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Le Dragon de l'Eau


Symbolisme :


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Symbolisme celte :


Dans L'Oracle des Druides, Comment utiliser les animaux sacrés de la tradition druidique (Édition originale 1994 ; traduction française Guy Trédaniel Éditeur 2006) de Philip et Stephanie Carr-Gomm, on propose trois mots-clefs associés au Dragon de l'eau (Draig-uisge) :


Passion - Profondeur - Contact.


La carte représente "Stoor Worm", un grand dragon de mer dont "la tête était comme une montagne et les yeux comme des lacs, très sombres et très profonds." Vivant au large des côtes du nord de l'Ecosse, on ne pouvait l'apaiser qu'en lui offrant tous les samedis sur un rocher sept jeunes filles vierges, pieds et poings et liés. Un jeune homme nommé Assipathe, pénétrant en bateau dans le corps du dragon, mit feu à son foie pour le tuer. En s'écrasant au sol, la langue du dragon foudroyé produisit la mer Baltique, et ses dents les archipels des Orcades, Shetlands et Faeroe. Enfin, il s'enroula sur lui-même et coula au fond de la mer. Certains disent que son corps forme actuellement l'Islande, et que son foie brûle toujours en profondeur, consumant la surface.

Le dragon de l'eau apporte à sa surface tout ce qui se cache en dessous. Certains souvenirs et désirs, oubliés ou réprimés depuis très longtemps dans votre inconscient, peuvent vous sembler porteurs d'une force négative et destructive. Ils vous effraieront ou vous submergeront peut-être en jaillissant devant vous. Mais si vous acceptez courageusement d'en tenir compte, ils vous serviront à avancer sur le chemin spirituel et vous sentir plus proche de la création entière. Vos émotions ne disparaîtront pas pour autant ; il vous arrivera très certainement d'être submergée à nouveau. Cependant votre conscient, ayant appris à les connaître, saura vous aider à garder votre équilibre et à leur faire face.


Renversée, cette carte nous conseille la vigilance lorsque nous explorons notre psyché et notre passé. Il est prudent de ne pas chercher à découvrir en une fois tout ce qui se dissimule dans votre inconscient, car le Soi conscient ne peut absorber qu'une petite quantité d'éléments inconscients ou réprimés à la fois. Il vaut souvent mieux prendre son temps pour trouver l'apaisement et la santé. Ne vous laissez pas entraîner par vos émotions ; vous le regretteriez plus tard.


Le Dragon de l'Eau dans la Tradition


Dans le Wear, un dimanche matin. Petit Lambton

Là, un poisson fort étrange se pendit à son hameçon.

Il lui trouva un air bizarre, et ne put lui donner de nom

Lambton bien sûr n'allait point le ramener à la maison.

Il le jeta donc dans un puits.

Extrait du "Ver de Lambton"


On dit que la vie naquit des profondeurs de l'océan primitif. Comme elle, le dragon commence sa vie à l'état de Ver, grosse créature ressemblant au serpent ou a l'anguille, parfois connu, vivant dans les lacs, les puits ou la mer. Puis selon la mythologie, deux petites ailes lui poussent sur le dos, et deux pieds sous le ventre. Il devient alors le Wyvern, avant de se transformer en dragon véritable, créature à quatre pattes, larges ailes et queue griffue.

Certains dragons quittent l'eau pour s'enrouler autour des collines et terroriser les habitants des campagnes. D'autres restent dans leur milieu naturel et deviennent les dragons ou monstres marins, dont le plus célèbre vit dans le Loch Ness. La première apparition du monstre du Loch Ness remonte à l'époque de Saint Columba. Le saint vit le monstre rugissant apparaître derrière l'un de ses amis qui traversait la rivière à la nage. Alors que la créature ouvrait grand sa gueule pour avaler le nageur, le saint lui cria : "Arrête-toi et laisse cet homme. Va ! retire-toi !" Le monstre lui obéit.


Le Ver de Lambton

Vivant dans le comté de Durham, le ver de Lambton fut immortalisé dans la chanson ci-dessus. Un jeune garçon nommé Lambton le découvrit en pêchant dans la rivière Wear, mais dédaignant sa prise, il rejeta cette créature au corps d'anguille dans un puits. Il avait depuis longtemps oublié l'incident quand, revenant de croisade plusieurs années après, il apprit que le ver avait "tellement grandi en puissance et en souplesse" qu'il ne vivait plus dans le puits. Il en "sortait en rampant la nuit pour s'informer des nouvelles du pays" et "trayait une douzaine de vaches quand il avait soif en route." Puis après s'être bien régalé de veaux, d'agneaux, de moutons et d'enfants, il repartait en glissant vers la colline de Lambton autour de laquelle il enroulait dix fois sa queue.

Entendant cela, Lambton se fit fabriquer une armure bardée de lames d'acier. Ainsi équipé, il monta sur un rocher au milieu de la rivière et sonna du cor pour réveiller le monstre. Ce dernier glissa vers la rivière et s'enroula autour de Lambton, essayant de le broyer, mais les lames le transpercèrent et le coupèrent en morceaux et il s'écroula dans la rivière.


Les seuils de l'Autre Monde

Dans la vie de ces monstres, dragons véritables ou créatures plus primaires, l'eau joue une place prépondérante sous une forme ou une autre : rivière, puits, bassin, lac, marécage et mer. Pour les druides, l'eau était le seuil d'entrée vers l'Autre Monde et par conséquent, sacrée. il est donc normal que les dragons en émergent puisqu'ils vivent dans l'au-delà. En psychologie, l'eau représente l'inconscient ; les dragons émergent des lacs, mers, rivières et puits signalent par conséquent des complexes non résolus ou des tendances et désirs réprimés et déformés qui remontent des profondeurs de l'inconscient. Destructeur, le dragon de l'eau symbolise parfaitement les dégâts que peuvent causer certains éléments de la psyché. Afin de guérir nos blessures, nous devons transformer ces éléments destructeurs et les intégrer à notre conscient. On peut qualifier ce processus de mort symbolique.

Le bruit courut pendant plus de mille ans qu'n dragon appelé Knucker vivait dans un bassin, le Knucker Hole, à Lyminster dans le Sussex. On disait que ce bassin, alimenté par une source souterraine, n'avait pas de fond (en réalité, il fait quatre-vingt dix mètres de profondeur environ). La nuit, Knucker chassait dans la vallée marécageuse d'Arun, se nourrissant de chevaux et de vaches. Après la chasse, il "s'asseyait sur le Causeway. Si on le dérangeait, il happait les importuns d'un coup de langue, comme un crapaud happe des mouches posées sur une pierre."

Un garçon du pays, Jim Puttock, eut l'idée de faire cuire un énorme pudding indigeste et de le donner à manger au dragon. Profitant que la bête se tordait de douleur sur le sol, en proie au mal de ventre, il lui coupa la tête. On peut encore voir aujourd'hui la tombe sans épitaphe de Jim Puttock dan l'église de Lyminster. Ce conte, tout en dissuadant les enfants du pays de s'approcher d'un endroit dangereux, combine la mythologie et l'humour : tout le monde sait que le "pudding du Sussex" est particulièrement indigeste.

A condition qu'on ne les dérange pas, les dragons de l'air et de la terre sont habituellement inoffensifs, car il est rare que la terre et le ciel nous menacent. Par contre, le feu et l'eau sont beaucoup plus dangereux. Le dragon de l'eau peut nous loyer sous les émotions et la tristesse, nous conduisant à nous apitoyer sur notre sort. Mais si nous l'apprivoisons pour nous en faire un allié, il peut nous apprendre la passion, la compassion, la profondeur des sentiments et nous faire réaliser le lien qui nous unit à la création tout entière."

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Pour Gilles Wurtz, dans son ouvrage, Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga, 2014) ,


"Les dragons marins étaient de grande taille, leur peau allait du gris au bleu, elle était d'un cuir très dur et épais, qui les protégeait du froid et leur permettait de glisser plus facilement dans l'eau. Le dragon marin ressemble fort aux gros animaux marins qui vivaient à l'époque des dinosaures, un gros corps fuselé pour bien pénétrer l'eau avec un long cou et une longue queue souvent de taille égale et quatre grands membres qui ressemblent aux nageoires d'une baleine et qui lui servent à nager. Il a aussi comme tous les dragons une gueule fournie de dents bien acérées pour pouvoir bien saisir ses proies. Dans les récits celtiques, les dragons marins peuplent aussi bien les océans que les lacs et les grands fleuves. Pour les Celtes, ils étaient les gardiens des eaux, ce sont eux qui pouvaient provoquer les inondations, les tsunamis et raz de marée pour purifier les terres quand la nature subissait un déséquilibre.

Certaines grandes tempêtes leur étaient également attribuées : il était dit que ces grands dragons s'ébrouaient et remuaient l'eau pour l'oxygéner et la purifier de ce qui y était déversé. Les marées tranquilles étaient perçues comme le rythme paisible de la respiration de l'océan, signe que les dragons se reposaient bien au clame, bercés par les doux remous dans les profondeurs sous-marines.


Applications chamaniques celtiques de jadis : Le dragon marin était le messager et le serviteur des eaux, les Celtes le mêlaient aux cultes liés à l'eau en lui faisant des offrandes et lui adressant des prières, car ils ne voulaient pas le contrarier par des actes maladroits envers l'eau qui pouvaient provoquer sa colère parfois désastreuse. Les pêcheurs proches des grandes étendues d'eau en bord de mer ou près des lacs et des grands cours d'eau de l'époque pratiquaient des rituels pour associer le dragon marin à leurs pêches, en lui demandant de diriger le poisson dans leurs filets. n échange, ils rendaient à l'eau et aux dragons les entrailles des poissons évidés pour que ces derniers profitent également de leur pêche et pour que l'équilibre soit maintenu. Il y a eu par la suite des communautés qui fréquentaient les océans et qui avaient appris à vivre en parfaite osmose avec les dragons marins, comme les Vikings qui utilisaient des bateaux, les drakkars ( du suédois, drake, dragon) représentant un dragon marin sur lequel l'équipage se trouvaient en parfaite sécurité. La proue était souvent le cou et la tête sculptée d'un dragon, la coque représentait son corps et la poupe du drakkar était la queue fièrement dressée du grand animal protecteur. Avant de sortir en mer pour partir en campagne, les Vikings participaient à des cérémonies pour s'attirer les faveurs et la protection des dragons marins, gardiens des eaux. Une fois ces faveurs acquises, tout devenait possible et rien en pouvait les menacer sur l'eau.

Comme les autres dragons liés aux éléments, les dragons marins étaient aussi sollicités pour leurs vertus médicinales propres. Les Celtes les invoquaient pour les aider à soigner tout problème lié à la circulation, à la déshydratation et plus spécifiquement à tous les liquides et fluides du corps.

Nos ancêtres savaient aussi que l'eau purifie. Elle purifie la nature, elle purifie le corps de l'homme. Les larmes permettent un regard neuf. Ils veillaient donc à assurer la pureté de l'eau autour d'eux et en eux.


Applications chamaniques celtiques de nos jours : Aujourd'hui, un praticien en chamanisme celtique peut travailler sur lui-même avec l'aide et la guidance de l'esprit du dragon marin pour tout problème lié aux fluides et aux liquides corporels, et bénéficier de sa médecine.

Dans la pratique chamanique celtique de nos jours, il est toujours possible d'aller contacter les dragons marins pour leur demander conseil pour mieux gérer l'eau, pour mieux la respecter ou pour l'assainir. Car l'eau est très malmenée dans le monde entier.

Nous pourrions travailler individuellement et collectivement, avec l'esprit du dragon marin pour lui demander de nous aider à prendre conscience que l'eau, c'est la vie. Une fois cette prise de conscience, simple et fondamentale, réalisée, nous changerons spontanément et profondément le rapport que nous avons avec l'eau. et pour commencer, le rapport que nous entretenons à notre propre corps, composé de plus de 70% d'eau...


Mot-clef : L'eau."

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