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Le Nard celtique




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1. 1180-90 nardus «nard indien (Nardostachys Jatamansi)» (Alex. de Paris, Alexandre, IV, 1010 in Elliott Monographs, no37, p. 343) ; fin xiie s. nard, narde (Cantique des Cantiques, éd. C. E. Pickford, 503 et 2319); 2. 2emoitié xiiies. narde celtice «nard celtique (Valeriana Celtica)» (Antidotaire Nicolas, éd. P. Dorveaux, §29, p.15) ; 1538 nard celtique (Est. ds FEW t.7, p.12b). Empr. au lat. nardus, lui-même emp. au gr. ν α ́ ρ δ ο ς, et celui-ci à une lang. sémit. (cf. hébr. biblique nērd ds Cantique 1, 12, araméen nirdā , akkadien lardu) qui a elle-même reçu le mot du sanskrit áladam « nard ». (Frisk; Chantraine; Klein Etymol.). Au sens 2, emp. au lat. nardus celtica, et celui-ci au gr. ν α ́ ρ δ ο ς Κ ε λ τ ι κ η ́ .


Étymol. et Hist. [Formes espig, espis, s.v. aspic] xiiie s. (Aldebrandin de Sienne, Régime du Corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 97). Empr. au lat. spicum, neutre (on trouve aussi la forme fém. spica, et masc. spicus) « épi » qui a désigné une herbe odoriférante au Moy. Âge.


Lire également la définition du nom spic afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Valeriana celtica - Nard grec - Spic celtique - Valériane celte -

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Botanique :


J.-A. Guillaud auteur d'un article intitulé "Le nom de plante « Saliunca »". (In : Revue des Études Anciennes.

Saliunca
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Tome 11, 1909, n°3. pp. 246-252) revient sur la place de la valériane celtique dans l'Antiquité : =>



 


Bienfaits thérapeutiques :


Pierre Louarn, dans un article pour l'Arbre Celtique nous donne les vertus médicinales accordées au Nard celtique par les Anciens :


La médecine chez les Celtes


Dioscoride nous dit que "le nard celtique naît aux Alpes de Ligurie et se nomme par sa propre diction alinugia. C'est [...] une plante courte et petite. On le prend avec les racines et on le lie par poignées. Elle a les feuilles d'une figure longuette, de couleur rousse et a des fleurs jaunes... Il provoque l'urine [...] Il aide aux inflammations du foie, et à ceux qui ont la jaunisse. Bue avec de l'aluine [absinthe], il profite à l'inflammation de l'estomac. De même, il donne secours à la rate, et aux maladies des reins, et de la vessie, et bue avec le vin aux morsures de toutes bêtes venimeuses. Outre cela, il est mis dans des emplâtres" (Dioscoride, Sur la matière médicale).

Galien cite le nard gaulois parmi les antidotes, et rapporte le mode minutieux de préparation.


Marcellus (De medicamentis liber) mentionne le nard celtique dans la composition de trois médicaments :

  • dans un collyre nommé stractum qui sert à soigner les cataractes à leur début et les voiles noirs devant les yeux.

  • dans un remède pour les maux d'estomac à la suite de longues fièvres.

  • dans un onguent pour "la maladie des viscères" et notamment "les oppressions du foie". Il précise qu'il "faut prendre onze deniers de nard celtique, c'est-à-dire saliunca", et neuf autres ingrédients à mélanger. La saliunca gauloise est classiquement identifiée à la valériane (Valerania officinalis L. (Valérianacées)).


Leclerc rapporte que la valériane entraîne une sédation ainsi qu'un effet hypotenseur. De plus, il insiste, en raison de l'altérabilité des principes actifs de la valériane, sur la nécessité d'une bonne préparation; point sur lequel insistaient également Galien.

 

Jacques Poisson, auteur d'un "Aperçu sur la pharmacopée gauloise." (In : Revue d'histoire de la pharmacie, 92ᵉ année, n°343, 2004. pp. 383-390) consacre quelques lignes au nard celtique :


Parmi les espèces végétales caractéristiques de la pharmacopée gauloise figurent notamment celles dont les noms vernaculaires plus ou moins latinisés nous ont été transmis, et l'on retrouve pour certaines d'entre elles des indications actuelles, mais sans être sûr qu'elles étaient effectivement employées par les Arvernes, Senones, Eburovices ou autres tribus de la Gallia comata, la Gaule chevelue. Deux plantes ont bénéficié d'une réputation particulière et donné lieu à un commerce actif avec le monde antique : le Nard celtique (Nardum celtica, Saliunca chez Marcellus d'après Pline), et l'Herbe de Saintonge (Herba santonica). La première est une valériane alpine Valeriana celtica L., maintenant très rare, qui devait être déjà connue des Ligures et que l'on utilisait dans l'hydropisie, la jaunisse, les engorgements hépatiques, les règles douloureuses, etc. Selon Galien, elle entrait dans la composition de la thériaque d'Andromaque.

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