Étymologie :
DÉDALE, subst. masc.
Étymol. et Hist. [Av. 1260 la maison Dedalu (R. de Fournival, Talent avoie d'amer, éd. A. Jeanroy et A. Långfors, Chans. satiriques, p. 24)] ; 1543 « labyrinthe » ung dedalus (Amadis, IV, 2 ds Hug.) ; 1585 fig. le dedalus des tourments (J. Cholieres, 4e matinée, p. 125 ds Hug.) ; 1604 dédale (A. de Montchrestien, Les Lacènes, éd. L. Petit de Julleville, acte II, p. 168). Du nom de Dédale, lat. Daedalus, gr. Δ α ι ́ δ α λ ο ς, architecte gr. qui aurait construit le célèbre labyrinthe de Crète.
Lire également la définition du nom dédale afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Dædalea quercina - Dédale du chêne - Labyrinthe étrille - Lenzite du chêne - Peigne de loup - Polypore du chêne - Tramète du chêne -
Dædalea quercina variété porosa - Labyrinthe chapeau -
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Mycologie :
Marie Granier-Delcourt, Guy Marson, Charles Reckinger et al., auteurs de "Notes mycologiques luxembourgeoises. IV " (In : Bulletin de la Société Naturaliste luxembourgeoise, 2010, vol. 111, p. 61-79) proposent une description de la Dédalée du chêne :
La Dédalée du chêne, appelée aussi le Lenzite du chêne (Daedalea quercina (L.) Pers., Eichen-Wirrling en allemand), est une espèce très commune présente partout dans nos chênaies, qui se développe sur les arbres vivants comme parasite de faiblesse en provoquant une carie brune de cœur et qui poursuit son activité comme saprotrophe du bois mort. C’est le seul représentant de son genre en Europe (Ryvarden & Gilbertson 1993). Dans le nord de l’Europe, Daedalea quercina est strictement lié au chêne, tandis qu’en Europe centrale et méridionale l’espèce est citée sur divers feuillus comme Acer, Castanea, Corylus, Eucalyptus, Fagus, Fraxinus, Juglans, Populus, Prunus, Sorbus, Tilia et Ulmus (Ryvarden & Gilbertson 1993).
Le basidiome typique de la Dédalée du chêne est pérenne, sessile, tenace, subéreux, fortement adné. Le chapeau est largement attaché à dimidié, semi-circulaire, aplani ou légèrement convexe, chamois à brun pâle. L’hyménophore est formé de pores irréguliers, sinueux, dédaloïdes, labyrinthiformes, allongés à presque lamellés-furqués vers la marge, à dissépiments larges de 1 à 3 mm, profondément lacérés sur les parties obliques.
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Usages traditionnels :
Jean Jacques Paulet, dans son Iconographie des champignons de Paulet : recueil de 217 planches dessinées d'après nature, gravées et coloriées. (JB Bailliere, 1855) nous apprend que :
LABYBINTHE ÉTRILLE. — Agaricus quercinus. LINNĖ.
[...]
Propriétés. Les auteurs disent qu'on s'en sert pour nettoyer les cheveux et étriller les chevaux. On peut en retirer de l'amadou, mais de qualité inférieure.
Propriétés [de la variété Labyrinthe chapeau]. On ne lui en connaît aucune.
François Simon Cordier, auteur de Les Champignons : Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) confirme ces éléments :
En Autriche, on en fabrique de l'amadou ; en Italie, les personnes qui fréquentent les bains s'en servent pour se décrasser la tête ; dans quelques contrées de la France, il sert en guise d'étrille, pour lustrer le poil des chevaux.
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Charles Veuillot, auteur d'un article intitulé "Champignons récoltés dans l'excursion de Charbonnières." (In : Annales de la Société botanique de Lyon, tome 6, Compte-rendu des séances – 1877-1878. 1879. pp. 139-142) se contente de répéter l'information :
La Dédalée du Chêne (Dœdalea quercina) sert, dans certains pays [Persoon p. 98 précise que c'est en Autriche], à fabriquer de l'amadou ; on l'utilise aussi en guise d'étrille pour lustrer le poil des chevaux.
Le Dr Lucien-Marie Gautier, auteur de Les Champignons considérés dans leurs rapports avec la médecine, l'hygiène publique et privée, l'agriculture et l'industrie (Librairie J. B. Baillière et fils, 1884) mentionne :
Un Champignon donne lieu à un commerce considérable, en servant à la fabrication de l'amadou, c'est le Polyporus fomentarius, appelé pour cette raison Bolet amadouvier, qui fournit deux sortes d'amadou, celui qui est employé en chirurgie, dont nous parlerons plus loin, et l'amadou ordinaire, destiné à procurer du feu instantanément.
Voici le mode généralement employé pour fabriquer ce dernier on fait bouillir, pendant environ une heure, dans de l'eau à laquelle on ajoute une certaine quantité de salpêtre, des tranches de Polypore amadouvier, préalablement mondées de leur écorce et de leurs tubes et battues au moyen d'un maillet pour les distendre ; on les retire pour les faire sécher à l'ombre et on les bat de nouveau ; 500 grammes de nitrate de potasse suffisent pour 20 litres d'eau.
On peut d'ailleurs employer pour le même usage le Bolet faux amadouvier (Polyporus igniarius), le Dædalea quercina, le Racodium cellare, le Bolet oblique (Polyporus lucidus), et toutes les grandes espèces du genre Lycoperdon.
[...]
Enfin dans quelques contrées, le Dædalea quercina serait employé comme instrument à décrasser la tête et comme étrille chez les chevaux, surtout chez ceux dont la sensibilité cutanée s'oppose à l'usage de l'étrille ordinaire.
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Symbolisme :
Léon Dufour, auteur d'un Atlas des champignons comestibles et vénéneux. (Éditions Klincksieck, 1891) explicite le nom vernaculaire de ce champignon, ce qui ouvre une voie de signification symbolique :
Les Dédales présentent des lames encore moins distinctes que les Lenzites. Elles s'unissent entre elles de façon à limiter des cavités très irrégulières, dont l'ensemble forme une sorte de labyrinthe.
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