Étymologie :
CORNALINE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Mil. xiiie s. corneline (Lapidaires Anglo-Normand, éd. J. Evans, p. 78, 511) ; 1538 (Est.). Dér. de corne* ; suff. lat. -alis (-el*, -al*) et -ina (-ine*).
Lire la définition du nom cornaline afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Lithothérapie :
Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. París, 1981) présente rapidement les propriétés de la cornaline :
LA CORNALINE : Symbole de joie, de bonheur, de paix, de sérénité.
La cornaline procure la chance et encourage le dynamisme et l'action. Aussi est-elle particulièrement indiquée aux lymphatiques et apathiques, aux tristes et aux timides. Cette pierre donne un teint reposé, préserve des hémorragies, calme les colères, spécialement celles qui sont soulevées par la discussion.
En Islam, on y grave des versets du Coran.
Judy Hall autrice de La Bible des Cristaux (volume 1, Guy Trédaniel Éditeur, 2011) présente la Cornaline :
Cornaline
Couleur : Rouge - Orange - Rose - Brun.
Aspect : Petit caillou translucide, souvent usé par l'eau ou roulé.
Disponibilité : : Commun.
Source : Grande-Bretagne -Inde - République tchèque - Slovaquie - Pérou - Islande - Roumanie.
CARACTÉRISTIQUES. Ancre dans la réalité présente. Pierre stabilisante possédant une énergie élevée, excellente pour restaurer la vitalité et la motivation, pour stimuler la créativité, pour les objectifs spectaculaires, la cornaline a la capacité de purifier d'autres cristaux.
Sur le plan psychologique, la cornaline permet d'accepter le cycle de la vie et éloigne la peur de la mort. Jadis, on l'utilisait pour protéger les morts au cours de leur voyage vers la vie suivante. Confère du courage, encourage les choix positifs, dissipe l'apathie et motive pour réussir dans tous les domaines. Permet de surmonter les mauvais traitements en tous genres. Incite à avoir foi en soi-même et en ses perceptions. Va à la source de ce qui fait fonctionner l'individu, surmonte le conditionnement négatif et favorise la résolution.
Sur le plan mental, améliore les capacités analytiques et clarifie la perception. Écarte les pensées superflues lors de la méditation et rapproche les rêveurs de la réalité quotidienne. Intensifie la concentration et dissipe la léthargie mentale.
Sur le plan émotionnel, protège bien de l'envie, de la fureur et du ressentiment, les siens ou ceux d'autrui. Calme la colère et bannit la négativité émotionnelle, les remplaçant par l'amour de la vie.
GUÉRISON. Chargée de force vitale, la cornaline stimule le métabolisme, active le chakra racine, influence les organes reproducteurs féminins, accroît la fertilité, surmonte la frigidité et l'impuissance, soigne les problèmes du bas du dos, le rhumatisme, l'arthrite, la névralgie et la dépression, surtout chez les personnes âgées. Régularise les fluides corporels et les reins, accélère la guérison des os et des ligaments, stoppe les hémorragies. Améliore l'absorption des vitamines et des minéraux et assure un bon apport de sang aux organes et aux tissus.
POSITION. À utiliser comme pendentif ou boucle de ceinture, ou à placer en contact avec la peau, selon les besoins. Près de la porte d'entrée, protège et la maison et y invite l'abondance.
COULEURS SPÉCIFIQUES. En plus des caractéristiques génériques, les couleurs suivantes présentes des propriétés supplémentaires :
La cornaline rose améliore la relation parent-enfant. Aide à rétablir la confiance et l'amour après des mauvais traitements ou des manipulations.
La cornaline rouge réchauffe et énergise. Particulièrement utile pour combattre l'apathie et pour revigorer le mental et le corps.
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Symbolisme :
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
Symbole de bonheur et de sérénité, la cornaline, pierre rouge orangé, variété de calcédoine, est prisée depuis l'Antiquité. ; les anciens Égyptiens, pour qui elle « offrait la protection du sang d'Isis », et les Cananéens notamment en faisaient des amulettes. La tradition biblique n'a pas dédaigné la gemme qui constituait la sixième assise de la Jérusalem céleste. La cornaline est en outre associée à l'apôtre Philippe.
La pierre incite à la spiritualité. Mahomet « portait, dit-on, au petit doigt de sa main droite un anneau serti d'une cornaline qui servait de sceau ». De nos jours encore, la cornaline, considérée en outre comme très puissante contre le mauvais œil, occupe une grande place dans les pays musulmans ; on y grave souvent des versets du Coran. Selon la tradition arabe toujours, la pierre donne du courage dans les batailles tandis qu'une bague de cornaline assure le bonheur.
La cornaline attire la chance, voire la richesse, rend joyeux et courageux, chasse la timidité, la peur, la tristesse et protège de la jalousie. Le port de la pierre sertie en bijou fait oublier les chagrins d'amour et les déceptions amicales. La cornaline passe pour calmer les émotifs et apaiser la colère, notamment celle qui est née d'une discussion. Grâce à sa couleur rouge, elle accroît également la vitalité et de dynamisme : c'est pourquoi la gemme exerce une heureuse influence chez les lymphatiques et les apathiques. En Espagne et au Portugal, où la cornaline refoule les malos aires (mauvais airs ou influences néfastes), une bague ou un collier serti de cette pierre « détournent les mauvais sorts et se brisent en mille morceaux à l'instant où a lieu la jettature ». Au Portugal, un cœur de cornaline suspendu au cou par un ruban de velours fait partie des amulettes les plus appréciées.
La cornaline renforce la voix et donne bonne mine ; elle aide à la cicatrisation des plaies et des blessures, facilite les accouchements et chasse les cauchemars. Elle a également un grand pouvoir contre les hémorragies (à cause toujours de sa couleur rouge sang) ; une femme souffrant d'anémies et de perte de sang doit porter à l'annulaire de la main gauche un anneau taillée dans de la cornaline. Dans tout le Moyen-Orient, la pierre met à l'abri de la peste et des maladies en général.
Certains prétendent encore qu'elle protège des morsures d'animaux, de la soif et que, dans le désert, elle conduit au puits.
Une cornaline gravée « d'un homme richement vêtu tenant un bel objet » apporte les honneurs ; que cet homme tienne une épée, et la pierre éloigne alors la foudre, les orages et même les « maléfices des envieux ».
Rêver qu'une personne porte une cornaline indique que cette dernière a un « esprit indomptable ». Si, en songe, on polit cette pierre, on peut s'attendre à ce que des travaux intellectuels rapportent beaucoup d'argent.
Selon un traité iranien, rêver de cornaline est signe de réjouissance et de prospérité.
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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :
Cornéliane ou Cornaline : Cet élixir réchauffe intérieurement et stabilise l'Homme Émotionnel. Élixir du JENOUS, il améliore l'aptitude à communiquer sur le plan relationnel. Les inclusions de fer permettent de le conseiller pour les rêveurs et ceux qui ont du mal à prendre en main leur destin.
La vraie cornaline est de couleur orange-chair (la couleur rouge-brun provient de l'hydrate de fer et la couleur rouge clair lui vient de l'oxyde de fer). Selon Sainte Hildegarde de Bingen la cornaline naît plutôt de l'air chaud que de l'air froid. Cette indication lui amènerait une plus grande influence de la part de l'oxyde de fer plutôt que des hydrates de fer. Quoi qu'il en soit, cette pierre doublement ferrée modifie les humeurs de l'homme en lui dissipant l'indolence, l'apathie, le désintérêt de la vie. Le fer en général, extériorise et rend plus présent le JE. Pour cela, il commence à augmenter la vitalité en favorisant l'assimilation des substances nutritives. Ensuite, il stimule le foie et l'invite à rejeter les impuretés, les toxines engendrées par la colère, l'impétuosité, la fureur. De ce fait, il chasse de la peau cicatrices et vergetures. Il réussit même à chasser les mauvaises influences traînant sur les méridiens et dans l'environnement. On le conseillera encore dans les cas d'anorexie, de stérilité, de saignements de nez.
N'oublions-pas pour si peu la présence dans la cornaline de dioxyde de silicium qui est l'élément aérien de la famille des silices. Ici, on comprend pourquoi, cet élixir va être efficace contre les allergies au pollen et contre les problèmes respiratoires. Avec cette lumière végétale qu'est la silice, nous sommes assuré de retrouver une sensation de bien-être, mais encore une souplesse et une flexibilité qui ne passera pas inaperçue autour de soi.
Mots-clés : avec la cornaline, fini de rester seul (aleine en allemand, alone en anglais) dans son coin (corner en anglais). Les canaux ou les trompes (de Fallope par exemple) ont les mêmes desseins que les cornes. S'il y a obstruction, il y a quelque part chez l'individu un problème de communication au propre comme au figuré.
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Dans Propriétés énergétiques des pierres et des cristaux (Éditions A.C.V., 1999 ; Nouvelle édition augmentée, 2001), J.M. Garnier propose la notice suivante sur la Cornaline :
Chimie : Si O2 - (oxyde de fer) Dureté : 6.5 - 7
Chakra : Chakra sacré Couleur : Orange
Système cristallin : Rhomboédrique
Origine : Brésil ; Inde ; Madagascar ; Uruguay.
Propriétés : Pierre qui se fait rare, on trouve malheureusement trop souvent de l'agate teintée, vérifiez la coloration de près.
C'est une pierre qui sera adaptée pour les femmes (les hommes pourront préférer l'aventurine rouge). Elle est efficace pour les douleurs de l'abdomen, pour les problèmes dans les trompes. Une femme enceinte aura avantage à en porter une. Sur le pubis, elle peut absorber les blocages qui gênent la procréation.
Elle soulage la digestion et atténue les diarrhées. Elle redonne de l'énergie au couple foie, vésicule. Apposée sur les reins, elle favorise l'élimination des toxines. Sur le chakra du plexus, elle apaisera les colériques. Sur le 3ème œil, elle sera utile pour la concentration, permettra de focaliser son attention, et chassera les cauchemars.
Purifications : Eau ; soleil ; amas cristallin.
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Selon Reynald Georges Boschiero, auteur du Nouveau Dictionnaire des Pierres utilisées en lithothérapie, Pour tout savoir sur les Pierres et les Énergies subtiles (Éditions Vivez Soleil 1994 et 2000, Éditions Ambre 2001) :
Groupe : quartz microcristallins, famille des agates.
Couleurs : du rose clair au rouge brun en passant par le rouge vermillon et l'orange.
Origine du nom : couleur du fruit du cornouiller, couleur de la chair.
Traditions : Maçonnerie : active la matière inerte.
Symbolique : Le levier agissant.
Applications en lithothérapie : La cornaline a des effets apaisants sur les personnes colériques et émotives (Chakra du Plexus solaire) car, contrairement à la plupart des pierres rouges, elle absorbe l'énergie au lieu de la rayonner en l'amplifiant.
De ce fait, elle est utile à la concentration en absorbant les pensées dissipées et en ramenant l'utilisateur au moment présent. C'est une pierre extrêmement concrète qui donne le sens des responsabilités.
Elle agit sur les choses matérielles dans le sens de nos désirs. Elle n'est active que par la force qu'elle confère à son utilisateur.
Elle n'est initiatique que si son utilisateur est initié, capable de comprendre. Elle est alors une force féconde, physiquement et spirituellement.
Elle est aussi une bonne pierre pour la procréation. Placée sur le Chakra du Sexe pour les hommes et, pour les femmes, sur le Chakra du Plexus solaire, elle absorbe les énergies négatives qui occasionnent les blocages, la stérilité, l'impuissance et la frigidité.
Elle est déconseillée aux hypertendus.
Purification : Eau distillée salée ; beaucoup de soleil ; amas de quartz.
Géométrie cristalline périphérique : Trois ou six pointes ou icosaèdres de quartz en triangle équilatéral ou hexagone, tête dans l'angle nord.
Signes astrologiques de prédilection : Taureau ; Vierge ; Scorpion ; Bélier.
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Alana Fairchild, créatrice de L'Oracle d'Isis (Éditions Véga, 2013) propose une carte liée à la Cornaline :
Le Temple de Cornaline
Le ventre de Sekhmet
Vous avez tant de force en vous. Il est temps d'avoir confiance en votre bravoure et en votre courage. En prenant les risques vers lesquels vous guide votre cœur et en vous livrant à des pratiques sincères qui vous incarnent, même si ce l'est pas toujours facile, vous vivrez la vie à laquelle vous êtes destiné.
Dans le Ventre de Sekhmet, Prêtresse à Tête de Lion, sœur d'Isis, Déesse égyptienne de la Passion, du Courage et du Feu, tergiversations, doutes et renoncements n'ont pas leur place ! Elle vous pousse vers votre destin suprême, vous exhortant à croire, à avancer et à vouloir toujours plus. Ayez confiance ! Le Temple de Cornaline vous apportera force, chaleur, encouragements et confiance ne la sagesse de votre corps, de sorte que vous négociez toute situation, toute relation périlleuse de manière à faire évoluer cet être magnifique que vous constituez.
L'Oracle vous invite à avoir le courage de vos opinions, à prendre de l'assurance et à vous montrer intrépide. C'est facile puisque vous êtes certain de triompher ! Sekhmet ne renonce jamais. Si vous craignez de viser trop haut ou que vous n'êtes pas sûr d'être sur la bonne voie, de faire le poids ou d'obtenir un jour la reconnaissance que vous pensez mériter, sachez que vos peurs sont infondées. Vous le découvrirez en pénétrant dans le Temple de Cornaline, dans le Ventre de la Prêtresse à Tête de Lion. Son pouvoir se nourrit de courage et son feu suscitera dans votre vie passion et victoire. Elle dit que la fortune sourit aux audacieux et vous aide à franchir le pas auquel vous vous sentez prêt. Sachez qu'Elle protégera votre amour, votre cœur et votre vision, vous encourageant à briller de tous vos feux.
L'Oracle a aussi un message à transmettre en ce qui concerne la Justice Divine. Si vous êtes témoin d'une quelconque injustice, brutalité, ou de quelque chose qui vous semble poser problème (ou que vous y participez), la Prêtresse Lion vous dit que la Justice Divine va s'en occuper. Vous n'avez rien à craindre. Priez pour qu'Elle vous aide et qu'elle vous donne la foi, dans l'amour inconditionnel. Si votre instinct vous pousse à agir, faites-le. Sinon, laissez-La faire selon son désir, car elle a toujours le dernier mot. La vie dépasse largement notre conscience, et Ses Voies sont impénétrables. La Justice Divine finit toujours par l'emporter.
L'Oracle répond également « oui » à toute question que vous vous posez. Les obstacles à la manifestation de vos désirs vont disparaître. Il se peut que votre ego en fasse les frais : ne vous inquiétez donc pas si la route se montre quelquefois un peu chaotique. C'est le fait de vos désirs ! Sekhmet vous assure que tout cela va passer, car leur manifestation est en cours.
Le Rituel du Temple de Cornaline
Si vous possédez des morceaux de cornaline, des bijoux de cornaline, ou même des tissus, des cristaux, des bijoux, des bougies ou des vêtements orange, rouges ou bruns, prenez-les avec vous.
Créez-vous un espace sacré agréable et asseyez-vous confortablement, le dos bien droit. Fermez les yeux. Concentrez-vous sur votre ventre et envoyez-y votre respiration.
Une lumière s'y allume, puissante et chaude.
Suivez-la jusque dans votre ventre, de plus en plus loin, jusqu'à ce que vous aperceviez une immense pyramide de grès décorée de motifs composés avec du sable. Elle est chaude, palpitante, pleine de vitalité et d'énergie.
Prenez le temps d'en chercher l'entrée.
Cette entrée vous attire irrésistiblement et vous descendez rapidement à l'intérieur de la pyramide. Son intérieur est sombre, éclairé de torches aux vibrantes flammes dont vous percevez la chaleur, une fois votre conscience habituée à ce nouveau décor.
Sur un autel sont posés d'énormes bols de cornaline dont s'échappent des flammes. La lumière du feu et la couleur des bols, orange et rouges, se reflète dans toute la pièce. Vous êtes conscient du pouvoir, de la chaleur et de l'énergie que dégage ce temple, vous rééchauffant de l'intérieur.
Un être immense surgit derrière l'autel et s'avance jusqu'au centre du temple. Son énergie est très puissante et Elle fait preuve d'une incontestable présence. Il s'agit d'une déesse à tête de lion, qui resplendit à la manière du Soleil.
D'une main légère, elle place un filtre devant vos yeux de sorte que, tant que vous demeurez dans le temple, vous puissiez La contempler sans que Sa lumière et Son intensité vous aveuglent. Radieuse, puissante, féroce, Elle rayonne de chaleur et d'énergie, tout comme le Soleil. Vous inclinez la tête en marque de respect et Elle vous répond d'un petit signe du menton.
Elle désigne le plus grand bol de cornaline, qui flambe au centre du Temple. Votre regard se perd dans les flammes qui y dansent. Vous savez qu'Elle vous propose de vous en servir pour purifier tout ce que vous souhaiterez leur livrer.
Vous pouvez jeter dans le feu toute peur, incertitude ou habitude qui vous empêche d'accéder à votre destin suprême et de laisser la vie couler en vous. Attention ! Cela peut vous sembler désagréable ! Peut-être allez-vous prendre un peu peur. Pourtant, tout au fond, vous saurez que c'est la meilleure chose à faire.
Oserez-vous renoncer à toutes les énergies qui vous freinent et les jeter dans ce Feu Divin ?
Lorsque le Feu de Sekhmet aura consumé toutes ces énergies, Elle vous les rendra transformées, mais vous ne ressortirez pas du Temple par le même chemin. Êtes-vous prêt à subit une transformation, vous aussi ?
La Déesse attend un instant avant de faire un pas en avant. Il est temps de vous décider. Elle lève les bras et les flammes jaillissent. C'est le moment de vous débarrasser de ce dont vous n'avez plus besoin. Allez-y ! Maintenant ! Quelle ivresse ! Poussez un cri si vous le souhaitez. laissez aller tout votre corps, votre esprit et votre Âme à ce Feu superbe !
Lorsque vous avez terminé, le feu s'éteint pour ne laisser qu'un peu de poussière dorée au fond u bol. Le temps est paisible et Sekhmet, pleine de sagesse. Elle incline la tête , car Elle sait que vous lui avez fait confiance et que vous avez reçu Sa grâce. Allez en paix.
Sekhmet fait un geste de la main au-dessus de la poussière dorée et celle-ci forme un tourbillon lumineux qui vous enveloppe. Laissez la se développer sur votre corps, vos chakras, vos cheveux ! Quand la poussière retombe, vous vous apercevez que Sekhmet a disparu et que vous êtes ressorti de la pyramide. Vous repartez vers votre ventre et votre respiration. Vous avez changé. Bravo !
Prenez le temps de vous retrouver.
Le moment venu, ouvrez les yeux.
Incantation au Ventre de Sekhmet
Récitez cette Incantation pour vaincre toutes les peurs et tous les doutes imaginables, et pour insuffler du feu et de l'énergie dans toute situation bloquée ou stagnante.
Prenez garde de l'utiliser à bon escient. En effet, elle est très puissante et agira forcément d'une manière ou d'une autre. Or, il arrive que, parfois, notre cœur nous exhorte à la patience et qu'il vaille mieux l'écouter plutôt que de foncer dans le tas en comptant sur les pouvoirs de Sekhmet ! N'oubliez pas que cette dernière ne se distingue pas par sa subtilité !
Néanmoins, lorsque nous avons vraiment besoin de Son intervention, notre chère Prêtresse Lion ne nous fait jamais défaut. Il suffit de savoir qu'Elle seule contrôle son pouvoir ! Récitez toujours cette incantation d'un bout à l'autre, de sorte que l'amour inconditionnel guide le processus.
Ô Sekhmet, toi qui m'aimes sans conditions
Brave, radieuse, forte comme les flammes
Bénis cette situation à ta manière
A cet instant précis
Je t'offre tout mon amour, toute ma gratitude
Car tu me délivres des ténèbres
Ô Sekhmet à l'amour passionné
Tu m'aides de ton feu éternel.
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Maïa Toll, auteure de Les Cristaux du chaman, 36 cartes divinatoires, A la découverte du pouvoir des pierres et des cristaux (Édition originale 2020 ; Édition française : Larousse, 2021) nous révèle les pouvoirs de la Cornaline :
Mot-clef : Soyez curieux
Échelle de Mohs : 7
La cornaline a suivi les routes du commerce, pénétré le secret des lettres d'amour, été initiée aux anciens mystères contenus dans des parchemins conservés dans des cathédrales du savoir, comme la grande bibliothèque d'Alexandrie ou la maison de la sagesse de Bagdad. « Sortez voir le monde », vous dit la cornaline. elle vous donne la force et le courage d'aller de l'avant. Elle saute dans toutes les caravanes, suivant marchands et émissaires jusqu'au bout de leurs périples. La curiosité de cet antique talisman ne s'arrête pas avec la mort : les amulettes de cornaline accompagnaient les défunts, protégeant leur passage vers l'inconnu par-delà le soleil couchant. « La vie peut être une aventure, si vous le décidez », rappelle la cornaline. « Soyez curieux. »
Rituel : Fabriquez votre sceau
La cornaline a été utilisée depuis l'Antiquité pour les anneaux sigillaires et les cachets parce que la cire chaude ne colle pas à sa surface. On en a fait des perles qu'on attachait à des parchemins ou qu'on enfilait en colliers comme monnaie d'échange. La cornaline n'est pas seulement une grande voyageuse, elle est intimement liée à l'humanité, dont elle partage secrets et histoires depuis des millénaires.
Dans les temps anciens, récits et images étaient inscrits dans la pierre. Les motifs des intailles en cornaline, utilisées pour cacheter les lettres, indiquaient qui envoyait la missive. L'expéditeur était symbolisé par une plante, un animal ou parfois une devise, gravés sous le sceau.
Créez votre sceau personnel :
Quelle plante représente votre esprit ?
Quel animal illustre votre manière d'avancer dans la vie ?
Quel cristal ou minéral parle à vos valeurs profondes ?
Quelle courte phrase résume vos aspirations ?
Réflexion : Le soleil couchant
Les anciens Égyptiens voyaient dans la cornaline la lumière solidifiée du coucher de soleil. Cette pierre, qu'ils nommaient « soleil couchant », les guidait et les protégeait durant les transitions.
Dans de nombreuses traditions, le soleil couchant symbolisait le passage entre la vie que nous connaissons - à la lumière du jour - et la nuit de l'inconnu. L'obscurité était ce qu'on ne peut ni voir ni connaître. Elle représentait la mort, l'ultime grande aventure que la pierre du soleil couchant aidait à affronter bravement.
Nos sociétés modernes sont moins intimes avec la mort ; loin d'être aussi familière que le soleil couchant, elle est souvent perçue comme effrayante.
Vous arrive-t-il de penser à la mort ou est-ce un sujet cadenassé derrière une porte dans votre esprit ?
Le passage du jour à la nuit pourrait-il symboliser pour vous le passage vers la mort et ce qui vient après ?
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Joëlle Ricordel, dans un article intitulé "Des vertus et couleurs de quelques minéraux dans les écrits des médecins de langue arabe (IXe-XIIIe siècle). (In : Pallas. Revue d'études antiques, 2021, no 117, pp. 219-233) explique la place de la cornaline dans la pharmacologie arabe :
La cornaline (عقيق) : cette gemme appelée ‘aqīq, dont la variété la plus recherchée est celle « qui a le plus de rougeur et d’éclat », qui est « d ’un rouge profond » tandis que « la plus mauvaise celle qui a la couleur de l’eau de la chair sur laquelle on a versé du sel », agit également sur le cœur et les hémorragies. Elle « donne du courage dans les combats », c’est-à-dire selon une expression familière, elle donne du cœur au ventre. « Celle qui comporte des lignes blanches fines et dont la couleur est celle de l’eau de chair, arrête les effusions de sang à quelque endroit que ce soit et surtout chez les femmes qui ont des menstrues excessives », « sa râpure… empêche les gencives de saigner ». Les auteurs se rapportent à Aristote dans la description des vertus de la cornaline.
[...]
L’échantillon de pierres de couleur rouge prononcé que nous avons choisi dans cette étude, pierres précieuses ou fines, inorganique ou organique, met en lumière une relation analogique basée sur la couleur entre le sang et les gemmes. Ces dernières semblent bien posséder une qualité particulière, ḫawaṣṣ, leur permettant d’être efficaces contre toute maladie en relation avec le flux sanguin (hémorragies, épanchements sanguins) et en rapport avec le muscle contrôlant le sang, le cœur, sur lequel ils agissent en le fortifiant au propre comme au figuré. On note aussi, que par effet d’opposition à la couleur blanche, certaines sont utiles dans les cas de leucorrhées.
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Contes et légendes :
George Sand nous propose un conte intitulé "Le marteau rouge" qui est paru dans Contes d'une grand-mère (1873 et 1876) :
J'ai trahi pour vous, mes enfants, le secret du vent et des roses. Je vais vous raconter maintenant l'histoire d'un caillou. Mais je vous tromperais si je vous disais que les cailloux parlent comme les fleurs. S'ils disent quelque chose, lorsqu'on les frappe, nous ne pouvons l'entendre que comme un bruit sans paroles. Tout dans la nature a une voix, mais nous ne pouvons attribuer la parole qu'aux êtres. Une fleur est un être pourvu d'organes et qui participe largement à la vie universelle. Les pierres ne vivent pas, elles ne sont que les ossements d'un grand corps, qui est la planète, et, ce grand corps, on peut le considérer comme un être ; mais les fragments de son ossature ne sont pas plus des êtres par eux-mêmes qu'une phalange de nos doigts ou une portion de notre crâne n'est un être humain.
C'était pourtant un beau caillou, et ne croyez pas que vous eussiez pu le mettre dans votre poche, car il mesurait peut-être un mètre sur toutes ses faces. Détaché d'une roche de cornaline, il était cornaline lui-même, non pas de la couleur de ces vulgaires silex sang de bœuf qui jonchent nos chemins, mais d'un rose chair veiné de parties ambrées, et transparent comme un cristal. Vitrification splendide, produite par l'action des feux plutoniens sur l'écorce siliceuse de la terre, il avait été séparé de sa roche par une dislocation, et il brillait au soleil, au milieu des herbes, tranquille et silencieux, depuis des siècles dont je ne sais le compte. La fée Hydrocharis vint enfin un jour à le remarquer. La fée Hydrocharis (beauté des eaux) était amoureuse des ruisseaux tranquilles, parce qu'elle y faisait pousser ses plantes favorites, que je ne vous nommerai pas, vu que vous les connaissez maintenant et que vous les chérissez aussi.
La fée avait du dépit, car, après une fonte de neiges assez considérable sur les sommets de montagnes, le ruisseau avait ensablé de ses eaux troublées et grondeuses les tapis de fleurs et de verdure que la fée avait caressés et bénis la veille. Elle s'assit sur le gros caillou et, contemplant le désastre, elle se fit ce raisonnement :
- La fée des glaciers, ma cruelle ennemie, me chassera de cette région, comme elle m'a chassée déjà des régions qui sont au-dessus et qui, maintenant, ne sont plus que des amas de ruines. Ces roches entraînées par les glaces, ces moraines stériles où la fleur ne s'épanouit plus, où l'oiseau ne chante plus, où le froid et la mort règnent stupidement, menacent de s'étendre sur mes riants herbages et sur mes bosquets embaumés. Je ne puis résister, le néant veut triompher ici de la vie, le destin aveugle et sourd est contre moi. Si je connaissais, au moins, les projets de l'ennemi, j'essayerais de lutter. Mais ces secrets ne sont confiés qu'aux ondes fougueuses dont les mille voix confuses me sont inintelligibles. Dès qu'elles arrivent à mes lacs et à mes étangs, elles se taisent, et, sur mes pentes sinueuses, elles se laissent glisser sans bruit. Comment les décider à parler de ce qu'elles savent des hautes régions d'où elles descendent et où il m'est interdit de pénétrer ?
La fée se leva, réfléchit encore, regarda autour d'elle et accorda enfin son attention au caillou qu'elle avait jusque-là méprisé comme une chose inerte et stérile. Il lui vint alors une idée, qui était de placer ce caillou sur le passage incliné du ruisseau. Elle ne prit pas la peine de pousser le bloc, elle souffla dessus, et le bloc se mit en travers de l'eau courante, debout sur le sable où il s'enfonça par son propre poids, de manière à y demeurer solidement fixé. Alors, la fée regarda et écouta.
Le ruisseau, évidemment irrité de rencontrer cet obstacle, le frappa d'abord brutalement pour le chasser de son chemin ; puis il le contourna et se pressa sur ses flancs jusqu'à ce qu'il eût réussi à se creuser une rigole de chaque côté, et il se précipita dans ces rigoles en exhalant une sourde plainte.
- Tu ne dis encore rien qui vaille, pensa la fée, mais je vais t'emprisonner si bien que je te forcerai de me répondre.
Alors, elle donna une chiquenaude au bloc de cornaline qui se fendit en quatre. C'est si puissant un doigt de fée ! L'eau, rencontrant quatre murailles au lieu d'une, s'y laissa choir, et, bondissant de tous côtés en ruisselets entrecoupés, il se mit à babiller comme un fou, jetant ses paroles si vite, que c'était un bredouillage insensé, impossible.
La fée cassa encore une fois le bloc et des quatre morceaux en fit huit qui, divisant encore le cours de l'eau, la forcèrent à se calmer et à murmurer discrètement. Alors, elle saisit son langage, et, comme les ruisseaux sont de nature indiscrète et babillarde, elle apprit que la reine des glaciers avait résolu d'envahir son domaine et de la chasser encore plus loin.
Hydrocharis prit alors toutes ses plantes chéries dans sa robe tissée de rayons de soleil, et s'éloigna, oubliant au milieu de l'eau les pauvres débris du gros caillou, qui restèrent là jusqu'à ce que les eaux obstinées les eussent emportés ou broyés.
Rien n'est philosophe et résigné comme un caillou. Celui dont j'essaye de vous dire l'histoire n'était plus représenté un peu dignement que par un des huit morceaux, lequel était encore gros comme votre tête, et, à peu près aussi rond, vu que les eaux qui avaient émietté les autres, l'avaient roulé longtemps. Soit qu'il eût eu plus de chance, soit qu'on eût eu des égards pour lui, il était arrivé beau, luisant et bien poli jusqu'à la porte d'une hutte de roseaux où vivaient d'étranges personnages.
C'était des hommes sauvages, vêtus de peaux de bêtes, portant de longues barbes et de longs cheveux, faute de ciseaux pour les couper, ou parce qu'ils se trouvaient mieux ainsi, et peut-être n'avaient-ils pas tort. Mais, s'ils n'avaient pas encore inventé les ciseaux, ce dont je ne suis pas sûr, ces hommes primitifs n'en étaient pas moins d'habiles couteliers. Celui qui habitait la hutte était même un armurier recommandable.
Il ne savait pas utiliser le fer, mais les cailloux grossiers devenaient entre ses mains des outils de travail ingénieux ou des armes redoutables. C'est vous dire que ces gens appartenaient à la race de l'âge de pierre qui se confond dans la nuit des temps avec les premiers âges de l'occupation celtique. Un des enfants de l'armurier trouva sous ses pieds le beau caillou amené par le ruisseau, et, croyant que c'était un des nombreux éclats ou morceaux de rebut jetés çà et là autour de l'atelier de son père, il se mit à jouer avec et le faire rouler. Mais le père, frappé de la vive couleur et de la transparence de cet échantillon, le lui ôta des mains et appela ses autres enfants et apprentis pour l'admirer. On ne connaissait dans le pays environnant aucune roche d'où ce fragment pût provenir. L'armurier recommanda à son monde de bien surveiller les cailloux que charriait le ruisseau ; mais ils eurent beau chercher et attendre, ils n'en trouvèrent pas d'autre et celui-ci resta dans l'atelier comme un objet des plus rares et des plus précieux.
A quelques jours de là, un homme bleu descendit de la colline et somma l'armurier de lui livrer sa commande. Cet homme bleu, qui était blanc en dessous, avait la figure et le corps peints avec le suc d'une plante qui fournissait aux chefs et aux guerriers ce que les Indiens d'aujourd'hui appellent encore leur peinture de guerre. Il était donc de la tête aux pieds d'un beau bleu d'azur et la famille de l'armurier le contemplait avec admiration et respect.
Il avait commandé une hache de silex, la plus lourde et la plus tranchante qui eût été jamais fabriquée depuis l'âge du renne, et cette arme formidable lui fut livrée, moyennant le prix de deux peaux d'ours, selon qu'il avait été convenu. L'homme bleu ayant payé, allait se retirer, lorsque l'armurier lui montra son caillou de cornaline en lui proposant de le façonner pour lui en hache ou en casse-tête. L'homme bleu, émerveillé de la beauté de la matière, demanda un casse-tête qui serait en même temps un couteau propre à dépecer les animaux après les avoir assommés.
On lui fabriqua donc avec ce caillou merveilleux un outil admirable auquel, à force de patience, on peut même donner le poli jusqu'alors inconnu à une industrie encore privée de meule ; et, pour porter au comble la satisfaction de l'homme bleu, un des fils de l'armurier, enfant très adroit et très artiste, dessina avec une pointe faite d'un éclat, la figure d'un daim sur un des côtés de la lame. Un autre, apprenti très habile au montage, enchâssa l'arme dans un manche de bois fendu par le milieu et assujetti aux extrémités par des cordes de fibres végétales très finement tressées et d'une solidité à toute épreuve.
L'homme bleu donna douze peaux de daim pour cette merveille et l'emporta, triomphant, dans sa mardelle immense, car il était un grand chef de clan, enrichi à la chasse et souvent victorieux à la guerre.
Vous savez ce qu'est une mardelle : vous avez vu ces grands trous béants au milieu de nos champs aujourd'hui cultivés, jadis couverts d'étangs et de forêts. Plusieurs ont de l'eau au fond tandis qu'à un niveau plus élevé, on a trouvé des cendres, des os, des débris de poteries et des pierres disposées en foyer.
On peut croire que les peuples primitifs aimaient à demeurer sur l'eau, témoins les cités lacustres trouvées en si grand nombre et dont vous avez entendu beaucoup parler.
Moi, j'imagine que, dans les pays de plaine comme les nôtres, où l'eau est rare, on creusait le plus profondément possible, et, autant que possible, aussi dans le voisinage d'une source. On détournait au besoin le cours d'un faible ruisseau et on l'emmagasinait dans ces profonds réservoirs, puis l'on bâtissait sur pilotis une spacieuse demeure, qui s'élevait comme un îlot dans un entonnoir et dont les toits inaperçus ne s'élevaient pas au-dessus du niveau du sol, toutes conditions de sécurité contre le parcours des bêtes sauvages ou l'invasion des hordes ennemies.
Quoi qu'il en soit, l'homme bleu résidait dans une grande mardelle (on dit aussi margelle), entourée de beaucoup d'autres plus petites et moins profondes, où plusieurs familles s'étaient établies pour obéir à ses ordres en bénéficiant de sa protection. L'homme bleu fit le tour de toutes ces citernes habitées, franchit, pour entrer chez ses clients, les arbres jetés en guise de ponts, se chauffa à tous les foyers, causa amicalement avec tout le monde, montrant sa merveilleuse hache rose, et laissant volontiers croire qu'il l'avait reçue en présent de quelque divinité. Si on le crut, ou si l'on feignit de le croire, je l'ignore ; mais la hache rose fut regardée comme un talisman d'une invincible puissance, et, lorsque l'ennemi se présenta pour envahir la tribu, tous se portèrent au combat avec un confiance exaltée. La confiance fait la bravoure et la bravoure fait la force. L'ennemi fut écrasé, la hache rose du grand chef devint pourpre dans le sang des vaincus. Une gloire nouvelle couronna les anciennes gloires de l'homme bleuet, dans sa terreur, l'ennemi lui donna le nom de Marteau-Rouge, que sa tribu et ses descendants portèrent après lui.
Ce marteau lui porta bonheur car il fut vainqueur dans toutes ses guerres comme dans toutes ses chasses, et mourut, plein de jours, sans avoir été victime d'aucun des hasards de sa vie belliqueuse. On l'enterra sous une énorme butte de terre et de sable suivant la coutume du temps, et, malgré le désir effréné qu'avaient ses héritiers de posséder le marteau rouge, on enterra le marteau rouge avec lui. Ainsi le voulait la loi religieuse conservatrice du respect dû aux morts.
Voilà donc notre caillou rejeté dans le néant des ténèbres après une courte période de gloire et d'activité. La tribu du Marteau-Rouge eut lieu de regretter la sépulture donnée au talisman, car les tribus ennemies, longtemps épouvantées par la vaillance du grand chef, revinrent en nombre et dévastèrent les pays de chasse, enlevèrent les troupeaux et ravagèrent même les habitations.
Ces malheurs décidèrent un des descendants de Marteau-Rouge 1er à violer la sépulture de son aïeul, à pénétrer la nuit dans son caveau et à enlever secrètement le talisman, qu'il cacha avec soin dans sa mardelle. Comme il ne pouvait avouer à personne cette profanation, il ne pouvait se servir de cette arme excellente et ranimer le courage de son clan, en la faisant briller au soleil des batailles. N'étant plus secouée par un bras énergique et vaillant, - le nouveau possesseur était plus superstitieux que brave, - elle perdit sa vertu, et la tribu, vaincue, dispersée, dut aller chercher en d'autres lieux des établissements nouveaux. Ses mardelles conquises furent occupées par le vainqueur, et des siècles s'écoulèrent sans que le fameux marteau enterré entre deux pierres fût exhumé. On l'oublia si bien, que, le jour où une vieille femme, en poursuivant un rat dans sa cuisine, le retrouva intact, personne ne put lui dire à quoi ce couteau de pierre avait pu servir. L'usage de ces outils s'était perdu. On avait appris à fondre et à façonner le bronze, et, comme ces peuples n'avaient pas d'histoire, ils ne se souvenaient pas des services que le silex leur avait rendus.
Toutefois, la vieille femme trouva le marteau joli et l'essaya pour râper les racines qu'elle mettait dans sa soupe. Elle le trouva commode, bien que le temps et l'humidité l'eussent privé de son beau manche à cordelettes. Il était encore coupant. Elle en fit son couteau de prédilection. Mais, après elle, des enfants voulurent s'en servir et l'ébréchèrent outrageusement.
Quand vint l'âge du fer, cet ustensile méprisé fut oublié sur le bord de la margelle tarie et à demi comblée. On construisit de nouvelles habitations à fleur de terre avec des cultures autour. On connaissait la bêche et la cognée, on parlait, on agissait, on pensait autrement que par le passé. Le glorieux marteau-rouge redevint simple caillou et reprit son sommeil impassible dans l'herbe des prairies.
Bien des siècles se passèrent encore lorsqu'un paysan chasseur qui poursuivait un lièvre réfugié dans la mardelle, et qui, pour mieux courir, avait quitté ses sabots, se coupa l'orteil sur une des faces encore tranchantes du marteau rouge. Il le ramassa, pensant en faire des pierres pour son fusil, et l'apporta chez lui, où il l'oublia dans un coin. A l'époque des vendanges, il s'en servit pour caler sa cuve ; après quoi, il le jeta dans son jardin, où les choux, ces fiers occupants d'une terre longtemps abandonnée à elle-même, le couvrir de leur ombre et lui permirent de dormir encore à l'abri du caprice de l'homme.
Cent ans plus tard, un jardinier le rencontra sous sa bêche, et, comme le jardin du paysan s'était fondu dans un parc seigneurial, ce jardinier porta sa trouvaille au châtelain, en lui disant :
- Ma foi, monsieur le comte, je crois bien que j'ai trouvé dans mes planches d'asperges un de ces marteaux anciens dont vous êtes curieux.
M. le comte complimenta son jardinier sur son œil d'antiquaire et fit grand cas de sa découverte. Le marteau rouge était un des plus beaux spécimens de l'antique industrie de nos pères, et, malgré les outrages du temps, il portait la trace indélébile du travail de l'homme à un degré remarquable. Tous les amis de la maison et tous les antiquaires du pays l'admirèrent. Son âge devint un sujet de grande discussion. Il était en partie dégrossi et taillé au silex comme les spécimens des premiers âges, en partie façonné et poli comme ceux d'un temps moins barbare. Il appartenait évidemment à un temps de transition, peut-être avait-il été apporté par des émigrants ; à coup sûr, dirent les géologues, il n'a pas été fabriqué dans le pays, car il n'y a pas de trace de cornaline bien loin à la ronde.
Les géologues n'oublièrent qu'une chose, c'est que les eaux sont les conducteurs de minéraux de toute sorte, et les antiquaires ne songèrent pas à se demander si l'histoire des faits industriels n'étaient pas démentie à chaque instant par des tentatives personnelles dues au caprice ou au génie de quelque artisan mieux doué que les autres. La figure tracée sur la lame présentait encore quelques linéaments qui furent soigneusement examinés. On y voyait bien encore l'intention de représenter un animal. Mais était-ce un cheval, un cerf, un ours des cavernes ou un mammouth ?
Quand on eut bien examiné et interrogé le marteau rouge, on le plaça sur un coussinet de velours. C'était la plus curieuse pièce de la collection de M. le comte. Il eut la place d'honneur et la conserva pendant une dizaine d'années.
Mais M. le comte vint à mourir sans enfants, et Mme la comtesse trouva que le défunt avait dépensé pour ses collections beaucoup d'argent qu'il eût mieux employé à lui acheter des dentelles et à renouveler ses équipages. Elle fit vendre toutes ces antiquailles, pressée qu'elle était d'en débarrasser les chambres de son château. Elle ne conserva que quelques gemmes gravées et quelques médailles d'or qu'elle pouvait utiliser pour sa parure, et, comme le marteau rouge était tiré d'une cornaline particulièrement belle, elle le confia à un lapidaire chargé de le tailler en plaques destinées à un fermoir de ceinture.
Quand les fragments du marteau rouge furent taillés et montés, madame trouva la chose fort laide et la donna à sa petite nièce âgé de six ans qui en orna sa poupée. Mais ce bijou trop lourd et trop grand ne lui plut pas longtemps et elle imagina d'en faire de la soupe. Oui vraiment, mes enfants, de la soupe pour les poupées. Vous savez mieux que moi que la soupe aux poupées se compose de choses très variées : des fleurs, des graines, de coquilles, des haricots blancs et rouges, tout est bon quand cela est cuit à point dans un petit vase de fer-blanc sur un feu imaginaire. La petite nièce, manquant de carottes pour son pot-au-feu, remarqua la belle couleur de la cornaline, et, à l'aide d'un fer à repasser, elle la broya en mille petits morceaux qui donnèrent très bonne mine à la soupe que la poupée eût dû trouver succulente.
Si le marteau rouge eût été un être, c'est-à-dire s'il eût pu penser, quelles réflexions n'eût-il pas faites sur son étrange destinée ? Avoir été montagne, et puis bloc ; avoir servi sous cette forme à l’œuvre mystérieuse d'une fée, avoir forcé un ruisseau à révéler les secrets du génie des cimes glacées ; avoir été, plus tard, le palladium d'une tribu guerrière, la gloire d'un peuple, le sceptre d'un homme bleu ; être descendu à l'humble condition de couteau de cuisine jusqu'à ratisser, Dieu sait quels légumes, chez un peuple encore sauvage ; avoir retrouvé une sorte de gloire dans les mains d'un antiquaire, jusqu'à se pavaner sur un socle de velours aux yeux des amateurs émerveillés : et tout cela pour devenir carotte fictive dans les mains d'un enfant, sans pouvoir seulement éveiller l'appétit dédaigneux d'une poupée !
Le marteau rouge n'était pourtant pas absolument anéanti. Il en était resté un morceau gros comme une noix que le valet de chambre ramassa en balayant et qu'il vendit cinquante centimes au lapidaire. Avec ce dernier fragment, le lapidaire fit trois bagues qu'il vendit un franc chacune. C'est très joli, une bague de cornaline, mais c'est vite cassé et perdu. Une seule existe encore, elle a été donnée à une petite fille soigneuse qui la conserve précieusement sans se douter qu'elle possède la dernière parcelle du fameux marteau rouge, lequel n'était lui-même qu'une parcelle de la roche aux fées.
Tel est le sort des choses. Elles n'existent que par le prix que nous y attachons, elles n'ont point d'âme qui les fasse renaître, elles deviennent poussière ; mais, sous cette forme, tout ce qui possède la vie les utilise encore. La vie se sert de tout, et ce que le temps et l'homme détruisent renaît sous des formes nouvelles, grâce à cette fée qui ne laisse rien perdre, qui répare tout et qui recommence tout ce qui était défait. Cette reine des fées, vous la connaissez fort bien : c'est la nature.
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James Darmesteter, auteur de Les origines de la poésie persane : les précurseurs d'Omar Khayyam. (Editions Sulliver, 1995) nous fait découvrir une métaphore étonnante qui a pour support la cornaline :
Ce vin, [Rudaki] le décrit avec les mêmes mièvreries, les mêmes raffinements qu'une amante :
Rudaki prit la harpe et chanta : il faisait jaillir le vin, tandis qu'il faisait jaillir le chant.
C'est un vin fait de cornaline : à le voir on ne le distinguerait point de la cornaline fondue.
C'est la même substance, mais l'une est solide, l'autre fondue.
Sans qu'on le touche, il teint les mains ; sans qu'on le goûte, il court dans la tête.
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