute intéressé la petite vendeuse du fleuriste de la rue Royale lorsqu'elle accourait au 45, rue de Courcelles, un cattleya frais du jour à la main. Elle venait livrer Monsieur Proust, un bon client qui en garnissait sa boutonnière de smoking. Plus tard, sans doute a-t-elle reconnu la fleur mauve illuminant le portrait de l'écrivain par Jacques-Émile Blanche et peut-être l'a-t-elle retrouvée dans les plus belles pages de La Recherche du temps perdu. En effet, Odette la préférait : "Celle-là a l'air d'être découpée dans la doublure de mon manteau, dit-elle à Swann avec une nuance d'estime pour cette fleur si "chic", pour cette sœur élégante et imprévue que la nature lui donnait, si loin d'elle dans l'échelle des êtres et pourtant raffinée, plus digne que bien des femmes qu'elle lui fit une place dans son salon."


Mot-clef : "Mystère et raffinement."

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Arts visuels :


Selon la notice du site du Musée d'Orsay : "Portrait de Marcel Proust :

Jacques-Emile Blanche, portraitiste estimé des années 1880, nous donne à voir le jeune Proust, représenté à l'âge de 21 ans, quand il n'était encore que chroniqueur mondain. Blanche développe alors une technique brillante et rapide ; mais ici le portrait est marqué par une grande retenue, et revêt une puissance particulière. Le jeune dandy est représenté de face, dans une pose hiératique (le tableau était à l'origine probablement un portrait en pied). Le contraste entre les valeurs très sombres du costume et du fond et l'incarnat du visage et du col, assorti d'une fleur d'orchidée blanche à la boutonnière, est particulièrement saisissant. La netteté des contours, la matière fluide, la délicatesse de la touche sont au service d'une vraie intériorité. Le jeune Proust, aux grands yeux sombres, à la bouche sensuelle est déjà un peu plus qu'un dandy : l'ovale parfait de son visage et la pâleur de son teint lui donnent une allure grave, voire christique. Cela explique sans doute que ce portrait soit demeuré la représentation la plus connue et la plus juste de celui qui n'était pas encore l'auteur de La Recherche. Proust devait conserver ce tableau jusqu'à sa mort, en 1922.

Jacques-Emile Blanche (1861-1942), Portrait de Marcel Proust, 1892 Huile sur toile ; H. 73,5 ; L. 60,5 cm ; © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / DR

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