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Les Larmes de Job




Autres noms : Coïx lacryma-jobi ; Coix ; Grain-de-Job ; Graine-chapelet ; Herbe à chapelets ; Herbe collier ; Herbe aux perles ; Larme du Christ ; Larmille ; Millet perlé.




Botanique :


Dans la rubrique du Monde Jardiner avec Binette & Jardin, on peut lire un article intitulé "Larme de Job (Coix lacryma-jobi), des graines en perles" dans lequel trouve la description suivante :


La Larme de Job (Coix lacryma-jobi) est une graminée appelée également Grain de Job, Graine chapelet, Larmille, Herbe à chapelets ou Herbe collier, parce que ses graines ressemblent à des larmes ou des gouttelettes par leur forme. Originaire du Sud-Est asiatique, mais naturalisée dans toutes les régions tropicales, cette vivace est cultivée en annuelle sous nos latitudes.

Elle forme une touffe légère aux tiges dressées, pouvant atteindre pratiquement 1m de hauteur, avec des feuilles engainantes vert vif de 50cm de long, plates, lancéolées, étroites.

A l'aisselle des feuilles supérieures se développent de juillet à octobre, des inflorescences verdâtres arquées longuement pédonculées, composées de grappes d'épillets mâles et femelles séparés. Les fleurs femelles donnent des graines dures, brillantes, ovoïdes à sphériques, de 2cm de long maximum, vertes au départ virant au noir à maturité puis au gris pourpré nacré en séchant. Elles sont très belles, naturellement percées, donc leur apparence de perle les a amenées à être utilisées pour fabriquer des chapelets mais également toutes sortes de bijoux et amulettes.

Avant que le maïs et le riz s'imposent, en Inde mais aussi en Chine, les larmes de Job étaient cultivées depuis des millénaires pour usage alimentaire puisqu'elles sont riches en protéines et sans gluten. Cette dernière caractéristique remet les larmes de Job de plus en plus au goût du jour pour répondre à la demande occidentale de produits sans gluten.

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Vertus médicinales :


Selon David Brun, auteur du site Diététique chinoise et tuina, les Larmes-de-Job ont les caractéristiques symboliques suivantes en médecine ancestrale chinoise :


Nature : légèrement froide (fraîche)

Saveur : douce et insipide

Relation avec les organes (tropisme) : rate, estomac, poumon et reins.

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Usages traditionnels :


Isidore Hedde, auteur d'une Étude pratique du commerce d'exportation de la Chine. (Avec Auguste Haussmann et Natalis Rondot), (Paris, Renard, 1848) nous apprend :


Quant aux nattes destinées à former les voiles des jonques, elles sont tressées, à plat et à la main, avec les feuilles du coix lacryma ; en plusieurs endroits , elles sont renforcées par des liens de rotin . La grandeur de ces nattes pour voile est variable .

 

Selon l'article du Monde cité dans la rubrique "Botanique" :


Les médecines traditionnelles chinoise et laotienne attribuent aux larmes de Job des vertus diurétiques. Elles ont aussi longtemps servi de fourrage pour le bétail, tandis que les tiges tressées permettaient de confectionner des nattes, des voiles, etc.

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Symbolisme :


Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


LARMILLE - ESCLAVAGE.

Maîtres, ayez de l'affection pour vos esclaves, sans user de menaces, sachant que vous avez les uns et les autres un maître commun dans le ciel qui ne fera point acception de personnes.

Ephésiens : VI, 9.

 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Coïx (Coïx lacryma) a les caractéristiques suivantes :


Pouvoirs : : Guérison ; Réalisation des vœux ; Chance.


Utilisation magique : Cette plante est intéressante pour ses fruits gris nacrés, brillants et durs, semblables à des perles. Secs, ils se conservent très longtemps. On les enfile, tout à fait comme des perles, pour faire des colliers guérisseurs ou porte-chance. Ces « Larmes de Job » ont en effet la réputation d'absorber la douleur, la maladie. Les mères mettent un tel collier à leur jeune enfant pour l'aider à faire ses dents. Dans les campagnes, autrefois, les adultes en portaient contre les angines et les divers maux de gorge.

Un excellent talisman, aux vertus quasi universelles, consiste en trois de ces baies perlées, d'inégale grosseur, cueillies par mauvais temps et à la lune descendante. On place la plus grosse dans son soulier droit en disant : « Pour la terre »; la plus petite sous le ruban de son chapeau : « Pour le ciel » ; enfin la moyenne contre son cœur : « Pour moi qui suis entre les deux ».

Pour les vœux, prenez autant de perles que vous avez de souhaits à faire, et jetez-les une à une dans l'eau vive en pensant très fort à vos désirs.

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Dans La Vie érotique de mon potager (Éditions Terre Vivante, 2019), Xavier Mathias s'interroge sur les motivations qui ont donné son nom à cette petite poacée :


Les Larmes-de-Job, bien mal nommées ! Que peut bien venir faire cette histoire de larmes dans un potager où tout semble être organisé pour le plaisir et la satisfaction des sens ? sans vouloir passer pour un anticlérical primaire, quel incroyable talent peuvent avoir parfois les tenants des religions monothéistes pour voir une part sombre, triste, pleine de malheur et de contrition même dans les merveilles de la nature, jusque dans cette ravissante graminée !

A l'origine cultivée en Asie comme céréales, les graines de larmes-de-Job commencent à se former l'été, comme indifférentes à un nom qui leur va si mal. Merci à elles donc de ne pas être rancunières et d'offrir chaque année, à l'automne, cet incroyable tour de magie : traversées par les tiges qui les portent, les graines auront la dureté d'un coquillage, sembleront comme polies et vernissées de manière unique, avec des motifs différents, d'incroyables nuances de couleurs, allant du gris pâle au noir, en passant par le brun ! Présent supplémentaire pour les jardiniers, elles seront naturellement trouées de part en part par cette tige qui aura séché. Les larmes-de-Job sont en fait les seules authentiques perles végétales qui ne demandent pas à être percées ! Reconnaissons que ce serait dommage d'en faire de la farine !

Il y a de quoi se poser la question pour qui a déjà eu le bonheur de les semer : pourquoi appeler « larmes » ce qui est en fait un bijou et les nommer, de plus, en référence à ce personnage biblique qui fut soumis à une quantité incroyables d'épreuves divines, elles qui ne sont que source de joie, de plaisir et d'émerveillement ! Mettons-nous à la place de ces malheureuses : allez convaincre et séduire au jardin ensuite avec un nom de cet acabit !

Néanmoins, les jardiniers qui auront su vaincre leurs réticences pour la cultiver peuvent en témoigner : plus que n'importe quel philtre d'amour aphrodisiaque ou pensée magique dans un aléatoire bouquet, offrir un bijou de ces perles que l'on aura pris soin de cultiver, récolter puis assembler en un bracelet ou un collier, forcément unique puisque chaque graine l'est, est le meilleur gage qui puisse s'offrir à l'élu(e) de son cœur, probablement le plus sûr moyen de séduire !


Patenostiers : Les Larmes-de-Job ont longtemps été l'apanage des monastères et couvents où; bien avant les omniprésentes matières synthétiques ou importées, elles étaient cultivées par les patenostiers, spécialistes de la confection de chapelets. En avoir un usage plus laïc, destiné la séduction bien humaine, ne semble pas déplaire à mes Larmes-de-Job qui chaque année se ressèment généreusement.

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Mythologie :


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Pour se remémorer les raisons pour lesquelles Job a du beaucoup pleurer :


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