Etymologie :
Dans le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle (volume 7, p. 394, 1880-1895) de Frédéric Godefroy, on peut lire la définition suivante :
Il me semble intéressant de noter que le nom de Sermontain encore utilisé fin XIXe siècle en Savoir (cf Chabert) viendrait directement des Allobroges...
Le latin laserpitium désigne une plante qui donne le "laser", c'est-à-dire, "une sorte de résine aromatique, le suc d'une espècèe de férule", d'après le Dictionnaire Gaffiot.
Autres noms : Laserpitium siler - Siler montanum - Cermontain - Cermontaygne - Cigüe à fleurs roses - Laser siler - Senemontain - Séséli de montagne - Sermontaine - Sermontan - Sirmontain - Surmontain -
Laserpitium gallica - Laser de France - Laser odorant -
*
*
Vertus médicinales :
Selon Paul Dorveaux et al., éditeurs de L'antidotaire Nicolas ; deux traductions françaises de l'Antidotarium Nicolai: l'une du XIV. siècle suivie de quelques recettes de la même époque et d'un glossaire ; l'autre du XV. siècle, incomplète, publiées d'après les manuscrits français 25,327 et 14,827 de la Bibliothèque Nationale. (Éditions Welter, 1896) :
Dans la formule de l’Adrianum ($ 2 ) , se rencontre une plante appelée sirmontain et aussi senemontain ($ 4) ; c'est le décal ou siler montanum des anciens, identifié avec le Laserpitium Siler L. On trouve, dans les vieux auteurs : sermontain, surmontain, syrmontaine, cermon taygne, etc. ; la forme senemontain n'a pas encore été relevée, à ce qu'il nous semble.
[...]
Sene montain, Senemontain (p. 4, 12 , etc.), Sirmontain (p .3, 13). Sermontain, Sermontaine, Séséli de montagne (Laserpitium Siler L.) , plante dont les semences étaient estimées emménagogues, stomachiques, diurétiques, etc. Les anciens appelaient également Sermontain le Séséli de Marseille (Seseli tortuosum L. ) : « Le Seseli est appellé vulgairement Ser montain, dit le Guidon des Apotiquaires (p. 133) , et a le surnom de Marcelloys à cause de la région ou province de Marceille, où vient le meilleur. »
Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) recense les différentes plantes alpines dignes d'intérêt :
Sur les tumeurs et le cancers on applique des cataplasmes de feuilles fraîches et pilées de Laserpitium siler ;
*
*
Dans Le Petit Quotidien.com, journal en ligne, on peut lire un article intitulé "CORONAVIRUS: la médecine chinoise peut-elle aider ?" Publié le 16/03/2020 par Le Vent de la Chine qui mentionne le Sermontain :
[...] En effet, aucune étude clinique sérieuse sur les effets de la TCM sur le Covid-19 n’a été publiée à ce jour. Si l’artémisine a été reconnue internationalement comme efficace contre le paludisme, de nombreux ingrédients issus de la pharmacopée traditionnelle chinoise doivent encore faire leurs preuves en laboratoire. Pourtant, un article publié au Chinese Journal of Integrative Medicine recommandait la racine d’Astragale et de réglisse, le rhizome de Sermontain, le chèvrefeuille, et le forsythia, à titre préventif contre le Covid-19. [...]
Usages traditionnels :
Dans le Bulletin de la Murithienne (pp. 95-98, 2012) Patrice Chabbey et Georges Anchisi mentionne un aspect condimentaire du Sermontain :
Le laser siIer, aussi appelé sermontain (Laserpitium siler), pouss[e] de préférence sur sol calcaire et dont les graines sont utilisables à la place du cumin.
[odeur d'anis mêlée de coriandre].
Eric Gailledrat, Alexandre Beylier, Anne-Marie Curé, Nicolas B. Garnier, auteurs d'une présentation intitulée "Bothros. Etude d'un ensemble à caractère votif du Ve s. av. J.-C. La Monédière (Bessan, Hérault)." (Forum Méditerranée. Sciences Humaines et Sociales, mars 2016) ont étudié un assemblage exceptionnel de plusieurs centaines de vases et objets divers dont l’étude a permis de mettre en lumière le caractère particulier. Ici, un mortier :
(11212-1) Présence dominante d’un produit laitier fermenté, de faibles quantités de résine de conifère, de cire d’abeille et de sermontain. Le raisin n’est pas détecté.
La typologie de l’objet laisse penser qu’il a servi à piller des graines de sermontain et à les mélanger avec du fromage. La résine et lac ire (ou miel ?) peuvent avoir été ajoutées à la recette ou provenir d’une autre préparation.
*
*
Comentarios