top of page

Blog

  • Photo du rédacteurAnne

Le Husky





Symbolisme :


Dans Parle à mon chien, ma tête est malade (Éditions Albin Michel, 1992) Jean-Luc Vadakarn


...husky, chien de traîneau dont la demande est exceptionnelle depuis quelques années. Symbole de puissance, d'aventure, de liberté, frère du loup, le husky est acheté pour toutes ces images, pour ce besoin que j'appelle le « syndrome du trappeur » qui est une nostalgie de valeurs plus humaines quoique plus cruelles que celles qui régissent nos vies aujourd'hui. Il est un palliatif facile (tant qu'il est chiot) des désirs d'affranchissement et de combat. Ce n'est que dans un deuxième temps qu'il est perçu comme être vivant, comme chien, et enfin, mais il est souvent trop tard, comme chien de meute, imprévisible et dangereux. Ce chien est en effet un monstre de puissance et de résistance. Né pour tirer, il n'a qu'une passion, c'es l'attelage. Sélectionnés sur ce critère depuis des générations, ces chiens ne peuvent se satisfaire d'une promenade hebdomadaire. Leur trop-plein d'énergie se déversera sans retenue sur tout ce qui leur semblera gibier car restés proche du loup, ils ont gardé un instinct de chasse aigu. Dans leur milieu d'origine, le Grand Nord, la nécessité a voulu que ne survivent que les plus forts. Force qui selon nos critères humains, est assortie de cruauté. Un nombre croissant de ces chiens est abandonné, abattu ou revendu dès leur première année, leurs propriétaires s'avérant incapables de maintenir l'animal à sa place dans la meute que forme la famille.

*

*

Selon Patricia Brunet, autrice de Dynamiques culturelles et représentations sociales du chien dans le village nordique de Kujjuaq (Nunavik). (Mémoire de maîtrise, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingu, 2019) :


Les chiens de traîneaux : Plus souvent appelés huskies ou sled dogs, les chiens de traîneaux se distinguent des autres chiens de Kuujjuaq. Toutes les entrevues sans exception ont exposé une différence marquée entre un chien de traîneau et les autres chiens. Des caractéristiques lui étant associées sont ressorties des entrevues, et ce, sans clivage notable entre les propriétaires de chiens de traîneaux (mushers) et les autres habitants, à une ou deux différences près.

D'abord, ceux-ci sont reconnaissables physiquement, puisqu'ils sont plus massifs et plus imposants que les autres chiens. A2 avance même que « when you see one that accident/y came off the leash, you can recognise is right away because it is very scruffy and longer hair ». Bien que certaines personnes possèdent des huskies en ville comme animal de compagnie, il semble être possible de distinguer un husky de type « sled dog » d'un husky gardé en ville. Cette différence s'explique en grande partie par le fait que les mushers sélectionnent les chiens qui feront, selon eux, les meilleurs chiens de traîneaux : de gros chiens endurants et costaux. Selon A3, un musher expérimenté, « our dogs, they're called the Canadian Eskimo dog, and also known as the husky, which is a very tough breed. It 's a big breed, big dog, and they're made for the north, they're made for the cold. We don't even use dog houses [it's been] thousands of years they've (huskies) been in this environment ». Certains mushers effectuent des échanges avec d'autres mushers au Canada (Iqaluit, Quaqtaq, Yellowknife, Alberta, etc.) afin d'agrandir leur pool génétique.

Cependant, ce n'est pas que la race et les caractéristiques physiques qui rendent uniques les chiens de traîneaux. La socialisation faite par les mushers semble y être pour beaucoup. De fait, plus de la moitié des participants ont mentionné, d'une manière ou d'une autre, que ces chiens n'étaient pas socialisés comme l'est un chien de compagnie. D'abord, ceux-ci sont gardés à l'extérieur de la ville et n'ont pas beaucoup de contacts humains autres qu'avec leur maître. AIS raconte que « a couple of my huskies, they're a bit skittish, a bit scared because they're usually on their own with other dogs. Especially one of my huskies, he's .. if I'm alone he's ok, he'll come and get his food, but if I go there with someone, he stays away, he doesn't even go near his food, because if it's not just me, he's scared of other persan ». En plus d'être gardés à l'extérieur de la ville, les chiens de traîneaux vivent en groupe à longueur d'année. La mentalité de meute très hiérarchique gouverne le mode de vie de ces chiens. A4 explique que :


« les huskies, c'est des chiens qui sont plus de meutes alors ils ont vraiment plus une approche dominant/dominé et la première chose, souvent, qu'ils font quand ils se rencontrent c'est qu'ils se testent- qui va dominer qui - et là ça se chamaille. Ça a l'air bien épeurant et quand tu arrives, tu capotes : les crocs, les grognements. C'est rare qu'ils vont se faire mal, mais c'est quand même de l'agressivité qui se démontre. Et souvent, il y a des blessures mineures, mais ce sont des blessures, quand même, qui résultent de ça. Je sais que les gens qui ont des chiens de traîneaux, des chiens qui s'entre tuent ce n'est pas nécessairement rare, ça peut arriver ».


Un musher a d'ailleurs validé cette dernière information en racontant qu'un de ses chiens nouvellement introduits avait été tué par le reste de sa meute lors de son absence. Lors d'une visite d'une équipe de chien de traîneau qui avait été transportée sur une île pour y passer l'été, le musher a été très clair lorsque le bateau s'est approché de la berge : pas question de débarquer ou même d'approcher les chiens qu'il venait nourrir afin d'éviter une attaque indésirable de la part d'un chien affamé. Par contre, comme le résume parfaitement All, « there is no place for vicious dogs. Huskies are generally aggressive dogs, especially with each other. If they don 't know each other, they will fight, they will always fight. But that 's the ir nature. But if you have a dog th at is vicious to you or to a human, then I don 't see a place for that, (..), you 've got to get rid of them. Because safety of the people is much more important. Of the children too ». Bien que l'agressivité envers les humains ne soit pas tolérée dans la communauté (voir chapitre 4.4.2B), celle liée au combat hiérarchique constant entre les chiens fait en sorte que la population de Kuujjuaq semble savoir qu'il ne faut pas approcher seul d'une équipe de chiens.

De par leur physique, leur tempérament et leur socialisation, les huskies utilisés pour faire du traîneau à chiens occupent définitivement une classe à part. Lors des entrevues, un peu plus de la moitié des personnes interrogées ont clairement dit que les chiens de traîneaux n'étaient pas traités comme des animaux de compagnie (pet), mais plutôt comme des chiens de travail. En effet, « les chiens de traîneaux, c'est vraiment des chiens de travail et en général, ceux qui ont des huskies, ils les utilisent pour le traîneau » (Al9). Cependant, certains mushers n'ont pas exclus leurs chiens de la catégorie « animal de compagnie ». La grande différence entre les commentaires des mushers et les autres participants à propos du statut de leurs chiens réside dans la définition de ce qu'est l'animal de compagnie: pour les mushers, le terme « partenaire » permettrait de mieux décrire la relation affective qui les lie à leurs chiens. Ceux-ci affirment qu'ils ne peuvent être traités comme un chien qui vit dans le village, mais qu'ils demeurent tout de même de fidèles compagnons. Les chiens de traîneaux « are more a part of a team, I would suggest. You don't treat them the same. They don't get your newspaper or keep your feet warm when you're sitting watching TV (...) But they're still given attention and care, just different methods for different reasons » (Al8). A20, un musher d'expérience, abonde dans le même sens : « the relationship we have, they're not really our pets. They are more our partners. We pet them, we reward them with petting and stuf when they do a good pull, when they do their jobs. But we don't treat them like pets, like we would in a house ».

De plus, les chiens de traîneaux semblent respectés à Kuujjuaq. Aucun commentaire négatif n'a été émis lors des entrevues à propos de ces chiens, même au point de vue de l'agressivité qu'ils dégagent, car celle-ci est considérée normale dans les rapports hiérarchiques d'un attelage de chiens. En effet, « there 'li be other dogs that will go up and if they go under the mus hers, they 'li be torn to pieces. Those are working dogs and everybody else has basically just house dogs. Very different because they're designed torun together and work together so they ali sort ofstay in a li ne. » (A3). Les personnes passées en entrevue savent qu'un husky entraîné peut être dangereux et se tiennent à l'écart de celui-ci. Il semble également bien établi que ces chiens soient gardés à 1' extérieur du village, et qu'il est ainsi très rare d'en croiser.

[...]

La valorisation des chiens de traîneaux, en comparaison avec les autres chiens que l'on retrouve à Kuujjuaq, ressort dans les entrevues par l'absence marquée de commentaire négatif à leur sujet et par la justification faite des comportements agressifs qu'ils peuvent avoir. La grande majorité des participants croient que les huskies et/ou les chiens de traîneaux sont des chiens qui seraient plus valorisés que les autres lorsque vient le temps de se procurer un chien. Une répondante avance que les chiens de traîneaux «ne sont pas des chiens laissés en liberté. Je pense parce c'est qu'ils ne veulent pas qu'ils s'accouplent avec d'autres chiens différents aussi et que c'est des chiens importants, c'est des vrais chiens, si j'ose dire. C'est des chiens qui sont importants aux yeux des Inuit.» (Al2). AIS, un musher, vient appuyer l'impression de cette participante, en disant qu'il y a des gens « that own huskies and that are trying to keep the breed alive and try to take care of them and keep them outside of town and keep them away from mixed dogs ». Un autre musher (A20) rêve de voir une réglementation au Nunavik semblable à celle du Groenland, où seuls les chiens de traîneaux sont acceptés, afin d'éviter tout croisement avec d'autres chiens et ainsi garder la pureté de la race. Pour des raisons plus pratiques, Al4 voudrait un husky pour ses capacités physiques : « to me, a husky is very tough and strong » ; Ali, lui, ne veut que des huskies « to acclimatise them, [because] I don 't want a dog in my house ».

[...]

Pour plusieurs participants, la présence des chiens à Kuujjuaq s'explique également par le désir d'avoir une équipe de chiens de traîneaux, que ce soit pour les courses ou pour garder en vie les traditions inuit reliées au traîneau à chien. Comme le raconte A6, celui-ci possède des chiens « also for racing, for the Jvakka JC2 annual race. That was started by Makivik Corporation which is very culturally and socially a very special race. Why I say very special it's because we go through villages, communities, and it brings a lot of emotions and memories to a lot of people, because very few people have dogs now, and J'm very glad that Makivik brought it back to bring back the sied dog, which was basically extinct ». La course Ivakkak permet également aux équipes de chiens de traîneaux et à la population de renouer avec la tradition, de s'investir dans cette pratique et de se la réapproprier. D'autres mus hers ont des chiens de traîneaux en grande partie pour garder un lien fort avec la culture inuit. Pour A 7, « I use them for my cultural aspect. I like to connect to my culture, I like to be out on the land. I like to see what my grandparents saw, what my ancestors did. I like to challenge myse/f soI have dogs ». Un Inuk ajoute qu'il a reçu des enseignements de ses grands-parents sur la manière d'entraîner les chiens, enseignements qui proviennent d'avant l'abattage des chiens de traîneaux. Une autre Inuk abonde également dans ce sens : il est primordial de garder la tradition vivante et de la transmettre.

D'une manière plus pratique, 7 répondants sur 21 ont mentionné que les résidents avaient des chiens pour passer les restes de nourriture. A2 prend ainsi le temps de spécifier que ses chiens « are not fed dogfood. They are fed good scraps ». Pour Al9, elle observe « qu'il y en a qui ont des huskies juste pour avoir un chien, pour manger des restants (rires). Mes beaux-parents ont souvent un chien, justement pour ça, pour manger les restants ». Un Inuit explique cependant plus en détail pourquoi celui-ci donne les restants de table à ses chiens : « I don 't know if it's just my culture, but I hate throwing food away and J'd rather give it to a dog. (...) I mean, there was starvation in the past, and my grandmother was telling me stories about that, So, when I throw leftovers in the garbage ... I mean it hurts a bit, you know » (A9). Pour cet Inuk, le gaspillage est ainsi évité lorsqu'il a des chiens à qui donner la nourriture qui n'a pas été consommée. Il est cependant impossible de dire si cette raison s'applique à toutes les personnes qui ont des chiens pour manger les restants de table. Or, le mode de vie antérieur des Inuit où la nourriture n'était pas toujours abondante laisse croire que cette raison puisse s'appliquer à plus d'un propriétaire de chien.

[...]

Plus particulièrement auprès des mushers, les noms des chiens de traîneaux sont donnés en Inuktitut. A15 explique d'ailleurs parfaitement cette variante : « I named [my mixed dog] Coco because the color of her skin sort of look like chocolate caramel kind of color, so I just named her Coco. But like with my huskies I usualiy try to give them Inuk names, like one is Tarqsaqlik, which tarqsaq is a mark because she has a mark on her muzzle and she has a mark at the back of her neck, which are tarqsaq, soI calied her Tarqsaqlik, which means "she has marks" ».

[...]

On attend d'un chien de traîneau qu'il trouve sa place hiérarchique au sein de la meute où la cohésion est nécessaire à son fonctionnement. Une équipe où la hiérarchie est bien établie sera beaucoup plus efficace. Or, pour qu'il puisse maintenir la fonction de «chien de traîneau», un chien doit maintenir une animalité plus grande qu'un chien de compagnie, cette animalité étant nécessaire au bon fonctionnement de la meute. A6 rajoute même qu'un chien qui a vécu au sein d'une équipe ne fera pas un bon chien de compagnie : « they know me 100 %, almost exclusive/y just me, as the master. So when I put them to a new family, it's really - they're not attached in any way and they also long to be with the team where they were growing up and the location. They don 't make goodfamily pets after being a dog team » .Ainsi, la fonction qu'occupe un chien à Kuujjuaq détermine le type de socialisation que 1 'on attend de lui, tout en déterminant le niveau d'acceptabilité sociale des diverses interactions qu'il a envers les autres membres de la société. Il est à noter qu'un chien de traîneau qui attaque un humain sera également puni : celui-ci doit tout de même se plier aux normes sociales, simplement à un degré moindre que le chien de compagnie.

*

*

Le site Astrology.com propose des pistes symboliques, sans mentionner ses sources :


Symbolisme du Husky : Le Husky symbolise la loyauté, la force, l'agilité et l'indépendance. Sa présence imposante et ses yeux bleus perçants représentent la sagesse et la guidance dans les situations difficiles. Dans certaines cultures, les Huskies sont vénérés comme des guides spirituels qui guident les individus tout au long de leur vie.


Le Husky en tant qu'animal spirituel : En tant qu'animal spirituel, le Husky incarne la résilience, l'adaptabilité et l'intuition. Les Husky sont connus pour leur lien étroit avec le monde spirituel et peuvent aider les individus à gérer leurs émotions et leur croissance spirituelle. Si le Husky est votre animal spirituel, il est probable que vous possédiez un sens profond de la loyauté et une détermination farouche à surmonter les défis.


Le Husky en tant qu'animal totem : Les personnes qui sont attirées par le Husky en tant qu'animal totem sont souvent connectées à leurs instincts primaires et ont un profond respect pour la nature. Le totem du Husky représente la liberté, la compagnie et la capacité de surmonter les obstacles de la vie avec grâce et force. Les personnes dont l'animal totem est le Husky sont connues pour leur ingéniosité et leurs qualités de leader.


Le Husky en tant qu'animal de pouvoir : En tant qu'animal de pouvoir, le Husky apporte des messages de protection, d'orientation et d'endurance. Lorsque vous faites appel au pouvoir du Husky, vous puisez dans votre force intérieure et votre résilience pour surmonter les défis et naviguer à travers les situations difficiles avec clarté et détermination. L'animal de pouvoir Husky vous encourage à faire confiance à votre instinct et à embrasser votre véritable potentiel.


Que signifie la présence d'un Husky ? La présence d'un Husky dans votre vie peut être le signe que vous avez besoin de puiser dans votre force innée et votre indépendance. La présence d'un Husky peut vous rappeler de rester fidèle à vous-même et à votre voie, et de faire confiance à votre intuition lorsque vous prenez des décisions importantes. Prêtez attention aux messages que le Husky apporte dans votre vie et soyez ouvert au changement et aux nouvelles opportunités.


Signification positive du Husky : D'un point de vue positif, le Husky représente la compagnie, la loyauté et la protection. Voir un Husky peut symboliser une période de croissance et de transformation, où vous êtes soutenu par la loyauté et la force inébranlables de cet animal spirituel. Adoptez les qualités positives du Husky, telles que la résilience et l'adaptabilité, afin de traverser les épreuves de la vie avec grâce et confiance.


Signification négative du Husky : À l'inverse, les aspects négatifs du Husky peuvent indiquer un sentiment d'agitation ou un manque de direction dans votre vie. Voir un Husky dans un contexte négatif peut suggérer que vous devez examiner vos peurs intérieures ou vos insécurités qui vous empêchent d'atteindre votre plein potentiel. Il peut aussi vous rappeler de rester fidèle à vous-même et de ne pas vous laisser influencer par les influences extérieures.

*

*




Contes et légendes :


Zina Hadjam évoque dans son mémoire intitulé Construction symbolique et soubassement mythique dans Le Sommeil d'Eve de Mohamed Dib (Université Mohamed Khider de Biskra, 2015) une légende sibérienne :


Une légende des Tchouktches raconte qu'il existait un loup amoureux de la lune. Chaque nuit, il lui hurlait son amour, si bien que celle-ci fut conquise et descendit le rejoindre. De leur union naquit le husky qui hérita de son père l’apparence, et de sa mère des éclats de ciel dans les yeux et une queue en croissant. Depuis ce jour, loups et huskies hurlent à la lune pour la faire redescendre. Cette légende illustre parfaitement la dualité du symbolisme du chien, lien entre le monde terrestre et le monde céleste, entre le visible et l’invisible, entre les forces obscures et lumineuses.

 

*

*




Littérature :


Christopher Carzello, auteur d' Histoires possibles et impossibles ; suivi de Le narrateur dans le texte

fantastique. (Mémoire pour obtenir le grade de MA, Université de Montréal, 2013) propose une nouvelle mettant en scène un husky : =>


 

*

*


25 vues

Posts récents

Voir tout

Le Chien

Comments


bottom of page