Anne
La Balsamine
Étymologie :
BALSAMINE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1545 (Guéroult, Hist. des Plantes, 136 dans Quem., sans attest.) ; av. 1619 (O. de Serres, 940 dans Gdf. Compl. : Huile faite de l'infusion de la graine de balsamine). Dér. du rad. du lat. balsamum (baume*) ; suff. -ine*.
Voir également la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
Botanique :
Dans Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses (Librairie de Firmin Didot, Frères, Fils et Cie, 1871), J. Rambosson poursuit la tradition du sélam à la mode au XIXe siècle, en commençant par une description botanique :

LA BALSAMINE. Son origine ; curieuse élasticité de son fruit ; ses propriétés. Balsamine vient de balsamum, baume. On appelle ainsi ce genre de plante probablement parce que plusieurs espèces s'emploient comme vulnéraires.
Cette plante, originaire de l'Inde, est cultivée dans les jardins, dont elle fait en automne le plus bel ornement. Elle offre de nombreuses variétés, à fleurs simple et doubles, roses, rouges, blanches, violettes, panachées, etc.
Son fruit est une capsule à cinq valves, qui dans la maturité s'ouvre avec élasticité, en se roulant en spirale. Cette propriété lui a fait donner par Linné le nom d'impatiente.
L'espèce de balsamine où cette élasticité est le plus sensible est la balsamine des bois, noli me tangere, qui vient naturellement dans les forêts ombreuses et humides de l'Europe septentrionale; à peine la touche-t-on, que ses valves éclatent de toutes parts. Les balsamines camellias ont des fleurs énormes, très pleines et très régulières, qui rappellent celles de l'arbuste dont elles portent le nom .
Cette plante est acre et vénéneuse ; ses feuilles et ses fleurs teignent la laine en rouge ; elle est employée en médecine comme diurétique.
Dans le langage des fleurs, la balsamine est l'emblème de l'impatience.
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Fleurs de Bach : Impatiens glandulifera
D'après Les Douze "Guérisseurs" et autres remèdes (1ère édition 1941, traduction française Centre Bach 2011) du Dr Edward Bach :
La fleur de l'impatiente est préparée pour "Ceux qui sont vifs d’esprit et d’action et qui veulent que toutes choses soient faites sans hésitation ni retard. Quand ils sont malades, ils sont pressés d’aller mieux. Ils trouvent très difficile d’être patient avec des personnes lentes, puisqu’ils considèrent que c’est une erreur et une perte de temps et ils vont tenter de rendre ces personnes plus rapides par tous les moyens. Souvent, ils préfèrent travailler et penser seuls de façon à pouvoir faire les choses à leur propre rythme."
Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :
Comme l'évoque le nom de ce remède floral, les personnes qui en relèvent souffrent d'états d'impatience et d'irritabilité. Vifs en pensées et en actions, ils arrivent à saisir les nouvelles idées plus vite que la plupart des gens, et deviennent vite intolérants envers ceux qui n'arrivent pas à aller aussi vite qu'eux. Ils préfèrent travailler seuls, sans entrave, et à leur propre rythme. Rien ne semble aller assez vite pour le type Impatiente. Ils se mettent en colère, par exemple, quand la maladie les rattrape (et l'expression « les rattrape » est exacte, car ils sont toujours en train de courir) ; irrités par cette intrusion, ils exigent de guérir rapidement. Ils refusent de faire attention même quand la nature leur ordonne de ralentir. Manquant de discipline et d'auto-contrôle, ils peuvent être enclins aux accidents. Ils se précipitent chaque fois là où les anges n'oseraient pas s'aventurer.
Rarement subtil, le type Impatiente peut être tout à fait rude et avoir mauvais caractère. Constamment il recherche la pression, pour lui-même et tous ceux qui l'entourent. Il redoute la frustration, car elle finit par l'épuiser. La peur de la frustration peut être à l'origine de sa préférence pour travailler seul, ce qui de toute façon vaut bien mieux vu que quand quelque chose va mal, il cherche à blâmer quelqu'un d'autre. Avec son sens exagéré de l'indépendance, il se retrouve souvent seul et isolé un peu partout. Il rend les gens fous, avec sa brusquerie, sa chasse à l'erreur et sa nature peu sympathique. Il est davantage un pionnier qu'un chef, comme le type Verveine cherche à l'être.
Le type Impatiente constructif est capable, plein d'initiative et souvent brillant. Il peut devenir un chef de premier plan, qui sait comment s'y prendre afin que les choses soient bien faites. Le type Impatiente constructif se prend en charge et n'aime pas critiquer autrui pour ses échecs et ses erreurs personnels. Il garde sa confiance et son assurance quand ses idéaux élevés sont en marche.
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Selon Mechthild Scheffer, auteure du coffret de cartes Les Fleurs du Dr Bach, le chemin de l'harmonie psychique (1997, traduction française : Médicis-Entrelacs, 2001), la balsamine est "la fleur d'une autre notion du temps" qui nous guide dans le processus de transformation "de l'impatience... vers la patience".
Message de la carte :
Quelle est la vérité que je dois mieux comprendre ?
Dans la mesure où nous sommes un élément d'une Unité plus grande, tout le voyage de notre vie se déploie à l'intérieur d'un plus grand processus de vie. tout est événement à son moment pour se manifester. Il importe plus d'accomplir ses tâches le mieux possible au bon moment (cosmique) que de vouloir tout achever avec précipitation.
Quelle est la décision qui pourra me reconnecter avec mon Guide intérieur ?
Je me décide à mesurer on temps non seulement à mon chrono extérieur, mais également à mon chrono intérieur, et à faire preuve de plus de patience envers moi-même et envers les autres. Sous la conduite de mon Moi supérieur je reconnais de mieux en mieux les moments propices pour agir et les moments pour temporiser.
Ces signes me permettent de voir que mon potentiel positif d'Impatiens s'accroît :
Je peux attendre l'évolution naturelle des choses, et je suis plus patient avec ceux qui sont moins rapides que moi.
État d'âme négatif : Égocentrisme : Facilement irrité, on manque de patience ; on a des réactions excessives.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur :
BALSAMINE - IMPATIENCE.
Les capsules qui renferment les graines de cette plante offrent une loge à cinq divisions. Lorsque la maturité approche, chacune des divisions se roule sur elle-même au plus léger attouchement, et jette au loin ses semences, par un mouvement spontané.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Balsamine - Égoïsme et Impatience.
Une branche de balsamine se fane aussitôt qu’elle est cueillie ; sa fleur ne peut se détacher isolément , car elle n’a pas de pédoncule ; elle cache ses fleurs sous des touffes de feuillage et semble ne vivre que pour elle-même, voilà pourquoi elle est l’emblème de l’égoïste. Elle signifie aussi l’impatience, à cause de la promptitude avec laquelle ses graines, à l’époque de leur maturité, sont lancées de leur enveloppe au moindre attouchement.
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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :
BALSAMINE - IMPATIENCE.
Malheur à ceux qui ont perdu la patience et qui ont abandonné les voies droites, et qui s'en vont en des sentiers inconnus ! Que feront- ils lorsque le Seigneur commencera à examiner toutes choses ?
Ecclésiaste XV, 15-16.
La balsamine des jardins, plante apportée de l'Inde vers la fin du XVIe siècle, est une des plus communes et des plus belles qui décorent nos jardins. Elle est annuelle, disposée en petits buissons fort jolis et fleurit presque tout l'été. Le lieu de sa naissance indique les précautions que l'on doit prendre pour sa culture dans les climats élevés ; la plus légère gelée blanche noircit la tige et la fait promptement périr.
Les corolles de la balsamine sont ordinairement d'un incarnat foncé, rayé parfois, ou jaspé de blanc. On en voit cependant de violettes et de quelques autres teintes. Ses fleurs sont remarquables surtout par les capsules qui se tordent à leur maturité, et lancent les graines avec une force qu'accompagne une explosion ; c'est l'artillerie de Flore. C'est de cette faculté, sans doute, qu'est venue à cette jolie plante le nom de noli me tangere, ne me touchez pas.
RÉFLEXIONS.
La patience, enfants, soulage le malheur ;
Celui qui ne sait pas supporter sa douleur
Augmente ses tourments par son impatience :
S'irriter de ses maux, c'est doubler sa souffrance.
(MOREL-VINDÉ, Morale de l'enfance.)
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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :
BALSAMINE - IMPATIENCE.
Les botanistes ont donné à cette jolie plante, le nom d'impatiente et de Noli me tangere, ne me touchez pas. Sa hauteur est à peine d'un pied ; ses feuilles éclosent au long de sa tige ; elle monte comme un palmier microscopique , et se termine par un bouquet de verdure ; comme les gousses du baguenaudier , ses capsules éclatent avec force sous le doigt qui les presse . De là , le noli me tangere .
La balsamine sauvage, ou merveille à fleurs jaunes, pousse dans les décombres, le long des ruisseaux et dans les bois : les uns disent qu'elle recèle du venin, d'autres la recommandent contre les douleurs néphrétiques ; Buchwald la regarde comme vulnéraire, et prétend qu'on peut l'appliquer avec succès, sur les plaies des parties nerveuses .
La balsamine mâle ou rampante, ou pomme de merveille, possède une vertu balsamique et légèrement astringente. Les Indiens mangent avec des assaisonnements ses fruits demi-mûrs, qui, dans leur pays, sont trois fois plus gros que les nôtres. Ils en boivent le suc. Ils mettent ses feuilles au nombre des légumes : ils les broient, et les appliquent sur les parties blessées.
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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Balsamine – Impatience.
Ce symbole lui a été donné à cause de la promptitude avec laquelle ses graines, à l'époque de la maturité, sont lancées de leur enveloppe au moindre attouchement. Voici les diverses balsamines avec leur signification :
Balsamine violette - Caractère impatient.
Balsamine blanche - Pureté de sentiment.
Balsamine rouge - Activité, ardeur.
Et la balsamine enflammée, dit un poète en parlant de cette dernière.
Selon le Dictionnaire Larousse en 2 volumes (édition de 1922) :
Nom Signification Couleur Langage emblématique
Balsamine Fragilité Couleur franche Affection inquiète
Panachée Affection dédaignée.
La balsamine symbolise la Fragilité. Si elle est de couleur franche, elle renvoie à une affection inquiète, si elle est de couleurs panachée, à une affection dédaignée. Les graines de la balsamine, à l'époque de la maturité, sont lancées dans l'espace au moindre attouchement. Selon sa couleur la balsamine est le symbole du caractère impatient (violette), de la pureté du sentiment (blanche), de l'activité et de l'ardeur (rouge).
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Dans Le Livre des Fleurs (Librairie philosophique J. Vrin, 1989), Georges Ohsawa (Nyoiti Sakurazawa) tente d'initier les Occidentaux à cet art ancestral particulièrement subtil qu'est celui des fleurs.
Ainsi, il nous apprend qu'on prête aux fleurs "non seulement une beauté personnelle, mais des qualités, des mouvements d'humeur, un caractère complet, une âme, minuscule reflet de la grande âme de la nature. [...]
La balsamine est terre à terre, petite bourgeoise, coquette et plie, mais de bas étage. Même elle ne fait pas l'impression d'être très propre. Elle manque totalement de sens moral."
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
Selon une légende, Glaucus, une des divinités de la mer, apprenant la mort de sa fille Balsamine, la métamorphosa en fleur : c'est la balsamine, connue sous le nom d'impatiente. L'impatiente, qui doit son nom au fait que ses capsules éclatent dès qu'on les touche, symbolise la fragilité et l'impatience. On lui attribue des propriétés diurétiques, "propre[s] à briser la pierre de reins et de la vessie".
Si elles sont semées le vendredi saint, on obtient des impatientes de toutes les couleurs.
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Mythes et légendes :
Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :
En Wallonie, le vendredi saint, les balsamines semées à trois heures de relevée ont des fleurs de toutes couleurs.