Étymologie :
POIVRON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1785 (Rozier, Cours complet d'agriculture, t. 8, p.170 ds Brunot t. 6, p. 230, note 5). Dér. de poivre*; suff. -on1*.
Lire également la définition du nom poivron afin d’amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Capsicum annuum ; Piment doux
Botanique :
Bienfaits thérapeutiques :
Dans leur Mémoire de Master en Sciences Alimentaires intitulé Dosage des composés phénoliques et recherche d’activité anti-radicalaire et antioxydante de fruits secs et broyés Capsicum annuum (soutenu en 2018 à l'université de Tlemcen), Sabrina Saigaa et Fatima Zahra Rahmaoui font le point sur les bienfaits du poivron :
Les poivrons sont très riches en capsaïcinoïdes, molécules importantes en médecine et en pharmacologie (Barbero, 2006 ; Kaale, 2002). Ils possèdent des propriétés biologiques différentes qui peuvent être bénéfiques pour la santé humaine (George et al., 2007 ; Chanda, 2007). Ils ont un taux élevé en antioxydant, ces derniers ont un effet protecteur contre l’oxydation des cellules de cerveau (Oboh et Rocha, 2008). Un effet anti-tumorale (Sanchez et al., 2006), antimutagène (Toth et al., 1992 ; Surh et al., 1995), antibactérien (Satyanarayana, 2006 ; Cichewicz, 1996 ) et anticancéreux (Sanchez et al., 2006 ; Huynh et Teel, 2005), par exemple : cancer pancréatique et le cancer colorectal. Ils ont aussi des effets protecteurs contre le cholestérol (Kempaiah et al., 2005) et l’obésité (Westerterp-Plantenga et al., 2005) et dans le traitement de certaines maladies comme l’hypersensibilité chimique gastro-intestinale (Hammer et Austria, 2005).
*
*
Symbolisme alimentaire :
Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :
Le Poivron prodigue du punch ; on dirait qu'il reste allongé, dans l'expectative, pour ensuite se dresser soudainement, avec toutes ses énergies rassemblées. Il accumule ses énergies pour parvenir à l'extrême limite de son potentiel et se déclencher ensuite : cela ressemble un peu à l'effet d'un ressort qu'on tend entièrement avant de le laisser "bondir". Voici le message que le Poivron envoie celui qui le goûte : "Donne-toi toute force de frappe ; élance-toi avec l’Énergie qui est en toi ! Mets entièrement à profit tout ce qui est présent en toi ; tu peux économiser tes forces si nécessaire, mais ensuite il faudra que tu éclates."
Celui qui aime les Poivrons et leurs saveurs est parfois incommodé par des enflures sous-cutanées ou pas des érythèmes parce qu'il brûle d'un surcroît d'énergies, d'impatience, de convoitise parfois, mais il enter insuffisamment en action ; il omet d'agir, d'utiliser pleinement ses énergies, de les vivre. Il entasse, tourne en rond, rouge et frustré. L'activité de son cerveau est trop intense par rapport à ses actes : il pense trop ; parfois il veut trop... Par moments, l'amateur de Poivrons ne sait que faire de ses énergies, mais il aspire à se réaliser de façon créatrice. Il ne doit pas continuer de réprimer ses énergies dans un état de frustration douloureuse, autrement il payera la rançon de cet entassement, soit sous forme d'une surtension nerveuse, soit sous forme de passions compulsives (sexuelles par exemple), soit encore sous forme de coups de boutoir, d'une éruption cutanée, etc. Il ne doit pas non plus "amplifier" ces énergies en étant tout le temps très "affairé" dan sa tête, avec convoitise : parce qu'il y a encore tellement de choses qu'il voudrait avoir, qu'il voudrait faire... Non. Il apprendra à vivre dans le moment Présent. Ce n'est que de cette façon-là qu'il est bon de naviguer en avant à toute vapeur !
Celui qui a envie de Poivrons fera bien de considérer le véritable Sens de sa vie : c'est la Vie elle-même ! Inutile de chercher à côté de ou au-delà de la vie elle-même ; pas plus qu'il ne soit utile de chercher en dehors de lui pour trouver ce qui ou celui qui pourrait lui procurer une sorte de satisfaction... Cela l'entraînerait dans un processus sempiternel : il passerait d'une satisfaction à l'autre, sans jamais devenir heureux....
Celui qui aime le Poivron a besoin d'extérioriser et de vivre ses forces d'une façon constructive ! Il considérera la vie avec les yeux d'un homme qui déborde de joie et qui ne vit pas dans l'avidité et l'impatience. Il fera bien de se réaliser avec toutes ses forces positives, sans s'adonner au mal. Par le mal nous entendons tout ce qui est sur la même longueur d'onde que la maladie et la mort.
Celui qui éprouve un désir intense de manger du Poivron a tendance à vouloir se livrer entièrement à quelque chose ou quelqu'un d'autre ; il devra comprendre que la Joie et la perte-de-soi ne vont pas du tout ensemble et que le plaisir, lorsqu'il va de pair avec une sorte de perte-de-soi ou d'abandon à une personne ou une chose extérieures à lui, n'a absolument rien à voir avec l'amour, ni avec la vie. Bref, cette personne devra mettre ses forces formidables à la disposition de la vie ! Elle transformera ses instincts et ses pulsions en actes parfaitement conscients. Elle laissera ses forces magnétiques agir uniquement au service du Cœur. Autrement elle se conduira elle-même au précipice de l'autodestruction. Brûle-t-elle de convoitise, d'impatience, de désir, d'appétit de jouissance, d'envies d'abandonner son Moi ? Ce faisant, elle brûlera son cœur, son corps, sa vie. Il lui faut choisir une autre route !
Le Poivron incite l'être humain à laisser ses énergies se manifester pleinement. Des jets soudains d'énergie sont libérés avec force : ils peuvent intervenir positivement dans le processus de création. L'être humain ne doit pas "freiner" son élan ; il laissera les flots magnétiques parcourir son être ; il ne doit pas trop diriger sa vie selon les lois de la Structure et de la Raison, mais apprendra à écouter son intuition, ses sentiments et ses énergies spontanés; Il ne devra ni les brider ni s'y abandonner aveuglément : il lui faudra les mener d'une main de maître, avec le sens de l'équilibre.
Celui qui a faim de Poivrons demande que cette Force intérieure se dégage ; c'est l'être humain qui, pour ainsi dire, se catapulte vers l'extérieur. Il est capable de déplacer des montagnes afin de projeter d'un seul coup sa vie dans une direction nouvelle, s'il le faut. L'énergie du Poivron est puissante, soudaine, "totale". Celui qui aime les Poivrons déborde d'énergie, il est prêt à exploser : la sphère psychique du Poivron lui donne un coup de pouce, comme pour allumer la mèche... Aussi, au fond de lui-même, cet être humain aspire à se lancer corps et âme dans la Vie, avec toutes ses forces intérieures. Tant qu'il reste le maitre, avec amour, de ces explosions de force, il s'agit d'un magnifique échantillon de "ce dont l'être humain est capable grâce à sa Force Naturelle" ! Il en fera usage d'une manière constructive ! L'envie de Poivrons indique que ces Forces sont en lui et qu'il lui appartient de les mettre à profit de la façon adéquate...
*
*
Littérature :
Mes poivrons
La bouteille était vide Et mon cerveau rempli D'images insipides Le ciel était gris Le lac agité La pluie menaçait De tomber avant midi J'avais aligné Sur le petit balcon Une douzaine de poivrons Que j'allais débiter en fines lanières Mais soudain la lumière Faiblit Dans le lointain Je perçus comme un cri Sauvage Inhumain Je crus alors bon De fermer la fenêtre Et d'oublier mes poivrons
Jacques Herman, "Mes poivrons" in
*
*