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Le Boucage




Étymologie :


  • BOUCAGE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1701 (Fur.). Dér. de bouc* en raison de l'odeur forte de cette plante ; suff. -age*.


Lire également la définition du nom boucage afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Pimpinella major - Bèbenelle - Bibernelle - Boucage des anges - Boucantine - Bouquetins - Fausse saxifrage - Grand burnet - Grande pimpinelle - Grosse bibernelle - Herbe au bouc - Persil de bouc - Péter lé - Pied de cabe - Pied de chèvre - Pimprenelle blanche - Pimpirnelle -

Pimpinella saxifrage - Boucage saxifrage - Burnet saxifrage - Persil de bouc - Petit boucage - Pimpinelle -




Botanique :


Selon P.C. Félix Deniau, auteur de Le Silphium-asa fœtida-précédé d'un mémoire sur la famille des ombellifères, considérée au point de vue économique, médical et pharmaceutique, et d'observations sur les gommes-résines. (Thèse, etc. 1868) :


Le Pimpinella magna L., grand boucage, a des ombelles ordinairement blanches, mais dans une variété qui croît abondamment sur le Jura et les Alpes, elles sont d'un beau rose. La variété blanche est assez commune dans les bois élevés, et notamment auprès de Paris ; on la nomme vulgairement bouquetine, et l'on donne le nom de bouquetine noire à la variété rose. La racine a une odeur agréable et une saveur douce et aromatique. Elle communique à l'alcool avec laquelle on la distille une couleur bleu saphir due à une huile volatile, couleur qui ressemble à celle de l'essence de camomille. On dit que dans le nord de l'Allemagne les distillateurs s'en servent pour donner une belle coloration bleue à l'eau de vie ; cette racine est excitante.

Le Pimpinella saxifraga L., boucage saxifrage, petit boucage, persil de bouc, est très commun le long des chemins et dans les lieux incultes de l'Europe. Sa racine a une odeur forte, une saveur d'abord amère, puis douce, aromatique et chaude. On en faisait usage comme stomachique, diurétique et masticatoire. Ses fruits sont odorants et excitants.



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Intérêt culinaire :


Michel Botineau, dans son Guide des plantes comestibles de France (Éditions Belin , 2014) nous apprend les vertus du Boucage saxifrage :


Culture actuelle : Les jeunes feuilles sont parfois ajoutées aux salades ou consommées comme légume. La racine, en revanche, a une saveur qui devient brûlante en vieillissant.


Composition : L'huile essentielle, dont la composition rappelle celle de l'Angélique, contient des coumarines et des principes amers.


Risque de confusion : Les feuilles radicales du Boucage saxifrage ressemblent à celles de la Petite-Pimprenelle, également comestible ; du reste, le nom de Pimprenelle est aussi parfois confondu avec celui de Pimpinelle.

Une espèce proche est le Grand Boucage (Pimpinella major (L.) Hudson ; syn. Pimpinella magna L.) plus robuste et qui recherche les lieux plus humides ; ses feuilles sont également comestibles.


Le saviez-vous ? L'odeur dégagée par la plante est à l'origine de son nom. C'est au même genre qu'appartient l'Anis vert (Pimpinella anisum L.) au parfum bien différent ! L'adjectif latin saxifraga, de saxum, « pierre » et frangere, « briser », illustre l'aptitude de cette plante herbacée à coloniser les lieux pierreux.

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Symbolisme :


Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Grand Boucage (Pimpinella magna) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Mercure

Élément : Air

Pouvoirs : Protection ; Santé.


Utilisation rituelle : Cette plante fut, durant les guerres hussites en Bohême, le signe de ralliement des taboristes, ce qui permit à leurs adversaires de les accuser de sorcellerie.


Utilisation magique : Porter sur soi un morceau de racine de Grand Boucage est protecteur, tout particulièrement si l'on a à traverser une région inhospitalière.

En Europe centrale (justement), cette plante bénéfique a la réputation d'éviter les déceptions venant d'autrui - ici les traditions ne réussirent guère à Zizka et à ses compagnons...

Une feuille de Grand Boucage jetée dans une rivière remonte aussitôt le courant (Russie subcarpathique).

Les magiciens allemands purifiaient leurs instruments en les frottant avec le jus de cette herbe. C'est surtout dans la mosaïque des principautés allemandes des XVI e et XVII e siècles que cette plante connut un moment de gloire. La légende veut que Joseph Balsamo, dit Cagliostro, de passage à Breslau, ait été initié aux secrets du Grand Boucage dans une loge maçonnique de cette ville.

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Sur le site Books of Dante, on peut lire l'analyse suivante :


[...] Dans l’œuvre de Dioscoride, l’on croise deux plantes, le Tragion et le Tragos (Materia medica, Livre IV, chapitres 40 et 41), qu’il serait bien tentant d’associer à nos plantes à odeur de bouc que sont les boucages. Mais je sens qu’on s’égare sur cette question. Il y a peu de chance pour que ces tragion et tragos aient un quelconque rapport avec nos boucages, petit et grand.

Les choses se compliquent encore davantage lorsqu’on compulse quelques traités d’astrologie botanique dans lesquels on décèle la trace d’un tragion. C’est le cas d’un manuscrit grec qui expose les fabuleuses capacités de ce tragion que, bien entendu, l’on a voulu raccorder à un autre boucage que le petit et le grand, c’est-à-dire celui dont on a déjà parlé, Pimpinella tragium, le plus puant de tous si l’on en croit l’adjectif tragium (cela ne signifie pas pour autant que les autres sentent la rose, loin de là…) : « le tragion avait la réputation d’émettre une odeur forte et repoussante, proche de celle du bouc, à la fin de l’automne. L’observation de cette particularité avait conduit à donner à la plante la réputation de faire fuir ceux qui s’en approchaient. L’imaginaire collectif avait suffisamment amplifié cette réputation pour que l’on ait fini par croire que la plante possédait un pouvoir général de protection dont pouvait bénéficier ceux qui la portaient sur eux : ils n’avaient rien à craindre des animaux dangereux, ni même des lions qui symbolisent […] les plus redoutables d’entre eux et sans doute aussi tous les dangers de quelque nature qu’ils soient » (Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l’Antiquité, p. 451).

Mettre les mots bouc et astrologie dans le même panier devait nécessairement conduire à évoquer une des constellations du zodiaque, celle du Capricorne. S’il n’est pas évident de savoir si le tragion astrologique est bien plante de cette constellation, il est en revanche tout à fait possible de passer au crible les boucages afin de vérifier si eux le sont bien. Si tel est le cas, le boucage serait non seulement une plante « capricornienne », mais aussi saturnienne, puisque Saturne gouverne les natifs du Capricorne (22 décembre – 20 janvier). En tant que planète, Saturne joue « un rôle calcifiant, durcissant, coagulant. Elle rigidifie et participe aux processus de scléroses, d’obstructions, de fabrication de pierres » ( Sylvie Chermet-Carroy, L’astrologie médicale, p. 110).

Bien. En ce cas, il est nécessaire que les boucages soient des plantes aux vertus lithontriptiques, autrement dit antilithiasiques, ce qu’on a parfois dit d’elles, bien que cela ait été très souvent battu en brèche, en particulier au XIXème siècle comme l’attestent ces deux extraits :

  • « On a exagéré ses vertus au point de lui attribuer le pouvoir de dissoudre les calculs » (François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, pp. 190-191).

  • C’est une plante « dont la racine, allongée, blanche, d’odeur de bouc, de saveur âcre et aromatique, a été regardée, bien à tort, comme pouvant dissoudre les calculs » (M. Reclu, Manuel de l’herboriste, pp. 71-72).

Bon, voilà qui n’arrange pas nos affaires. En revanche, sur la question des durcissements et des affections osseuses, telles que rhumatisme articulaire et arthrite, l’on est un peu plus proche de la réalité, ce terrain, propre au Capricorne, pouvant, en partie, intéresser les boucages. Saturne, qui se caractérise aussi par des insuffisances d’élimination, permet aux boucages de briller d’un point de vue phytothérapeutique, puisqu’ils sont considérés comme des plantes évacuantes. C’est pourquoi le Capricorne a besoin de plantes dépuratives pour s’affranchir d’affections comme les rhumatismes, la goutte, ce en quoi les boucages réussissent bien. Il n’a pas le choix, le Capricorne, il est assujetti à cette unique planète, contrairement au Verseau qui dépend à la fois de Saturne et d’Uranus.

Dernier point que l’on peut évoquer pour souligner, une fois de plus, les propriétés évacuantes des boucages, leur implication dans ces phénomènes de restriction propre à Saturne. Les plantes liées à cette planète agissent généralement sur les flux intestinaux en luttant, par exemple, contre la constipation, correspondant à une solidification et à une densification, tout le contraire des boucages qui interviennent sur les mouvements inverses que sont les diarrhées et autres catarrhes intestinaux. En définitive, l’on ne peut pas affirmer que les boucages soient des plantes maîtresses de la constellation du Capricorne.

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