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Le Cinabre





Étymologie :

  • CINABRE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. xiiie s. cenobre « sulfure rouge de mercure » (Remedes anciens, B.N. 2039, fo6 ds Gdf. Compl.), forme isolée ; 1394 sinabre (Inventaire de meubles de la mairie de Dijon, 5 févr., Archives de la Côte-d'Or, ibid.) ; 2. 1552 « couleur rouge » (Ronsard, Amours de 1552, p. 64 ds IGLF : de son teint le cinabre vermeil) ; graphie concurrente cinnabre par réfection étymol. dep. 1606 (Nicot), mais plus rare. Empr. au lat. impérial cinnabaris « cinabre », lui-même empr. au gr. κ ι ν ν α ́ ϐ α ρ ι « cinabre, sang de dragon, sorte de teinture ; plante tinctoriale, garance », mot d'orig. orientale, prob. persane.


Lire aussi la définition.




Symbolisme :


D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"Le cinabre est le sulfure rouge de mercure, composé dans lequel on reconnaît les deux éléments de base de l'alchimie universelle : le soufre et le mercure. La forme ancienne du caractère tan, qui le désigne en chinois, figure d'ailleurs le cinabre à l'intérieur du fourneau de l'alchimiste ; une autre forme archaïque évoque la transformation de l'homme par l'usage du cinabre. C'est par excellence la drogue d'immortalité, d'autant qu'il est rouge (couleur faste et couleur du sang), et qu'il rend le corps rouge, c'est-à-dire à la fois qu'il en rajeunit le teint et qu'il lui donne la luminosité du soleil. On notera par ailleurs que la consommation du cinabre n'est pas spéciale à la Chine ; elle est aussi connue de l'Inde, et même de l'Europe, où elle fut recommandée par Paracelse.

Il faut remarquer que le symbolisme du cinabre ne résulte pas de sa qualité de sel, combinant le yin et le yang et en neutralisant les effets réciproques (l'alchimie chinoise ne fait pas cas du soufre). Ce que l'on cherche à obtenir, c'est le yang à l'état pur, or ou cinabre, bien que identifié à l'ovule, il soit substantiellement yin. Ce résultat s'acquiert par des calcinations successives, qui ont pour effet de libérer le mercure. L'alternance cinabre-mercure est le symbole de la mort et de la renaissance, de la régénération perpétuelle, à la manière du phénix renaissant après combustion.

Le symbolisme du cinabre s'établit donc sur deux plans :

- l'opération alchimique, qui réalise symboliquement la régénération ;

- la consommation du produit, qui est censée conférer l'immortalité physique. Il existe manifestement une hiérarchie entre ces deux conceptions, et les textes chinois ne s'y trompent pas, qui donnent la primauté à la première ; la longévité corporelle n'est elle-même qu'une résultante."

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