Étymologie :
LOIR, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1202 (Renart, éd. E. Martin, XVI, 1121 : dormant comme loir). Du lat. vulg. *glĭs, glĭris, class. glīs, glīris « loir ». Le type en ĭ qu'attestent les formes de basse époque glerus, cleres (époque mérov. v. Romania t. 18, 1889, p. 520), lerus (d'apr. Meyer-Lübke ds Wiener Studien t. 25, 1903, p. 101) est également postulé par différentes formes dial. relevées dans les domaines ital., esp. et port. (FEW t. 4, p. 155 b). De glīrem sont issues différentes formes gallo-rom. : m. fr. glir (av. 1563 La Boétie ds Gdf. ; 1565 Ronsard, Élégies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 13, p. 151, 17), lire (dial. du Centre, Jaubert), ainsi que les dér. gliron et liron*. L'aphérèse de g- initial est difficile à expliquer ; on remarque le même phénomène dans l'a. fr. luissel « pelote (de fil » issu de *globuscellum « peloton » (dimin. du lat. globus « pelote ») et lemoissel « pelote » issu de *glomiscellum (dimin. de glomus « id. »), FEW, t. 4, pp. 158 b et 162 a ; v. aussi Fouché, p. 685.
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
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Symbolisme :
Sa propension à l'hibernation, reprise dans l'expression populaire "dormir comme un loir" en fait un symbole du sommeil profond, paisible et régénérateur.
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Symbolisme celte :
Selon Gilles Wurtz, auteur de Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga, 2014),
"La période d'hibernation du loir gris est l'une des plus longues dans le règne animal : elle dure généralement d'octobre à avril, soit sept mois. D'où l'expression "dormir comme un loir". Pour garantir ses ressources durant sa longue hibernation, il engraisse considérablement en automne et peut même se constituer une petite réserve de nourriture.
Durant les cinq mois où il est actif, il niche dans des nids très doux souvent tapissés de plumes, de poils ou d'herbes. Les nids se situent dans de petites cavités dans un arbre, un rocher, mais on en trouve également bien cachés dans les réserves de bois ou les caves des maisons.
Il arrive que le loir fasse son nid dans le sol, pouvant aller jusqu'à une bonne soixantaine de centimètres de profondeur.
Le loir est un grimpeur hors pair qui peut sans problème se mouvoir sur des plans verticaux grâce à une substance adhésive sécrétée par les coussinets de ses pattes.
Applications chamaniques celtiques de jadis : Pour les Celtes, le loir était le symbole du repos et e la récupération, ce temps de rétablissement nécessaire et bénéfique qui allait toujours porter ses fruits ultérieurement.
L'esprit du loir était le maître de la gestion du sommeil et des facultés de récupération indispensables à tout un chacun pour vivre sainement et préserver la clarté d'esprit, la lucidité. Les Celtes avaient bien compris qu'une personne épuisée n'était plus capable de mener ses tâches à bien et que la qualité de vie pouvait en être considérablement affectée, diminuée, ce qui pouvait entraîner des troubles psychiques et générer des problèmes de santé. Tout le monde pouvait ainsi, dans sa pratique chamanique, entretenir un contact régulier avec l'esprit du loir pour se laisser guider par lui et gérer et adapter au mieux ses propres phases indispensables de repos et de récupération.
Le loir et sa maîtrise du sommeil réparateur étaient pour chacun un parfait exemple de gestion et d'économie de son potentiel de vie.
L'esprit du loir était donc sollicité pour la gestion du répit et de la récupération qui étaient indispensables pour les agriculteurs, les artisans et autres travailleurs de l'époque pour pouvoir être et rester efficaces dans leurs activités. Les femmes qui allaitaient et élevaient leurs bébés étaient continuellement en lien étroit avec l'esprit du loir pour récupérer au mieux et souvent, pour pouvoir continuer de remplir les tâches habituelles en même temps.
Le repos pouvait être une question de vie ou de mort : comme pour une sentinelle, responsable de veiller et de donner l'alerte. De même pour un guerrier qui ne pouvait pas se permettre d'être épuisé pour aller au combat, car il avait alors peu de chances de s'en sortir indemne et sa défaillance risquait même de mettre en danger ses frères d'armes.
Applications chamaniques celtiques de nos jours : Comme au temps des Celtes, chacun peut par sa pratique chamanique entreprendre un travail avec l'esprit du loir pour apprendre à gérer son potentiel de vie grâce à des phases de repos et de récupération bien rythmées. A notre époque où le rendement et la productivité comptent plus que tout, les gens sont fatigués et épuisés physiquement et moralement. Un travail chamanique avec l'aide de l'esprit du loir pourrait changer beaucoup de choses. Toute future maman peut entamer et poursuivre un travail chamanique avec l’esprit du loir pour accompagner sa grossesse, son accouchement et ensuite l'allaitement et les premiers mois de vie du bébé, dans le but de bien se rétablir, de trouver un équilibre pour s'occuper du bébé, d'elle-même et de sa vie professionnelle.
Le loir aurait sa place dans bon nombre de cas particuliers qui demandent une bonne gestion du sommeil et une bonne capacité de récupération, les skippers qui dans certains cas doivent fractionner leur temps de sommeil, toutes les personnes travaillant de nuit ou à horaires décalés, comme parmi les professionnels de la santé, les médecins de garde qui ont de grandes responsabilités, infirmiers de nuit, accompagnants en soins palliatifs...
Mots-clefs : Le repos ; La récupération."
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