top of page

Blog

Photo du rédacteurAnne

Le Tamarinier

Dernière mise à jour : 17 juil.



Étymologie :


  • TAMARIN, subst. masc.

Étymol. et Hist. A. 1. a) xiiie s. tamarinde « fruit du tamarinier » (Simples médecines, éd. P. Dorveaux, n°761) ; xve s. tamarin (Grant herbier, éd. G. Camus, n°348) ; b) ca 1298 tamarendi « pulpe de ce fruit utilisée en pharmacie » (Marco Polo, Mémoires, éd. L. F. Benedetto, p. 200) ; déb. xive s. tamarinde (Antidotaire Nicolas, éd. P. Dorveaux,17) ; 2. 1641 « tamarinier » (Tristan l'Hermite, La Lyre, éd. J-P. Chauveau, p. 47 : le Sapin, le Tamarin, le Plane). B. 1549 tamarin « nom donné parfois au tamaris » (Est.). Empr. au lat. médiév. tamarindus, et celui-ci à l'ar. tamr hindι ̄ « tamarin » (propr. « datte [tamr] indienne [hindι ̄ ] ») (Lok., n°2013 ; FEW t. 19, p. 180 ; André Bot.).


  • TAMARINIER, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1604 tamarindier (F. Martin, Descr. du premier voyage faict aux Indes Orientales, p. 104 ds Fr. mod. t. 17, p. 142) ; 1733 tamarinier (N. Lémery, Dict. univ. des drogues simples, 3e éd. rev., corr. et augm., Paris, Vve d'Houry, p. 856). Dér. de tamarin* ; suff. -ier*.


Lire aussi les définitions du tamarin et du tamarinier pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Tamarindus indica -

*

*




Botanique :



















*




Vertus médicinales :


Dans Les forces du tamarinier et de 120 autres arbres guérisseurs du Mali et de tout le Sahel (publié par la FAO aux Éditions Mamou, 2008) on nous rappelle les propriétés thérapeutiques de cet arbre :


Le tamarinier ntomi en bambara, dàqaar en wolof, jatbi en pulaar, pusga en mooré, Tamarindus indica avec son nom scientifique) peut soigner beaucoup de maladie s:  abcès, asthme, affections de la bouche, bronchite, taux trop élevé de cholestérol, coliques hépatiques ou néphrétiques, constipation, maux de dents, dermatoses, diabète, diarrhée, fièvre, affections du foie, hémorroïdes, migraine, maladies des reins (pour faire uriner), du sang (pour purifier) ascaris, taenia, maladies des yeux, C'est un des arbres forts de la médecine africaine.

 



Symbolisme :


D'après Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),


"Au Siam, au Laos, à Ceylan en Inde, le tamarinier jour un rôle important : il est la demeure d'influences malfaisantes. Son ombre ou son odeur sont dangereuses. Les bâtons de tamarinier, les armes blanches dotées d'un fourreau de tamarinier sont efficaces même contre ceux qui se sont rendus invulnérables : c'est que ce bois hérite des dangereux pouvoirs des esprits qui l'habitent."

 

Dans "Le symbolisme de la forêt et des arbres dans le folklore." (Perception des forêts. Unasylva, 2003, vol. 213, n°54, pp. 37-43), Judith Crews nous apprend que :


Le tamarinier, Tamarindus indica, souvent associé aux termitières est un arbre au houppier toujours vert ; le caractérisent la dureté et la longévité de son bois, ses feuilles et ses fruits acides et son apparence sévère et imposante. Il est associé à la présence des esprits et des djinns. On le respecte et le craint, et on lui donne des valeurs relatives à la ténacité ; son association dans certains cas avec les termitières en fait un symbole de solidarité dans l’effort durable.

 

Pour Sophie Ékoué, auteure de Sagesses africaines (Hachette, 2016), "le tamarinier, grand arbre aux vertus purgatives, symbolise la longévité."

*

*

Joëlle Delange, autrice de Le Tamarinier, Un arbre magique (© 2013 - Éditions Quintessence) propose un portrait de cet arbre, dans lequel elle évoque son symbolisme :


Le tamarin : un arbre sacré

L’arbre préféré des dieux depuis l’Antiquité : Si le lierre est cher à Bacchus, le cyprès à Pluton, en revanche le tamarin, le lotus et le laurier appartiennent à Apollon.

Ce dieu aux plusieurs visages est parfois représenté avec une branche de tamarinier.

Les Lesbiens donnèrent à Apollon le surnom de « myricéen » dont l’étymologie vient du mot « myrica », c’est-à-dire « tamarin » dans leur langue.

À Babylone dans l’Ancien Testament on en parle. Dans le temple, lors des sacrifices offerts à la déesse Balthi (c’est-à-dire Vénus) pendant sept jours, on brûlait des animaux. Durant ce temps, le prêtre se déplaçait sur une chaise haute portée par des hommes. Un rameau de tamarinier dans les mains, il donnait à chaque adepte, trois, cinq voire sept coups de rameau pour les bénir en disant une prière pour leur salut.

Dans l’Égypte antique : Les Égyptiens tressaient des colliers de tamarin durant les fêtes de Jupiter-Sérapis. Cette divinité cosmique de grand renom, considérée comme dieu suprême de l’État, rendait des oracles. Son culte fut particulièrement marqué sous Ptolémée 1er Soter.


La symbolique du tamarinier à travers le monde : Le tamarinier fait partie des arbres chargés d’un fort symbolisme. C’est un objet de culte et de superstitions. Il est nourricier, utile, d’une exceptionnelle générosité. Les peuplades le respectent pour sa force, sa grandeur et ses multiples vertus. Parfois, on lui prête certains pouvoirs qu’on pourrait qualifier de magiques.

[...]

Un objet de superstition : Les sorciers de Madagascar utilisent les graines de tamarin pour lire l’avenir.

En Inde, on raconte que peu de plantes survivent à proximité du tamarin et que mieux vaut ne pas dormir à l’ombre d’un tamarinier ou attacher un cheval à son tronc.

Du reste, les troupes anglaises établies en Inde après la défaite d’Arabi pacha, n’attelaient pas leurs chevaux à l’ombre d’un tamarinier, par peur que celui-ci ne leur transmette le tétanos.

Dans l’Inde du sud, le tamarin sert souvent d’offrande aux divinités lors de fêtes.

Aux Antilles, il existe un certain nombre de formules ou d’ingrédients pour faciliter la croissance d’un enfant. Pour qu’il soit intelligent, il faut lui faire manger du pain et du miel. Pour qu’il soit fort, on conseille de le frictionner avec des décoctions de bois d’Inde et d’autres feuilles ou lui frotter les membres avec du whisky ou du rhum et des feuilles de tamarinier.

En Martinique, vingt-quatre heures avant l’installation des nouveaux époux dans leur case, on passe des coups de bois d’épineux et de tamarin pour chasser les mauvais esprits et rendre parfaitement saine la demeure.

En Malaisie, selon la coutume, on introduit dans la bouche du nouveau-né de la pulpe de tamarin et du lait de coco pour le protéger.

Pour les Birmans, cet arbre est la demeure du dieu de la pluie. Dans l’hindouisme (religion brahmanique pratiquée en Inde), le tamarin est l’arbre de Yama, le dieu de l’empire des morts qui juge les hommes.

Dans la culture européenne, voir un tamarinier en rêve est un signe de fidélité.

*

*




Contes et légendes :


Selon Joëlle Delange, autrice de Le Tamarinier, Un arbre magique (© 2013 - Éditions Quintessence) :


Les petits contes du tamarinier : croyances, légendes et mythes

En Afrique : En pays mossi (un peuple du Burkina Faso), on raconte que le tamarinier est un arbre femelle qui se déplace la nuit et qui peut vous rendre fou. Pour cette raison, les autochtones ne le plantent jamais près des habitations.

La nuit mieux vaut éviter de cueillir le tamarin, disent-ils, car les arbres des songes risqueraient de hanter les esprits avec les histoires qu’ils se racontent la nuit.

Dans ce pays, lorsqu’un couple n’a pas d’enfant, il plante sous un beau tamarinier, considéré comme fertile, une tige fourchue où est suspendue une grossière sculpture de glaise représentant des organes génitaux (sexe féminin et masculin) placés à l’intérieur d’une calebasse.

Les forgerons mossis avant de travailler le fer, le trempent dans la cendre de potasse puis dans l’eau contenant des feuilles de tamarin. En fin de journée, une fois le travail terminé, ces hommes et leurs apprentis s’aspergent avec la trempe qui contient les feuilles de tamarin pour acquérir de l’endurance. Dans cette région de l’Afrique, le sol qui entoure le tamarinier est un lieu si sacré que c’est sous cet arbre qu’on enterre les rois.

En pays soninké (les Soninkés sont un peuple mandingue de l’Afrique de l’ouest sahélienne établi principalement au Mali le long de la frontière mauritanienne ainsi qu’au Sénégal et en Mauritanie), il est formellement interdit de conter dans la journée sinon on risque d’attirer le malheur sur la famille, dit-on. Mais il existe, pour éviter de s’attirer les foudres des dieux, une phrase qu’il faut absolument employer pour l’ouverture de la narration : « Ma mère est une oseille, mon père un tamarinier. » Ces deux plantes sont censées protéger ce peuple.

En Somalie, on n’utilise jamais le bois de tamarin pour se chauffer. On interdit aux femmes de ramasser des bois ou de cueillir des feuilles de tamarinier. On raconte qu’il apporterait des plaies, c’est-à-dire malheur aux villageois qui l’utiliseraient.

Au Bénin, il est considéré comme l’âme protectrice des villages.

Au Nyassaland (Afrique centrale), on mélange l’écorce de tamarinier à la nourriture des volailles car si elles s’égarent ou sont volées, elles reviennent à la maison, dit-on.

Chez les Sakalavas (peuple du littoral sud-ouest de Madagascar), dans le Ménabé, le tamarinier est considéré comme un arbre sacré. C’est le roi des arbres, le plus respecté, le plus prodigieux. Certains tamariniers sont consacrés aux esprits. Aussi les couples stériles prient-ils sous les tamariniers pour obtenir des enfants. Les missionnaires luthériens au XIXe siècle ont fondé des stations missionnaires dans cette région. L’un deux, Jacobsen, écrit : « Les Sakalavas savent que Dieu existe, qu’il a créé et conserve toute chose, qu’il est le maître de l’univers. Mais le docteur Borchgrevink [qui les accompagnait] semble douter de la pureté de cette idée et réplique : « Ce dieu unique dit-il se trouve sous le kily [le tamarinier], l’arbre aux fruits acides, immense, aux branches épaisses et formant un vaste cercle. C’est sous le kily que les familles se réunissent et l’appellent. » »

La loi malgache punit les crimes de sorcellerie et la profanation de tombe. C’est sous un tamarinier que le conseil des vieillards se réunit pour condamner le prévenu. Mais c’est aussi un arbre de sagesse où l’on transmet la culture malgache aux enfants.

*

*


475 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page