Étymologie :
Étymol. et Hist. 1818 (Dict. des sc. méd. ds Fr. mod. t. 37, p. 40, note 16). Adaptation du gr. υ ̔ π ο φ υ ́ σ ι ς « naissance, ou croissance en dessous » composé de υ ̔ π ο ́ « sous » et φ υ ́ σ ι ς « formation ».
Étymol. et Hist.1. 1575 glande pituitaire (A. Paré, Œuvres, III, 7, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 215a) ; 2. a) 1762 membrane pituitaire (Ac.) ; b) 1814 subst. fém. « id. » (Nysten). Dér. de pituite*; suff. -aire1*.
Lire également la définition du nom hypophyse et de l'adjectif pituitaire afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Anatomie :
Haroun Jedidi, Zayd Jedidi et Albert Beckers, auteurs d' "Une histoire d'hypophyse, évolution des représentations et des concepts au cours du temps." (In : Revue Médicale de Liège, 2014) retracent la manière dont fut envisagée l'hypophyse en Occident depuis l'Antiquité :
Symbolisme :
Selon Jean Hani, auteur de "Le Temple Égyptien". (In : Les Études philosophiques, 1987, no 2/3, pp. 139-152) :
La base architecturale se trouve en rapport avec l'idée directrice exprimée dans la dédicace du temple ; le symbole caractéristique de cette consécration fut découvert dans le dallage du temple couvert; dallage étrange ou apparaissent dessines des organes humains : la courbe d'un œil, la forme d'une oreille, le conduit de la trachée ; et dans la salle XX un bas-relief représente le même visage. Les proportions du profil et de la tête et de celle-ci par rapport au corps sont conformes à celles du canon du corps humain. Schwaller plaça alors le dessin d'un squelette humain, exécuté d'après les moyennes anthropométriques et construit os par os, sur le plan général du temple. II constata alors que la tête vint se situer dans les sanctuaires du temple couvert, la cavité buccale dans le sanctuaire de la barque d'Amon, la poitrine, dans la première salle hypostyle du temple couvert et s'arrêtant à la plate-forme du temple ; l'abdomen est représenté par la cour à péristyle ; le pubis vient à la porte séparant ce péristyle de la colonnade d'Amon ; celle-ci correspond aux fémurs et aux cuisses ; les genoux, à la porte des deux colosses marquant l'entrée à la colonnade ; les tibias, à la cour de Ramsès, encadrés par des colosses ; enfin, le petit orteil, exactement à l'angle Nord du pylône. Et Schwaller a bien soin de faire remarquer que n'importe quel squelette humain harmonieux colle parfaitement au plan ; ce qui exclut, comme l'ont prétendu certains égyptologues, qu'on avait imaginé un squelette "sur mesure " pour démontrer la thèse avancée.
La lecture du schéma ainsi constitué montre que les organes centraux de l'intellect et de toutes les commandes vitales sont situés dans les divers sanctuaires dont l'architecture, la décoration et les textes inscrits précisent l'intention. Ainsi le temple de Louqsor se revèle-t-il comme un édifice consacré au microcosme humain : « Le temple entier est un livre explicatif des fonctions secrètes des organes et des centres nerveux. » Mais, attention, l'homme représenté dans ce temple est l'Homme cosmique, le corps humain et ses organes étant les images de l'organisme divin universel. La tête est le sanctuaire du corps de l'homme, son « temple couvert », et elle a ce même sens symbolique dans le temple de Louqsor ; le canal respiratoire est marque dans l'axe de l'édifice depuis la salle hypostyle (poumons) jusqu'à la salle XII (fosses nasales) par une suite de dalles longues franchissant toutes les portes et passant sous le mur qui sépare les salles VI et XII. Sur le cote Est de la salle XII se situe l'œil, marqué au sol : la est la barque solaire avec la mention d'Horus, œil solaire, qui est la conscience visuelle. Le bulbe rachidien, d'où partent les douze paires de nerfs crâniens, aboutit dans la salle XII au côté Ouest. Du bulbe la moelle continue dans la colonne vertébrale et de la moelle partent les nerfs sensitifs et moteurs. Les sanctuaires (salle VI) se situent dans le pharynx, lieu ou arrivent la nourriture et l'air - la vie - et où s'amplifie la voix, qui est, dans la théologie égyptienne, la parole créatrice. La barque solaire est à l'endroit de la luette et commande l'ouverture et la fermeture de ce carrefour. Les organes de l'intellect intuitif - l'hypophyse et l'épiphyse ou œil pinéal - sont dans les sanctuaires secrets du Sud : l'hypophyse est à l'entrée de la salle I, avec les plexus choroïdes ou s'opère une transformation entre le sang et le liquide céphalo-rachidien.
Émilie Colin, autrice d'un poster intitulé "Naturaliser la bonté" (Master Sciences de la Cognition et Applications, UFR de mathématiques et informatique, Université de Lorraine,
Vision erronée ? On veut l’humain domestiquant le monde. Alain Prochiantz, cité par Françoise Lotstra (2002), nous dit que « Le contrôle de l’animalité n’est pas le seul fait de la loi. Il relève également de la nature ou plutôt de la raison, et il y a un organe pour cela. . . Le fameux cerveau reptilien que le cortex contrôlerait, ce bon cortex qui, tel Saint Georges terrassant le dragon, tiendrait en laisse le serpent lové dans notre hypophyse ou notre hypothalamus. ».
Cette vision va dans la droite ligne des pré-supposés qui s’établissent au moins depuis Descartes.
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