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Le Sapotillier




Étymologie :


  • SAPOTE, SAPOTILLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. I. 1598 çapote (R. Regnault, Hist. nat. et mor. des Indes, comp. en Cast. par J. de Acosta, fol. 176b ds König, p. 185); 1666 sapote (Thévenot, Divers voy. curieux, t. III, Rel. du Mex., p. 3 ds Boulan, p. 86). II. 1690 Sappotilla (Raveneau de Lussan, Journ. du Voy. fait à la Mer du Sud, p. 45 ds König, p. 185) ; 1701 Sapadille (G. Dampier, Nouv. Voy. aut. du Monde, t. I, p. 45, ibid.) ; 1719 Sapotille (M. L. N. [M. Le Noble], Voy. fait autour du Monde en 1693 et années suiv., trad. de l'ital. de Gemelli Careri, t. VI, p. 214, ibid.). I empr. à l'hispano-amér. zapote, d'abord tzapote (dep. 1532, Sahagun ds Fried.), lui-même empr. au nahuatl tzapotl. II empr. à l'hispano-amér. sapotilla, sapodilla, altér. du créole de Surinam sapatiya, dér. de tzapotl. Voir König, pp. 185-186 et FEW t. 20, p. 83.


  • SAPOTIER, SAPOTILLIER, subst. masc.,

Sapotier, sapotillier, subst. masc., attest. a) 1701 sapadillier (G. Dampier, loc. cit., ibid., note 1), 1765 sapotillier (Encyclop.), b) 1719 sapotier (M. L. N. [M. Le Noble], op. cit., ibid., p. 186) ; de sapote, sapotille, suff. -ier*.


Lire également la définition des noms sapotille et sapotillier afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Manilkara zapota - Abricot-Pays - Abricotier de Saint-Domingue - Arbre à pâte à mâcher - Chicozapote - Néflier d'Amérique - Sapotier -

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Botanique :


Selon Achille Richard, auteur d'un ouvrage de Botanique. (Vol. 3. Éditions Labé, 1849) :


Les Sapotacées sont assez souvent lactescentes, et leur suc est tenace, un peu âcre et amer. L'écorce de quelques-unes est même employée comme tonique et fébrifuge , celle du sapotillier (Achras sapota L.), par exemple.

Le fruit de la plupart des Sapotacées est charnu, et peut acquérir des dimensions considérables. On en mange un assez grand nombre. Quand ils sont parfaitement mûrs, leur saveur est acidule et assez agréable tels sont ceux 1º du SAPOTILLIER (Achras sapota L.), très commun dans toute l'Amérique méridionale ; ils y sont connus sous le nom vulgaire de nèfles d'Amérique. On les mange quand ils ont blaissi.

 



















Historique de l'usage du chewing-gum :


Louis Huguet, auteur d'un article intitulé « L’arbre à pâte à mâcher » (Revue forestière française, 1952, 12, pp. 803-812) s'intéresse à l'histoire du chewing-gum :


QUELQUES DONNÉES SUR LA MASTICATION « DÉSINTÉRESSÉE »

Dans son livre « Santa Anna, The Napoleon of the West'», l'écrivain américain Frank C. HANIGHEN considère que le « chewing-gum » a été introduit en i860 aux Etats-Unis par le général mexicain, Santa Anna, alors en exil. D'après cet auteur, Santa Anna, quoique en exil, recevait sa provision de gomme de son pays natal. Un Américain, James Adams,, qui servait d'interprète dans les intrigues que le général exilé menait hors de son pays, aurait deviné les possibilités commerciales de la pâte qu'il lui voyait mâcher, serait allé au Mexique pour se documenter et aurait fondé avec un capital de cinquante-cinq dollars la première affaire de pâte à mâcher qui porta son nom. En 1914, la Société « Adams Chewing Co » avait un capital de io> millions de dollars qui passait en 1938 à 50 millions... ·

Actuellement, la « William Wrigley Jr. Co » a un capital de 100 millions de dollars.

A l'occasion de la première guerre mondiale, les soldats américains propagèrent l'usage du « chewing-gum », de telle sorte que ce produit possédait, même avant la dernière guerre, une importance mondiale.

On pourrait croire en effet que la mastication, que nous appellerons « désintéressée » puisqu'elle n'a pas pour but l'ingestion de liquide ou d'aliments n'est qu'un des traits caractéristiques de la civilisation Nord-Américaine, de « l'American way of life ».

Ce serait une erreur : les philosophes (nous n'osons pas dire les psychiatres) nous disent que cet « acte gratuit » à l'état pur, fait partie intimement de la Nature humaine. Il y a des personnes qui ne peuvent travailler sans se balancer sur une chaise, qui jouent constamment avec leur chaîne de montre, qui se grattent périodiquement l'occiput, etc..

La mastication « désintéressée » est du même ordre.

Tous ces « actes gratuits » correspondent à un besoin psychique de l'homme, dénotent un état de tension ou de nervosité qu'ils calment, produisant sur l'individu un effet définitif qui tend à lui assurer son équilibre psychique tout en lui permettant de lutter contre l'ennui.

La mastication est un « facteur de bonheur » au sens où l'entendait ALAIN dans ses « Propos sur le bonheur ».

Comme dans un souci de standardisation (en l'occurrence involontaire, quoique remarquablement organisé), l'Américain du Nord a remplacé tous nos vieux, divers et pittoresques « tics » européens par le « tic unique » : la mastication d'une gomme. C'est logique, pratique et hygiénique, et cela représente un pas de plus vers l'uniformisation des mœurs humaines, vers l'homme standard.

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Pauline Peretz, dans un article intitulé « Le chewing-gum. » (In : Le magasin du monde. La mondialisation par les objets du XVIIIè siècle à nos jours, sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre, Paris, Fayard, pp. 196- 199, 2020) revient en détail sur cette histoire :


En 1869, le général Santa Anna, président déchu du Mexique chassé de son pays par la révolution, arrive à New York avec, dans ses bagages, 250 kilos de chiclé, une résine que les Mayas avaient l’habitude de mâcher à l’occasion de cérémonies, également très appréciée par les troupes mexicaines. Au Yucatan, les chicléros attendent la saison des pluies pour monter dans les sapotilliers de la forêt vierge, en taillader l’écorce et en recueillir la résine. Celle-ci est ensuite chauffée pour être durcie puis moulée en pains pour être transportée. À New York, le général mexicain demande à l’inventeur Thomas Adams de tirer de ce chiclé un succédané du caoutchouc, très demandé pour la fabrication de pneus mais beaucoup plus coûteux. Il espère tirer de cette opération des bénéfices qui lui permettront de financer une armée de libération capable de renverser le gouvernement en place dans son pays. Si Adams ne parvient pas à répondre aux attentes de Santa Anna, il a l’idée géniale de transformer le chiclé en une gomme qui présente des qualités de masticage inégalées jusqu’alors. Le premier chewing gum moderne, aromatisé, sucré et emballé dans un joli papier coloré, rencontre un succès immédiat.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, on mâchait en Amérique du Nord de la résine d’épicéa : l’habitude des Amérindiens s’était étendue aux colons européens et à leurs descendants. Un certain John Curtis avait fini par trouver un moyen de faire de ce produit naturel récolté au Canada et dans le nord-est des États-Unis un bien de consommation largement apprécié. Mais la résine qu’il vendait était le plus souvent mêlée de détritus, et s’y substitua bientôt une gomme fabriquée à partir de paraffine et de sucre, avant que celle-ci céda à son tour la place à la gomme mise au point par Adams. Comment ce chewing gum, dont la mastication a longtemps été considérée comme un vice américain, a-t-il pu devenir un symbole de la domination culturelle et économique des États-Unis sur le monde ? « Fraîcheur de vivre », proposait, en guise de réponse, une publicité française pour les Holllywood chewing gums dans les années 1970, donnant à voir des jeunes gens libérés de toute entrave, incarnation parfaite du cool. C’est plutôt à la réinvention permanente de la gomme et à l’application à celle-ci des méthodes les plus novatrices et les plus insistantes du marketing qu’elle doit son succès mondial.

À la fin du XIXe siècle, les préventions à l’encontre du mâchage de cette gomme sont encore très fortes ‒ elle ferait mauvais genre, serait nuisible pour la santé ‒, mais Thomas Adams sait les déjouer grâce à une stratégie de communication efficace, avec l’installation de 2 distributeurs automatiques dans les lieux publics, l’achat de très nombreux panneaux publicitaires, la sollicitation de personnalités célèbres. L’incroyable succès fait naître d’autres entreprises de production de chewing gum qui s’organisent en trusts et imposent leurs conditions au marché du chiclé : exemption de taxe douanière à l’importation jusqu’en 1898 et prix relativement bas à l’achat. L’engouement aux États-Unis a des conséquences politiques importantes au Yucatan : les revenus de la vente de chiclé sont utilisés par les rebelles mayas pour acheter des armes et résister à la domination du gouvernement mexicain. Ils sont représentés, auprès des Américains, par le général May qui s’est imposé comme l’intermédiaire obligé de ce commerce en garantissant la sécurité des concessions de sapotilliers.

Au nord se développe une stratégie de saturation du marché américain imaginée par William Wrigley Jr, un ancien vendeur de savon et de poudre à lever, qui révolutionne les techniques de vente pour imposer ses chewing gums aux couleurs, formes et parfums (fruité et menthe verte) inédits. Pour dégager des revenus considérables de cette « affaire à 5 cents », il conçoit une publicité agressive et envahissante ‒ avec notamment le plus grand panneau clignotant de Times Square à New York ‒ et offre des millions de tablettes de gomme aux jeunes pour leur en donner le goût. Tout est bon pour lutter contre les préventions des prescripteurs de morale ‒ les manuels de savoir-vivre considèrent encore que mâcher de la gomme est le signe de mœurs dépravées. Les magnats du chewing gum vont jusqu’à affirmer qu’il apaise la soif, facilite la digestion, et accroît même la concentration des ouvriers au travail.

L’entre-deux-guerres est l’âge d’or du chewing gum aux États-Unis. Pour installer durablement leur succès, les entreprises productrices maintiennent un prix de vente bas, en dépit de l’inflation et de la hausse du prix d’achat du chiclé. Les 1 500 chicléros travaillant au Yucatan dans des concessions mexicaines et américaines profitent un temps de cette stratégie malgré leur dépendance à l’égard du général May qui agit en véritable cacique. Mais le rapport de forces entre les exportateurs de chiclé et les producteurs américains se rejoue bientôt, lorsqu’une nouvelle gomme, synthétique cette fois, est inventée aux États-Unis. En 1928, Walter Diemer parvient enfin, après des années d’expérimentation, à mettre au point le bubble gum : son « Blibber-Blubber » rose fait des bulles et éclate sans coller au visage. Le bubble gum n’évince toutefois pas immédiatement le chewing gum produit à partir du chiclé. Depuis 1935, les intermédiaires mexicains ont été supprimés et les chicleros réunis en coopératives soutenues par le gouvernement du président Cardenas : les producteurs vendent 3 directement leur récolte aux entreprises américaines à un prix plus avantageux pour les deux parties.

Mieux encore, le chewing gum placé dans les rations des soldats américains pendant la guerre est produit à partir de chiclé. C’est un tournant dans son histoire : le but poursuivi sans succès par les entrepreneurs pendant des années ‒ faire adopter la gomme au-delà des frontières américaines et canadiennes ‒ est atteint par l’armée. Dès la Première Guerre mondiale, celle-ci avait vu dans le chewing gum un moyen de calmer les nerfs des hommes au front et de garder une haleine fraîche en l’absence de dentifrice. À partir de 1941, la distribution des tablettes Wrigley’s aux soldats se généralise. 150 milliards de chewing gums sont envoyés aux troupes servant à l’étranger pendant la guerre. En Europe et dans le Pacifique, les GIs les partagent avec les civils qu’ils rencontrent ; les petits Anglais les apprécient beaucoup, réclamant aux soldats : « Got any gum, chum ? » Le prestige des libérateurs se reporte sur cette petite tablette que l’on met dans la bouche avec avidité et est désormais unanimement adoptée comme symbole de la prospérité et de l’insouciance.

Dans l’après-guerre, les entreprises américaines implantent leurs usines dans de nombreux pays et profitent des nouveaux canaux de distribution de la société de consommation pour vendre sur les marchés étrangers une gomme désormais presque toujours synthétique. Des entreprises nationales adaptent aussi la recette du succès américain : en France, l’ex-GI Courtland Parrett crée la marque « Hollywood chewing gum » en 1952, à laquelle viennent s’ajouter les Malabar vendus par Krema à partir de 1958 avec vignettes et décalcomanies. Après l’Europe et le Japon, le chewing gum conquiert, à partir des années 1980, les marchés émergents les uns après les autres, avec une rapidité et un succès déconcertants. De nos jours, il est le plus souvent fabriqué à partir de résines vinyliques ou de cires microcristallines, déconnecté donc de l’industrie d’exploitation forestière. Mais, au Mexique, plus d’un millier de chicléros continuent de collecter la résine des sapotilliers. Leur production, désormais beaucoup plus faible, est exportée vers l’Asie, et le Japon en particulier, dont les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour mâcher une gomme naturelle. L’avenir de cette forêt mexicaine, menacée par l’exploitation du bois du sapotillier, dépend donc aujourd’hui de la fidélité des consommateurs asiatiques à la gomme traditionnelle.

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Usages traditionnels :


Louis Huguet, auteur d'un article intitulé « L’arbre à pâte à mâcher » (Revue forestière française, 1952, 12, pp. 803-812) fait état de l'usage de cet arbre en Méso-Amérique :


[...] Les Mayas ne consommaient pas que du Maïs et tiraient parti des ressources de la forêt, et en particulier de plusieurs arbres fruitiers dont le Sapotillier qui donne un fruit très sucré et agréable. C'est d'ailleurs à ce titre que le Sapotillier est connu par les arboriculteurs tropicaux; mais lorsqu'il est cultivé en verger cet arbre devient branchu, donne beaucoup de fruits, mais peu de latex.

Il est certain que déjà les Mayas mâchaient le latex du Sapotillier.

Accessoirement le bois de Sapotillier était utilisé par les Mayas pour la construction : il est excellent, solide et durable.

[...]

Cet aperçu sur la pâte à mâcher qui associe, dans l'esprit du lecteur doué d'imagination, l'image du G. I. américain mâchant sa gomme et la moiteur des forêts tropicales dont la matière première est tirée, nous montre que dans la grande Amérique, dès qu'un produit, pour bizarre qu'il soit, prend une certaine importance économique, par suite de la création d'un besoin nouveau de l'homme, les producteurs intéressés n'hésitent pas à engager des hommes de science pour l'étudier, le produire et l'améliorer. De leurs recherches intéressées, il sort toujours quelque chose d'utile pour les autres disciplines : ici les recherches commandées sur le chicle nous ont permis de connaître beaucoup mieux l'écologie des forêts du Yucatan. Si l'on a pu dire que la recherche désintéressée amenait toujours à des découvertes d'intérêt pratique, réciproquement, par l'exemple du chicle, on peut voir que la recherche intéressée a permis d'accroître nos connaissances sur des problèmes d'ordre purement spéculatif.

 

Selon Guilhem Olivier, auteur de "Le cerf et le roi: modèle sacrificiel et rite d’intronisation dans l’ancien Mexique." (In : Journal de la Société des Américanistes, 2008, vol. 94, no 94-1, pp. 191-230) :


De fait, au XVIIe siècle, les Acaxee de Durango suspendaient « algun hueso » de leurs ennemis sur un sapotillier (Santarén in Gonzâlez 1980, p. 375), tandis que leurs voisins, les Xixime, avaient coutume « [...] con los hyesos y cadaveras [des Acaxee !] celebrar sus triunfos, y colgarlos a las paredes, y puertas de sus casas y de los arboles que tenian vecinos a ellas » (Pérez de Ribas 1992, p. 531). Nous retrouvons donc, dans ce témoignage exceptionnel, les différents lieux désignés comme espaces privilégiés où étaient placés les crânes et les os, aussi bien des cerfs chassés que des prisonniers de guerre sacrifiés.

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Elena Mazzeto, dans un article intitulé "Espaces, parcours cérémoniels et fabrication d’objets rituels dans la fête mexica d’etzalcualiztli." (In Journal de la société des américanistes, 2014, vol. 100, no 100-1, pp. 45-67) mentionne l'importance du sapotillier dans les rituels de sacrifice :


En effet, l’utilisation de végétaux dont le symbolisme pouvait être rattaché à une personnalité divine n’était pas une coutume propre à la fête d’etzalcualiztli ; au contraire, le cycle des vingtaines nous en offre plusieurs exemples. Le cas le plus connu est celui de la vingtaine de tlacaxipehualiztli, pendant laquelle on fabriquait les tzapoicpalli – les sièges de sapotillier – utilisés par les prêtres sacrificateurs (Durán 1984, II, p. 173), ainsi que par les xipeme.

 


Serge Schall, auteur de Histoires extraordinaires de plantes et d'hommes (Éditions La Source Vive, 2016) consacre un article au Sapotillier :


 

Obrillant Damus, auteur de "Le rôle des matrones dans la gestion et l’utilisation durable de la biodiversité en Haïti. Matrimonialisation et sauvegarde de leur métier." (In : Études caribéennes, 2020, no 45-46) mentionne un usage gynécologique du sapotillier :


Les matrones de Jérémie croient aussi que l’accouchement est un événement qui a ouvert et sali le corps d’une femme. Pour préparer leur bain de vapeur, elles utilisent des plantes comme manman wonn, pwa-kongo, tibonm, lachòy, asòsi… Elles donnent aussi des décoctions de feuilles aux parturientes comme celle des feuilles de sapotillier en bain de siège. Cette technique thérapeutique permet de combattre les infections et les fissures vaginales (Rouzier, 2014).

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Symbolisme :


Michel Leiris dans Contacts de civilisation en Martinique et en Guadeloupe (1955) mentionne un lutin lié à la sapotille par son nom :


« C'est en Afrique noire, où, chez toutes les populations sédentaires, les arbres jouent un rôle important au point de vue magico-religieux, qu'il paraît légitime de situer, par exemple, la source de quelques croyances et pratiques qui ont un arbre pour élément central : le fromager (en créole « épini »), qu'on rencontre aussi en Afrique où il est regardé souvent comme habité par des esprits, est tenu pour l'habitacle préféré des « diablesses » ou « guiablesses », esprits féminins qui, visibles surtout à midi ou bien la nuit, se présentent sous la forme d'une femme très aguichante qui égare et, parfois, fait tomber dans un précipice le passant qui a eu l'imprudence de la suivre, séduit par sa beauté ; en Guadeloupe, on menace parfois l'enfant grognon de le faire prendre par « 'tit sapoti' » (petite sapotille), sorte de lutin qui vit dans les arbres ; enfin, lors de la naissance d'un garçon ou d'une fille, placenta de la mère et cordon ombilical de l'enfant sont enterrés au pied d'un arbuste – par exemple un bananier – qu'on montrera plus tard à l'intéressé comme étant sa propriété ; or on trouve des pratiques analogues à celle-ci en mainte société négro-africaine »

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Littérature :


Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo, autrice de "Fantasmes d’une terre matricielle : la représentation de l’Inde dans les romans francophones de l’engagisme aux Antilles et dans l’Océan Indien." ( In : Synergies-Inde, Revue de GERFLINT, 2006, n°1, pp. 207-220) mentionne une image récurrente dans la poésie antillaise :


Il [Ernest Moutoussamy dans Aurore (1987)] use d’images spécifiquement créoles qu’il place dans la bouche de ses personnages. Ainsi les rues ont-elles des « dalots » plutôt que des caniveaux et Aurore a-t-elle, comme toute belle créole, une « peau de sapotille », expression qui appartient aux clichés poétiques antillais.

 







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