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L'Anqâ



Symbolisme :

Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que :


L'anqa est un "oiseau fabuleux qui tient autant du griffon que du phénix. Des traditions que nous possédons, il ressort que la croyance en l'existence de l'anqa serait d'origine arabe et l'on sait que les Anciens situaient le phénix dans les désert d'Arabie. Avec l'Islam, la anqâ reçoit une consécration définitive dans une tradition rapportée par Ibn' Abbâs (Mas'udi, Les Prairies d'or, 4, 19 s.)

"Le Prophète nous dit un jour : dans les premiers âges du monde, Dieu créa un oiseau d'une beauté merveilleuse et lui donna toutes les perfections en partage. Dieu créa une femelle à l'image du mâle et donna à ce couple de nom de anqâ. Puis il révéla ces paroles à Moïse, fils de 'Imrân :


J'ai donné la vie à un oiseau d'une forme admirable, j'ai créé le mâle et la femelle ; je leur ai livré pour se nourrir les animaux sauvages de Jérusalem et je veux établir les rapports de familiarité entre toi et ces deux oiseaux, comme preuve de la suprématie que je t'ai accordée parmi les enfants d'Israël."


La croyance aux anqâ fut assimilée par la suite au sîmorgh des Persans.

La anqâ, ou sîmorgh, est devenue le symbole des mystiques s'envolant vers la Divinité. Dans la merveilleuse parabole du Langage des Oiseaux, le grand poète mystique persan Ferid-ed-Din Attar (XIIIe siècle) raconte le voyage spirituel des oiseaux, au nombre de trente (en persan Sî-Morgh), représentant les créatures, qui finissent pas arriver devant la Divinité. Alors, dit Attar, le soleil de la proximité darda sur eux ses rayons, et leur âme en fut resplendissante. Alors dans le reflet de leur visage, ces trente oiseaux sî morgh du monde contemplèrent la face du Sîmorgh spirituel. Ils se hâtèrent de regarder ce Sîmorgh, et ils s'assurèrent qu'il n'était autre que siî morgh c'est-à-dire qu'ils étaient eux-mêmes la Divinité. Ainsi, le mystique parvient-il à l'union lorsque son propre être s'est anéanti...

Un autre nom est encore attribué à cet oiseau merveilleux, par exemple chez Suhrawardi et Sadr al-Din Shirâzi ; c'est le terme de Qûgnûs, qui désigne communément le phénix, mais qui est est transcription du grec kuknos, signifiant le cygne. Or, dans le Phédon (84-85) Socrate proclame que si le chant du cygne, l'oiseau d'Apollon, est plus éclatant que jamais lorsqu'il sent venir la mort, ce n'est pas de douleur, mais de la joie d'être sur le point de rejoindre le Dieu. Nous devons avoir là le motif de transition vers le symbole de l'union mystique.

La résidence du Sîmorgh est montagne de qâf.

Sous ces différents noms, l'anqâ symbolise la partie de l'être humain appelée à s'unir mystiquement à la divinité Dans cette union, toute distinction abolie, l'anqâ est aussi bien le créateur que la créature spirituelle."

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