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Le Sycomore


Étymologie :


  • SYCOMORE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 bot. sicomor « variété de figuier » (Enéas, 4521 ds T.-L.) ; xve s. un sycomore verd (O. Basselin, Vaux-de-Vire, IV, Le Devis d'amour, éd. P. L. Jacob, p. 9) ; 2. 1600 « faux platane » les sapins, melezes, pins, sycomores (O. de Serres, Le Théâtre d'Agric., Paris, J. Métayer, livre VII, chap. 7, p. 785). Empr. au lat. d'époque impériale sycomorus, du gr. σ υ κ ο ́ μ ο ρ ο ς « figuier d'Égypte », lui-même comp. de τ ο ̀ σ υ ̃ κ ο ν « la figue » et de μ ο ́ ρ ο ν « la mûre », les feuilles de ce figuier rappelant celles du mûrier.


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Ficus sycomorus - Figuier de Pharaon - Figuier sauvage - Figuier sycomore - Sycomore des Anciens -

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Symbolisme :


Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),


Le sycomore est un "arbre sacré en Égypte, dans les jardins des rives du Nil, comme dans les champs de Ialou. Il s'agit ici du figuier-sycomore (urticées). Les âmes sous forme d'oiseaux venaient se placer sur ses branches. Sa ramure et son ombrage symboliseraient la sécurité et la protection dont jouissent les âmes outre-tombe.

Sycomore, ficus fatus, écrit Grégoire le Grand dans ses Moralia (27, 79). Zaché se perche sur un sycomore, car la foule l'empêche de voir le Christ. Monter sur un sycomore signifie participer spirituellement d'une certaine folie, celle-ci consistant à se dégager de tout intérêt terrestre, de tout ce qui est créé. Ce geste symboliserait ici la folie du détachement et un certain mépris de l'opinion, voire l'anticonformisme. Si l'arbre est signe de vanité (fatua), l'escalader c'est faire fi de la vanité."

 

Dans "Le symbolisme de la forêt et des arbres dans le folklore." (Perception des forêts. Unasylva, 2003, vol. 213, n°54, pp. 37-43), Judith Crews rappelle que :


Dans la mythologie de l’Egypte ancienne, les dieux s’asseyaient sur un sycomore, Ficus sycomorus, dont il était estimé que les fruits nourrissaient les bénis. D’après le Livre des morts égyptien, deux sycomores jumeaux se tenaient devant le portail oriental du ciel d’où le dieu soleil, Râ, émergeait tous les matins. Cet arbre étaient aussi considéré comme une manifestation des déesses Nout, Isis et surtout Hathor, la « Dame du sycomore ». Ficus sycomorus était souvent planté près des tombes et la reliait le ciel et la terre, représentant une connexion vitale entre les mondes des dieux et des humains. Les oracles, les jugements et d’autres activités prophétiques s’accomplissaient à son pied. Dans certaines traditions, l’arbre était planté au centre du monde et représentait la source de la fertilité et de la vie terrestres. La vie humaine, selon les croyances, en était issue; son fruit conférait la vie éternelle; et si on l’abattait, toute fécondité disparaissait. L’arbre de vie se retrouve fréquemment dans des romans d’amour où le héros le cherche et doit surmonter une série d’obstacles sur son chemin.

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Pour Sophie Ékoué , auteure de Sagesses africaines (Hachette, 2016) :


"La mythologie de l’Égypte ancienne, réappropriée par nombre de pays d'Afrique, raconte que les dieux s'asseyaient sur un sycomore, Ficus sycomore, un arbre de grande envergure dont les fruits, les figues, nourrissaient les bénis. D'après le Livre des morts égyptiens, deux sycomores jumeaux se tenaient devant le portail oriental du ciel d'où le dieu soleil, Râ, émergeait tous les matins. Cet arbre était aussi considéré comme une manifestation des déesses Nout, Isis et surtout Hathor, la "Dame du sycomore". On croyait qu'il reliait le ciel et la terre, représentant une connexion vitale entre les mondes des dieux et des humains. Les oracles, les jugements et d'autres activités prophétiques s'accomplissaient à son pied. Le sycomore est le symbole du désir, de l'élévation spirituelle et du salut. Pour les anciens Égyptiens, c'est un des arbres les plus significatifs. D'ailleurs, les hiéroglyphes qui représentent le sycomore désignent généralement l'arbre au sens générique.

Le sycomore est un arbre commun qui pousse à peu près partout et notamment aux bordures du désert. La légende raconte que le dieu Thot inscrivait sur ses feuilles le temps des cycles de vie et le devenir des hommes et de tout être vivant. C'est le premier arbre cité dans les textes sacrés où il est considéré comme "un temple de méditation". On raconte également que la princesse Nout engendra Osiris sous les branches d'un sycomore, et que le corps de ce dernier fut par la suite enfermé dans le tronc de l'arbre, avant sa résurrection."

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Jean Paquereau, dans son ouvrage intitulé Au jardin des plantes de la Bible : botanique, symboles et usages. (Forêt privée française, 2016) explicite le symbolisme biblique du Sycomore :


Son nom hébreu est « shikmah ». Son nom grec est « sukaminos »

Référence biblique :

« Le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui croissent dans la plaine. »

1 Rois 10, 27 LSG.

Histoire dans la Bible :

C'est un arbre de la plaine (1 Chronique 27, 28) au bois léger avec lequel on faisait des caisses où étaient déposées les momies. On l'opposait au cèdre majestueux (1 Rois 10, 27).

Le sycomore est sensible aux gelées : « Il fit périr leurs vignes par la grêle et leurs sycomores par la gelée. »

Psaume 78, 47 SER.

Les sycomores étaient parfois appelés « figues sauvage » :

« Et Amos répondit, et dit à Amatsia : Je n'étais ni prophète, ni fils de prophète ; j'étais un berger, et je recueillais des figues sauvages. »

Amos 7, 14 OST.

C'est l'arbre céleste sur lequel est monté Zachée pour voir Jésus, car ses branches sont basses.

« Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là. »

Luc 16, 4 TOB.

Légende : c'était l'arbre de vie en Égypte.

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Mythologie :


Le Glossaire théosophique (1ère édition G.R.S. MEAD, Londres, 1892) d'Helena Petrovna Blavatsky propose plusieurs entrées relatives au sycomore :


ARBRES DE VIE. Depuis la plus haute antiquité, les arbres furent rattachés aux dieux et aux forces mystiques de la nature. Toutes les nations avaient chacune son arbre sacré, avec ses caractéristiques et attributs particuliers fondés sur des propriétés naturelles et aussi occultes occasionnellement, comme cela est présenté dans les enseignements ésotériques. [...] Le sycomore était l'Arbre de Vie en Egypte, et également en Assyrie. C'est à Héliopolis qu'il était consacré à Hathor ; et maintenant, au même endroit, il est consacré à la Vierge Marie. Son jus était précieux en vertu de ses pouvoirs occultes, comme le Soma l'est chez les Brâhmanes, et l'Haoma chez les Parsis. "Le fruit et le jus de l'Arbre de vie dispensent l'immortalité". On pourrait écrire un gros volume sur ces arbres sacrés de l'Antiquité – la vénération pour certains d'entre eux s'étant maintenue jusqu'à nos jours – sans en épuiser le sujet.


DAME DU SYCOMORE, La. Titre donné à la déesse égyptienne Neith que l'on représente souvent lorsqu'elle apparaît dans un arbre d'où elle offre à ses adorateurs le fruit de l'Arbre de Vie, ainsi que l'Eau de Vie.

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