Étymologie :
Du japonais shii, variété de châtaignier et -také, champignon.
Autres noms : Lentinus squarrosulus - Lentin blanc -
Mycologie :
NDONG, Hugues Eyi, DEGREEF, Jérôme, et DE KESEL, André. Champignons comestibles des forêts denses d’Afrique centrale. Taxonomie et identification. ABC Taxa, 2011, vol. 10, p. 253-671.
Macroscopie – En touffe. Chapeau 2-7 cm diam., convexe puis déprimé au centre, rapidement infundibuliforme, charnu, élastique à l’état frais, dur et cassant au sec; marge entière, incurvée puis infléchie, parfois droite et lobée, finalement déchiquetée; revêtement blanc crème ou fauve rosé, parfois ocracé ou brun clair, sec, radialement strié, squameux à squarreux, à squames innées, décollées, concentriques, concolores ou brunâtres. Pied 1-6 × (0.2-)0.5-1.2 cm, central, excentrique ou latéral, conné à la base, cylindrique, atténué vers la base, courbé, plein, blanc parfois taché de brun à la base, irrégulièrement squarreux à l’état jeune, devenant glabre ou sublisse. Lamelles profondément décurrentes, arquées, serrées, inégales, minces, étroites (2-3 mm de haut), rarement fourchues, légèrement interveinées à la base, lamellules en séries subrégulières (3-4/lamelle), blanches puis blanchâtre-crème ; arête irrégulièrement denticulée, concolore. Chair fibreuse, élastique dans le chapeau, coriace et dure dans le pied, blanche à crème. Odeur relativement forte, agréable. Goût doux, agréable puis très légèrement piquant. Sporée blanc-crème à blanc jaunâtre.
Microscopie – Basides 15-20(-25) × 4-5(-7) μm, clavées, 4-spores. Arête des lamelles stérile, occasionnellement à hyphes squelettiques noduleux émergents. Cheilocystides sinueuses, cylindrico-clavées. Faisceaux d’hyphes rares à nombreux. Spores cylindriques, hyalines, (5.6-)5.6-6.1-6.6(-6.7) × (1.8-)1.9-2.2-2.5(-2.6) μm, Q = (2.24-)2.35-2.80-3.25(-3.48). Contexte dimitique. Anses d’anastomose présentes. Ecologie – Saprotrophe, sur bois mort; forêt dense humide, forêt claire, plantation.
Distribution géographique connue – Paléotropical. Annobón (Pegler, 1969, ut Pleurotus squarrosulus), Bénin (De Kesel et al., 2002), Cameroun (Douanla-Meli, 2007; van Dijk et al., 2003), R. Centrafricaine (Malaisse et al., 2008; Pegler, 1983), R.D. Congo (De Kesel & Malaisse, 2010; Dibaluka Mpulusu et al., 2010; Malaisse, 1997; Pegler, 1972, 1977, 1983), Côte d’Ivoire (Pegler, 1969, ut Pleurotus squarrosulus, 1983; Zoberi, 1972, ut Pleurotus squarrosulus), Ethiopie (Pegler, 1983), Gabon (Eyi Ndong, 2009 ; Eyi Ndong & Degreef, 2010), Ghana (Pegler, 1969, ut Pleurotus squarrosulus, 1983; Zoberi, 1972, ut Pleurotus squarrosulus), Kenya (Pegler, 1977, 1983), Madagascar (Pegler, 1983), Malawi (Morris, 1990; Pegler, 1983), Nigeria (Pegler, 1969, ut Pleurotus squarrosulus, 1983 ; Oso, 1975, ut Pleurotus squarrosulus; Zoberi, 1972, 1973, ut Pleurotus squarrosulus), Somalie (Pegler, 1983), Tanzanie (Pegler, 1977, 1983), Zambie (Pegler, 1983).
Vertus médicinales :
G.C. Yian, B.M.S. Pitta et M.S. Tiébré, auteurs de "Champignons sauvages comestibles et pharmacopée traditionnelle en zone forestière de la Côte d’Ivoire" (IOSR Journal Of Pharmacy And Biological Sciences, Volume 15, Issue 2 Ser. II (Mars-Avril 2020), pp. 35-45) présentent le shitake blanc :
Lentinus squarrosulus Mont (Polyporaceae)
L’espèce présente un chapeau d’abord convexe, déprimé, puis infundibuliforme. Sa surface est lisse ou finement striée, sèche avec un diamètre de 2,6 à 6,8 cm. La chair du chapeau est mince à assez charnue, élastique lorsqu’il est frais puis dur et cassant lorsqu’il est séché. La teinte est fauve crémeux ou gris clair. La marge est incurvée ou parfois enroulée, droite souvent lobée et fissurée à maturité. Les lamelles sont simples ou souvent parfois bifurquées, décurrentes, irrégulières, arquées, serrées, minces, flexibles, plus ou moins interveinées vers la base avec de nombreuses lamellules. Le pied est central, non séparable au chapeau. Il est plein, cylindrique, parfois excentrique, droit ou courbé, atténué vers la base, avec une dimension de 1,1-5,7 × 0,2-0,7 cm. Le revêtement est sec, régulièrement squamuleux à squarreux. La chair blanche, est fibreuse, flexible au niveau du chapeau, coriace et dure vers le pied (figure 13).
Usage thérapeutique : les informations recueillies auprès des populations sur l’usage thérapeutique de cette espèce indiquent qu’elle est utilisée par les populations pour traiter le rhumatisme. Le carpophore est préparé en sauce et consommé.
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Lentinus squarrosulus est utilisée dans le traitement des problèmes cardiaques au Burkina Faso.
Selon Charlot Mikobi Mikobi, Ernestine Lonpi Tipi, Bill Kasongo wa Ngoy Kashiki, Isaac Diansambu Makanua, Joseph Lumande Kasali et Baudouin Michel, auteurs de « Diversité et usages des macromycètes de la Réserve de Biosphère de Luki (Kongo Central /République démocratique du Congo) », (In : VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Regards / Terrain, mis en ligne le 11 avril 2023),
Les utilisations des champignons dans la pharmacopée traditionnelle sont aussi mentionnées par Imanishimwe (2018) au Rwanda. Guissou et al. (2014) ont montré que huit (8) espèces de champignons supérieurs sont utilisées en tradithérapie (se soigner par la médecine traditionnelle) au Burkina Faso. Il s’agit de : Daldinia eschscholzii, Ganoderma lucidum, Ganoderma resinaceum, Phellinus pachyphloeus, Podaxis pistillaris, Lentinus squarrosulus, Lycoperdon sp. et Scleroderma sp. Aussi, ces études prises en exemples prouvent que l’utilisation des champignons dans la médecine traditionnelle est bien connue dans plusieurs endroits du monde. Cependant, la faible utilisation des champignons en tradithérapie dans notre zone d’étude pourrait être liée à l’insuffisance du transfert du savoir traditionnel des anciens aux jeunes ou tout simplement parce que les communautés n’ont pas des connaissances suffisantes sur les vertus thérapeutiques des champignons. Ce qui rejoint Fadeyi et al. (2017) qui pensent que les usages de ces macromycètes dans la tradithérapie sont peu exploités et documentés.
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Usages traditionnels :
Joseph I. Boussim, Anne Mette Lykke, Issa Nombré et al., auteurs d'un article intitulé « Homme, plantes et environnement au Sahel occidental. » (In : Actes de l’atelier de Fada N’Gourma, 2004, vol. 2005, p. 344) mentionnent la comestibilité relative de ce champignon :
Les espèces comestibles les plus connues ne sont pas toujours les plus consommées. C’est le cas de Auricularia cornea, Lentinus squarrosulus, Lentinus tuber-regium et Schizophyllum commune. Ces espèces semblent répandues mais elles ne sont pas consommées.
[...]
Certaines espèces ne sont pas du tout consommées [au Burkina Faso], or elles le sont dans d’autres pays. C’est le cas de Shizophyllum commune, Lentinus tuberregium, Lentinus squarrosulus et Auricularia cornea. [...] Lentinus squarrosulus et Lentinus tuberregium sont consommées au Nigeria (Oso 1975) et en Tanzanie (Härkönen et al. 2003). [...] L’on pourrait abonder dans le même sens que De Kesel et al. (2002) qui ont montré que la comestibilité des espèces varie d’une région à l’autre, d’un groupe ethnique à l’autre.
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Symbolisme :
Joseph Koni Muluwa, Hugues Calite Eyi Ndong, Jérôme Degreef et al., auteurs de "Champignons consommés par les Pygmées du Gabon : analyse linguistique des myconymes baka et kóya". (In : Africana Linguistica, 2013, vol. 19, pp. 109-135) étudient la dénomination du shitake blanc au Gabon :
tùrù pwopwo (Lentinus squarrosulus Mont.)
Informations fournies par les enquêtés et interprétation : aucune explication.
Analyse linguistique : Le mot pwo n'a aucune réalisation en baka mais son redoublement pourrait relever d'un symbolisme phonique évoquant le caractère élastique de la chair de cette espèce. (Eyi Ndong et al. 2011).
=> nom synesthésique caractérisant le caractère élastique de la chair de ce champignon.
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