L'Endive
- Anne

- 27 janv. 2017
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 nov.
Étymologie :
ENDIVE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Début xive s. indivie (Passion du Palatinus, éd. G. Frank, 1893) ; 1413 andive (Comptes de Nevers, Arch. de la Ch. des Compt. de Nevers ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. médiév. endivia (av. 1250 ds Latham, s.v. intubus), lui-même empr. au gr. médiév. ε ́ ν τ υ β ι ο ν (ixes., CGL II, 91, 24), ε ́ ν τ υ ϐ ι ν (xes., CGL III, 430, 69), prononcé endivi, du gr. ε ́ ν τ υ ϐ ο ν, qui serait lui-même empr. au lat. impérial intubus « chicorée sauvage, endive » (v. André Bot., s.v. intubus).
Lire aussi les définitions du nom endive.
Autres noms : Cichorium intybus var. foliosum - Cichorium endivia - Barbe-de-capucin - Chicon - Chicorée courte - Chicorée de Bruxelles - Chicorée frépille - Chicorée frisée - Chicorée frizonnée - Chicorée witloof - Sandive -
*
*
Botanique :
Selon Jean-Marie Pelt, auteur d'un ouvrage intitulé Des Légumes (Éditions Fayard, 1993) :
Y a-t-il plante plus commune que la chicorée sauvage, toujours si ardemment présente au bord des chemins ou des fossés, avec ses capitules de fleurs bleu vif et son architecture rameuse un peu dégingandée ?
Cette chicorée sauvage et sa cousine germaine la chicorée endive (Cychorium endivia), ont engendré la scarole, la frisée et l'endive. La scarole ressemble à une laitue non pommée, et la frisée présente le même aspect, mais ses feuilles sont découpées et crispées. La première est une chicorée d'hiver, la seconde une chicorée d'été. Grecs et Romains connaissaient selon toute vraisemblance les deux formes, qu'ils consommaient crues ou cuites. Mais ils ne connaissaient pas une troisième : l'endive, produite par étiolement, pratique horticole mise au point en Europe au cours du Moyen Âge.

La pratique de l'étiolement systématique a tout juste un siècle et demi, et consiste à priver la plante de lumière. Vers 1850, un certain Bresiers, chef de cultures au Jardin botanique de Bruxelles, découvre le processus de formation du chicon de chicorée ou witloof, c'est-à-dire « feuilles blanches » en flamand. Il cultivait ses chicorées dans les caves du Jardin botanique en l'absence totale de lumière. Il fut frappé par le fait que certaines racines donnaient de petites pommes allongées, et chercha la cause de ce développement si particulier.
Il constata qu'il était dû à la présence, au-dessus des collets, d'une couche de terre exerçant une pression sur les jeunes feuilles en voie de développement, les obligeant à se maintenir imbriquées et pressées les unes sur les autres en forme de pomme. Le mode d'obtention ainsi trouvé fut conservé secret pendant longtemps, et le witloof resta un légume local durant plus de vint ans. Peu à peu, cependant, il pénétra dans la culture maraîchère des environs de Bruxelles, et la Belgique se fit exportatrice de ce nouveau légume, accueilli partout avec la plus grande faveur. En 1878, le premier cageot fut mis en vente aux Halles de Paris. Le crieur à qui l'on demanda le nom de ce nouveau légume répondit, sans plus réfléchir, « endive de Bruxelles. » L'endive était baptisée et ce nom lui resta.
Croissant dans l'obscurité, les endives sont incolores, car la chlorophylle ne peut se former qu'en présence de lumière. Les feuilles sans chlorophylle de l'endive sont donc la dernière invention perpétrée dans le groupe des chicorées. L'endive witloof est à l'origine, encore amère, propriété qui disparaîtra avec un intense effort de sélection.
Les endives sont très riches en eau et leur bilan calorique est faible ; roches en cellulose, comme toutes les salades, elles contribuent à la bonne circulation du bol alimentaire dans l'intestin, et constituent un mets particulièrement fin et rafraîchissant. [...]
*
*
Symbolisme :
Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Endive (Cichorium endivia) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Masculin
Planète : Jupiter
Élément : Eau
Pouvoirs : Désir érotique - Amour - Fidélité conjugale.
Utilisation magique : Pour avoir son maximum d'efficacité en magie, la Witloof doit être ramassée de la façon suivante : déterrez-la un 27 juin, si la nuit est "belle et bien éclairée par la lune. Sinon attendez le 25 juillet. Sortez-la de terre avec un ustensile en os ou en corne. Pas de métal et surtout pas dé matière plastique !
Mais de quelque façon qu'elle soit récoltée, l'Endive portée en talisman attire quand même l'amour. Elle doit rester très fraîche; remplacez-la tous les deux jours en puisant dans la provision du 27 juin ou du 25 juillet, que vous gardez dans un endroit frais et aéré, les Endives couchées sous une mince couche de sable sec. Elles conserveront ainsi leur pouvoir tout l'hiver.
Mangées en salade, les Endives éveillent le désir sexuel. Utilisez de préférence une bonne huile de noix non industrielle. Si vous soupçonnez quelqu'un d'être l'amant, ou la maîtresse, de votre conjoint, invitez cette personne à déjeuner et servez-lui une copieuse salade d'Endives : elle sera incapable d'y toucher en votre présence.
*
*
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
L'endive, surtout si elle est cueillie avec un ustensile en or ou en corne la nuit du 27 juin ou du 25 juillet, attire l'amour lorsqu'on la porte sur soi. "Elle doit rester très fraîche : remplacez-la tous les deux jours en puisant dans la provision du 27 juin ou du 25 juillet, que vous gardez dans un endroit frais et aéré, les endives couchées sous une mince couche de sable sec. Elles conserveront ainsi leur pouvoir tout l'hiver."
La salade d'endives est aphrodisiaque. On dit également que "si vous soupçonner quelqu'un d'être l'amant, ou la maîtresse de votre conjoint, invitez cette personne à déjeuner et servez-lui une copieuse salade d'endives : elle sera incapable d'y toucher en votre présence."
Selon une croyance du nord de la France, en buvant sur une salade d'endives, on obtient des enfants frisés.
Pour avoir de belles endives, il faut les semer la veille de la Trinité ou de la Saint-Jean ou le 24 juin (Vosges), le jour de la Saint-Laurent ou le 10 août (Meuse). En Belgique, on privilégie le Saint-Sacrement, le soir du 3 mai de ou la veille de la Fête-Dieu.
*
*
Selon Pierre Dubois et René Hausman qui ont écrit et illustré L'Elféméride, Le grand légendaire des saisons - Automne-Hiver (Éditions Hoebeke, 2013),
"Chicorée de Bruxelles ou de Magdebourg, witloof, chicon, barbe-de-capucin, le Petit Peuple a coutume d'appeler ironiquement l'endive "la verdure du royaume des Taupes", à cause de son amertume et de son teint livide, de sa croissance en cave, à l'abri du moindre rayon de soleil. Cette salade d'hiver pâlichonne, mal aimée, surtout cuite, des réfectoires, redoutée des enfants, est pourtant une croquante gourmandise très appréciée sur les tables du Nord, en compagnie de la betterave rouge, autre légumineuse de l'ombre.
Les endives auraient été cultivées il y a bien longtemps par les nains chtoniens, souterrains, des mines des pays charbonniers de la Belgique. Parce qu'ils manquaient de légumes frais, de verdure, l'un d'eux serait un jour monté dans le monde du dessus arracher une brouettée de chicorées sauvages qu'il aurait ensuite replantée, cultivée, adoucie sur les couches sablonneuses des galeries, légèrement éclairées par un halo lunaire récupéré grâce à un système de conduites et de réverbérations.
Alléchés par la réputation du produit, des foultitudes de nains cavernicoles, ténébricoles de toutes espèces, seraient accourues de toutes parts à travers les creuseries du sous-sol se ravitailler en endives et en plans à repiquer jusqu'à ce que qu'au XIXè siècle, un Nuton épris d'une jeune paysanne offrit le secret de la culture de l'endive au père en échange de sa fille.
C'est ainsi que le précieux chicon vint enrichir la cuisine des mortels.
D'un nacre délicat, croquante, joliment fuselée, veloutée au toucher, certains n'hésitent pas à lui décerner le titre de "princesse du Nord". Elle doit toutes ses qualités au savoir-faire du Petit Peuple souterrain et, ajoute-t-on, à la bienveillance de la Lune blanche. Pareille à quelques fées délicates, fantomatiques et nocturnes, elle ne s'épanouit que dans l'ombre et le silence des solitudes hivernales. Plus pudique encore que le lys, elle se laisse croquer vierge, bien que sa chair soit aphrodisiaque. Offerte, par contre, en salade à un amant ou une maîtresse infidèle, il ou elle se trahira en se montrant incapable d'en grignoter ne serait-ce qu'une feuille.
Elle se déguste crue, braisée, gratinée, en velouté. Les Nutons la font sauter avec des lardons et du jambon des Ardennes.
Les nains ne la coupaient jamais au couteau de peur de la rouiller, mais avec une lame de corne ou d'os."
*
*
D'après le site https://www.endive.fr/
"L’endive est née en 1850, fruit du hasard et de l’avarice de M. Bréziers. Cherchant à payer moins d’impôts sur ses cultures, celui-ci aurait dissimulé des pieds de chicorées sauvages dans sa cave, sous une petite couche de terre. Quelques semaines plus tard, lorsqu’il vient les chercher, les racines avaient donné une plante blanche en forme de fuseau. M. Bréziers avait découvert l’endive dite witloof qui signifiait feuille blanche en flamand. Il décida d’en faire la culture, développant bientôt l’endive telle que nous la connaissons aujourd’hui, à partir d’une chicorée à café.
Sa culture : L’endive a plusieurs particularités : elle n’existe pas à l’état sauvage et si on laisse pousser la racine, elle va donner une fleur. Par ailleurs, elle a besoin, pour garder sa blancheur, que sa culture se déroule à l’abri de la lumière et dans une atmosphère chaude et humide. Ces deux conditions reconstituent « l’effet de cave » de feu M. Bréziers. Pour produire les endives, il y a donc besoin du savoir-faire du producteur. Si la culture de l’endive a évolué depuis le XIXe siècle, les modes de production actuels préservent le caractère authentique et naturel du produit."
*
*
Symbolisme alimentaire :
Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :
L'Endive : Chicons, Witloof
La sphère psychique des Endives affine la mémoire, force l'homme à "observer" avec la plus grande attention, le rend plus attentif aux événements à venir. Elle aiguise le regard et incite l'être humain à bien écouter les signaux qui viennent à lui de l'extérieur... C'est dans cette ambiance que l'être humain "ouvre" ses sens... Esprit ouvert et curieux, il attend, tout en dirigeant son regard vers ce que le monde extérieur, la nature, la vie lui offrira. Les Endives suscitent l'intérêt pour tout ce qui est "autre" (personnes ou choses). Non, elles ne son sûrement pas focalisées exclusivement sur elles-mêmes ! S'ouvrant toutes grandes vers l'extérieur elles attendent pour ainsi dire la réponse... Parfois, elles émettent un signal et écoutent l'écho..., ou la réponse.
Les Endives piquent la curiosité de la Vie elle-même. Eprise de Vérité, elles cherchent à pénétrer l'essence des choses. Si, auparavant, les choses étaient pour l'être humain tout à fait banales ou évidentes, il se demande aujourd'hui s'il n'y a pas plus en elles, et derrière elles, qu'il n'avait pas pensé. Il se peut qu'il n'ait jamais fait attention aux choses et aux gens en dehors de lui Peut-être son esprit a-t-il toujours été tourné vers lui-même au point de marcher plutôt "à côté" des choses. Ou, simplement, la Vie n'a-t-elle encore jamais passionné, fasciné ! l n'a pas vraiment vécu en "regardant".
Voici ce que les Chicons lui disent : "Abandonne ton refus de VOIR (au sens propre comme au figuré)..., de regarder tout ce qui se déroule dans la Vie, les choses belles, vraiment joyeuses Réveille-toi ! Entre dans la vie et ouvre-toi ! Il y a beaucoup plus dans les choses, dans les gens, dans la matière... que tu ne le penses ! Il y a beaucoup plus à "voir" dans la vie autour de toi que tu ne le crois ! Tends ton cou, regarde bien, observe, écoute... attentivement... et tu Verras, tu Découvriras, tu Sauras, tu Comprendras... tout ce qu'auparavant tu ne voyais ou ne comprenais pas. Ouvre tes yeux au Miracle de la Vie."
L'être humain se fait peut ainsi dire tirer l'oreille par les Endives pour le ramener tout près de la Vie. Il se peut qu'il ait toujours eu, inconsciemment, le sentiment de ne pouvoir réellement "atteindre" cette Vie. C'est parce qu'il a été trop peu présent comme JE en lui, ou qu'il n'a jamais vécu d'une façon vraiment Consciente, mais plutôt machinalement ou d'une manière très structurelle ou superficielle, comme un zombie ou comme quelqu'un qui ne se pose jamais de questions sur la Vie, qui n'en perçoit que le côté prosaïque... Les Chicons : "Fais bien attention à ce que tu fais ! Considère la Vie. Qu'es-tu en train d'en faire, dis ? Est-il nécessaire de te rendre compte de certaines choses, de les "changer" ? Ne refuse donc pas de bien l'examiner. Vois comme la vie est forte et prometteuse !"
Il est fort possible qu'une personne soit prise d'une grande envie d'Endives au moment où son Essence Vivante l'appelle à se pencher sur certaines choses pour les voir autrement qu'auparavant, au moment où elle doit en arriver à COMPRENDRE le pourquoi et le comment de certaines choses, de faits sur lesquels, jusqu'à présent, elle est passée sans leur prêter vraiment attention. "Ouvre donc l'œil et le bon ; prends conscience. Tu ne le vois toujours pas ? Alors, approfondis et intensifie encore ta recherche ! Oriente-toi vers la vérité, demande des réponses claires et nettes. Te rends-tu bien compte de ce que tu fais, de ce que tu dis, du sens dans lequel tu es en train de vivre ? Eveille-toi, regarde ta Vie attentivement."
Celui qui a envie de Chicons dispose d'une grande capacité d'assimiler, de percevoir intensément beaucoup de choses de renifler tous les vents de la vie, afin d'amplifier sa PERCEPTION du monde qui l'entoure, de la vie en général. il a besoin de voir davantage, de voir plus clair, d'ouvrir grand les yeux pour considérer le monde comme quelque choses de merveilleux et d'en tirer tous les avantages possibles. Il a besoin d'être ainsi plus présent dans la Vie terrestre, de mieux se rendre compte de ce qu'est la Vie<; il va sans dire que cela est carrément impossible aussi longtemps qu'il demeure à un niveau Superficiel de son être. Il y a bien plus en lui qu'il ne le pense... L'envie d'endives demande un approfondissement, une attention consciente, tant sur les plans intuitif-affectif et intellectuel que sur le plan sensoriel...
Celui qui aime les Endives a une grande maîtrise de ses forces mais n'arrive pas toujours à se livrer à la Vie elle-même.
à suivre
L'Endive : Scarole, Chicorée frisée
Celui qui aime l'Endive éprouve quelquefois des difficultés à se faire à l'idée "agir avec désintéressement", puis abandonner et lâcher prise. Il préfère, par moments, musarder auprès des choses, des gens... au lieu de prendre son chemin à lui, sans se retourner... Il lui arrive de ressentir des regrets, une nostalgie. Il a les yeux pleins de désir... en souffrant d'une sorte de spleen à cause de ce qui ne peut être. La Scarole lui dit de lâcher prise, d'avancer sans regarder en arrière. De lâcher prise par rapport à TOUT, de ne se soucier plus du passé, d'oublier ce dont il s'est dessaisi.
Il ne doit pas compter sur la gratitude d'autrui ; c'est lui, en revanche, qui apprendra à ressentir de la gratitude afin de pouvoir faire le bien pour les autres - à l'arrière-plan - sans toujours vouloir se mettre en avant, sans attendre la moindre récompense... Il apprendra à lâcher prise, toujours et encore... et à continuer son chemin...
[...]
Il se peut que celui qui a envie d'Endive ait la tête un peu dure parce qu'il refuse de "renoncer" à ce qu'il doit lâcher... Il lâche prise en gémissant... Dès lors, il se trouve aux prises, cela va de soi, avec des barrages sur son chemin, voire dans son corps (constipation, hémorroïdes, gonflement du foie, etc.)
"Lâche prise, enfin", dit l'Endive, "cesse de tenir ce cordon comme si tu ne pouvais vivre sans ce soutien." Il peut s'agir, au sens figuré, d'un cordon ombilical : l'être humain qui n'ose pas lâcher prise, de crainte plonger dans le néant, qu'il s'agisse d'un lien avec ses parents, avec ses enfants ou avec son/sa conjoint(e)...
[...] L'Endive demande à l'être humain de se "retirer", de lâcher prise, de laisser partir... "Passe ton chemin", lui dit-elle, "et laisse tout derrière toi !"
Celui qui, comme l'Endive, mène une vie inspirée par l'amour sait qu'il n'a pas besoin de lier à lui qui ou quoi que e soit, qu'il peut donner avec un cœur, qu'il peut faire le bien et vivre lui-même dans la joie, en allant toujours plus loin sur le Chemin de l'évolution... ; il n'agrippe pas, il ne reste pas collé..., il avance toujours. Ne s'accrochant à rien, il est contente de voir que les autres aussi ont le vent en poupe sur leur chemin à eux.
*
*










