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Photo du rédacteurAnne

Le Mesquite

Dernière mise à jour : 14 avr.




Étymologie :


Via l’espagnol mezquite, du nahuatl mizquitl.


Autres noms : Prosopis juliflora - Algaroba - Bayahonde - Bayarone - Bayawond blan - Caroubier de Ua Huka - Épinard - Pié zépinar - Zépinard -




Botanique :


Sambuc éditeur propose un article encyclopédique (paru le 24 mai 2023) sur le Bayahonde :


« Bois tropicaux » - Bayahonde

Plante angiosperme dicotylédone

Le bayahonde, ou zépinard (Prosopis juliflora) est un arbre feuillu de la famille des Fabacées. Il croît dans les régions tropicales et présente un bois très dur.


Description de l’espèce : Le bayahonde (Prosopis juliflora), aussi dénommé caroubier de Ua Huka, épinard, zépinard ou algaroba en créole réunionnais, est un arbre feuillu tropical. Il s’agit d’une plante Fabacée.

Le bayahonde est un petit arbre épineux s’élevant en moyenne à 12 mètres.

Prosopis juliflora pousse principalement au Mexique, en Amérique centrale et en Amérique du sud. Il paraît avoir été implanté à la Réunion comme plante fourragère.

Il présente des feuilles pennées groupées sur des rameaux courts, et portant une dizaine de folioles. Ses inflorescences prennent la forme de grappes longues, de sept à dix centimètres, portant de très petites fleurs blanc verdâtre, virant au jaune. La fructification donne de longues gousses à l’extrémité incurvée, de couleur paille à brunes à maturité, et renfermant des graines ovoïdes.

L’arbuste est héliophile, pousse parfois dans le sable, et tolère bien les longues périodes de sécheresses.

Le bayahonde fournit un bois d’œuvre et connaît une utilisation médicinale.


Taxonomie : Le bayahonde appartient au taxon des Magnoliopsida (ancien phylum des Magnoliophyta), regroupant des angiospermes dicotylédones.

L’actuel taxon a été créé en 1825 par le botaniste du XIXe siècle Augustin Pyrame de Candolle. Le précédent taxon de cette espèce avait été publié par Olof Peter Swartz (1760-1818). Le nom du genre, Prosopis, est issu du grec προσωπίς, désignant la bardane (Arctium).


Caractéristiques du bois : Le zépinard ou bayahonde, comme tous les arbres feuillus, donne un bois hétéroxylé.

Le bois de cette espèce est employé comme matériau de manufacture, et est vendu à l’international sous le nom de Prosopis, ou sous divers autres noms : Bayahonda Blanca en espagnol, Long-Thorn Kiawe en anglais, Cuji au Vénézuela, Trupillo en Colombie. Il s’agit d’un bois de densité intermédiaire et très dur, avec une masse volumique à 12% d’humidité s’établissant en moyenne à 0,80 g/cm3. En comparaison, la densité du paulownia cotonneux (Paulownia tomentosa) est de 0,28. Sa dureté est de 11650 N selon le test de) Janka.

La teinte du bois de cœur de cette essence va du brun jaunâtre au brun foncé et s’assombrit avec l’âge. La couleur du bois d’aubier est jaune pâle. Le bois présente une texture moyenne à grossière.

Ce bois, après avoir été ouvré, dégage une senteur embaumante.

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Utilisations traditionnelles :


Selon le site Stringfixer.com :


Les gousses sucrées sont comestibles et nutritives, et ont été une source traditionnelle de nourriture pour les peuples autochtones du Pérou, du Chili et de la Californie. [1] Les cosses étaient autrefois mâchées lors de longs trajets pour conjurer la soif. [1] Ils peuvent être consommés crus, bouillis, stockés sous terre ou fermentés pour en faire une boisson légèrement alcoolisée. [2] Avant la colonisation espagnole, les Guaranis d'Amérique du Sud brassaient une bière à partir de purée de gousses de caroube et de miel sauvage. [3]

Les utilisations de l'espèce comprennent également le fourrage , le bois et la gestion de l'environnement. La plante possède une quantité inhabituelle de flavanol (-)- mesquitol dans son bois de cœur. [4] Ils peuvent être séchés et moulus en farine pour faire du pain. [1]

Dans le canton de Macará en Équateur, Prosopis juliflora se trouve dans les forêts sèches où il est l'une des espèces les plus fréquemment exploitées pour de multiples produits forestiers . [5]


  1. Pieroni, Andréa (2005). Prance, Ghillean ; Nesbitt, Mark (éd.). L'histoire culturelle des plantes. Routledge. p. 32. ISBN 0415927463.

  2. Peattie, Donald Culross (1953). Une histoire naturelle des arbres occidentaux . New York : Bonanza Books. pp. 559-562.

  3. Whigham, Thomas (2001-01-01). La guerre paraguayenne : causes et premiers comportements. University of Nebraska Press. ISBN 978-0-8032-4786-4.

  4. Quantité inhabituelle de mesquitol provenant du bois de cœur de Prosopis juliflora. Sirmah Peter, Dumarcay Stéphane, Masson Eric et Gerardin Philippe, Natural Product Research, Volume 23, Numéro 2, Janvier 2009, pp. 183-189.

  5. Mendoza, Zhofre Aguirre. "Productos forestales no maderables de los bosques secos de Macara, Loja, Equateur" . Récupéré 10/11/2018 .

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Symbolisme :


Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Prosopis (Prosopis juliflora) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Lune

Élément : Eau

Pouvoirs : Guérison


À première vue, les Prosopis ne disent pas grand-chose aux lecteurs français. Pourtant beaucoup les connaissent, en tout cas ceux qui sont amateurs de westerns. C'est le Mesquite de l'Ouest américain : ces buissons d'épineux rabougris, desséchés, que la tempête arrache et roule sur la prairie, que les rafales mugissantes catapultent à travers la grand-rue du village de pionniers et jusque sous les arcades en bois, devant le saloon et le hardware store.


Utilisation magique : Les Indiens brûlent du mesquite dans les rituels de guérison. Les grains contenus dans ses gousses ont été pendant longtemps l'un des principaux médicaments des hommes vivant sur la « Frontière » (la frontière de la civilisation blanche : l'Ouest).

Encore au début de ce siècle, les campagnards du Wyoming formaient des dessins avec ces graines dans la chambre d'un malade.

 

Pierre Lombard, auteur d'un article intitulé L’ “Arbre de Vie” de Bahreïn, entre mythe et réalité environnementale et archéologique (ArchéOrient-Le Blog (Hypotheses.org), 14 novembre 2014. [En ligne] http://archeorient.hypotheses.org/3377) établit un lien entre le Mesquite et le célèbre Arbre de Vie :


[...] Le Royaume de Bahreïn dispose aussi de l’un des patrimoines historiques et archéologiques les plus riches du Golfe. Centre décisionnel du “Pays de Dilmoun” et plate-forme de redistribution économique régionale de premier plan entre 2050 et 1750 avant J-C., Bahreïn s’imposa d’abord comme le principal partenaire commercial de Sumer, puis comme une tête de pont stratégique de la Mésopotamie cassite du milieu du 2e millénaire, avant de devenir un archipel convoité tout au long du 1er millénaire et pendant la période hellénistique par les diverses puissances régionales (Néo-Babyloniens, Perses achéménides, Séleucides et Characéniens) (Crawford 1998; Lombard (éd.) 1999, 2012).

Outre son exceptionnelle position stratégique sur l’une des principales routes commerciales maritimes antiques reliant la Mésopotamie à l’Indus, et bien que situé dans la zone tropicale sèche, Bahrein dispose aussi d’un véritable cadeau de la Nature : c’est essentiellement sur son territoire (ainsi que sur une portion de la côte saoudienne voisine) que d’immenses réservoirs aquifères situés dans les profondeurs de la Péninsule arabique atteignent la surface, grâce à un réseau de failles, sous forme d’abondantes sources artésiennes. Les deux îles principales de l’archipel bénéficiaient donc, jusqu’à une période récente, d’une “deuxième mer” d’eau douce, dont le nom même du pays a conservé l’empreinte (en arabe, al-Baḥrayn signifie “les deux mers”). Tout comme le pétrole, cet atout naturel hors du commun appartiendra bientôt au passé, tant ces nappes aquifères fossiles, surexploitées depuis bientôt un siècle, ne parviennent aujourd’hui en surface que grâce au pompage (Dalongeville 1999). Il n’en reste pas moins qu’elles ont façonné tout à la fois les nombreuses palmeraies, la vie quotidienne, l’économie et l’image même de la Bahreïn antique. Fascinés par ce phénomène naturel, les Sumériens, dans une curieuse démarche intellectuelle, n’avaient-ils pas d’ailleurs “dédoublé” la vision de ce lointain archipel ? Dilmoun, le partenaire commercial incontournable et bien concret était aussi associé, dans leur imaginaire comme dans leur pensée religieuse, à une contrée mythique d’où leur civilisation même tirait ses origines. Placé sous la tutelle d’Enki, divinité des abysses, c’est ce Dilmoun que les dieux de Sumer choisirent comme résidence idyllique pour Ziusudra, le survivant du Déluge, qui devait y passer le reste de sa vie devenue éternelle, mêlant ainsi, de manière un peu confuse à la fois la notion de Jardin d’Éden idéal et de paradeisos éternel –une notion par ailleurs contestée par les spécialistes de la pensée sumérienne… (André-Salvini 1999a)

Ce mythe d’un “Paradis terrestre” associé à Dilmoun est toujours profondément ancré à Bahreïn dans l’imaginaire de ses habitants d’aujourd’hui. Le célèbre mythe d’ “Enki et Ninhursag” qui célèbre Dilmoun en le qualifiant de “saint“, “pur” et “rayonnant“, tout en affirmant qu’en son sein “le lion ne tue pas, le loup n’emporte pas l’agneau…” ou encore qu’ “aucun vieillard ne dit : ‘je suis vieux’ “ (André-Salvini 1999b), est devenu un slogan commercial omniprésent, et son interprétation complexe largement détournée à des fins promotionnelles et touristiques…

C’est dans ce contexte de relative confusion entre mythes anciens, exception environnementale, et riche passé patrimonial qu’il convient dans doute de situer l’une des icônes identitaires et touristiques majeures de l’actuel royaume de Bahreïn, le fameux “Arbre de Vie”.

L’Arbre de Vie (Shajarat al-Ḥayat) est sans aucun doute l’un des sites naturels et archéologiques les plus originaux de Bahreïn. Ce très vieil arbre, d’environ 10 m de hauteur, pousse majestueusement sur une colline sableuse, complètement isolé au milieu de la zone désertique de l’île principale de Bahreïn, au sud-est de son jebel central . De fait, son origine, la source d’eau qui assure son alimentation et le secret de sa longévité demeurent mal connus et, aujourd’hui encore, la communauté scientifique entretient des débats sans fin sur ce phénomène très inhabituel. Cependant, dans le cadre de la récente mise en valeur de son site et de son environnement immédiat, réalisée en 2013-2014 par le Ministère de la Culture de Bahreïn pour lutter contre sa dégradation (MOC/Bahreïn 2013), l’Arbre de Vie a été étudié de manière plus intensive par les naturalistes et archéologues.

Un arbre de légende ? Il n’est guère surprenant qu’un contexte mémoriel et légendaire se soit développé autour de cette curiosité évidente de la nature. Selon une opinion fondée sur une assimilation erronée avec la période préislamique, cet arbre est encore largement considéré par beaucoup comme ayant été planté en des temps immémoriaux, et protégé par Enki, le dieu sumérien étroitement associé à l’eau douce de Dilmoun. Frappés par sa survie miraculeuse au milieu du désert, certains veulent même y voir le dernier vestige du mythique jardin d’Eden… Ces considérations romantiques sont naturellement sans fondement, dans la mesure où il apparaît aujourd’hui que l’Arbre de Vie n’est âgé au maximum que d’environ 430 ans. [...]


Une énigme botanique : L’identification de l’arbre est régulièrement discutée parmi les botanistes. Il existe cependant un consensus pour l’identifier à présent comme un Prosopis juliflora, (Ghaf en arabe, mesquite en anglais), une espèce d’origine américaine, et non pas, étrangement, comme un Prosopis cineraria, l’espèce de ce genre de Mimosaceae habituellement rencontrée au Moyen-Orient (M. Tengberg, com. pers.). Les deux espèces sont réputées pour leur adaptation remarquable à l’environnement désertique. La petite taille de leurs feuilles (Figure 4) minimise l’évaporation de l’eau dans l’atmosphère, et leur système racinaire est probablement l’un des plus profonds documenté dans le monde : certains Prosopis possèdent des racines vivantes de plus de 30 mètres sous la surface ! C’est très probablement le cas pour l’Arbre de Vie de Bahreïn, et l’une des clés de sa longue existence.

De très longues racines atteignant une nappe phréatique profonde et non encore localisée ne peuvent toutefois, à elles seules, expliquer la longue survie de cet arbre exceptionnel. Une autre possibilité, récemment suggérée, pourrait être la présence, au sein de son système racinaire, d’une mycorhize, autrement dit d’une association symbiotique très particulière entre les racines et certains champignons se développant dans le sol, dont le principal bénéfice, pour l’arbre, est d’augmenter considérablement la capacité d’absorption de l’eau et des éléments nutritifs (Al-Karaki 2008).

La survie continue de cet Arbre de Vie, dont l’espèce curieusement étrangère à Bahreïn pourrait éventuellement être liée à la présence portugaise au 16ème siècle de notre ère (?), repose donc sur un équilibre naturel très fragile qui doit être protégé par les autorités du Royaume de Bahreïn, mais aussi scrupuleusement respecté par les nombreux visiteurs du site.

[...]

Il a été toutefois possible d’observer que plusieurs de ces murs avaient été construits très près de la base du tronc de l’Arbre de Vie. Ceci paraît indiquer que cet arbre fut planté délibérément, ou se serait développé au contact direct d’un puits ou d’une source, ce qui pourrait aussi aider à comprendre sa survie dans des conditions inhabituelles.

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