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Photo du rédacteurAnne

Le Nid d'oiseau

Dernière mise à jour : 12 mai




Étymologie :


  • CYATHE, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1314 ciate « petite coupe, gobelet » d'où « mesure de capacité » (H. de Mondeville, Chirurgie, 907 ds T.-L.) réputé ,,t. d'Antiq.`` dep. Ac. 1835 ; 2. 1845 bot. (Besch.). Empr. au lat. class. cyathus « coupe » d'où « mesure » lui-même du gr. κ υ ́ α θ ο ς, même sens.


Lire également la définition du nom cyathe afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Cyathus olla - Cyathe en vase - Cyathe marmite -

Cyathus stercoreus - Cyathe du fumier - Cyathe stercoraire -

Cyathus striatus - Champignon du nid d'oiseau - Cyathe hirsute - Cyathe strié - Nid d'oiseau cannelé -

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Mycologie :


Marie Garnier-Delcourt, Guy Marson, Charles Reckinger et al. dans leurs "Notes mycologiques luxembourgeoises. IV". (In : Bulletin Société Naturaliste luxembourgeoise, 2010, vol. 111, pp. 61-79) donnent quelques précisions sur le Cyathe stercoraire :


Dans les notes mycologiques VII. (Garnier Delcourt et al. 2013), nous avions présenté deux récoltes assez maigres du gastéromycète Cyathus stercoreus, qui produit des petites fructifications de 5-10 mm de hauteur en forme de gobelet rempli de nombreux péridioles durs semblables à des lentilles, dans lesquels se développent les spores. [...]

Cyathus stercoreus est une espèce coprophile que l’on trouve notamment sur des sols fortement fumés, des dunes et des places à feu (Jülich 1984).

 

Les mêmes auteurs dans les "Notes mycologiques luxembourgeoises. VII". (In : Bulletin Société Naturaliste Luxembourgeoise, 2013, vol. 114, pp. 35-54) sont nettement plus prolixes :


Les gastéromycètes sont un grand groupe de champignons polymorphes, formant parfois des sporophores qui sont de vrais chefs d’œuvres de la nature. C’est le cas dans l’ordre des Nidulariales G. Cunn. qui ne comporte qu’une seule famille, les Nidulariaceae Dumort. Celle-ci compte entre autres le genre Crucibulum Tul. & C. Tul., monospécifique (Crucibulum laeve (Huds.) Kambly) et le genre Cyathus Haller, représenté par une centaine d’espèces au niveau mondial mais seulement par trois en Europe : Cyathus olla (Batsch) Pers., Cyathus striatus (Huds.) Willd. et Cyathus stercoreus.

Ce sont de curieux petits champignons en forme de nid d’oiseau qui, lors de nos promenades mycologiques, font toujours l’admiration des participants, surtout des enfants. La fructification est constituée par une enveloppe, le péridium, en forme de coupe ou de petit gobelet d’au maximum un centimètre de hauteur ; elle est obturée chez les jeunes par une membrane nommée épiphragme. Lorsqu’elle s’ouvre, on aperçoit un amas de petits péridioles durs, lenticulaires, à l’intérieur desquels mûrissent les spores. À l’état jeune, ces péridioles sont incrustés dans une masse gélatineuse et attachés à la paroi interne par un cordonnet appelé funicule. À maturité, les péridioles sont éjectés par une goutte d’eau, le funicule s’enlace autour d’une petite branche, puis la couche dure se dissout après un certain temps, ce qui dégage les spores.

Les trois premières espèces citées ci-dessus sont assez fréquentes au Luxembourg ; elles colonisent le bois dégradé et se retrouvent souvent sur écorces broyées dans des plates-bandes, même en ville. Par contre, Cyathus stercoreus est beaucoup plus rare ; il a été trouvé pour la première fois en 1994 par notre collègue A. Molitor. La récolte récente présentée ici a été faite dans une jardinerie, dont les serres ou les pépinières sont des milieux intéressants pour la prospection mycologique.

Les sporophores obconiques sont peu ou non évasés et poussent en groupe. L’intérieur brun fonçé est mat, ni plissé ni strié, comme du fer martelé, souvent couvert vers la partie supérieure de petites mèches blanchâtres (Mornand 1985). Cyathus stercoreus se distingue des autres espèces par le revêtement pelucheux de la partie externe (faisceaux de poils longs), par la couleur noire des péridioles et la taille des spores qui est nettement supérieure à celle des autres espèces. Il s’agit d’un champignon coprophile ou venant sur des terres riches en nutriments ; il semble préférer les régions méditerranéennes et continentales et est cité comme très rare (Mornand 1985). D’après Brodie (1975), c’est l’espèce du genre qui est la plus efficace pour dégrader la lignocellulose et qui se prête le mieux à la mise en culture.

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Le site Mycocharentes.fr propose des fiches descriptives des différents Cyathus :

Cyathus olla : =>








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Vertus médicinales :


Selon les recherches de Christelle Francia, Françoise Fons, Patrick Poucheret et Sylvie Rapior, auteurs d'un article intitulé "Activités biologiques des champignons : Utilisations en médecine traditionnelle." (In : Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault, 2007, 147 (4), pp. 77-88) :

Usages traditionnels

Espèces utilisées

Lieux géographiques

​Posologie, formes galéniques,

Références

Ophtalmologie

Cyathus limbatus Kulhari

Inde Centrale (tribu Bharia)

Péridioles écrasés dans de l'eau et filtrés à travers du coton ; 2 gouttes deux fois par jour dans les yeux. Utilisé dans certains troubles oculaires : douleur, rougeur, conjonctivite.

Rai et al. (1993)

Ophtalmologie

Cyathus stercoreus Cyathe coprophile Nirghunti

Inde Centrale (tribu Baiga)

Même préparation et mêmes indications que Cyathus limbatus.

Rai et al. (1993)

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Symbolisme :


Marie Garnier-Delcourt, Guy Marson, Charles Reckinger et al. dans leurs "Notes mycologiques luxembourgeoises VII". (In : Bulletin Société Naturaliste Luxembourgeoise, 2013, vol. 114, pp. 35-54) notent cet usage symbolique lié à la forme atypique de ce champignon :


Un petit mot sur l’aspect historique : dans le temps, on s’en remettait au nombre de lentilles dans les petites coupes pour prédire une bonne ou une mauvaise année, d’où le nom « Tiegelteuerling » ce qui veut dire « le creuset du renchérissement » (Jahn 1979).

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