Autres noms : Alpha-variscite -Amatrice -Barrandite - Bolivarite - Lucinite - Peganite - Sphaérite - Variquoise -
Minéralogie :
Selon Frédéric Herbaut et Guirec Querré, auteurs de "La parure néolithique en variscite dans le sud de l'Armorique." (Bulletin de la Société préhistorique française, 2004, pp. 497-520)
La variscite, géologie, minéralogie et géochimie : La variscite est un phosphate d’aluminium hydraté de formule idéale [AlPO4 .2H2 O]. Ce minéral cristallise dans le système orthorhombique (Pough, 1969 ; Kourimsky, 1978 ). La clinovariscite, de même composition chimique est monoclinique. La dureté de la variscite est de 4 à 5 sur l’échelle de Mohs, sa densité de 2,5. C’est un minéral de couleur vert bleuté à vert émeraude, parfois blanc, il possède un éclat cireux. La variscite peut être facilement confondue avec la turquoise, également un phosphate d’aluminium, mais contenant aussi du cuivre. Ces deux minéraux peuvent être cogénétiques. Minéral secondaire d’origine superficielle, la variscite se présente sous formes nodulaire ou filonnienne lorsqu’elle comble les fissures et cavités de roches siliceuses, de phtanites en particulier. En général, les nodules de variscite, massifs et souvent à structure zonée, sont de petite taille et dépassent rarement quelques centimètres.
La variscite peut contenir du fer en plus ou moins grande quantité, elle est parfois appelée alors la redondite. En fait, il existe une série isomorphe avec la strengite, dans laquelle le fer est substitué à l’aluminium. Ce phosphate est alors de couleur rose foncé à violet. D’autres phosphates d’aluminium hydratés peuvent être associés à la variscite, entres autres: la wardite et la millisite (Ca, Na), la gordonite (Al, Mg), la crandalitte (Al, Ca) ainsi que la turquoise (Cu).
En fait, le mode de formation et les différents composés chimiques autres que l’alumine et le phosphate qu’ils peuvent contenir, font que les nodules de variscite présentent très fréquemment des hétérogénéités de composition et donc de couleurs.
Ce caractère se retrouve au niveau des perles et pendeloques préhistoriques en variscite, élément dont il faudra tenir compte au niveau de l’analyse et de l’interprétation des résultats. Notons qu’anciennement, c’est le terme de callaïs remontant au moins à Pline l’ancien, qui a été utilisé par les archéologues pour désigner la variscite. Cette formule est à éviter depuis que Damour a précisément déterminé la nature chimique de la variscite, curieusement à partir d’analyses chimiques effectuées sur des perles néolithiques du Mané er Hroëck en Locmariaquer (56) et que Lacroix en 1910 en a fixé définitivement la terminologie.
Les principaux gisements géologiques d’Europe occidentale répertoriés se trouvent dans la péninsule Ibérique (Catalogne, région de Zamora, Galice, Nord Portugal, région de Huelva…) (Moro et alii, 1995 ; Costa et alii, 1994…), en Sardaigne (Italie), dans l’Ezr Gebirge en Saxe (Allemagne), un gisement a été également découvert récemment en Loire-Atlantique (Massé, 1971; Forestier et alii, 1973).
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Lithothérapie :
Judy Hall autrice de La Bible des Cristaux (volume 1, Guy Trédaniel Éditeur, 2011) présente la Varisicite :
Variscite
Couleur : Vert - Gris et Blanc.
Aspect : Opaque, parfois veiné, masse large ou petites incrustations sur matrice.
Disponibilité : Dans les magasins spécialisés.
Source : États-Unis - Allemagne - Autriche - République tchèque - Bolivie.
CARACTÉRISTIQUES. Pierre d'encouragement, conférant espoir et courage, est extrêmement utile pour les maladies et les malades. Soutient et encourage à continuer malgré la maladie. Aide les soignants à gérer le mal-être suscité par la maladie. Ouvrant le chakra du cœur, la variscite fait entrer l'amour inconditionnel dans la situation donnée.
Extrêmement utile pour l'exploration des vies antérieures. À mesure qu'on se plonge de plus en plus dans les sentiments d'une vie antérieure, facilite la montée des images visuelles des expériences vécues. Stimule l'intuition quant à la cause du mal-être ou des modèles amenés avec soi, et aide à remanier les situations pour les guérir.
Sur le plan psychologique, la variscite permet de sortir plus facilement du désespoir profond, pour déboucher sur une attitude d'espoir et de confiance dans l'univers. Cette pierre écarte les illusions, permettant de se montrer au monde tel qu'on est. Calme la nervosité et rend le cœur serein. La variscite soutient la modération, tout en faisant montre d'une énergie animée qui empêche de devenir trop sérieux. Placée sous l'oreiller, confère un sommeil paisible et un esprit calme.
Sur le plan mental, la variscite favorise la réflexion claire et accroît la perception. Aide l'expression personnelle et la transmission des idées.
Physiquement, la variscite charge en énergie, participant ainsi au rétablissement des réserves énergétiques épuisées.
GUÉRISON. Soigne le système nerveux, traite la distension abdominale et la circulation sanguine étranglée, régénère l'élasticité des veines et de la peau. Neutralise d'acidité excessive. Bénéfique pour la goutte, la gastrite, les ulcères, le rhumatisme et les affections de même nature. Utile pour l'impuissance. Atténue les crampes.
POSITION. À placer selon les besoins et utiliser pendant de longues périodes. Pour le souvenir des vies antérieures, positionner sur le troisième œil. Porter en pendentif ou tenir dans la main gauche.
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Usages traditionnels :
Frédéric Herbaut et Guirec Querré, auteurs de "La parure néolithique en variscite dans le sud de l'Armorique." (Bulletin de la Société préhistorique française, 2004, pp. 497-520) rendent compte de transports de bijoux en variscite dès le Néolithique :
[...] Lors des premières fouilles des monuments mégalithiques de l’ouest de la France, dès le XIXe siècle et au début du XXe siècle, les archéologues ont mis au jour un très riche mobilier funéraire composé d’objets de parures : lames de haches en pierre polie en jadéite et fibrolite, perles et pendeloques en « callaïs », séricite, jais, cornaline, sans compter les éventuels objets en matières périssables qui ne nous sont pas parvenus (Fouquet, 1857, 1862).
Les éléments de parure composés de perles et pendeloques en roches vertes ont intrigué les archéologues mais également les minéralogistes qui ne connaissaient pas encore réellement la nature de ces objets ni leur origine (Damour, 1865 ; Lacroix, 1893, 1910), dénommée « callaïs » en référence aux textes de Pline l’ancien.
Les tombes les plus riches en perles et pendeloques en callaïs sont celles se trouvant au sein des grands tumulus carnacéens : Mané er Hroëck (Locmariaquer), le tumulus St Michel (Carnac) ou le tumulus de Tumiac (Arzon) qui contiennent de grands ensembles dépassant parfois la centaine d’éléments dont d’impressionnantes pendeloques. Globalement, c’est sur une frange littorale située dans le sud de la péninsule armoricaine que se trouve sans doute la plus grande concentration d’Europe de perles et pendeloques en variscite dans une forte densité de sites néolithiques.
[...]
Ce sont donc exclusivement les sources ibériques dont sont originaires les parures en variscite du Néolithique de l’ouest de la France et plus probablement les trois sites présentant des traces d’exploitation anciennes à savoir : Palazuelo de la Cabeza, Encinasola et Gavà. Les analyses d’objets archéologiques correspondant à celles du gisement d’El Bostal n’ont jamais été observées.
Implications en terme de mobilité durant le Néolithique de la façade atlantique : Les analyses chimiques par PIXE des parures en variscite et des échantillons de référence montrent que du Ve au IIIe millénaire, des objets et donc des hommes se sont déplacés selon un axe sud-nord, de la péninsule Ibérique à la péninsule armoricaine avec dans leur bagage sinon ces éléments de parure, du moins la matière première pour les réaliser. On remarquera que dans le cas des mines néolithiques de Gavà, des polissoirs en grès, des perçoirs en silex, des perles brisées en cours de percement et autres indices ont été découverts sur place, montrant que la réalisation des éléments de parure se faisait sur place ou à proximité immédiate des zones d’extraction de la matière première. [...]
Quoi qu’il en soit, la variscite sous une forme élaborée ou à l’état brut a été transportée sur plusieurs centaines de kilomètres. Les distances approximatives de transport entre les sites archéologiques du Morbihan (Carnac comme référence) et les trois sites d’exploitation sont les suivantes : Palazuelo de la Cuevas: 1000 km ; Gavà : 800 km ; Encinasola : 1300 km. Il s’agit d’estimation de déplacement terrestre pris au plus court.
Une première conclusion à cette étude de la bijouterie en variscite est la preuve d’une mobilité de personnes du sud vers le nord, le long de la façade atlantique, au Néolithique du Ve millénaire au IIIe millénaire sur de longues distances.
[...]
Pour la variscite, il existe de larges discontinuités entre les gisements, les mines ibériques et les sites de sud Armorique qui pourraient être interprétées en terme de transport maritime. Il est plus facile de se déplacer en mer qu’à pied (en quatre jours de marche depuis la Galice, on parcourt 200 km vers les Pyrénées, alors que dans le même temps une embarcation pourra aborder le sud de la Bretagne), en traversant des territoires occupés par des groupes humains éventuellement hostiles. Les néolithiques morbihanais maitrisaient très probablement la navigation en mer comme en témoignent les implantations humaines très anciennes sur les îles du Ponant au sud du Morbihan, dès le Mésolithique (Péquart, Péquart, 1954; Batt, Kayser, 1989), les échanges avec le continent qui se sont développés au Néolithique (Kinnes, 1988; Audouard, 2014) ou le transport maritime de mégalithes sur plusieurs dizaines de kilomètres et pour plusieurs centaines de tonnes (LeRoux, 1997; Cassen et alii, sous presse). On peut par conséquent sérieusement envisager des liaisons maritimes occasionnelles entre la Galice et le sud de la péninsule armoricaine.
On a souvent considéré que les Néolithiques ne pratiquaient la navigation que par cabotage et non pas en navigation hauturière. Il est vrai que la traversée du golfe de Gascogne n’est pas sans danger. Néanmoins, la navigation par cabotage est confrontée au manque presque total d’abris sur les côtes cantabriques et aquitaines (Cunliffe, 2001).
Conclusion : Conclusion L’étude géochimique des perles et pendeloques morbihannaises en variscite permet de préciser l’origine de la matière première : la péninsule Ibérique.
Un axe de mobilité Sud-Nord s’est mis en place le long de la façade atlantique au moins dès le début du Ve millénaire et jusqu’au IIIe millénaire pour la parure en variscite.
L’hypothèse d’un transport maritime de ces objets précieux est privilégiée. Le développement des échanges de biens socialement valorisés sur de grandes distances comme les jadéitites, les omphacites, la variscite – et pour une part la variété fibrolite de la sillimanite à travers ses plaques également ibériques parmi les plus colorées et les plus minces - ont dû pousser les Néolithiques à développer de nouveaux moyens de communication comme c’est encore le cas actuellement avec la recherche de nouvelles voies de transport. À ce titre, on citera pour le xxie siècle, l’exemple du passage dit du nord-ouest, route jusqu’alors inaccessible par voie maritime et qui, du fait de l’évolution des conditions environnementales et du besoin de développer les activités humaines, va permettre de naviguer le long des côtes sibériennes, assurant un nouveau raccourci entre l’Asie et l’Europe.
Mais plutôt que du besoin, c’est sans doute au plus près du désir qu’il convient de rechercher la motivation de ces transferts lointains au Néolithique, peut-être entre élites constituées. L’affirmation des inégalités sociales au milieu du Ve millénaire sur le littoral morbihannais, qui transparaît à travers de gigantesques buttes couvrant des tombeaux destinés à un seul individu, se révèle clairement à travers la captation de nouveautés, aussi bien animaux domestiques qu’aliments inédits, et bien entendu par l’entremise de ces roches rares, si propices à procurer du lisse, un reflet et le brillant, prises dans les colorations du ciel et de la végétation. Un phénomène singulier s’observe ici où le religieux doit probablement se confondre au politique, au point que des armes et des parures passent au rang d’insignes, et que de leur mise en scène dans l’architecture du tombeau se déduit l’importance unique du personnage déposé, ainsi distingué.
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