Étymologie :
MANDARINE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1773 « fruit du mandarinier » (Bernardin de St-Pierre, Voyage à l'Ile de France, t. 1, p. 162 ds König, p. 136) ; 2. 1902 « de couleur orange » (Colette, Cl. ménage, p. 275). Substantivation de l'adj. [orange] mandarine proprement « [orange] dont la couleur évoque celle des habits des mandarins, généralement jaune ». Originaire de l'Asie orientale, la mandarine se répandit jusqu'en Égypte et à l'île Maurice (française à l'époque) ; le nom a donc dû exister en Asie avant d'arriver en Europe. Cf. FEW t. 20, pp. 104b-105a.
Lire également la définition du nom mandarine afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Botanique :
Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), brosse le portrait de la Mandarine :
La mandarine est le fruit du citrus noble, cet autre arbre originaire de Chine qui a donné naissance aux nombreuses variétés de mandariniers aujourd'hui cultivées.
Une mandarine se caractérise botaniquement par la non-adhérence de l'écorce à la baie - ce qui permet de la peler très facilement -, par l'inconsistance de l'albédo, fortement fragmenté et dispersé, et par un dépression au sommet du fruit.
Les mandariniers ont engendré les clémentiniers, hybrides de l'oranger amer et du mandarinier obtenus dans les jardins d'un orphelinat d'Algérie par un père blanc, le frère Clément : d'où leur nom. La clémentine est une mandarine sans pépins et sans doute l'un des agrumes les plus agréables à consommer.
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Symbolisme :
Selon le site LTL Mandarin School, les fruits ont un symbolisme important en Chine :
Mandarine :
Caractères : 橘子
Pinyin : jú zi
👉 Symbole de bonheur conjugal.
La mandarine ainsi que les autres agrumes ont des rôles intéressants. Par exemple après un mariage les beaux-frères et belles-sœurs offrent à la mariée deux de ces fruits. Elle doit ensuite les éplucher dans la soirée le jour des noces et les partager avec son mari.
Ces fruits symbolisent le souhait de la famille que les époux partagent une longue vie heureuse ensemble. La mandarine est aussi une offrande très commune dans les temples.
Le blog de Xiao Long complète ces informations :
La mandarine est un cadeau traditionnel pour le jour de l'an. En Chine, elles servent de décoration et il est fréquent à cette période de voir dans les maisons de petits arbustes chargés de ces fruits.
Mandarine se dit "橘" (jü), ce qui ressemble beaucoup à "吉"ji qui signifie propice ou bon signe. Ce sont les mandarines du bonheur 福橘, on ne peut donc pas s'en passer pour célébrer une nouvelle année!
Ainsi, dans le sud de la Chine, lorsqu'on rend visite à des amis à l'occasion du nouvel an, on offre rituellement des mandarines. Il est dit que si on en reçoit 4 en cadeau, il faut en redonner 2... Comme nous en avions une pour deux, le partage s'est effectué selon les règles...
Il semble que le mandarinier était un arbre très apprécié dans la Chine ancienne. Son fruit, la mandarine est symbole de longévité, de noblesse et était réservé aux dignitaires (les mandarins !)... Certains évoquent la couleur des robes des mandarins, qui auraient donné le nom de "mandarines", mais il ne faut pas oublier que les mandarins, selon leur rang (de la 1ère à la 9ème classe !), portaient un vêtement différent (pourpre, rose, vert, indigo), et cette explication parait un peu légère.
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Symbolisme alimentaire :
Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :
La Mandarine, plutôt centrée sur elle-même, se fait respecter et ne se laissera sûrement pas marcher sur les pieds ! Elle ne tolère rien ni personne qui n'ait pas sa place chez elle. intrépide, elle sait dire "non" si c'est nécessaire. La mandarine - plus froide, plus dure, plus détaché, plus solide, plus compacte, de caractère plus contracté que la Clémentine, qui est plus radieuse, plus expansive - demande à l'homme de se retirer dan son propre champ, au besoin de s'isoler quelque peu, d'adopter une attitude un peu plus "indifférente", moins sensible sur le plan émotif (au moins touche-à-tout, moins intéressée) face au monde extérieur. "Bas les pattes ! Sois moins préoccupé... Retire-toi !" lui enjoint la mandarine, plus sévère, plus radicale.
Compare à la mandarine, la Clémentine est pléthorique et ronde, fière d'elle : elle veut se montrer telle qu'elle EST. Elle n'a pas honte, elle ne se retient pas. Elle se manifeste d'une manière franche et directe. Elle a davantage tendance à laisser les choses suivre leur cours ; confiante, elle lâche prise...
Par comparaison, la Mandarine est plus prompte à prendre des décisions, plus âpre, plus glacée, plus fermée, plus introvertie.
L'envie de Mandarines et non de Clémentines, ou vice versa, indique que l'être humain veut réaliser en lui certaines caractéristiques, tantôt celles de la Mandarine, tantôt celles de la Clémentine.
Celui qui a envie de mandarines dit peut-être : "Je n'ose pas !" Plutôt nerveux et remuant de caractère, il s'excite facilement, prêt à se laisser subjuguer par certaines émotions. Il vit sur un plan incertain, angoissé, douteux. Toutefois, cette incertitude est à considérer sous un autre angle que chez les Clémentines. Si les Clémentines ont besoin de s'extérioriser avec fierté, de faire valoir leurs droites, de repousser ceux qui s'approcheraient trop d'elle, qui parasiteraient leur domaine privé, le consommateur de mandarines a plutôt besoin de se constituer un calme intérieur, une certitude intime équilibrée et stable. Il est nécessaire qu'il se fasse moins de soucis à propos de toutes sortes de choses, au sujet des enfants, du manger, par exemple... Le consommateur de mandarines aspire à pouvoir prendre une attitude plus indifférente, moins préoccupée, moins craintive. Il devra s'endurcir un peu, devenir un peu moins sensible, moins ombrageux, moins pusillanime. Il lui faudra rechercher le Rocher indestructible qui se dresse fièrement dans ses profondeurs. Cela empêchera qu'il s'attire l'attention de son entourage par ses angoisses, ses réactions paniquées, son affliction, son désespoir hystérique, ses crises émotives. Il devra se donner de la solidité...
Il devra faire en sorte que les choses glissent sur lui.
"Bah ! Qu'est-ce que cela peut bien me faire ?" dit la mandarine d'un ton quasi impassible en poursuivant son chemin, imperturbable, calme sereine, décidée. Et cette personne aimerait être un peu comme la Mandarine.
Celui qui a envie de Clémentines veut rompre une barrière, s'évader ; il veut se défaire du désagrément d'être submergé par ses propres énergies en se manifestant d'une façon plus affirmative, plus rayonnante. il occupe sa Place.
Celui qui préfère des mandarines ferait mieux de se tourner un peu plus vers l'intérieur, de lâcher prise avec les autres ; il devrait s'occuper davantage de lui-même. C'est à lui de placer ses bornes en se disant : "Cela ne me regarde pas, c'est leur vie... JE me retire dans ma maison, je ne m'immisce pas dans les affaires d'autrui. C'est leur vie à eux ; la mienne commence ici." Comme dans le cas de la Clémentine, cette personne a également besoin de lâcher prise plus tôt.
Celui qui éprouve une forte envie de Mandarines ne doit pas hésiter à dire résolument : "Assez ! J'arrête !" Il se rend compte qu'il doit se tenir à l'(intérieur de son champ lui, qu'il ne lui appartient pas de tout apprendre sur autrui comme un pêcheur qui empiète que des eaux étrangères, qu'il fera bien de ramener ses filets, dans quelque domaine que ce soit.
Il fixera désormais son attention sur lui-même au lieu de se tourner vers les autres. Il devra s'occuper de lui-même au lieu de faire des observations sur les autres ou de les solliciter par son opinion, ses questions. Il devra, à l'égard des autres, abandonner sa prise, ses exigences, sa critique, ses attentes.
Il trouvera le calme intérieur ; ses nerfs deviendront tranquilles dès lors qu'il partita à al recherche de la Certitude au fond de lui, qu'il cessera de s'énerver, de s'exciter à cause de ce qui se passe autour de lui, qu'il prêtera attention à lui-même a lieu de réclamer celle d'autrui. Il ne cherchera plus la solution à l'extérieur de lui en courant partout, nerveusement ou émotionnellement... Il jalonnera son terrain et se sentira en sécurité à l'intérieur de sa propre forteresse solide.
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