Autres noms : Héliolite -
Lithothérapie :
Judy Hall autrice de La Bible des Cristaux (volume 1, Guy Trédaniel Éditeur, 2011) présente la Pierre de Soleil :
Pierre de Soleil
Couleur : Jaune - Orange - Rouge-brun.
Aspect : Cristal clair transparent ou opaque, avec des reflets irisés, souvent petit, roulé.
Disponibilité : Facile à trouver dans les magasins spécialisés.
Source : Canada - États-Unis - Norvège - Grèce - Inde.
CARACTÉRISTIQUES. Pierre joyeuse, apportant la lumière, instaure la joie de vivre et la bonté de cœur, aiguise l'intuition. Si la vie a perdu sa douceur, la pierre de soleil la rétablira et aidera à prendre soin de soi-même. Purifiant tous les chakras et offrant lumière et énergie, cette pierre permet au véritable moi de se montrer avec bonheur. La tradition l'associait aux dieux bienveillants, à la chance et à la bonne fortune. Pierre alchimique, génère une connexion subtile avec la lumière et le pouvoir régénérateur du soleil durant la méditation et la vie quotidienne.
Extrêmement utile pour retirer les "crochets" des autres, qu'ils soient plantés dans les chakras ou l'aura, qu'ils se trouvent sur le plan mental ou émotionnel, qu'ils proviennent des parents, des enfants ou des partenaires possessifs. Ces crochets épuisent l'énergie, mais la pierre de soleil les renvoie avec affection à leur propriétaire. Très bénéfique pour couper les attaches. Si on a du mal à dire "non" et si on se sacrifie sans cesse pour les autres, il faut garder en permanence sur soi une pierre de soleil. Éliminant la co-dépendance, elle facilite l'autochargement en énergie, l'indépendance et la vitalité. Si on a tendance à tout remettre au lendemain, la pierre de soleil neutralisera ce penchant.
Sur le plan émotionnel, la pierre de soleil agit comme antidépresseur et élimine les humeurs noires. Particulièrement efficace pour les troubles affectifs saisonniers, éclairant l'obscurité de l'hiver. Détache du sentiment d'être critiqué, désavantagé et abandonné. Écartant les inhibitions et les complexes, la pierre de soleil élimine les sentiments d'échec, accroît la conscience de sa propre valeur et la confiance en soi. Encourageant l'optimisme et l'enthousiasme, induit une approche positive des événements. Même le pessimiste le plus incorrigible réagit à une pierre de soleil placée sur le plexus solaire, qui élimine les émotions refoulées et les transforme.
GUÉRISON. Stimule les pouvoirs d'auto-guérison, régit le système nerveux autonome et harmonise tous les organes. Soigne les maux de gorge chroniques, soulage les ulcères gastriques. Très bonne pour les troubles affectifs saisonniers, lève la dépression. Soulage des problèmes des cartilages, le rhumatisme et les douleurs générales.
POSITION. Placer, porter ou tenir selon les besoins. Particulièrement bénéfique utilisée au soleil. Peut former un réseau autour du corps. (Voir aussi Labradorite jaune)
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Symbolisme :
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
La pierre de soleil, appelée par les Anciens « pierre stellaire » car son fond gris est parsemé de points jaunes brillants, passait pour s'agiter et bouger lorsqu'on la plongeait dans du vinaigre. Elle protège de l'épilepsie.
Roger Torrenti, dans un article intitulé "Le compas solaire viking : un mythe ?. (In : Cadran-info (Société astronomique de France), 2020, no 41.) tord le cou à une croyance erronée selon ses recherches :
La saga du compas solaire et de la pierre de soleil vikings : Si nous limitons nos sources aux seuls articles scientifiques, qui ont inspiré (quelquefois très librement) de nombreuses magazines ou sites web, sans compter les œuvres de fiction, bandes dessinées, films ou séries à grand spectacle, la « saga du compas solaire et de la pierre de soleil vikings » peut être résumée par les quelques paragraphes suivants.
En 1948, l’archéologue danois Christen Leif Vebæk découvre près du fjord d’Uunartoq au Groenland, sous les ruines d’un couvent bénédictin, des vestiges vikings (datés au carbone 14 entre 985 et 1015 de notre ère) dont le petit fragment de bois déjà évoqué : apparemment la moitié d’un disque de 7 cm de diamètre et de 1 cm d’épaisseur, percé d’un trou central de 1,8 cm de diamètre. Il publie un article en 1952 comprenant notamment une photo des objets trouvés, dont ce fragment de bois.
Carl V. Solver, historien maritime danois qui préparait un livre sur la navigation des Vikings, découvre cette photo et publie en 1953 un article disant que le fragment de bois est de son point de vue ce qui reste d’un compas de relèvement (bearing dial en anglais) basé sur la hauteur du soleil, voyant dans les encoches restantes sur le pourtour de l’objet la moitié des 32 rhumbs (secteurs) de la rose des vents (tout en s’interrogeant sur le fait que le partage des directions cardinales et intercardinales en 32 rhumbs n’apparaît en fait qu’à la fin du Moyen-Âge).
W. E. May, directeur du National Maritime Museum à Greenwich, est l’un des rares à soutenir cette hypothèse et la saga du compas solaire ne connaît plus de développements réellement importants jusqu’en 1978.
À cette date, l’astronome suédois Curt Roslund affirme que certaines éraflures visibles sur l’objet seraient en fait intentionnelles et correspondent à des arcs diurnes de gnomon (droite des équinoxes et hyperbole du solstice d’été pour une latitude de 61° N), le trou central ayant alors probablement servi d’emplacement pour un gnomon.
Il suggère donc que les Vikings, avant de partir vers l’Islande, le Groenland ou le continent américain, prenaient un petit disque semblable à celui dont un fragment a été découvert par Carl V. Solver, traçaient l’arc d’hyperbole (et la droite des équinoxes) pour la latitude du point de départ et pouvaient alors naviguer à latitude constante en utilisant ce compas solaire ainsi qu’il a été détaillé au paragraphe précédent.
Cette double proposition est a priori cohérente :
navigation à latitude constante : dans les « sagas des temps anciens » (transmises oralement pendant l’Âge des Vikings puis par écrit à partir du XIVe siècle), les conseils de navigation pour les destinations citées se résument à « tenir l’ouest » (pour y aller) ;
hyperbole tracée avant le départ : les principales expéditions hauturières des Vikings se déroulaient autour du solstice d’été, à une date ou les hyperboles diurnes sont assez proches, l’hyperbole tracée avant le départ restant donc utilisable pendant la traversée (Islande – Groenland par exemple) qui n’était pas très longue.
En 1988, le Danois Søren Thirslund, responsable du musée maritime de Kronborg reprend le flambeau, construit des répliques de tels compas solaires qu’il confie, pour essais en mer, à des navigateurs dont l’Anglais Robin Knox-Johnston, le premier navigateur à avoir fait le tour du monde à la voile en solitaire et sans escale. Les essais semblent confirmer l’hypothèse et Søren Thirslund publie en 1992 un ouvrage avec Christen Leif Vebæk dont le titre est catégorique « Les compas solaires ont guidé les Vikings jusqu’au continent américain ».
En 1998, Margaret Folkard et John Ward, de la British Sundial Society reprennent dans un article l’hypothèse du compas solaire et proposent un compas solaire assez sophistiqué (et assez éloigné du compas imaginé par Curt Roslund) qui sera testé pendant un voyage viking reconstitué. En 2007, Mike Cowham, de la British Scientific Instrument Society, après une visite au musée de Copenhague où est exposé le fragment de bois, publie un article [9] défendant également l’hypothèse du compas solaire.
Parmi les nombreuses autres sources, nous pouvons citer encore l’exposé de Michel Lalos, membre de la Commission des cadrans solaires de la SAF, qui indique en 2013 qu’un détail de la tapisserie de Bayeux (XIe siècle), consacrée notamment à la bataille d’Hastings (1066), pourrait représenter un navigateur viking tenant un compas solaire à la main, et cite un autre objet intéressant.
Cet objet, baptisé « planche à ombre solaire », aurait en particulier été en usage dans les Îles Féroé. Il est composé d’une planche de bois au centre de laquelle était installé un gnomon vertical. Avant le départ d’une expédition on aurait repéré, sur cette planche placée dans une bassine d’eau, l’extrémité de l’ombre du gnomon à midi solaire (moment de la journée où elle est la plus proche du pied du gnomon) puis tracé un cercle passant par ce point et ayant pour centre le centre du pied du gnomon.
Ainsi, après avoir embarqué cet « instrument », il suffisait de vérifier pendant la traversée qu’autour de midi solaire, c’est-à-dire lorsque le Soleil était le plus haut dans le ciel, l’extrémité de l’ombre du gnomon restait sur le cercle. Si l’ombre se trouvait à l’intérieur du cercle on naviguait trop au sud, si elle était à l’extérieur on suivait un cap trop au nord. Ce dispositif était encore plus adapté que le compas solaire évoqué précédemment puisqu’il permet effectivement une navigation à latitude constante et non à cap constant, la dérive due au vent et aux courants pouvant bien sûr éloigner un navire, naviguant à cap constant, de la latitude initiale. Notons cependant que l’hyperbole tracée sur le compas solaire présenté précédemment permet elle aussi, à midi solaire, de vérifier que le navigateur ne s’est pas éloigné de la latitude de départ.
Citons enfin, pour compléter cette saga du compas solaire un autre article], publié en 2013 par une équipe de chercheurs hongrois, remettant en cause l’interprétation de Curt Roslund et se focalisant sur les autres éraflures que comporte le fragment de bois, conduisant à l’hypothèse d’un instrument de navigation encore plus complexe. . .
En parallèle de cette « saga du compas solaire », que nous venons de résumer, la complétant et la renforçant, se développe celle de la « pierre de soleil » née de la découverte, dans les vestiges d’un navire anglais qui avait sombré dans une tempête au large de Cherbourg à la fin du XVIe siècle, d’un petit morceau de calcite transparente, plus précisément de spath d’Islande. En 1967, l’archéologue danois Thorkild Ramskou souligne la biréfringence caractéristique de tels cristaux, qui permet dès lors de s’orienter en mer en utilisant la polarisation de la lumière diffusée par le ciel : il suffit, lorsque le ciel est couvert ou que le Soleil se trouve (légèrement) sous l’horizon, de faire tourner le polariseur naturel qu’est le cristal pour déterminer la direction du Soleil. Quelques sagas évoquant des « pierres de soleil », Thorkild Ramskou déduit que les Vikings auraient pu les utiliser pour leurs expéditions vers l’ouest.
En 1994 Curt Roslund et Claes Beckman contestent cette hypothèse, soulignant que les bases scientifiques manquent pour supposer que les Vikings auraient utilisé de tels cristaux pour leur navigation, ce qui semble conduire de nombreuses équipes de recherches à s’efforcer de proposer ces bases.
C’est ainsi que des chercheurs de l’Université de Rennes, en collaboration avec des équipes de recherche étrangères, vont confirmer qu’il est effectivement possible, avec de tels cristaux, de déterminer l’orientation du Soleil avec une bonne précision et que le morceau de spath d’Islande provenant du naufrage anglais avait pu en particulier servir d’aide à la navigation. D’autres équipes approfondissent les bases théoriques et expérimentales ou comparent les propriétés de différents minerais (calcite, tourmaline, cordiérite) pour assurer une bonne précision de navigation.
Des équipes ayant travaillé sur les compas solaires vont par ailleurs imaginer comment les compas solaires et les pierres de Soleil ont pu être utilisées simultanément pour permettre aux Vikings d’effectuer leurs traversées.
Mythe ou fait historique ? Voilà donc où l’on en est aujourd’hui de cette « saga du compas solaire et de la pierre de Soleil vikings » qui a tendance à passer de plus en plus du statut d’hypothèse à celle de certitude, même si les articles scientifiques utilisent encore souvent le conditionnel dans leurs conclusions (« Les Vikings auraient utilisé. . . »). Continuons à utiliser les sources scientifiques et faisons appel à notre réflexion pour proposer de classer cette saga plutôt dans la catégorie « mythe » ou « fait historique ».
[...]
Les Vikings ont-ils réellement utilisé des pierres de soleil ? Passons maintenant à la pierre de soleil. L’hypothèse est attrayante mais là aussi les vestiges ou les documents historiques font défaut pour l’étayer. Au-delà de la pierre provenant du bateau naufragé (qui, rappelons-le, a sombré au XVIe siècle donc bien après l’époque des Vikings) aucun autre cristal n’a semble-t-il été découvert dans les sites archéologiques scandinaves. Et les seules références historiques se trouvent dans quelques sagas où il est question d’une pierre de soleil mais aucunement de son utilisation possible comme instrument de navigation.
Sur cette question, deux autorités reconnues ont émis un avis catégorique :
Régis Boyer, alors professeur à Paris IV Sorbonne et grand spécialiste des Vikings, affirme en 2003 : « nous savons à présent qu’il s’agissait d’une pierre précieuse, un cristal apprécié et évoqué en tant que tel » ;
Jean-François Gazin, responsable de la commission Minéralogie de la Société Amicale des Géologues Amateurs affirme quant à lui en 2012 que l’utilisation de la pierre de soleil par les Vikings comme instrument de navigation est un simple « mythe » .
Il semble bien que, pour cette hypothèse de la pierre du soleil qu’aurait utilisée les Vikings tout comme pour celle du compas solaire, les scientifiques aient peut-être trop imprudemment extrapolé ce que les Vikings auraient pu faire autour du Xe siècle à la lueur des connaissances actuelles. Peut-être des conclusions plus rigoureuses de leurs travaux auraient dû consister en des formulations de type « si les Vikings avaient pu utiliser » plutôt que « les Vikings auraient utilisé » ? Peut-être l’attrait de cette saga du compas solaire et de la pierre de soleil est tel que quelques scientifiques ou quelques équipes de recherche ont exploré la piste au-delà de ce qu’un esprit critique commandait de faire ? Peut-être des connaissances trop limitées en gnomonique de certains acteurs, qui découvraient avec intérêt ce qu’un compas solaire pouvait faire, les a-t-il conduits à des développements inutiles et à des conclusions imprudentes ? Il y a aussi peut-être le manque de recul par rapport aux hypothèses initiales . . .
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