top of page

Blog

Photo du rédacteurAnne

Le Flûteau





Étymologie :


Étymol. et Hist. 1. a) 1230-50 flaihutel (Colin Muset, IX, 14 ds T.-L.) ; 1600 flusteau (O. de Serres, 670 ds Littré) ; b) 1802 « sorte de jonc » (Flick ds FEW t. 3, p. 612b) ; 2. 1833 flutiau (Balzac, Méd. camp., p. 131). Dér. de flûte1* ; suff. -eau* ; (on rencontre également -iau var. dial. du suff. cf. fabliau).


Lire également la définition du nom flûteau afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Alisma Plantago-aquatica, L.- Alisma-Plantain - Grand plantain d'eau - Flûteau - Flûteau à feuilles de plantain - Flûteau Plantain-d'eau - Flûteau plantagine - Flûteau trigone - Pain de crapaud - Pain de grenouille - Plantain aquatique - Plantain d'eau - Plantain d'eau commun - Queue d'aronde -

Luronium natans - Alisma nageante - Flûteau nageant -




Botanique :


Voici un extrait de la fiche rédigée sur base des dossiers scientifiques réalisés par le DEMNA, la FUSAGx, l’UCL et l’ULg et avec la collaboration de Natagora, (DGARNE/DNF - disponible sur natura2000.wallonie.be) :


Le flûteau nageant est une plante aquatique vivace de la famille du plantain d’eau. Ses tiges, allongées, peuvent être flottantes, dressées ou submergées dans l’eau. Elles peuvent atteindre 120 centimètres de long. Des racines peuvent apparaître sur les nœuds de la tige. Cette plante possède deux types de feuilles. Les feuilles démarrant de la souche, vert pâle, sont longues et étroites et forment des rosettes. Les feuilles flottantes dans l’eau ou aériennes, sont ovales ou ont la forme d’ellipses. Le flûteau nageant fleurit du mois de mai au mois d’août. Les fleurs blanches, flottantes à la surface de l’eau, sont insérées sur de longs pédoncules démarrant à l’aisselle des feuilles. Elles ont 3 pétales et sont hermaphrodites.

Cette plante possède plusieurs formes, selon le type de milieu qu’elle colonise : eaux stagnantes ou courantes, pauvres ou riches en éléments nutritifs. Dans certaines conditions défavorables au développement de cette plante, celle-ci peut ne présenter qu’une simple rosette dans le fond de l’eau et entrer en dormance parfois pendant de longues années, en attente des conditions favorables à son développement.

Le flûteau nageant n’est naturellement présent qu’en Europe tempérée occidentale et centrale, essentiellement en Grande-Bretagne, France, Belgique, Pays-Bas et dans le nord de l’Allemagne. En Flandre, l’espèce est devenue extrêmement rare, limitée essentiellement à la Campine. Cette plante a apparemment toujours été rare en Wallonie. Entre 1930 et 1980, elle n’a plus été observée en Wallonie que sur un site ardennais, aux étangs de Luchy (Bertrix). Elle n’y a plus été revue récemment. Sa situation s’est donc très fortement dégradée et cette espèce figure sur la liste rouge de la flore menacée de Wallonie, où elle est considérée comme éteinte.

Le flûteau nageant colonise l’espace aquatique par l’enracinement de la tige au niveau des nœuds et la production de stolons. Les feuilles flottantes disparaissent l’hiver. Les individus peuvent être isolés, mais peuvent aussi former de véritables « radeaux flottants » de plusieurs mètres carrés. La pollinisation est assurée par les insectes, mais l’autofécondation a déjà été observée. Les graines sont dispersées par les courants aquatiques ou par les oiseaux d’eau. Des fragments de stolons de la plante peuvent également se détacher, se disséminer dans l’eau, pour reprendre racine plus loin.

Cette espèce peut supporter des variations importantes des niveaux d’eau et même un assèchement temporaire. Elle s’adapte à de nombreuses conditions écologiques, mais s’observe le plus souvent dans des eaux acides et pauvres en éléments nutritifs, peu profondes (1,5 à 2 m de profondeur), stagnantes ou faiblement courantes, sur des substrats sablonneux ou vaseux. Les milieux humides colonisés peuvent être naturels mais aussi d’origine humaine. Ce sont le plus souvent des eaux stagnantes comme des lacs, étangs, mares, fossés, noues, ornières, ou encore des eaux faiblement courantes.

 

Jean-Pierre Corolla, Guillaume Perchard et Michel Kupfer proposent également une fiche descritptive pour la plantain d'eau (in : DORIS, 07/05/2019 : Alisma plantago-aquatica L., 1753, https://doris.ffessm.fr/ref/specie/3905) :


Description : Le grand plantain d'eau est une grande plante vivace robuste et glabre d'une taille variant de 10 à 100 cm. On peut la qualifier d’amphibie* car elle est capable de vivre dans l'eau, comme les plantes aquatiques, mais s'adapte aussi à un sol marécageux ou humide.

Sa souche est bulbeuse. Ses feuilles partent toutes de ce bulbe. Les feuilles aériennes sont ovales à largement lancéolées, arrondies ou cordées à la base, à limbe* atteignant 20 cm de longueur. Les feuilles immergées sont rubanées (linéaires), de 30 à 80 cm de long.

La tige est dressée, triangulaire et glabre (sans poils). Elle porte à son extrémité une inflorescence* très ramifiée couverte de nombreuses petites fleurs blanches ou rosées en panicules pyramidales.

Les fleurs font de 7 à 12 mm de diamètre. Elles ont 3 pétales ronds légèrement irréguliers. Les fleurs finissent pas émerger. Elles s’ouvrent l’après-midi. Il y a 3 sépales* verts et 6 étamines* par fleur.

Les fruits sont des akènes* de 2-3 mm de long, avec 1 ou 2 sillons dorsaux, groupés en têtes d'environ 6 mm de diamètre.

Les graines sont brun rougeâtre foncé à rose pâle ou jaune.


Alimentation : Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe*. Lors de la photosynthèse, elle fabrique sa propre matière organique grâce à l'eau, au dioxyde de carbone et à l'énergie lumineuse.


Reproduction - Multiplication : La floraison a lieu de mai à septembre. La hampe florale est une tige dressée, glabre qui émerge du centre de la base des feuilles et peut atteindre jusqu'à 1 m de hauteur. Elle porte à son extrémité de grandes panicules* de fleurs blanches, parfois avec une nuance rose ou lilas pâle, atteignant 15 mm de diamètre. Ces fleurs se déploient dans l'après-midi pendant quelques heures seulement, avant de se refermer au crépuscule. Elles sont pollinisées par des insectes attirés par de petites gouttes de nectar (pollinisation entomogame).

La maturité des fruits va de juillet à octobre. Ces fruits à graine unique (akènes) flottent et peuvent dériver pendant 15 mois (dissémination hydrochore). Il y a également propagation via les oiseaux aquatiques.

C’est une plante hermaphrodite.

*

*




Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques du Flûteau :


Propriétés Physiques. La racine fraîche a une odeur semblable à celle de l'iris de Florence, mais qu'elle perd en séchant ; sa saveur est acre et nauséeuse. Cette racine paraît contenir de la fécule.


Usages médicaux Cette plante ressemble un peu aux renonculacées pour ses formes et ses propriétés (Mérat). Dioscoride en parle comme propre à guérir l'empoisonnement par l'opium. Pendant un temps, elle a joui d'un certain crédit comme moyen préventif et curatif de l'hydrophobie ; c'est Lewshin qui, en 1817, mit cette plante en honneur pour cet usage. En Russie, elle paraît s'être montrée efficace contre cette terrible affection ; les praticiens français n'en ont pas obtenu de bons résultats. La poudre des racines s'administre matin et soir à la dose de 5 centigrammes à 1 gramme et plus ; elle produit quelquefois le soulèvement de l'estomac, un sentiment de constriction ; elle a été vantée dans la chorée et l'épilepsie (Hochstetter). Les feuilles sont rubéfiantes et peuvent même produire la vésication (Haller) ; on les a recommandées comme diurétiques en poudre à la dose de 3 à 4 grammes ou une poignée en décoction, dans la gravelle, les douleurs néphrétiques, l'hématurie, la rétention d'urine, les maladies de la vessie (De Haen, Wauters). On dit que les Kalmoucks mangent les tubercules ; Fée en a mangé aussi sans inconvénient.

 

*

*




Usages traditionnels :


Selon François Couplan, auteur de Le Régal végétal : plantes sauvages comestibles (Editions Ellebore, 2009) :


Le rhizome de l'Alisma Plantago-aquatica, (plantain d'eau) peut être consommé après avoir été séché pour en diminuer l'âcreté. Les Kalmouks de Sibérie l'utilisaient fréquemment dans leur alimentation. On l'a encore récemment consommé en Bosnie pour préparer de la bouillie et des galettes.

Il est préférable de le récolter durant la période de repos de la végétation, de la fin de l'automne au début du printemps.

Il est riche en hydrates de carbone et, de ce fait, nutritif.

Les feuilles seraient comestibles, à condition d'être longuement bouillies.

 



Symbolisme :


Henry Soulard, auteur d'une Alchimie occidentale et alchimie chinoise. (In : Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 1970, vol. 1, no 1, pp. 185-198) mentionne le plantain d'eau comme plante d'immortalité :


Voici, prises dans un traité de médecine chinoise et végétale, quelques plantes et recettes de longue vie :


Alisma plantago (plantain d'eau). Si l'on en prend pendant une longue période, la vue et l'ouïe s'affinent, la faim n'est plus ressentie, la vie est prolongée, le corps devient léger, le visage rayonnant, et on peut marcher sur les eaux.

*

*

20 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page