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Le Némerte

Photo du rédacteur: AnneAnne

Dernière mise à jour : 6 mars




Étymologie :


  • Némerte, nom masc.

du grec Nêmertês, la Véridique, nom d'une Néréide.


Autres noms : Nemertea - Némertien - Ver ruban -




Zoologie :


Dans Le Bonheur en marchant (Éditions Jean-Claude Lattès, 2000) Yves Paccalet s'émerveille des beautés de la nature et s'interroge sur la sortie de la vie hors de l'océan :


Les progrès consécutifs sont apportés par les vers.

Oui, les vers.

Plats, ronds et annélides, sans omettre quelques lignées paradoxales : rotifères et némertes, gastrotriches et priapuliens, sipunculiens, bryozoaires et brachiopodes. (Qui dira l'angoisse du bryozoaire à l'ère Primaire ?) Les vers inventent la cavité corporelle centrale où nous logeons nos boyaux et notre cœur, pour ainsi dire notre âme. Leurs embryons, comme les nôtres, ont trois couches cellulaires. nous sommes plus proches d'eux qu'ils ne le sont des coraux : voilà qui plante une semence d'humilité dans le terreau du grand homme.

Les vers inventent la marche.

Non pas les spirographes, dont les tubes fixés tirent des feux d'artifice de tentacules sur les récifs. Ni les planaires, qui font chatoyer dans l'eau, leurs robes de flamenco. Mais les néréides qui rament dans l'océan grâce à des rangées de poils raides nommés « soies ».

Ces organes constituent, avec l'avènement du ver de terre, les premiers instruments de la locomotion hors de l'élément liquide. L'homme qui chemine sur la planète ne saurait ignorer ce qu'il doit au lombric. Ce tortillon rosâtre est le premier de nos ancêtres à s'extirper du fluide aquatique. Il apporte son progrès sur de petites béquilles. En poussant sur ses soies, il invente le chemin. Le philosophe l'imite. Platon est une annélide incarnate, au corps segmenté muni de deux extrémités phalliques, et qui sort de sa caverne en quête d'idées pures.

Je chemine entre les mares bouillonnantes de la caldeira d'Uzon, au Kamtchatka. Les filaments vermiformes des bactéries se balancent. Il me semble que j'ondule en phase avec les cousines de mes plus lointains ancêtres.

Me passe dans le cœur une forme d'émotion qui remonte aux premiers âges. Je songe que la marche fut inventée par le ver de terre, et qu'elle est la mère de nos civilisations.

Gaïa, la Terre-Mère, m'approuve en rotant par une de ses bouches de boue rose.

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Symbolisme astrologique :


Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :


Les Vers correspondent au signe du Taureau. Le Taureau est un signe de Terre, Fixe. Un Taureau cherche généralement à se sentir bien où il est, à profiter des biens matériels à sa portée. Il y a chez lui une forte sensualité tournée vers la paix et la douceur de vivre. Son sens pratique, sa décontraction et sa patience lui permettent d’occuper le terrain de ses désirs afin qu’ils deviennent réalité. Traditionnellement, le Taureau sait manipuler la matière afin qu’elle devienne sa richesse et sa joie. Il est terre-à-terre et obstiné, possessif, matérialiste. Une fois ses besoins personnels satisfaits, il rumine paisiblement ses acquis. Il ne regarde pas plus loin, et rien ne le fait changer de cap. Mais si l’on vient à lui retirer ce dont il jouit, il laisse exploser une colère indomptable et ravageuse.

Dans le monde animal, les Vers sont les meilleurs candidats pour transcrire fidèlement le symbolisme du signe du Taureau :

Apparus au tout début de l’Ère Primaire, les Vers font partie des premiers animaux encore existants à s’être détachés du règne végétal. Après les Éponges et les Cnidaires, ils ont inauguré un nouveau type d’organisation anatomique d’une grande simplicité. Celui-ci a été repris par toutes les espèces animales apparues après eux: La symétrie bilatérale. Composé de deux parties symétriques, le Ver présente un corps flexible, long, reliant la bouche et la queue. Comme un tube digestif qui aurait acquis la capacité de se déplacer pour aller chercher la nourriture, au lieu d’attendre qu’elle passe à portée.

On retrouve bien là les caractéristiques classiques du signe du Taureau, axées sur l’importance de la matière, du sol, de la fertilité, et aux valeurs nourricières.


Les Vers, des êtres essentiels : Le Ver est donc un modèle redoutablement efficace. Sa morphologie basique lui a permis de coloniser tous les environnements terrestres et aquatiques. Charles Darwin a été le premier à réhabiliter le Ver de terre. Il a découvert son rôle essentiel dans l’enrichissement, l’entretien et la conservation des sols, structure de base de la vie. Le Ver est ainsi le véritable propriétaire de la terre. Le mode de vie du Ver est un tel succès que bon nombre d’animaux plus évolués sont revenus par la suite à la simplicité de son anatomie : La Limace, les Serpents, la Cécilie…  

Parmi les Vers il existe cependant une grande variété de formes et de stratégies évolutives :

Si le Ver de Terre est le modèle typique du genre, le Némerte s’en distingue par sa capacité de propulsion. La Néréide, qui ressemble au Mille-pattes donne au Ver une plus grande agilité, tout comme le Ver de Feu qui est quant à lui beaucoup plus flamboyant. Le Cestode a trouvé le moyen de se faire protéger par un hôte, et la Sangsue s’infiltre discrètement chez son amphitryon. Autre variante, l’Arénicole fabrique elle-même sa protection. L’Eunice a développé l’envergure d’être un prédateur redoutable, tandis que l’Hermelle, le Tubifex et le Riftia ont choisi la vie en communauté, dans des milieux divers, pour faire bloc face à l’adversité.


Le Némerte ou le goût du risque : Le Némerte se démarque par sa volonté de tirer le meilleur parti des situations dans lesquelles il se trouve, et de profiter calmement de chaque instant. Mais il a aussi un besoin vital de dire: « Je suis ». Sa soif d’individualisme et d’héroïsme personnel le porte donc vers des conquêtes musclées, et des positions d’avant-garde. Sa sensibilité impulsive et entière rencontre souvent l’hostilité de son environnement. Elle provoque des réactions épidermiques. Dans ces instants-là, le Némerte est sujet à des angoisses secrètes et à une vulnérabilité insoupçonnable. Mais n’écoutant que son instinct, il ne se laisse pas désarçonner très longtemps. Il se peut même qu’il prenne plaisir dans une certaine forme d’adversité. Quoi qu’il en soit, le goût du risque est certainement le point sensible de sa vie.

Le Némerte a donc une sensibilité à fleur de peau, beaucoup plus impulsive que sa volonté. Il n’y va pas par quatre chemins pour obtenir ce qu’il veut, et n’hésite pas à faire un usage frontal et ostensible de la force, si on lui résiste. Il mord la vie à pleines dents. Un appétit insatiable et un besoin de goûter à tout l’amènent à provoquer des événements dangereux pour ses plans. Voilà son paradoxe. Sa volonté de profiter d’une position personnelle basique nourrie par l’amour de la lutte fera qu’à un moment de sa vie, le Némerte dirigera et maitrisera sans doute un projet important qui le mènera à une position d’envergure. Mais sa manière décomplexée de considérer ses acquisitions comme un “butin” sera mal acceptée et il y a dans sa destinée un risque de « retour de bâton ».


Les particularités du Némerte : Ces tendances contradictoires et ces conduites à risque peuvent être amplifiées par la persévérance, l’entêtement et le sens pratique dont le Némerte fait preuve. Même renvoyé dans ses buts, il œuvre pour reprendre le terrain perdu avec une indéracinable force de caractère. Son raisonnement est clair, et prend pour base des modèles définis. Bon et chaleureux, il a beaucoup de patience et sympathise facilement avec les autres. Ces caractéristiques servent son ambition personnelle. Mais sait-il se remettre en question pour ne pas répéter les mêmes erreurs ?

Le Némerte est assez vite compris par son entourage. Incapable de tricherie, il joue franc-jeu, et cartes sur table. D’un naturel sain et bon vivant, il peut tout de même se révéler hostile si on marche sur ses plates-bandes. Il devient dangereux si on exhibe près de lui quelque chose qu’il convoite, et redoutable si on lui enlève ce qui lui est cher.


Les pouvoirs du Némerte : Le Némerte est assez tourné vers ses propres intérêts, mais la société pourra mettre en valeur ses qualités productives et défensives. Sa forte réactivité lui permet de profiter d’une position de premier plan partout où il s’engage. Sa devise pourrait-être « Premier arrivé, premier servi ». Le Némerte est une force de la nature. Il a un don pour faire fructifier un bien essentiel tout en le défendant efficacement. Quel que soit le domaine qu’il choisira, il s’imposera comme le propriétaire d’un bien qui suscite la polémique, le gardien d’un butin durement acquis, ou le défenseur de l’implantation d’une activité nouvelle en terrain hostile.

Le natif du Némerte aura tout intérêt à choisir une activité basique où il pourra assouvir cette soif de conquête personnelle. Il faudra qu’il apprenne à maitriser sa sensibilité éruptive et à ne la déployer que lorsque la force devient une absolue nécessité.


Ex. : Robespierre, Dali, Malcom X, Dominique Strauss-Kahn. [Soleil Taureau - Lune Bélier]

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Mythologie :


Selon la Théogonie d'Hésiode, traduite sur le site de Philippe Remacle :


La Terre enfanta d'abord Uranus couronné d'étoiles et le rendit son égal en grandeur afin qu'il la couvrît tout entière et qu'elle offrît aux bienheureux Immortels une demeure toujours tranquille ; elle créa les hautes montagnes, les gracieuses retraites des Nymphes divines qui habitent les monts aux gorges profondes. Bientôt, sans goûter les charmes du plaisir, elle engendra Pontus, la stérile mer aux flots bouillonnants ; puis, s'unissant avec Uranus, elle fit naître l'Océan aux gouffres immenses [...]

Pontus engendra Nérée qui fuit le mensonge et chérit la vérité, Nérée, le plus âgé de tous ses fils : on l'appelle le vieillard à cause de sa sincérité et de sa douceur, et parce que, loin d'oublier les lois de la justice, il porte des arrêts équitables et modérés. Ce même dieu, uni avec la Terre, eut pour enfants le grand Thaumas, l'intrépide Phorcys, Céto aux belles joues et Eurybie qui renferme un coeur d'acier dans sa forte poitrine.

Nérée et Doris aux beaux cheveux, cette fille du superbe fleuve Océan, engendrèrent dans la mer stérile les aimables nymphes Proto, Eucrate, Sao, Amphitrite, Eudore, Thétis, Galèné, Glaucé, Cymothoë, Spéio, Thoë, l'agréable Thalie, la gracieuse Mélite, Eulimène, Agavé, Pasythée, Érato, Eunice aux bras de rose, Dolo, Ploto, Phéruse, Dynamène, Nésée, Actée, Protomèdie, Doris, Panope, la belle Galatée, l'aimable Hippothoë, Hipponoë aux bras de rose, Cymodocé qui sur la sombre mer, avec Cymatolège et Amphitrite aux pieds charmans, calme sans efforts la fureur des vagues et le souffle des vents impétueux, Cymo, Eïoné, Halimède à la belle couronne, Glauconome au doux sourire, Pontoporie, Liagore, Évagore, Laomédie, Polynome, Autonoë, Lysianasse, Évarnè douée d'un aimable caractère et d'une beauté accomplie, Psamathe au corps gracieux, la divine Ménippe, Néso, Eupompe, Thémisto, Pronoë et Némertès en qui respire l'âme de son père immortel. Ainsi l'irréprochable Nérée eut cinquante filles savantes dans tous les travaux.

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