Étymologie :
ÉTOILE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 esteile « tout astre visible, excepté le soleil et la lune » (Roland, éd. J. Bédier, 3659);b) 1119 esteiles reials « planètes » (Ph. de Thaon, Comput. 2797 ds T.-L.) ; 2. 1380 estoille « objet disposé en rayons rappelant la forme sous laquelle on représente traditionnellement les étoiles » (Inventaire de Charles V ds Gay) ; 3. 1549 etoile astrol. (J. du Bellay, Œuvres poétiques, éd. H. Chamard, t. III, p. 121, 17 ); 4. 1849 terme de spectacle (Revue des théâtres ds Quem. DDL t. 10). Du lat. pop. *stēla, du lat. class. stella « étoile ».
Lire aussi la définition du nom étoile afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Ornithogalum umbellatum - Aillou - Aillou blanc - Belle de onze heures - Dame de onze heures - Ornithogale en ombelle-; Petit ail -
Ornithogalum arabicum - Étoile de Bethléem -
Ornithogalum amoenum - Battandiera amoenum -
Ornithogalum pyramidale - Épi de lait - Épi de la Vierge -
*
*
Botanique :
Dominique Fournier, auteur de Fleurs de Galarne ( Éditions Cheminements, 2000) nous rappellent que l'Ornithogale fait partie de la famille des aulx :
C'est au milieu des vignes et des champs cultivés, sur les bords des routes et des chemins que vous aurez le plus de chance de croiser cette dame. Vantié ben qu'à onze heures elle sera en splendeur ! C'est à cette heure-là (du soleil évidemment) qu'elle ouvre en grand ses pétales.
Ponmoins, je ne veux pas croire qu'elle vous fasse boire le bouillon du même nom, et si c'est le cas : « Aïe ! Aïe ! Aïe ! ».
Un hameau piqué sur le côteau, à l'ouest de Gennes, en Anjou, se nomme l'Aillou.
L'ornithogale nous vient du grec ornithos, oiseau, et gala, lait. En fait, après de nombreuses recherches, je puis vous affirmer que, les oiseaux n'ayant pas de lait, c'est de la couleur blanche du lait dont il est question. L'Aillou par ses pétales est comme un petit oiseau blanc.
[...]
« Par ma raide grande foi ! les dames du temps jadis devaient se montrer plus regardantes sur le remuement de leurs fesses que sur le retroussement de leurs narines. ».
Madame Donzeur.
*
*
*
*
Utilisations traditionnelles :
D'après les travaux de Victoria Hammiche, Rachida Merad, Mohamed Azzouz, et al. consignés dans Plantes toxiques à usage médicinal du pourtour méditerranéen. (Springer Paris, 2013) :
On ne lui connait ni usages traditionnels ni usages thérapeutiques, mais il est fait état, à mots couverts, d'utilisations à des fins criminelles.
*
*
Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de l'ornithogale pyramidale :
ÉPI DE LA VIERGE ; ORNITHOGALE PYRAMIDALE- PURETÉ.
Rien n'est plus doux, plus pur, plus agréable que l'aspect de celle belle plante, qui élève au mois de juin une longue grappe de fleurs étoilées, blanches comme du lait.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Ornithogale ; Épi de la Vierge - Pureté. A cause de la blancheur de sa fleur étoilée.
*
*
Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments [donc plutôt moralisateur] :
ORNITHOGALE A OMBELLE - PARESSE.
Paresseux va vers la fourmi, considère ses voies et deviens sage. Elle n'a ni chef, ni modérateur, ni maitre. Elle prépare sa nourriture dans l'été et ramasse sa provision durant la moisson. Paresseux jusques et quand seras- tu couché ? Quand te réveilleras-tu de ton sommeil ? La pauvreté fondra sur toi comme un homme armé et la misère comme un ravisseur.
Proverbes : VI, 6, 9.
Le paresseux est pour tout le monde un objet de dégoût ; chacun en parle avec mépris.
- Ecclésiastes : XXII, 7.
L'ornithogale à ombelle est une fort jolie plante qui offre des fleurs disposées en élégant parasol d'un blanc virginal en dedans et d'un beau vert bordé d'un liseré blanc en dehors ; aussi dès quelle se développe, au milieu des prés et des champs, la campagne semble-t-elle, par l'abondance de cette plante, convertie en un vaste parterre. Mais l'on n'en jouit guère que pendant une quinzaine de jours et pour quelques instants de la journée. Ses fleurs s'ouvrent à onze heures et se referment à trois. C'est cette paresse à s'épanouir qui lui a fait donner le nom de Dame de onze heures. Elle est très connue dans les Pyrénées ; elle croit partout, dans les champs, dans les jardins et même sur les hautes montagnes.
RÉFLEXIONS.
De tous nos défauts, celui dont nous demeurons le plus aisément d'accord c'est la paresse. Nous nous persuadons qu'elle tient toutes les vertus possibles et que sans détruire entièrement les autres, elle en suspend seulement les fonctions.
(LA ROCHEFOUCAULT.)
ORNITHOGALE PYRAMIDALE - PURETÉ. -
La volonté de Dieu est que vous soyez saints et purs... Car Dieu ne vous a pas appelés pour être impurs mais pour être saints.
Thessaloniciens : IV, 3 , 5.
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu.
Mathieu : V, 8.
L'ornithogale pyramidale est une plante vivace que l'on ne rencontre que dans les contrées les plus chaudes de l'Europe, tel que le Portugal, etc., et que son élégance a fait admettre dans quelques jardins . Les tiges ont de 25 à 30 centimètres et se terminent en juin par un épi de fleurs blanches et en étoile. L'éclatante blancheur de ces fleurs lui ont fait donner les noms vulgaires d'épi de lait et épi de la Vierge ; c'est aussi pour cette raison qu'on en a fait l'emblème de la pureté.
RÉFLEXION.
L'homme a deux ailes pour s'élever au-dessus des choses de la terre, la simplicité et la vertu.
(L'Imitation de J.-C. II, 4.)
Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie.
Ornithogale - Épi de la Vierge - Pureté.
Cette espèce est ainsi nommée à cause de ses fleurs étoilées, blanches comme du lait.
*
*
Littérature :
Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque l'ornithogale :
2 mai
(Via Nomentana)
Je m'arrête pour pisser : à mes pieds, les étoiles blanches à revers verts des ornithogales, ou dames d'onze heures.
Halos de poils gris
Lumière ultraviolette
Vipérines d'Italie
Dans le bois de pins, les aiguilles tombées se transmuent en narcisses des poètes. Corolles de songes et de rimes ! Six flammes blanches, un anneau de sang au cœur, et le parfum qui dicta ses Bucoliques à Virgile...
*
*
コメント