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  • Photo du rédacteurAnne

Le Macaque




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1. a) 1680 zool. macaco (Guattini et Carli, Relation curieuse et nouvelle d'un voyage de Congo, p. 29 ds König, p. 29); 1698 macaq (Froger, Relation d'un voyage fait en 1695, 1696, 1697 aux côtes d'Afrique, p. 144, ibid.) ; 1766 macaque (Buffon, Hist. nat., t. 14, p. 194) ; b) 1867 fig. «personne très laide» (Mérimée, Lettres duchesse de Castiglione-Colonna, p. 40) ; 2. 1745 entomol. ver macaque (Hist. de l'Académie des Sciences, Mém., p. 471 ds König, p. 131). Empr. au port. macaco «id.» (1555 ds Fried.), qui a lui-même empr. le mot aux lang. bantoues où il signifiait «bête sauvage», «quadrumane» et spéc. «cynocéphale». Les Portugais ont également introduit le mot dans le Nouveau Monde au xvie s. (cf. Fried. et FEW t. 20, p. 88a).


Étymol. et Hist. 1. 1476 magos plur. «sorte de singe» (Jean Molinet, Temple de Mars, 106 ds Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 69 : Girafes, magos, satirins) ; 2. a) 1517 magos sens incertain «homme laid»? (Fragments d'une sottie à six personnages par Maître Georges, 40 ds E. Picot, Recueil gén. des sotties, t. 2, p. 257 : An depit de villeyns magos) ; b) 1542-49 «magot (singe) [pris ici comme modèle de laideur]» (Marguerite de Navarre, Heptameron, éd. M. François, 3e journée, 27e nouvelle, p. 222 : en riant avecq une doulceur de visaige semblable à ung grand magot) ; 1610 «homme laid» (P. de L'Estoile, Journal, éd. G. Brunet, t. 10, p. 301 : On apeloit cest homme «le Magot de la Cour») ; 3.1698 magau «figurine de porcelaine» (G. Dautel, Inventaire de l'abbé d'Effiat ds Havard : deux gros rouleaux de pourcelaine à magaux) ; 1733 magot (Voltaire, Temple du goût, p.67). De Magog, Magos, nom associé à Gog, Gos dans les légendes et romans du Moyen Âge pour désigner des peuples barbares, souvent représentés comme des êtres horribles, ou leurs chefs (cf. p. ex. mil. xiie s. Alexandre, 873 in Elliott Monographs, t. 1, p. 45 ; ibid. 9327, p. 433 ; 1180-90 Alexandre II, 2892 in Elliott Monographs, t. 2, p. 138 ; ca 1306, Jean de Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, §473 ; 1461 Menus propos, 330 ds E. Picot, Recueil gén. des sotties, t. 1, p. 92 : Ce sont terribles creatures Que ceulx de Gotz et de Magotz ; Ilz ont les rains dessus le dos, Et si ont tous chacun deux testes ; v. encore Meyer, Alexandre le Grand ds la litt. fr. du Moy. Âge, t. 2, pp. 386-388 et Flutre Table). Ces noms sont tirés de la Bible : ds Ézéchiel, 38 et 39, Gog est le nom du roi du pays de Magog, en Asie Mineure, qui devait venir à la tête de nombreuses armées pour détruire Jérusalem et la Terre Sainte ; ds l'Apocalypse 20, 7-10, Gog et Magog désignent des peuples conduits par Satan contre Jérusalem.


Lire également la définition des noms macaque et magot afin d'amorcer l'interprétation symbolique.

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Zoologie :


Selon Frans de Waal, auteur de Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux (Édition originale 2016 ; traduction française : Éditions Les Liens qui Libèrent, 2016) :


"C'est le primatologue américain Michael Gumert qui a fait la découverte la plus spectaculaire sur l'usage des outils par les macaques. Sur l'île de Piak Nam Yai, au large des côtes thaïlandaises, il a trouvé une population entière de macaques à longue queue utilisant des outils de pierre. Je connais très bien cette espèce, car elle a été mon sujet de thèse. On les appelle aussi les macaques mangeurs de crabes : on dit de ces singes très intelligents qu'ils plongent leur longue queue dans l'eau pou pêcher des crabes. Je les a vus moi-même utiliser leur queue quasiment comme un bâton pour attraper de la nourriture. Incapables de la contrôler comme les primates sud-américains - la queue d'un macaque n'est pas préhensile -, ils la saisissent d'une main, puis s'en servent pour balayer des aliments extérieures et les faire entrer dans leur cage.

La manipulation d'un appendice de son propre corps prouve à nouveau la nécessité d'élargir la définition de l'usage de l'outil ; mais ce que Gumert a découvert est incontestablement une technologie développée. Chaque jour, sur la côte, ses singes ramassent des pierres pour deux raisons. Ils se servent des grosses comme de marteaux pour écraser des huîtres de toute leur force, jusqu'à ce qu'elles s'ouvrent et livrent une nourriture délicieuse et riche. Et ils utilisent les petites comme des haches : ils les tiennent fermement et, par des mouvements précis et plus rapides, délogent les coquillages des rochers. Durant les quelques heures de marée basse, la nourriture abonde, et les outils aussi : la situation est idéale pour l'invention de cette technique de pêche aux fruits de mer. C'est une preuve de l'intelligence généraliste des primates : ils ont de toute évidence évolué dans les arbres, en se nourrissant de fruits et de feuilles, mais ici ils survivent sur la plage. Après les humains, les chimpanzés et les capucins, un quatrième primate est entré dans l'âge de pierre.

[...]

Autrement dit, tant les macaques que les rats ne se portent volontaires pour les tests que lorsqu'ils se sentent sûrs d'eux, ce qui suggère qu'ils savent ce qu'ils savent. [...] Un macaque rhésus sait que des aliments ont été cachés dans un des quatre tubes, mais il ignore dans lequel. Il n'a pas le droit d'essayer tous les tubes et n'aura qu'une seule chance d'n choisir un. En se penchant pour regarder d'abord à l'intérieur des tubes, le singe montre qu'il sait qu'il ne sait pas : c'est un signe de métacognition.

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Symbolisme :



Le macaque japonais a inspiré les fameux singes de la sagesse, emblème asiatique représentant trois singes : l'un se tenant les oreilles, un autre la bouche et le troisième les mains devant les yeux. Ils symbolisent ensemble une maxime que l'on pourrait résumer : ne rien entendre ou voir ou dire.

 






Contes et légendes :



Pour se réchauffer en hiver, il arrive que ces macaques prennent des bains dans des onsen, les sources chaudes naturelles (le spot le plus connu étant Jigokudani à Nagano). Pour expliquer ce phénomène, une légende explique que durant un hiver rude des temps anciens, les macaques supportaient si mal le froid qu'ils étaient près de la mort. Les samouraïs qui s'en occupaient demandèrent aux chouettes harfangs une solution afin de les protéger du froid. Les hiboux allèrent jusqu'au soleil pour en prendre chacun un morceau dans leur bec. Une fois revenus, ils déposèrent ces morceaux sur la neige qui se mit à fondre et créa une source chaude dans laquelle les macaques furent déposés afin qu'ils puissent se réchauffer.

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