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La Gratiole




Étymologie :


  • GRATIOLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1557 bot. graciole (L'Escluse Table des noms francois des Herbes contenues en cest Herbier, 255 ds Mél. Lanly, 1980, p. 413) ; 1572 gratiole (J. des Moulins, Dioscoride, 402, 60, ibid.). Prob. francisation de l'ital. graziola « id. » xvie s., dénomination toscane, également d'aire piémontaise, lombarde et sporadiquement émilienne (DEI), apparaissant sous la graphie latinisée gratiola en 1544 ds Mattioli, Diosc. 227 ds Mél. Lanly, 1980, p. 415, graphie reprise par les trad. lat. de ce traité ; l'ital. graziola est empr. au b. lat. gratiola, dimin. de gratia, grâce* (TLL s.v. 2242, 14), la plante étant ainsi nommée à cause de ses vertus bénéfiques ; gratiole a supplanté grace Dieu (xve s., G. Herbier, no220 ds Mél. Lanly, 1980, p. 412) et gratia Dei (1553, Mathée, 406 b, ibid., p. 411) ; v. aussi FEW t. 4, p. 246b.


Lire également la définition du nom gratiole afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Gratiola officinalis - Centauroïde - Grâce de dieu - Gratia dei - Gratiole officinale - Herbe à la fièvre - Herbe au pauvre homme - Herbe de dieu - Hysope de haie - Petite digitale - Séné des prés -

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Botanique :



Le site Promesse de fleurs propose une description précise de la gratiola officinalis :


Le Gratiola officinalis, appartient à la famille des scrophulariacées, c'est une cousine des digitale, des véroniques et des mufliers. Cette plante est originaire des zones tempérées d'Europe. En France, elle est présente dans l'ouest et le centre, dans les prés humides, marécages, au bord des cours d'eau et dans les fossés. Selon les régions, la gratiole officinale porte les noms de Grâce de dieu, Herbe au pauvre homme, Petite digitale, Hysope de haie, Centauroïde, Herbe de dieu, des appellations qui rappellent qu'elle était autrefois réputée pour ses propriétés médicinales. Il s'agit d'une plante herbacée vivace par sa souche rampante et radicante, capable de se propager en largeur grâce à la base de ses tige, couchée, qui s'enracine dans le sol. La végétation aérienne émerge au printemps, formant une touffe de tiges feuillées pouvant atteindre en moyenne 40 cm de hauteur. Les tiges sont creuses, de section carrée et noueuses. Elles portent des feuilles linéaires à lancéolées, dentées en bordure, opposées sur la tige, d'un vert jaunâtre, garnies de petites glandes translucides. La floraison a lieu de juin à août. Elle prend la forme de petites fleurs de 1 à 1.8cm de long, solitaires, naissant à l'aisselle des feuilles. Chacune est composée de 2 lèvres tubuleuses et d'une lèvre inférieure inférieure à 3 lobes. Elles sont blanches, finement nervurées de rouge pourpré.

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Usages traditionnels :


Charles Bourgeois, auteur d'un article intitulé "Le Père Louis Feuillée, astronome et botaniste du roi (1660-1732)." (In : Revue d'histoire de la pharmacie, 55ᵉ année, n°192, 1967. pp. 333-357) cite les plantes médicinales du Chili et du Pérou décrites par le Père Lafeuillée :


Gratiola foliis subrotundis nervosis, ftoribus luteis.

« Cette plante est rafraîchissante, les Indiens la mangent dans leurs soupes. » [...]


Gratiola latiore folio, flore albo, vulgo Hulgue.

« Cette plante est d'un goût amer, elle est apéritive et purgative, elle est « assez en usage parmi les Indiens, qui en boivent l'infusion lorsqu'ils croyent être incommodez de quelques vers... Je la trouvai dans les montagnes du Chily, à 26 degrez de hauteur du pôle Austral. »

[Gratiola peruviana L., Scrofulariacées].


 

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


En fait de vomitifs, les paysans n'ont plus guère recours qu'à ceux tirés des pharmacies. Anciennement, ils employaient comme tels le suc de l'herbe au pauvre homme, Gratiola officinalis [...].

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Sur le site Compléments alimentaires, on peut lire que :


La gratiole était un remède populaire pour favoriser ou régulariser les règles, voire comme abortif.

Cazin, au XIX siècle, la recommandait dans l’œdème, la congestion et la goutte.

Leclerc, un siècle plus tard, trouvait que, prudemment maniée, la plante s’avérait utile dans les cirrhoses, l’ascite des insuffisants cardiaques ou les malades souffrant de néphrose et la péritonite tuberculeuse. [...@


Il faut éviter de l’utiliser en cas de fièvre ou d’irritation des voies digestives.

La gratiole doit être utilisée avec une extrême prudence, car, à haute dose, elle est irritante et toxique, comme tous les purgatifs énergiques.

Elle peut provoquer des troubles digestifs et nerveux.

Des empoisonnements mortels se sont produits lors de son emploi comme abortif.

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Symbolisme :


Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Gratiole ou Herbe au pauvre homme - Remède dangereux.

Celte herbe croît dans les prés. Les pauvres gens en font usage pour se purger, mais il faut l'employer avec une extrême prudence, car une dose trop forte pourrait amener la mort ou tout au moins de graves désordres dans les intestins.

 

Dans une note d'un article intitulé "La sorcière dans les comédies vénitiennes du XVIe siècle, entre magie et médecine populaire." (in : Seizième siècle, 2014, vol. 10, no 1, p. 261-276) de Moreno Campetella, on découvre l'ambivalence symbolique de la gratiole :


Dans les noms populaires d’autres plantes on retrouve également cette double perception, négative ou positive selon qu’on considère leurs propriétés médicinales ou, au contraire, les poisons mortels qu’elles contiennent. Ainsi la Gratiola officinalis (L.), très vénéneuse si elle est ingérée en grandes quantités mais thérapeutique si prise à petites doses, connaît déjà dans des textes latins médiévaux l’opposition herba angelica / herba diabolica ;


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