Étymologie :
FENOUIL, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1176 fenoil (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 6400). Du b. lat. fenuculum « fenouil » (début du iiie s. ds André Bot.), class. f(a)eniculum.
Lire aussi la définition afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Foeniculum vulgare - Fenouil officinal - Fenouil vulgaire - Herbe à la couleuvre -
Botanique :
Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d'Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. COMUE Université Côte d'Azur (2015 - 2019) ; Università degli studi della Calabria, 2017. Français) consacre une courte section à la description du Fenouil :
Description botanique : Cette espèce des Ombellacées se caractérise par une souche épaisse et fusiforme qui se ramifie en plusieurs tiges rameuses. Sa particularité la plus évidente concerne les feuilles qui se présentent comme étant décomposées en lanières filiformes allongées, de couleur verte. Les inflorescences sont à ombelles amples, à rayons nombreux et portent des fleurs jaunes et régulières. Les fruits sont oblongs. La période de la floraison va de juillet à septembre (Pignatti, 1982, II : 205).
Dans La Vie érotique de mon potager (Éditions Terre Vivante, 2019), Xavier Mathias décrit avec humour différents types de fenouil :
Le fenouil : un drôle de promeneur ! Un dur de dur. Je suis toujours un peu partagé avec le Fenouil. D'un côté vous avez le Fenouil bulbeux (Foeniculum vulgare var. dulce), délicieux mais tellement délicat et exigeant qu'il est une sorte de gageur potagère, et de l'autre le Fenouil officinal (Foeniculum vulgare tout court), délicieusement aromatique, lui, et tellement simple dans ses besoins qu'il en devient parfois un peu sans gêne, à la limite de la bonne éducation. Il faut au premier une terre meuble, un sol riche, humide et des arrosages réguliers pour daigner vous offrir un bulbe bien renflé, tandis que le second n'a besoin de rien ou à peu près. Ce que vous avez lui conviendra. j'ai remarqué, phénomène qui en fait une exception potagère, qu'il semblait même avoir une prédilection pour les ols tassés, compacts. Il adore par exemple se ressemer dans nos allées. Qu'importe que la terre y soit dure, quasi impénétrable, ce n'est pas une racine qu'il a, c'est une foreuse ! On se rend vite compte d'ailleurs de sa grande résistance quand on décide d'extirper un de ces habitants en surnombre au bout de quelques saisons dans le jardin ! Il ne se laisse pas faire le bougre ! Quel pivot !
Néanmoins, il est difficile de lui en vouloir bien longtemps, surtout avec le Fenouil bronze, l'espèce pourpre. Quel style ! Quelle élégance ! Grand, élancé, vaporeux, tout en finesse, idéal en fond de parterre, c'est une merveille. Alors savoir que ses graines, délicieuses à ajouter aux pâtes à tarte, à pain ou dans des feuilletés apéritifs, etc. ont de surcroît une fameuse réputation de tonique sexuel, aide à lui pardonner son caractère vagabond, son côté parfois un peu trop entreprenant avec nos jardins.
Si je peux m'autoriser un petit conseil, ce serait celui-ci : même si vous n'en ressentez pas le besoin, que vous vous sentez parfaitement tonique à tous points de vue, récoltez un maximum de ses graines quand elles sont mûres, autrement dit, comme toutes les semences, quand elles commencent à se détacher aisément. Sans vouloir préjuger de vos forces, après avoir passé quelques heures épuisantes à tenter d'extirper sa racine surpuissante, vous aurez besoin d'un sacré remontant pour la nuit à venir !
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Vertus médicinales :
A. B., auteur discret de Les Vertus des plantes - 918 espèces (Tours, 1906) recense les propriétés thérapeutiques d'un grand nombre de plantes :
Fenouil ordinaire. Foeniculum nigrum semine oblongo.
Fenouil doux de Florence. Foeniculum dulce et albo semina.
Fenouil. Seseli de Marseille. Foeniculum tortuosum.
Fenouil oriental. Cumin dictum semine villoso Cumlnum.
VERTUS : Les fenouils sont apéritifs, diurétiques, sudorifiques, stomachiques, expectorants, fébrifuges et échauffants, la racine est une des cinq grandes apéritives qui sont : l'asperge, l'ache, le fenouil, le persil et le petit houx. Les cinq petites sont : l'arrête-bœuf, le câprier, le chardon roulant, le chiendent et la garance. Les quatre semences chaudes sont celles de fenouil, de cumin, de carvi et d'anis. Les racines du fenouil et les feuilles sont très bonnes pour faire venir le lait aux nourrices, bonnes dans le lait ou le sirop do violette pour les toux catarrheuses. La phtisie commençante, la fluxion de poitrine ; infusées dans le lait, elles font un cataplasme résolutif pour les tumeurs du sein ; l'eau distillée, le suc bien dépuré, ou l'infusion de sa racine dans du vin blanc; au dire d'un grand médecin, a guéri sous ses yeux un malade atteint d'une cataracte bien formée, l'huile essentielle soulage beaucoup les asthmatiques et calme la toux la plus opiniâtre, on on prend douze à quinze gouttes dans du lait ou dans une tisane pectorale, elle est aussi très utile dans la colique a la dose de six à huit gouttes. Aucune autre plante n'approche de celle-ci pour résoudre et pour ouvrir, bouillie dans le lait. L'usage de cette plante fait aussi maigrir, enfin elle a une vertu bien reconnue pour fortifier l'estomac, aider è la digestion et dissoudre les glaires, soit qu'on on use dans les aliments, soit qu'on en prenne on infusion. C'est à cause de ses grandes vertus que l'Italien dit : Fenochio à pané mi basta, du fenouil et du pain me suffisent. La fleur infusée dans l'eau-de-vie fait une excellente liqueur.
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Usages traditionnels :
Dans sa thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) Maria Luisa Pignoli rapporte les utilisations suivantes du Fenouil :
Propriétés et utilisation : Pline avait déjà souligné l’utilisation des fruits séchés du fenouil comme assaisonnement (HN, XIX, 173) ; on trouve aussi le témoignage de cette utilisation dans les communautés arbëreshe enquêtées où les fruits séchés servent comme assaisonnement pour les saucissons, et pour les biscuits salés connus dans toute l’Italie sous le nom de taralli, tandis que les feuilles sont cuisinées avec d’autres légumes et des pâtes. Dans les communautés arbëreshe du Vulture et dans celles d’origine grecque de la Calabre, le fenouil est également utilisé pour l’alimentation humaine et pour assaisonner les saucissons et les biscuits salés (Quave & Pieroni, 2007 : 218 ; Pieroni et al., 2002a : 169 ; Nebel et al., 2006 : 336). Les Slaves molisans utilisent les fruits du fenouil comme assaisonnement pour les saucissons et en médecine populaire ils sont consommés en décoction pour le traitement du reflux gastrique et comme diurétique (Di Tizio et al., 2012 : 4). Dans les communautés albanaises des Alpes du Kosovo, la décoction de fleurs de fenouil est utilisée pour le traitement de la constipation (Mustafa et al., 2012b : 6). En Italie, les utilisations du fenouil en médecine populaire sont nombreuses ; en particulier on connaît bien ses propriétés carminatives, rafraîchissantes, apéritives, laxatives, vermifuges, diurétiques, galactagogues, sédatives, tonifiantes, diaphorétiques (Guarrera, 2006 : 104). Viegi et al. (2003 : 225) indiquent l’utilisation du fenouil en médecine vétérinaire pour le traitement des troubles reproductifs et gastro-intestinaux du bétail ; l’un des vers du poème Regimen Sanitatis Salernitana (XIe -XIIe siècles) fait une synthèse des règles et des préceptes de la célèbre école de médecine de Salerne, et indique les propriétés laxatives des fruits de fenouil en les définissant comme ceux « qui ouvrent le cul » (Semen fœniculi fugat spiracula culi) (Gatto Trocchi, 1982 : 275). On connaît aussi d’autres utilisations du fenouil en médecine vétérinaire ; en Toscane l’huile essentielle dont les fruits sont riches est utilisée en particulier pour le traitement de l’aérophagie, du météorisme, des troubles de la digestion, ou comme régulateur de la sécrétion de mucus dans les voies respiratoires et comme galactagogue (Uncini Manganelli & Tomei, 1999 : 173). Dans cette même région italienne, les feuilles et les fleurs de cette plante sont aussi mélangées au foin pour augmenter la montée du lait des vaches et pour améliorer le goût du lait (Uncini Manganelli & Tomei, 1999 : 173 ; Zitterl-Eglseer & Franz, 1999 : 195). Une dernière propriété thérapeutique du fenouil concerne son utilisation pour le traitement des infections oculaires : la décoction était utilisée pour laver les yeux atteints de conjonctivite (Gatto Trocchi, 1982 : 68 ; Guarrera, 2006 : 104). Beccaria (1995 : 39) ajoute que ses propriétés servant à améliorer la vue et soigner les maladies oculaires étaient déjà connues à l’époque de Dioscoride et de Pline, tandis que chez les Égyptiens, les Chinois, les Hindous et même les Latins, le fenouil était connu comme antidote contre la morsure des serpents et des scorpions ; et pour éloigner le mauvais œil, on accrochait un bouquet de fenouil à l’entrée de la maison. Mais, il y a une tradition populaire très répandue qui considère le fenouil comme une plante magique empêchant les esprits malins d’entrer dans les yeux et cette croyance se reflète aussi dans le fait que le fenouil est la plante dédiée à Sainte Lucie qui est la protectrice de la vue, des aveugles et des yeux (Beccaria, 1995 : 39 ; Gatto Trocchi, 1982 : 241).
[...]
Le myc. ma-ra-tu-wo fait partie des plantes aromatiques d’époque mycénienne et il est mentionné dans les tablettes de Cnossos, de Mycènes et de Pylos parmi les produits aromatiques que l’on utilisait pour la fabrication des parfums et des huiles parfumées. En effet, les fruits de la plante fournissaient une huile parfumée et de couleur verte par simple pression ; cette huile était donc utilisée pour parfumer les savons (Wylock, 1972).
À partir des études conduites par Vavilov (1950) sur l’origine des plantes, le fenouil semble être originaire du bassin de la Méditerranée orientale (Macédoine, Thrace, îles de Scyros, de Samothrace, Rhodes, Crète, les côtes phéniciennes et égyptiennes, etc.) à partir d’où il s’est probablement répandu en Europe, en Asie et en Afrique. On ne peut pas non plus ne pas être étonné du fait que Théophraste ne donne aucune information à propos de l’utilisation du fenouil pour la fabrication de parfums et qu’il se limite, en fait, à parler de la saveur parfumée de la sève de cette plante en donnant ainsi l’impression qu’à son époque la plante n’était pas encore cultivée (Wylock, 1972).
Grâce aux informations qui viennent des pièces archéologiques et des tablettes en Linéaire B = grec de Mycènes, on sait qu’à Pylos, Mycènes et Cnossos il y avait une production de parfums et d’onguents florissante, que l’on pouvait déjà y trouver des bouilloires pour la production d’huiles parfumées pendant l’Âge du bronze tardif (Moulos, 2015). La production des huiles et des onguents parfumés est née, pendant le IIIe millénaire av. J.-C., en Egypte et en Mésopotamie où l’on a retrouvé des tablettes en Akkadien contenant des fragments de recettes de parfums, tandis que dans des textes en écriture cunéiforme on avait trouvé la description des différents usages des huiles parfumées et de l’idéologie liée à l’utilisation des essences (Moulos, 2015). Le fait de ne pas avoir retrouvé, sur les sites archéologiques mycéniens, aucune recette ni explication des techniques de fabrication des parfums a amené à penser qu’il devait s’agir d’une activité importée d’autres pays ; en fait, les spécialistes pensent que la production d’huiles parfumées a dû commencer pendant la période des relations intensives que les Mycéniens ont eu avec les peuples des régions avoisinantes (entre le XIVe et le XIIIe siècle environ av. J.-C.), d’où l’élite du Palais a tiré l’adoption des huiles parfumées et l’idéologie pour assouvir sa soif de pouvoir. Il est en effet possible que les ingrédients exotiques et étrangers aient été originaires d’outremer et que ce soit le Palais qui les distribuait ensuite aux parfumeurs en petites quantités pour leur permettre de créer des produits à valeur ajoutée (Moulos, 2015).
Si l’on admet l’importation des matières premières, il est aussi possible que les Mycéniens aient emprunté les dénominations de ces matières des peuples qui les leur avaient vendues. À bien y regarder, il existe une racine afro-asiatique murVṭ « barbe, menton » que l’on retrouve en tc.ou. murVṭ > mar-/mur- « barbe » et qui correspond à wrj. mara, kry. mar, si. muri, ngz. mari ; si l’on se déplace vers le nord-est, on trouve l’eg. mrt « menton » (HS : 390). La population égyptienne, l’une des plus proches des Mycéniens, a sans doute pu transmettre à ces derniers l’art de la fabrication des parfums et l’achat des matières premières, telles que le fenouil. Il semblerait donc plausible que le nom égyptien de cette plante mrt ait pu être aisément intégré dans la forme myc. ma-ra-tu-wo, où la base lexicale de départ a été conservée et le nom a été ensuite intégré en grec avec le genre neutre, classe où sont habituellement groupés les phytonymes, comme le montre la désinence gr. -on dans gr. m£raqon. Sur le plan formel il nous semble que les incohérences remarquées par Çabej et les autres spécialistes peuvent en effet s’expliquer par cette dérivation afro-asiatique de la dénomination du fenouil. En revanche, sur le plan de la signification, il nous faut ajouter d’autres considérations : il semblerait que l’eg. mrt ne soit pas motivé par le trait relatif à la forme « filiforme » des feuilles du fenouil qui renvoient au menton, la partie du corps humain couverte de barbe ; en effet, la motivation est bien plus profonde que celle issue des traits morphologiques de la plante. Tout comme on l’a déjà expliqué pour la désignation « barbe » de la prêle des champs, le nom « barbe » est la métaphore de la plante même et de ses qualités thérapeutiques parce que la barbe est le symbole de la puissance (Beccaria, 1995 : 219) et, cette métaphore traduit donc avec un anthropomorphisme, la puissance des vertus médicinales du fenouil.
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Croyances populaires :
Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :
FENOUIL. Dans les Pyrénées, on regarde cette plante comme un préservatif contre l'influence maligne des sorciers. Nos pères étaient convaincus aussi que l'aigle entretenait sa vue perçante par l'emploi du fenouil.
Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du fenouil :
FENOUIL- FORCE.
Les gladiateurs mêlaient cette plante dans leur nourriture pour se donner des forces. Après les jeux de l'arène , on mettait sur la tête du vainqueur une couronne de Fenouil. Les Romains nommaient cette plante Aneth.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Amèthe ou Fenouil - Crédulité.
Les Romains couronnés de cette fleur se croyaient invincibles dans les combats.
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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :
FENOUIL - FORCE.
Nul n'est fort comme notre Dieu... Le Seigneur tue et vivifie, il conduit aux enfers et il en ramène. Le Seigneur fait le pauvre et le riche, il abaisse et il relève, il fait sortir de la poussière l'indigent et le pauvre de son fumier... Par lui les pas de ses saints sont gardés, les impies se taisent dans les ténèbres, car l'homme ne peut se soutenir par sa propre force.
— 1 Rois, II , 2-9 .
Le fenouil commun donne de grandes touffes à racines vivaces, longues et pivotantes desquelles partent plusieurs tiges cylindriques et lisses, les fleurs sont d'un beau jaune et s'épanouissent tout l'été. On cultive cette plante pour l'usage culinaire, dans nos jardins du nord de la France, ainsi que la variété dite Fenouil doux que l'on appelle aussi Fenouil de Florence, de Belgique.
On a fait du fenouil l'emblème de la force parce que les gladiateurs en mêlaient dans leurs aliments, croyant par là augmenter leur vigueur athlétique. On mettait une couronne de cette plante au vainqueur des jeux de l'arène.
RÉFLEXIONS.
On peut être quelquefois plus fort ou plus heureux que ses ennemis, mais qu'il est grand d'être toujours plus fort que soi-même !
(MASSILLON, Petit carême.)
Si on avait ôté à ce qu'on appelle force, le désir de conserver et la crainte de perdre, il ne resterait pas grand-chose.
(Mme DE LA SABLIÈRE)
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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :
FENOUIL- MÉRITE.
Plante aromatique. - L'une des cinq grandes apéritives de la famille des ombellifères et du genre aneth. Le fenouil, dont la saveur est très forte, n'est du goût d'aucun des animaux domestiques. Dans les pays chauds et humides, où il se reproduit spontanément avec abondance dans les vignes et les haies, on ne le destine guère qu'à chauffer le four. Dans les provinces, on jonche de fenouil les rues que doit parcourir le saint sacrement, dans les processions du culte catholique.
Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,
Le Fenouil est le "symbole de rajeunissement spirituel. Les adeptes du culte de Sabazios, ancien Dionysos de Phrygie, se paraient de Fenouil. Le Fenouil, au dire de Pline, avait la propriété d'éclaircir la vue et, de plus, c'est en y goûtant que les serpents acquéraient précisément le pouvoir merveilleux de se rajeunir périodiquement.
Le riche fenouil se crispe en son parfum, avec lequel on castoie le mal spirituel (Matthieu de Vendôme, XIIe siècle, trad. de Rémy de Gourmont, 137, p. 251)."
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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Fenouil sauvage (Foeniculum vulgare) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Masculin
Planète : Mercure
Élément : Feu
Divinité : Hephaistos-Vulcain ; Dionysos-Bacchus.
Pouvoirs : Protection ; Purification.
Utilisation rituelle : Le thyrse dionysiaque était, on le sait, un bâton terminé par une pomme de pin et entouré de lierre ou de pampre. Toutefois, sur certaines représentations, on voit les bacchantes du cortège porter des flambeaux et des thyrses enveloppés dans des tiges de Fenouil.
Beaucoup plus tard, à Rome (If siècle av. J.-C.), les bacchanales avaient lieu dans le bois sacré de Stimula, à l'embouchure du Tibre. Le phallus bachique était alors traditionnellement une forte tige de Fenouil. Il faut lire dans Tite-Live le récit romanesque et dramatique de ces orgies rituelles qui finirent par un scandale monstre, secouant toute la société romaine. Un grand procès commença ; plus de sept mille personnes y furent impliquées (186 av. J.-C.).
Suivant la tradition, Romulus, après la guerre des Romains et des Sabins, avait élevé un autel à Vulcain (Hephaistos grec), à l'ouest du Comitium. On l'entoura de champs de Fenouil que cultivaient les ouvriers des métiers du feu et du métal.
Utilisation magique : Si du Fenouil sauvage est venu pousser spontanément aux abords de votre maison, c'est un excellent présage : vous habitez un lieu où les vibrations sont bonnes; de plus, ces plantes odorantes protègent des influences négatives.
Certaines régions sont infestées de tiques pendant la saison chaude. Mettez quelques feuilles fraîches dans votre chaussure gauche; vous pourrez alors traverser impunément un champ où ces désagréables bestioles grouillent. Avant de partir en promenade, frottez les pattes de votre chien au jus de Fenouil.
Dans plusieurs provinces, cette gracieuse ombellifère est protectrice du bétail ; on arrache le pied quand il est en graine, et on le suspend la tête en bas à la porte des étables.
Le Fenouil a enfin sa place dans les sachets destinés aux rites de purification.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
Comme les sorciers, les esprits maléfiques et les fantômes détestent le fenouil, en avoir dans son jardin, à sa porte, dans la cheminée ou sur le toit constitue une excellente protection ; le fenouil sauvage qui prospère signifie également que "vous habitez un lieu où les vibrations sont bonnes".
Dans tout le sud de la France, on en mettait dans les trous de serrure le matin de la Saint-Jean - avec parfois une formule appropriée comme, dans le Béarn :
Si passer par le trou cette nuit quelques sorcier veut
Fais-toi bien sentir, fenouil, et d'entrer il aura peur.
En ce jour magique par excellence qu'est la Saint-Jean, avait lieu "une vraie chasse au précieux arbuste" qui était coupé "sinon avec les ciseaux d'or des vieux Druides, du moins avec autant de respect". Selon une tradition de la Gironde, c'est en omelette et le jour de Pâques que le fenouil doit être consommé si l'on veut être protégé des sortilèges pendant toute l'année tandis qu'en Charente-Maritime, celui qui a été placé sur le passage de la procession, le jour de la Fête-Dieu, puis mis sur les toits détourne la foudre.
Jusqu'au XIXe siècle, les Marseillais utilisaient les propriétés médicinales du fenouil qui, coupé le 29 septembre avant le lever du jour, soulageait les coliques. En outre, nos aïeux disaient que l'aigle et les serpents lui devaient leur vue perçante. Attention toutefois de ne pas en avoir sur soi lorsque passent les bœufs car la plante leur porterait malheur : en revanche, n'hésitez pas à suspendre un pied de fenouil, la tête en bas, à la porte des étables : cela est très profitable aux animaux.
Selon une croyance du Val d'Aoste, le fenouil est béni depuis que saint Joseph en a prisé à Bethléem et à Nazareth. Chez les Anciens, cette plante bénéfique, qui signifie symboliquement la force, était également très appréciée : les gladiateurs en mangeant avant de combattre et le vainqueur portait une couronne de fenouil. Symbole également du rajeunissement spirituel, c'est lui qui, selon Pline, faisait rajeunir périodiquement les serpents qui en consommaient.
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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi le fenouil (Foeniculum vulgare) : "Cette plante s'apparente à l'aneth et en partage l'apparence. Elle peut atteindre une hauteur de plus de un mètre.
Propriétés médicinales : La principale qualité de cette plante est son arôme et son goût qui permettent d'adoucir bien des potions au goût douteux. Le fenouil aide à la digestion. Cette herbe est excellente pour ceux qui pratiquent le jeûne, car son infusion calme la faim et adoucit l'estomac.
Genre : Masculin.
Déités : Prométhée - Dionysos.
Propriétés magiques : Protection - Fertilité mâle - Virilité - Purification.
Applications :
SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS :
Le thyrsus, symbole phallique des cérémonies dédiées à Dionysos, était souvent fabriqué à l'aide de bulbes et de tiges de fenouil auxquels on attachait des cônes de pin.
Cette plante protège la demeure autour de laquelle on la cultive.
On peut porter des gaines de fenouil sur soi afin de se protéger des attaques des entités malfaisantes.
SACHET POUR SE PROTÉGER DES MAUVAIS ESPRITS :
Ce dont vous avez besoin :
une chandelle blanche
de l'encens de myrrhe
un petit sachet blanc (ou un carré de tissu)
une dizaine de graines de fenouil
Rituel : A la pleine lune, allumez votre chandelle et votre encens. Placez les graines de fenouil dans le sac et récitez l'incantation suivante :
J'en appelle aux esprits bienveillants qui hantent la nuit
J'implore votre protection contre les forces du mal
Gardez-moi de leur influence maléfique et néfaste
Protégez-moi des esprits malfaisants.
On peut porter ce sachet sur soi afin de se protéger des attaques des entités malfaisantes.
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Selon Claire Tiberghien, auteure de Équilibre et méditation par les plantes, 30 plantes à découvrir (Éditions Jouvence, 2016), le Fenouil présente les caractéristiques suivantes :
Élément : Métal.
De son nom latin Foeniculum vulgare, le Fenouil fait partie de la famille des Apiacées. Il apporte la consolation. Fluidifiant les mucus, le Fenouil soulage les infections des bronches. Il est également calmant, donc particulièrement approprié en cas de toux chez les enfants. le fenouil dissipe les ballonnements, les problèmes de digestion et les crampes qui en découlent. Il est efficace contre les maux de tête liés à la digestion. Son effet apaisant est un bienfait pour les personnes nerveuses.
Sur le plan psychique : Le Fenouil renforce le cœur et l'amour de vivre, en favorisant l'assimilation de l'énergie vitale. Il aiguise la compréhension, la concentration et la clairvoyance. Il rend sincère, droit et nous sensibilise à la beauté de la nature. Il nourrit, renforce et apaise, comme la chaleur maternelle. Il ouvre à la sensualité et à la joie du corps.
Grâce au Fenouil, je peux affirmer :
Je me donne le droit de m'apprécier.
J'agis simplement.
J'accueille ce qui est.
Je suis rempli de joie de vivre.
Je me laisse consoler et nourrir.
J'ai de l'estime pour mes expériences de vie.
J'utilise ma force et mon courage.
Je suis relié à ma source.
Je suis moi-même et je suis en sécurité.
je suis aimé.
La méditation du Fenouil : Des plantes de Fenouil se dressent devant vous, légères, indisciplinées dans leurs enlacements. Elles forment un ensemble aérien, où le jaune clair se mêle à une couleur d'or vert. Immédiatement, c'est leur arôme qui vous appelle. Une odeur et déjà une saveur. Vous respirez ce parfum sucré, épicé, presque parfait. Son goût anisé vous envahit, une délicieuse impression de chaleur se développe en vous. Elle coule dans votre gorge et apporte à votre corps entier la chaleur du soleil.
Vous respirez cette énergie apaisante, elle pénètre vos poumons, vous remplit de clarté, de pureté. A chaque inspiration, la puissance de ce parfum ouvre votre cage thoracique. A chaque expiration, elle vous relie à votre force de vie. Visualisez le soleil. Vous ressentez l'intensité de la force de la lumière. Vous êtes relié à toute la création, dans sa dimension infinie. Offrez cette énergie lumineuse au monde. Un don de ce qui vous est cher. Prenez votre temps. Soyez conscient de la lumière du soleil, de la liberté et de l'espace.
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Fabrice Fenouillère, dans Des Plantes et des hommes (Éditions Galéa, 2017) consacre un article au Fenouil :
Un ophtalmologiste à croquer : Place à un végétal pour lequel j’ai une affection, patronymique notamment, toute particulière, autrefois appelé Marathon par les Grecs, le voyant spontanément pousser dans d’immenses champs aux abords de leur grande cité du même nom...
Parler du fenouil, ce n’est pas discuter sport, mais médecine populaire. Car nous avons affaire ici à un véritable médicament sur tige, capable de soigner tous les maux !
Les écrits les plus anciens, des papyrus égyptiens aux premiers idéogrammes chinois, relataient déjà les vertus bienfaitrices de chacun des constituants de cette plante.
Concernant les Romains, l’anecdote médicinale est tout simplement savoureuse : on dit, en effet, que c’est en observant les serpents s’enduire les pupilles du suc contenu dans les tiges du fenouil au moment de leur mue, procédé destiné à leur rendre une vue limpide, qu’ils pressentirent que cette méthode pouvait s’appliquer à l’homme pour améliorer sa vision. Ce qui, longtemps, fut pratiqué !
Depuis, on sait également que le fenouil, et ses graines tout particulièrement, peuvent aider à lutter contre les toux les plus tenaces, les maux de ventre les plus insoutenables mais aussi stopper les flatulences et combattre la mauvaise haleine.
D’ailleurs Louis XIII, sans doute le roi à l’hygiène buccale la plus soignée de l’Histoire de France, ne finissait aucun de ses repas sans croquer plusieurs tiges de fenouil...
En Corse, où u finocchiu est omniprésent dans la nature, on a, bien sûr, appris à le cuisiner de mille et une façons, faisant entrer ses bulbes, ses feuilles ou ses graines dans de nombreuses recettes.
Une petite astuce, puisqu’on est dans l’alimentaire, destinée à ceux qui prévoiraient prochainement un repas un peu arrosé entre amis : placez-leur, dès l’entrée, une couronne de tiges de fenouil tressées sur la tête et conseillez-leur surtout de garder ce couvre-chef végétal durant tout le repas.
Si cela marche pour vous comme pour les Grecs anciens qui en portaient toujours lors de leurs banquets, tout le monde autour de la table devrait à peu près résister aux vapeurs de l’ivresse. Normalement...
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Symbolisme alimentaire :
Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :
Dame Fenouil est franche, noble et généreuse. Elle donne ce qu'elle peut. Elle distribue largement, telle une vache qui prend plaisir à pourvoir l'humanité en lait. Elle trouve parfaitement naturel que les nantis partagent avec les plus démunis. Son œil a vite repéré où il manque quelque chose ; elle vole à la rescousse, fournit un supplément de nourriture, réajuste selon les besoins. Faisant appel à un espèce de sens des responsabilités maternel, elle tient à l’œil celui de ses enfants qui a besoin d'un coup de pouce, celui de ses systèmes qui grippe et qui nécessite une intervention, de manière à remettre le processus à flot. Attentive, elle rétablit l'équilibre, elle n'hésite jamais à intervenir là où le besoin s'en fait sentir.
De même, elle incite l'être humain à prendre grand soin de lui, à rester vigilant, à éviter de se bercer lui-même jusqu'à s'endormir. "regarde bien, reste éveillé et interviens lorsqu'il le faut. Prends soin de ta vie, de cela dont tu es responsable. Sois toujours prêt à donner de bon cœur, tant à toi-même qu'à autrui."
Celui qui aime le Fenouil fait appel à la vivifiante Source nourricière qui réside en lui-même. Ayant besoin de puiser de la nourriture dans ses sources profondes, il demande quelque "assistance et guidance". Il demande à son Essence Vivante de l'aider à rester (ou à arriver) sur la bonne voie pour obtenir (de lui-même) ces informations, cette nourriture et cette attention aimante qui sont nécessaires à son bien-être. A vrai dire, il demande à son plus profond Noyau Vital de lui prêter "secours"... Il n'est pas encore tout à fait sûr de son affaire... ; il doute quelquefois un peu de sa valeur ; il est convaincu de ne pas encore pouvoir y arriver "seul". Il a besoin d'amour, de soutien, d'alimentation et de guidance de cette Mère qui réside en lui !
Il est essentiel pour cet être humain, suivant la philosophie de Mère Fenouil, d'apprendre à se pourvoir lui-même, de n'exagérer ni dans un sens ni dans l'autre, de se maintenir en équilibre, de savoir qu'il peut compter sur son propre soutien, qu'il peut voler de ses propres ailes à condition de puiser suffisamment dans son Contenu. Qu'il ne craigne pas de ne pas être à la hauteur de sa tâche ou de se tromper ; au lieu de demander à "autrui", il fera bien de tout puiser en lui-même !
Dans la sphère du Fenouil, l'être humain s'entend conseiller d'examiner immédiatement le moindre problème (physique-psychique) de manière à ne pas laisser traîner les choses : ceci, afin d'assurer un bon fonctionnement.
Rien ne doit jamais "s'obstruer" nulle part. Le moindre bouchon peut gêner toute la circulation... "Résous tes problèmes MAINTENANT, sans tarder. Prête aussi attention tout de suite aux signaux de ton corps, écoute-les, comprends les maux et les maladies, résous leurs causes psycho-émotionnelles de façon à rétablir une circulation fluide dans toutes les parties de l'esprit et du corps. Écoute tes sentiments, écoute les signaux de ton environnement et adapte-toi, change... là où c'est nécessaire."
La voix du Fenouil chez l'être humain découvre tout de suite - elle détecte - où et quand se produit un blocage, un engorgement de quelque circuit, où un organe "dysfonctionne" par suite d'un grippage psycho-émotionnel. Le Fenouil le remarque immédiatement et dit à la personne de remédier sans délai à son (petit) problème pour éviter de nuire à sa santé dans son ensemble. Si l'on veut que l'Ensemble fonctionne correctement, il faut prêter attention aux éléments constitutifs. La sphère du Fenouil aide à dégager les voies à nouveau, elle remet en route les pièces défaillantes et stimule une circulation fluide. Pour que cette remise à flot physique et ce rétablissement de la santé puissent avoir lieu, il convient que l'être humain écoute cette voix du Fenouil en lui-même : "Fais à tout moment ce que tu dois faire ; ne t'attarde pas trop sur les choses qu'il vaut mieux lâcher tout de suite. N'hésite pas à poursuivre ton chemin. Ne "bouche" pas tes circuits, ton corps, tout ton être... à force de "résister" à l’Évolution ! Avance en toute confiance, lâche prise... dans une véritable Maîtrise Responsable de ta vie."
Celui qui a envie de Fenouil retient les choses avec une attention quelquefois trop tendue. Ses tissus se tendent à l'excès dès qu'il essaie de conduire, de diriger ou de guider les choses de faon quelque peu anxieuse ou crispée. Le Fenouil incite l'être humain à entretenir la conviction que, lorsqu'il poursuit son chemin de façon conséquente et fait ce qu'il doit faire en son âme et conscience, les choses se dérouleront comme de soi-même au-delà de ses espérances. Il devra faire confiance, se contenter de "laisser passer" les choses ; il devra laisser avancer... Cela ne sera possible qu'en prenant conscience de sa Maîtrise, qu'en se rendant compte qu'il est capable de diriger les choses d'en haut, en perspective. Dès lors, il pourra sans crainte, sans se crisper, opérer quelques ajustements...
La règle générale est la suivante considère les événements de ta vie avec sagesse, en perspective, dans la confiance, dans une attente positive. Dirige les grands axes de ta vie mais ne les dirige pas CONTRE la Nature ! Si tu suis avec souplesse le langage de ton Moi Vivant intime, si tu n'opposes pas de résistance aux signaux éloquents que tu rencontres dans ta vie, tu pourras suivre ton Chemin avec la plus grande facilité, habilement, dans la fluidité. Tu rencontrera les bons signaux au bon moment, les bons panneaux indicateurs au bon endroit ; tu feras confiance et continueras toujours d'avancer... Tu n'iras pas "enlacer" les panneaux de signalisation ; tu es certes reconnaissant d'avoir rencontré ces gens qui t'ont renseigné utilement, mais tu ne t'accroches pas à eux ; tu suis Ton Chemin sans relâche et ne suis que ta propre Autorité.
Et le Fenouil de conclure : "C'en est fini des tergiversations émotionnelles ; fini le trac ; ne crains point de faire un pas de plus, de toujours laisser les choses du passé derrière toi et de poursuivre ta route... !"
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Mythes et légendes :
D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),
FENOUIL. — Une légende de la Grande Grèce attribuait le nom Sicyone (Sikyon) à un héros appelé Sikyon, personnification du concombre, que l’on disait fils de Marathon, personnification du fenouil. La signification infâme que l’on attribue au mot finocchio, dans le langage plébéien des Florentins, remonte probablement à une équivoque du langage latin sur le mot foeniculum, prononcé de même que feniculum. La mythologie, pour le moins, n’est aucunement responsable de ces débauches du langage populaire qui accusent des mœurs dégradantes. D’après Macer Floridus, De Viribus Herbarum :
Cum vino cunctis obstat haec herba venenis ;
Hac morsa, serpens oculos caligine purgat,
Indeque compertum est humanis posse mederi
Illam luminibus, atque experiendo probatum. —
Urinas purgat et menstrua sumpta resolvit,
Vel si trita super pecten haec herba ligetur. —
Tradunt auctores ejus juvenescere gustu
Serpentes, et ob hoc senibus prodesse putatur.
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Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :
Si certaines plantes sont employées eu vertu de leur essence, dans la composition des maléfices ; il en est d'autre, qui constituent une sauvegarde efficace contre la sorcellerie dans la vallée d'Aoste, on explique l'origine du pouvoir attribué en maints endroits au fenouil saint Joseph en prisait à Bethléem et à Nazareth depuis, il est béni en naissant et chasse les mauvais esprits. En Béarn, on le regarde comme préservatif souverain contre les sorciers ; le superstitieux en met dans les trous des loquets et dés serrures en disant :
Si passa peu hourat, a noeyi, nat sourcier bou
Bètt plaa sentir, fenoulh, el d'entra qu'haura poil.
Si passer par le trou cette nuit quelque sorcier veut - Fais-toi bien sentir, fenouil, et d'entrer il aura peur. Lespy, qui donne une variante de cette formulette, dit qu'on le plaçait aux mêmes intentions, à la porte ou près du chevet dans la région des Pyrénées on le suspendait au toit des maisons après l'avoir fait bénir la veille de la Saint-Jean ; il figurait avec le senevé, le pavot et le mil dans les remèdes que les devins de la Montagne Noire employaient pour guérir les personnes ensorcelées.
[...] Dans la Gironde, une omelette au fenouil, mangée le jour de Pâques, garantit pendant toute une année des entreprises des sorciers".
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