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XX. Le Jugement / La Renaissance

  • Photo du rédacteur: Anne
    Anne
  • il y a 5 jours
  • 25 min de lecture




Symbolisme :


          Voici la présentation du Tarot du Sepher de Moïse qui met en avant les lames du Livre de Thot :


Lame du nombre 20 - lettre hébraïque Resch - le Jugement


Le Nombre Vingt, le Jugement dans le livre de Toth, est le douzième signe Japheth/Balance dans le Zodiaque sacré. Ce Nombre Vingt est le deuxième de notre septième ternaire (19-20-21), c’est celui sous influence de la Conscience comme en témoigne sa réduction théosophique à 2, mais si nous procédons par addition des Vingt premiers Nombres nous obtenons une somme de 210, ce qui après réduction théosophique nous ramène à Trois le Destin. Il n’y a là aucune contradiction si nous considérons que le signe de Japheth/Balance est l’application de la Justice Vertu cardinale le Nombre Huit, et que cette Justice ne peut s’appliquer qu’après que la Conscience ait éprouvé ses Connaissances dans la sphère du Destin en réalisant les Douze travaux d’Hercule, le cercle du Zodiaque sacré. Le Nombre Vingt est bien la Conscience qui soumet au Jugement suprême son patrimoine karmique, comme nous l’avons vu dans le chapitre V, des Tables de la Loi, c’est ce que les anciens égyptiens avaient symbolisé par la fameuse scène de la psychostasie qui se retrouve dans les temples mais surtout dans un grand nombre de tombeaux. Scène ou l’Osiris N., fait peser son cœur sur la balance du Jugement, cœur qui doit se révéler plus léger que la plume de Maât, la déesse de la Justice. Ici la scène nous révèle un enseignement très précieux. Le Jugement et sa balance ne sont pas là pour juger les fautes commises, avec son cortège de punitions ou de récompenses, qui seraient une négation du libre arbitre ; bien au contraire, le fait que le cœur de celui qui se soumet au Jugement doit être aussi léger que la plume de Maât, implique une harmonie et une correspondance entre les Lois de la Providence et celles de ce cœur qui est pesé. Soit ces lois sont compatibles avec le patrimoine karmique, et le gardien du seuil laissera passer l’âme-de-vie pour qu’elle poursuive son évolution ; soit il n’y a pas homogénéité entre ce qui est en haut et ce qui est en bas, et la sortie du tombeau ne sera plus possible, un retour aux cycles des réincarnations s’imposera comme le juste effet d’une juste cause, celle qui dépendra de l’usage de ce libre arbitre que fera chacun d’entre nous; ceci implique que nous soyons nos propres juges concernant l’état de notre parcours. Dans la scène de la psychostasie, en cas de pesée défavorable, l’Osiris N. était réabsorbé par la grande dévoreuse, monstre qui symbolisait le retour à l’animalité de la réincarnation dans la sphère organique.


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La lame du livre de Thoth concernant ce Nombre Vingt, est symbolisée par un hiéroglyphe représentant un ange (les ailes de l’esprit), - qui claironne de sa trompette les vibrations de la Providence d’avec lesquelles, les résonances intérieures de l’âme-de-vie devront vibrer en harmonie avec cette musique des sphères-, et qui préside au jugement de l’œuvrant sortant à demi du tombeau et entouré par un père et une mère en prière qui espèrent la résurrection de ce fils attendu. Ce père et cette mère sont à entendre comme l’étaient Isis et Osiris assistant à la scène de la psychostasie, ou comme l’Adam et Ève notre archétype géniteur. Nous retrouvons dans le douzième livret du Corpus Hermeticum un fort beau résumé de ce Nombre Vingt le Jugement :


44. Une seule chose libère, sauve et guérit l’homme : la Gnose, la connaissance de Dieu. C’est Elle le chemin de l’ascension de l’Olympe. C’est par Elle seulement que l’âme devient vraiment bonne ; non pas tantôt bonne, tantôt mauvaise, mais Bonne par nécessité intérieure.

45. Tat : Que veux-tu dire par là, O Trismégiste ?

46. Hermès : Pense donc à l’âme d’un enfant, mon fils. Quand la séparation entre elle et le Soi n’est pas encore complète, que le corps est encore petit et n’a pas atteint sa pleine croissance, qu’elle est alors belle à voir! Elle n’est pas encore souillée par les passions du corps et, dans une grande mesure, elle est encore unie à l’Âme du Monde.

47. Cependant lorsque le corps atteint sa pleine croissance et que l’âme est attirée vers le bas par le fardeau du corps, elle se sépare du Soi et tombe dans l’oubli. Elle ne participe plus alors au Beau et au Bien. Et l’oubli engendre le mal.

48. La même chose arrive à ceux qui quittent le corps terrestre. Lorsque l’âme rentre en elle-même, le souffle vital se retire dans le sang et le moi dans le souffle vital. Mais lorsque l’Ame-Esprit s’est purifiée de ses voiles et, divine de nature, a pris un corps de feu, elle parcourt l’espace entier et abandonne la matière au jugement.

49. Que veux-tu dire, père ? Tu as dit que le Noùs (prononcer No-us) était séparé de l’âme et l’âme du souffle vital, et tu as dit aussi que l’âme était le vêtement du Noùs, et le souffle vital le vêtement de l’âme ?

50. Hermès : Celui qui écoute, mon fils, doit être en union de conscience avec celui qui parle et le suivre dans ses pensées. Son oreille doit même être plus fine et plus rapide que la voix de celui qui parle.

51. Tous ces voiles, mon fils, se constituent dans le corps terrestre. Car il est impossible au Noùs, de par son essence, d’habiter nu un corps terrestre : c’est que le corps terrestre ne peut porter une aussi grande divinité et qu’une Force de cette splendeur et de cette pureté ne peut supporter d’être liée par un attouchement direct à un corps soumis aux passions.

52. C’est pourquoi l’Esprit s’enveloppe dans les voiles de l’Âme ; l’âme qui, à certains égards, est aussi divine, se fait la servante du souffle vital tandis qu’enfin le souffle vital gouverne la créature.

53. Lorsque l’Ame-Esprit s’est détachée du corps terrestre, elle s’enveloppe immédiatement du vêtement qui lui est propre, la robe de Feu, impossible à porter tant qu’elle habitait le corps terrestre. Car la terre ne supporte pas le Feu ; une seule étincelle suffirait à la mettre tout entière en flammes. De là vient que la terre est entièrement entourée d’eau comme d’une sphère, pour la protéger, comme un rempart, contre les flammes du Feu.

54. L’Esprit, la plus rapide de toutes les créations de la pensée divine, a aussi pour corps le plus rapide de tous les éléments: le feu. Car l’esprit, Créateur de toutes choses, utilise le feu comme véhicule pour l’oeuvre de la création.

55. La Pensée universelle crée donc l’Univers. La pensée de l’homme crée seulement ce qui est terrestre. Car si le pouvoir de penser de l’homme n’est pas revêtu de feu, il est incapable de donner l’existence à des choses divines et ses véhicules le retiennent dans les limites de l’humain.

56. L’âme humaine ( non pas n’importe laquelle, mais l’âme vraiment consacrée à Dieu) est dans un certain sens un bon démon, elle est divine. Lorsqu’une telle âme se sépare du corps après avoir suivi le chemin de la véritable piété. (Chemin qui conduit à la naissance du Divin et à l’abstention de tout préjudice et injustice envers le prochain ) elle devient une Ame-esprit parfaite.

57. L’âme impie, au contraire, ne change pas de nature, se réprimande et se punit elle-même, et cherche un nouveau corps terrestre qu’elle puisse habiter; mais uniquement un corps humain, car aucun autre corps ne saurait abriter une âme humaine. Par décret divin, aucune âme humaine ne doit s’abaisser jusqu’à habiter le corps d’un animal sans raison. Voici en vérité une loi de Dieu qui protège l’âme humaine d’une grande honte.


Dans notre Cabbale Mère, le Nombre Vingt est la fin des cycles planétaires et des signes du Zodiaque sacré. Celui qui parvient à franchir ce seuil par son harmonie vibratoire avec la Providence, reçoit l’Arcane majeur Final : le Monde. Dans le Tao-Tô-King la sentence suivante illustre à merveille ce Nombre Vingt, le Jugement :


L’homme de haute vertu est au-dessus de la vertu, c’est pourquoi il est vertueux. L’homme de moindre vertu, se dit vertueux c’est pourquoi il ne l’est pas. L’homme de haute vertu la pratique sans y penser. L’homme de moindre vertu l’utilise pour atteindre un but. Et pourtant il ne l’atteint pas. Le véritable homme de bien agit sans avoir de raisons de le faire. L’homme de justice agit car il a des raisons de le faire. L’homme qui se conforme au rites agit et veut les imposer par la force. Ainsi, si l’on oublie le Tao, il reste la vertu. Si l’on se détourne de la vertu, il reste la bonté. Lorsque la bonté est perdue, il reste la justice. Lorsqu’on abandonne la justice, on recourt aux rites. Or, Les rites ne sont que l’apparence de la vérité et de la sincérité. Ils sont aussi l’amorce de la confusion. La connaissance et l’intelligence ne sont pour le Tao que des fleurs sans parfum. Elles sont souvent la source de l’erreur. C’est pourquoi le Sage puise au tréfonds des choses sans s’arrêter aux apparences. Il contemple le fruit plutôt que la fleur. Il ignore l’une et cueille l’autre.


Le Nombre Vingt a pour lettre hébraïque Resch, nom divin Rodech (Ordonnant).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :


Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche linguale. Comme image symbolique, il représente la tête de l’homme, son mouvement déterminant, sa marche. Selon Boehm, la lettre « R » tire son origine de la faculté ignée de la Nature. Elle est l’emblème du feu. Cet homme, qui, sans aucune science, a souvent écrit de manière à étonner les plus savants, assure dans son livre de la triple Vie de l’homme, que chaque inflexion vocale ou consonante est une forme particulière de la Nature centrale. « Quoique la Parole, dit-il, les varie par la transposition, cependant chaque lettre a une origine au centre de la Nature. Cette origine est merveilleuse, et les sens ne la peuvent saisir qu’à la clarté de l’intelligence ». Employé comme signe grammatical, le caractère Resch est dans la Langue hébraïque, le signe de tout mouvement propre bon ou mauvais. C’est un signe originel et fréquentatif, image du renouvellement des choses, quant à leur mouvement. Son nombre arithmétique est 200.

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Marie-Claire a la gentillesse de partager avec nous son travail de condensation par extraits choisis des Méditations sur les 22 Arcanes Majeures du Tarot d'un auteur qui a préféré garder l'anonymat (Éditions Aubier, 1980, 1984) :


Arcane XX : Le Jugement


« Comme le père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le fils donne la vie à qui il veut. Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils... » (Evangile selon Saint Jean, V, 21-23). L’idée et l’idéal de la Résurrection signifient l’œuvre alchimique de la transmutation aussi bien matérielle que spirituelle et supposent une force d’âme qui la rende capable de se détacher du monde, de participer activement au processus de l’évolution humaine mais encore de s’élever jusqu’à la participation à l’œuvre de la Magie Divine dont le but est la Résurrection.

La Lame représente les forces ressuscitantes : l’Ange à la trompette, l’amour paternel et maternel et le surgissement d’un adolescent ressuscité d’un tombeau ouvert. La Magie de la Résurrection est donc celle de la voix de l’amour de la Mère et de l’amour du Père réunis. De même que le père et la mère terrestres donnent la vie à l’enfant alors que l’Ange de la Vie sonne de la trompette pour appeler son âme à l’incarnation - la trompette est alors tournée vers le haut -, de même le Père et la Mère célestes redonnent la vie à l’enfant lors de sa résurrection alors que l’Ange de la Résurrection sonne de la trompette pour appeler son âme et son corps à la Résurrection - la trompette est alors tournée vers le bas -.

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L’oubli, le sommeil et la mort sont trois degrés du processus de l’élimination d’un être conscient et vivant. Le contenu de notre conscience à l’état de veille est limité à ce qui a trait à ce que nous sommes entrain de juger, dire ou faire ou bien que nous allons juger, dire ou faire. Pour agir, il faut oublier et il faut se rappeler. Oublier, c’est renvoyer les choses qui ne nous intéressent pas dans les ténèbres de la mémoire latente ; se rappeler, c’est les appeler de nouveau à la conscience active parce qu’elles nous intéressent, c’est les faire surgir des mêmes ténèbres. Il y a un va-et-vient continuel entre la conscience ordinaire de l’état de veille (ou conscience cérébrale) et le domaine de la mémoire. Chaque « va » correspond à l’action de s’endormir et à celle de mourir, chaque «vient» correspond au réveil et à la résurrection. Toute représentation qui s’en va du champ de la conscience cérébrale éprouve un sort analogue à celui qu’énonce : « Lazarre, sors ! ». En effet, l’analogie entre la voix forte qui rappela Lazarre à la vie et l’effort intérieur qui évoque un souvenir révèle l’essence de la magie de la voix forte de Jésus et du son de la trompette de l’Ange de la Résurrection.

L’indifférence cosmique que nous appelons «matière» n’y est pour rien, mais l’amour cosmique que nous appelons « Esprit » accomplira l’acte magique de la Résurrection c'est-à-dire la réintégration de l’unité inséparable de l’esprit, de l’âme et du corps par l’acte magique de la Mémoire Divine. Ce que la littérature occultiste appelle « la chronique de l’Akasha » est l’analogie macrocosmique de la mémoire supra-consciente microcosmique.

Il existe trois chroniques de l’Akasha bien que la littérature occultiste privilégie plutôt celle où les choses et les événements du passé se déroulent avec une exactitude quasi photographique. Cette chronique a une caractéristique particulière ; plus elle remonte dans le passé, plus elle manifeste deux tendances contraires, à savoir une remontée dans les sphères supérieures et, simultanément, une descente dans les sphères inférieures.

La chronique supérieure ne retient que les faits symboles, les faits types représentatifs d’une série entière alors que la chronique inférieure est précisément constituée par les faits rejetés comme inutiles. La chronique supérieure, c’est le Livre de Vérité que l’on peut non seulement lire càd voir mais encore « avaler » c'est-à-dire assimiler, de sorte qu’il devienne toujours présent en nous. La chronique inférieure, c’est le Livre des Faits qui n’est pas lié à l’initiation, qui ne peut être avalé, on n’y puise de renseignements que par procédés tels que la clairvoyance médiumnique ou autres...

Le Livre de Vie est la troisième chronique de l’Akasha qui correspond à la mémoire morale. Elle ne contient que ce qui est de valeur éternelle, ce qui est digne de vivre éternellement, ce qui est digne de la Résurrection. Il est constamment modifié, écrit et ré-écrit car la mémoire divine oublie les péchés pardonnés et expiés. De ce fait, Le Karma n’est plus seulement la loi des causes et des effets qui opère d’incarnation en incarnation, il est surtout le moyen de salut càd le moyen d’effacer des inscriptions dans le Livre.

C’est dans le Livre des Faits, que les entités des hiérarchies de gauche puisent les preuves de leurs accusations. Le Livre de Vérité est, pour ainsi dire, l’ensemble des compte-rendus du débat millénaire entre les hiérarchies de gauche et celles de droite ou entre le Bien et le Mal. Le Livre de Vie est la source de la force sereine des hiérarchies de droite, elle contient les raisons qui viennent à l’appui de leur foi en la justice ainsi qu’en l’ultime salut universel. La troisième chronique concerne la Résurrection, la réintégration des êtres tandis que la deuxième est l’histoire de l’équilibre entre le Bien et le Mal, la première fournit les points d’appui aux arguments des hiérarchies de gauche qui ne croient pas en l’humanité.


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Quelle que soit la manière dont s’opère la lecture de la chronique, il s’agit toujours d’extraits car nul esprit humain - fût-il désincarné - ne pourrait supporter le tout. Il faut être de la taille de l’Archange Michaël pour pouvoir supporter la deuxième chronique toute entière et de la taille du Chérubin, Gardien de la Porte du Paradis, pour supporter l’ensemble de la troisième chronique. L’expérience du Livre de Vie a toujours pour effet que la croyance en Dieu et dans le salut universel ultime devient inébranlable, l’expérience de la chronique du Karma du monde a toujours pour effet d’éveiller et d’intensifier le sens de la responsabilité individuelle vis à vis du sort universel, l’expérience du Livre des Faits n’enseigne guère, elle renseigne.

Tel est l’essentiel de la Chronique et l’essentiel de cet essentiel est sa magie c'est-à-dire son effet vivifiant, éveillant et ressuscitant. Si vaste que soit la Chronique de l’Akasha ou la Mémoire du Monde, elle peut être concentrée en une seule parole, un seul son magique et ce son est précisément celui de la trompette de l’Ange qui figure dans le parallélogramme des forces ressuscitantes du « Jugement ». Le symbole de la trompette signifie toujours la transformation d’un monde d’expérience mystique et de connaissance gnostique en action magique.

La Résurrection est-elle quelque chose qui arrive purement et simplement à l’homme, sans aucune participation de sa part, ou bien est-elle un acte compréhensif qui embrasse le cercle entier de ce qui est en haut et de ce qui est en bas, y compris la volonté humaine ?

  La réaction du ressuscité au son de la trompette et à l’amour du Père et de la Mère constitue un facteur essentiel de la Résurrection. L’acte de redressement du ressuscité n’est donc pas le résultat quasi mécanique de l’opération effectuée de l’extérieur, mais bien un « oui » libre et conscient du cœur, de l’intelligence et de la volonté. De même que Lazare sortit du sépulcre mû par l’amour, l’espérance et la foi, de même l’adolescent ressuscité se redresse mû, non par le son de la trompette et par la force de l’appel de l’amour de son père et de sa mère, mais par sa propre réaction à cet appel et à ce son, par son amour, son espérance et sa foi répondant à l’appel. L’Arcane de la Résurrection est celui de la moralité pure et simple, tout le contraire de l’acte de la puissance pure et simple. Il s’agit de la supériorité de l’ordre moral sur l’ordre naturel y compris la mort.

La Résurrection n’est pas un acte de la toute-puissance divine mais l’effet de la rencontre de l’amour, de l’espérance et de la foi divins avec l’amour, l’espérance et la foi humains. La trompette d’en-haut sonne tout l’amour, toute l’espérance et toute la foi divins, l’esprit et l’âme mais aussi tous les atomes du corps humain répondent en chœur : « Oui », ce qui est l’expression libre, le cri du cœur de l’être entier et de chaque atome particulier, de l’amour, de l’espérance et de la foi de l’homme et de la nature qu’il représente. Il faut comprendre que notre volonté n’est vraiment libre qu’en union avec celle de Dieu et que Dieu n’agit sur terre que par notre volonté librement unie à la sienne.

Les miracles ne sont pas des preuves de la toute-puissance divine mais plutôt de la toute-puissance de l’alliance de la volonté divine et de la volonté humaine. L’un des malfaiteurs crucifié injuriait Jésus sur la croix ; « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et sauve nous ! » tandis que l’autre lui disait ; « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne ! » (Luc, XXIII) c'est-à-dire le règne de l’amour et non celui de la toute-puissance pure et simple. La prière « Que ton règne vienne et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel... » nous enseigne que la volonté divine ne se fait pas sur la terre comme au ciel et qu’il faut que la volonté humaine la prie - s’unisse à elle - pour qu’elle soit faite.

La Résurrection est bien un événement moral càd l’effet de l’union libre de deux volontés libres. Elle est la neutralisation du binaire « vie-mort » ce qui veut dire, qu’après la résurrection, le ressuscité peut agir comme s’il était vivant et, en même temps, qu’il est libéré des liens terrestres comme s’il était mort. Le Christ ressuscité apparaissait et disparaissait, se matérialisait et se dématérialisait à son gré... Il était donc libre comme un esprit désincarné et pouvait agir - se montrer, parler, manger - comme une personne incarnée mais, en plus, il apparaissait sans âge. Nous entrons là au cœur du problème du Corps de la Résurrection.


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La science moderne est parvenue à la compréhension que la matière n’est que de l’énergie condensée. Tôt ou tard, elle découvrira que ce qu’on appelle énergie n’est que force psychique condensée. Cette découverte la conduira à la constatation que toute force psychique est la condensation de la conscience pure et simple c'est-à-dire de l’esprit. Si notre corps physique était seulement le produit de notre esprit, il serait l’instrument parfait de notre liberté spirituelle. Malheureusement, la ligne verticale de la condensation est traversée par la ligne horizontale de l’hérédité. C’est ce qui constitue la croix de l’existence humaine sur terre.

Tout homme incarné est le produit de deux forces façonnant la force d’imitation ou d’hérédité et la force créatrice ou auto-réalisation de l’individualité éternelle. On peut dire aussi que l’homme incarné est le produit de l’hérédité horizontale et de l’hérédité verticale. Au bout du compte, il s’agit de l’hérédité remontant à l’archétype de l’hérédité terrestre « Adam » et de l’hérédité s’élevant au Père qui est aux cieux « Dieu ». « Le Verbe qui s’est fait chair... » (Jean, I) présuppose la descente d’en-haut au lieu d’être le produit des générations précédentes. C’est à cela que tient la promesse : « A tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés non du sang , ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme mais de Dieu. ».

Est-il possible d’annoncer plus hautement et plus clairement le rétablissement de l’hérédité verticale ? Le corps de résurrection est celui de la liberté parfaite càd la manifestation parfaite de l’individualité elle-même sans aucune entrave de l’hérédité. Il faut concevoir le rapport entre l’esprit, l’âme et le corps comme réflexion de la Sainte-Trinité càd comme le rétablissement de l’image et de la ressemblance de Dieu. L’Homme sera tri-un comme Dieu est tri-un, son individualité éternelle sera l’unité sous-jacante à son esprit, à son âme et à son corps. Le corps de résurrection sera le réalisateur magique de l’individualité contemplant l’Eternité.

Le corps de résurrection sera absolument plastique et créera pour chaque action l’organe qui lui convient. Il sera tantôt une lumière rayonnante, tantôt un souffle de fraîcheur vivifiante, tantôt une forme humaine lumineuse, tantôt une forme humaine de chair... Il sera la synthèse de la vie et de la mort càd capable d’agir ici-bas comme un vivant et de jouir en même temps de la liberté à l’égard des liens terrestres comme un mort. Les hermétistes avancent la thèse que le corps est aussi immortel que l’âme et que l’esprit. D’après eux, l’essence du corps est bien la volonté sous-jacente à la matière et à l’énergie. C’est cette volonté qui est indestructible parce qu’elle existe avant la naissance du corps et que, sans elle, l’incarnation ne serait pas possible.

L’incarnation sous la loi de la verticale est orientée vers l’individualité d’en-haut, la naissance sous la loi de l’horizontale est orientée vers l’espèce, la race et la famille càd le passé d’en-bas. Dans le premier cas, l’individualité s’incarne, dans le deuxième, elle tombe dans l’incarnation. Toute incarnation d’en-haut implique deux événements ; la révélation de la volonté d’en-haut et l’acte de consentement de la volonté d’en-bas. C’est pourquoi toutes les Incarnations sont annoncées càd précédées par la connaissance de l’Individualité qui va s’incarner soit en songe, soit au moyen d’une vision à l’exemple de l’Incarnation divine annoncée à Marie par l’Archange Gabriel...

Il en résulte que le corps, accordé sur l’individualité et non sur la lignée, est l’œuvre de la volonté de l’individualité qui descend dans l’incarnation agissant de concert avec la volonté qui la reçoit en-bas. C’est cette volonté unifiée qui constitue le noyau indestructible et immortel du corps. Elle est la «pierre philosophale» qui arrange la matière et l’énergie prêtées par la nature de telle manière qu’elle s’adapte à l’individualité, qu’elle en devienne l’empreinte. Un corps «individualisé» rend à la nature, au moment de la mort, les substances et les énergies qu’elle lui avait prêtées, mais son principe actif, son énergie-volonté formatrice, survit à la mort.


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Le « corps individualisé » est le souvenir vivant du corps né en tant que né sous la loi de la verticale. « Alors, ô ma beauté ! Dites à la vermine qui vous mangera de baisers, que j’ai gardé la forme et l’essence divine de mes amours décomposés. ». (Baudelaire). Si l’amour de l’amant garde la forme et l’essence divine du corps décomposé de la personne qu’il aimait, à plus forte raison Dieu qui est amour gardera-t-il la forme et l’essence divine de ce corps. Et c’est cette forme et cette essence qui ressusciteront à la Résurrection.

Comme chaque incarnation s’effectue d’après la loi de la croix, et qu’en réalité, ce n’est que la proportion entre la verticale de l’incarnation et l’horizontale de l’hérédité qui fait qu’une incarnation est assujettie soit à la loi de la verticale soit à la loi de l’horizontale, le processus de la croissance du corps de résurrection est graduel d’incarnation en incarnation. La mort, la désincarnation, signifie la séparation de l’âme et de l’esprit du corps physique, y compris son noyau indestructible ou « corps de résurrection ». Tandis que l’âme et l’esprit montent accompagnés de la vitalité (corps vital ou éthérique) et des forces psychiques (corps astral c'est-à-dire les habitudes psychiques, les désirs, le caractère...) au monde spirituel, le corps de résurrection descend dans le sens opposé c'est-à-dire vers le centre de la terre.

Comme il est volonté active pendant la vie, sa descente est due à la détente progressive de la volonté. Celle-ci se replie de plus en plus sur elle-même alors qu’elle concentrait ses efforts sur la tâche de rendre et de maintenir le corps physique conforme à l’âme et à l’esprit de l’individualité incarnée. Ce repliement sur soi-même du corps de résurrection après la mort est ce qu’on entend par repos en parlant du repos des morts. Le repos inscrit sur les tombes et le sommeil de la paix de la prière pour les défunts ne s’appliquent, ni aux saints (qui sont actifs et opèrent des guérisons et viennent en aide aux vivants après leur mort), ni aux âmes au purgatoire (qui ne dorment point dans leur état de souffrance) mais aux noyaux indestructibles des corps des défunts.

L’Assomption de la Sainte Vierge est l’événement unique où la séparation du corps n’a point eu lieu c'est-à-dire où la mort n’est point advenue. Le corps de résurrection ne s’est pas séparé du corps matériel et de l’âme pour descendre en-bas « au lieu de repos, du sommeil et de la paix ». Quant au corps matériel, il se spiritualisa au point de devenir un avec le corps de résurrection. Dans ce cas particulier, il ne s’agit pas de la réintégration d’un être déchu mais du destin de l’entité vierge au sens le plus profond du terme. La Sainte Vierge est donc la nature vierge, l’âme vierge et l’esprit vierge réunis depuis l’aube du monde et se manifestant dans une personne humaine.

Marie est à la fois personne humaine et entité cosmique ; la Sagesse de Salomon, la Shekinah des Kabbalistes... C’est au nom de la Sainte Trinité que l’Archange annonça l’Incarnation à venir et c’est au nom de la triple Sainte Nature Vierge - la Mère, la Fille et la Sainte Âme - que Marie donna la réponse qui constitua le tournant de l’histoire du monde. L’Assomption de la Ste Vierge ne fut donc ni désincarnation dans le sens de la séparation de l’âme et du corps, ni résurrection dans le sens de la réunion de l’âme au corps de résurrection mais la montée au ciel de l’entité intégrale de la Ste Vierge.

La Résurrection universelle a un autre aspect important qui a donné son nom au vingtième Arcane : « le Jugement ». C’est la conscience elle-même, l’âme elle-même qui se jugera. Le jugement dernier sera donc essentiellement l’expérience faite par l’humanité de la conscience éveillée et de la mémoire toute entière restaurée. C’est en réponse à l’acte d’accusation que Dieu ouvrira le Livre de Vie de l’Akasha c'est-à-dire qu’il montrera le tableau de la Mémoire divine retenant du passé de l’humanité tout ce qui est digne d’éternité. Le jugement dernier sera la dernière crise, le point culminant de l’histoire. C’est pourquoi Jésus-Christ, qui est le centre de gravitation morale et spirituelle de l’histoire, y sera présent en tant que juge.

Sa présence seule mettra en relief tout ce qui n’est pas comme lui, tout ce qui est incompatible avec lui. Il n’accusera pas, il ne condamnera pas et il n’infligera pas de peines mais il donnera des forces aux âmes subissant l’épreuve que comporte le réveil de la conscience et de la mémoire complète. Le jugement du Christ est le réconfort de ceux qui se jugent eux-mêmes et le commandement éternel adressé à ceux qui jugent autrui : « Que celui qui est sans péché jette le premier la pierre contre le pécheur ». (Jean, VIII, 7). C’est ainsi que Jésus-Christ jugeait dans sa vie, ainsi juge-t-il maintenant et ainsi jugera-t-il lors du jugement dernier.

La Résurrection est l’opération magique, à la fois divine et humaine, où l’amour divin et l’amour humain triomphent de l’oubli, du sommeil et de la mort. Car l’amour n’oublie jamais, veille toujours et est plus fort que la mort. A la résurrection, l’esprit et l’âme humaine descendent d’en-haut et se réunissent avec leur corps immortel qui monte à leur rencontre. C’est l’amour du Père qui fait descendre à l’incarnation éternelle les âmes et les esprits et c’est l’amour de la Mère qui fait monter les corps de résurrection qui reposaient au sein de la Mère. L’homme ressuscité sera l’image et la ressemblance de Dieu ; il sera tri-un comme Dieu est tri-un.

Les trois principes de l’homme - esprit, âme et corps - constitueront la trinité humaine à l’instar de la Sainte-Trinité où il y aura trois personnes et leur unité foncière sera l’individualité humaine. La résurrection est en même temps le jugement dernier comme le dit Paul aux Corinthiens : « ... l’œuvre de chacun sera manifestée, car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra sa récompense. Si son ouvrage est consommé, il la perdra. Quant à lui, il sera sauvé mais comme au travers du feu. » (III, 13-15).

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Alexandro Jodorowsky et Marianne Costa, dans La Voie du Tarot (Éditions Albin Michel, 2004) nous proposent leur interprétation personnelle de la Justice :


XX Le Jugement


          Sur le site de Philippe Camoin, on peut trouver un petit fascicule intitulé Le Tarot de Marseille restauré ou "L'Art du Tarot" par Alexandro Jodorowsky qui propose une liste de mots clefs impressionnante, glanés selon les œuvres de différents auteurs :


XX LE JUGEMENT


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Résurrection - Désir irrésistible - Le nouveau - Révélation des symboles - Seconde naissance - Maîtrise matérielle et spirituelle. - Appel inéluctable du divin et du spirituel par la matière - Renouveau - Intelligence perpétuelle - Derniers pas à accomplir avant de pouvoir rompre définitivement avec son passé - Splendeur du monde matériel - Décision finale - Jugement - Sentence - Difficulté pour arriver à une conclusion ou à une détermination - Chemin de l'évolution - Voie du milieu entre le négatif et le positif - Mariage uni par les enfants - Homme qui est arrivé à contrôler les archétypes paternels et maternels et qui devient son propre fils - Transformation astrale - Libération des pensées négatives - Perte de toutes choses à cause d'une faute de jugement - Pusillanimité - Doit choisir entre une dimension supra-normale et une dimension matérielle terrestre - Adorer un être humain au lieu de communiquer directement avec la divinité - Réveil au beau milieu des endormis - Esprit sain et sexe purifié mais encore unis affectivement - Apprendre à savoir dire oui et à savoir dire non - Discernement - Progrès spirituel au travers de la souffrance - Le péché des parents retombe sur les enfants - Unir et régir tous les hommes rassemblés en un seul corps social - Naissance par césarienne - Le corps, l'âme et l'esprit unis connaissant la révélation de leur véritable essence - Erreurs du passé qui resurgissent devant le jugement de tous - Remords - Nécessité de pardonner - Rajeunissement - Rencontre importante - Apparition lumineuse de la foi - Guérison - Sortir d'une maladie entièrement transformé - Fils qui sans avoir renié ses parents commence l'Initiation - Une vie bien remplie - Un travail bien fait - Changement dans la conscience personnelle qui est maintenant sur le point de se fondre avec l'univers - Peur de la mort - Peur du progrès spirituel, croyant qu'il conduit à la folie - Divorce et lutte pour rester avec ses enfants - Fin d'une crise politique - Tu ne reçois que ce dont tu as strictement besoin - Paix mentale - Prière tournée vers le Dieu intérieur - Promotion - Se laisser acheter par la publicité - Impulsions unies dans l'Inconscient et qui jaillissent soudain au grand jour à la faveur d'une prise de conscience - Union avec la mère et rejet du père - Père aidant ses enfants à se libérer pour qu'ils suivent leur propre voie - Adoration et extase - Transmutation pendant le sommeil - Jaillissement de l'illumination après la concentration de la vie intérieure - Grossesse tardive qui parait devoir présenter des difficultés - Artiste longtemps stérile qui crée soudain une œuvre géniale - Conscience collective humaine intermédiaire entre l'alliance de la matière avec Dieu - Examen et mise au point des acquis et des expériences réalisées - Erreur sur soi-même et surtout épreuves résultant d'un jugement erroné - Arrêt - Parents qui ne laissent pas leurs enfants s'épanouir totalement par crainte de devoir les perdre - Retour au véritable soleil d'où tout émane - Nouvel homme - Chaos primitif vaincu - Vertu génératrice de la terre - Sublimation du désir charnel - Appelé à une vie sainte - Nouvel amant - Nouvel accès de virilité après une période de souffrance des organes sexuels - Changement de goûts sexuels - Orgasmes nouveaux et prolongés - Chute définitive - Mort ignominieuse - Rénovation sous l'action du verbe - Destruction de stocks - Inventaire - Renvoi - Enterrement - Foyer qui se défait - Agitateur politique - Apostolat - Lancement d'un vaisseau spatial - Ingénu croyant que les visions que lui procurent ses drogues sont la véritable illumination - Retour aux traditions oubliées -

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Symbolisme celte :


        Laura Tuan, autrice d'un livret d'accompagnement intitulé Les Tarots celtiques (Éditions De Vecchi S.A., 1998) assimile l'Arcane XX à la déesse gauloise Epona.

Dans le livret accompagnant le jeu de cartes du Tarot des Druides de Philip et Stephanie Carr-Gomm (Édition originale 2004 ; traduction française : Édition Véga, 2014), on trouve le petit texte explicatif suivant :


XX. Renaissance


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Le Message : Vous entendez l'appel et vous vous éveillez à la lumière nouvelle du jour. Vous êtes entré dans l'obscurité et avez bu dans la coupe des dieux. Vous avez choisi la vie et vous renaissez.


         Mots-clefs : Suivre un appel - Nouvelles directions - Renouveau - Transformation - Prise de décision.


          Signification : Le pouvoir de l'appel.

- Vous avez entendu l'appel de votre vocation, votre mission dans la vie, la voie spirituelle que vous cherchez, ou simplement l'appel d'une nouvelle direction que vous devez prendre ;

- Renaissance dans une vie qui est davantage la vôtre ;

- Vous êtes arrivé à un carrefour de votre vie et une décision à prendre vous conduira dans une nouvelle direction.

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      Mots-clefs : Refus de l'appel intérieur - Stagnation- Procrastination - Peur du changement.


   Sens inversé : - Vous savez que vous devez opérer des changements, mais vous ne savez pas comment - ou vous craignez les conséquences ;

- Une période de stagnation ;

- L'hésitation à vous engager vers un changement peut vous donner le sentiment que quelque chose meurt en vous - vous devez agir bientôt.

Kristoffer Hugues, dans Les secrets du tarot celtique (Llewellyn Publications, 2017 ; Éditions De Vinci, 2021) présente ainsi l'Arcane XX :


XX. La Renaissance

Ma forme est inachevée, mais ne pleurez pas

Je ressortirai du chaudron en homme neuf.


         Affirmation : Tout ce qui meurt doit renaître.

          Mots-clés : Assimilation - Réconciliation - Renaissance.


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Trois fois j'ai été réduit en esclavage dans le royaume d'Arianrhod, et j'ai été touché par les larmes des profondeurs sous la vague de Dylan, dans sa citadelle humide. Puis j'ai fini par recevoir mon Awen du chaudron de Cerridwen, et personne ne sait à ce jour si ma chair est viande ou poisson.

J'ai passé neuf mois dans les entrailles de la grande sorcière - à l'époque, on m'appelait Gwion Bach, mais aujourd'hui, je suis Taliesin. Elle avait juré de me tuer, de me trancher la gorge et de me laisser me vider de mon sang dans la rivière, mais le regard qu'elle a posé sur mes traits de nouveau-né a réchauffé son cœur vengeur. Elle a alors déposé un baiser sur mon front et m'a laissé voguer sur les eaux, dans un panier d'osier. J'ai poursuivi ce voyage pendant des années, dans les entrailles de la connexion, sachant toute chose sans rien connaître. J'ai traversé leur mystère via la terre, la mer et le ciel. Ma naissance dans cette écluse à poissons fut plus que la naissance d'un enfant d'il y a bien longtemps - il s'agit en vérité de votre naissance. Voyez comme Elffin s'émerveilla de mon front scintillant de lumière. Ils m'appelèrent Taliesin, mais qui suis-je vraiment ? Est-ce le Fou que vous voyez dans ce panier, les bras grands ouverts ? mais qui, j'aimerais le savoir, est le Fou, dans l'histoire ?


Interprétation : Le temps est venu d'analyser une bonne fois pour toutes la question du jour, ou devrais-je dire votre vie entière. C'est précisément ce qu'exige la Renaissance (le Jugement) : envisager et entreprendre des changements concrets qui puissent donner naissance à de nouvelles situations. Ceci est une lame de profonde transformation. Des décisions doivent être prises, et le passé doit être mis en veille, rangé dans une boîte recouverte de papier et fermée par un joli nœud. Le temps est venu de vous assumer et de déclarer : « Ca suffit ! Trop, c'est trop. »

Mais tout cela n'est possible que par la réconciliation. Vous avez trouvé la paix au sein de la situation, et le moment est venu d'avancer. Spirituellement parlant, cette lame annonce un nouvel éveil, une renaissance. C'est une lame merveilleuse aux retombées considérables : sachez que plus rien ne sera comme avant.

La crainte de l'inconnu sera représentée par l'apparition de la Renaissance inversée. Il y a peut-être trop de chemins parmi lesquels choisir, trop de risques potentiels que le consultant n'est pas prêt à prendre, alors peut-être vaut-il mieux se focaliser sur la véritable origine du problème. Le statu quo est probablement instauré, et même rassurant - après tout, mieux vaut un mal connu qu'un bien qui reste à connaître. mais cette situation peut-elle apporter une quelconque libération ?

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