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La Léotie lubrique

Dernière mise à jour : 13 mai




Étymologie :


  • LUBRIQUE, adj.

Étymol. et Hist. 1450 (Livre des Eschez amoureux [ms. BN fr. 143] 177 ro, col. 1 ds Romania t. 51, p. 41 : vie lubricque et deshonneste). Empr. au lat. lubricus « glissant ; au fig. : incertain, dangereux, hasardeux ; trompeur ; disposé à », en lat. chrét. « impudique, lascif » (Blaise Lat. chrét.).


Lire également la définition de l'adjectif lubrique afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Leotia lubrica - Léotie glissante - Léotie impudique - Léotie jaune - Léotie lubrifiée - Léotie visqueuse -

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Mycologie :


Le Dr Lucien-Marie Gautier, auteur de Les Champignons considérés dans leurs rapports avec la médecine, l'hygiène publique et privée, l'agriculture et l'industrie (Librairie J. B. Baillière et fils, 1884) décrit la Léotie impudique (Leotia lubrica) de la manière suivante :


Réceptacle semi-hémisphérique, d'abord convexe, puis déprimé au centre, parfois cylindriforme ou irrégulier, d'un jaune franc extérieurement et intérieurement, parfois verdâtre, de 1 à 3 centimètres de diamètre ; à bords enroulés en dedans ; consistance charnue gélatineuse. Pédicule cylindrique ou comprimé, droit ou flexueux, légèrement squameux, jaune comme le chapeau, dont il a la consistance.

Été et automne ; en touffes, à terre dans les bois . Assez commune.

Comestible, ou du moins inoffensive.

 

Dans l'ouvrage intitulé Champignons (Sélection du Reader's Digest, 2007), on trouve une description plus complète :


Le chapeau de cette petite espèce mesure de 1 à 2 cm de diamètre. Il est gélatineux mais non gluant, comme celui d'une Trémelle, massif, globuleux convexe, un peu déprimé au sommet, avec des bords anguleux, sinueux, enroulés vers la face inférieure. Il est de couleur jaune brunâtre tirant légèrement sur l'olivâtre. Le pied mesure de 3 à 6 cm de hauteur. Il est mince, cylindrique, égal, souvent rempli, au début de la poussée, d'une substance gélatineuse ressemblant à du blanc d'œuf, parfois creux ensuite. Comme le chapeau, sa couleur oscille entre le jaune ocracé et le verdâtre. Ce champignon a son habitat dans les forêts de feuillus, sur la terre, mais surtout sur les vieilles souches, qu'il affectionne. Il commence sa croissance en été et on le trouve assez couramment en automne. Il n'est pas comestible. Il appartient à une famille assez nombreuse dont les représentants ont en commun deux caractéristiques importantes: leur forme générale, qui évoque plus ou moins une massue ou une spatule, et leur habitat, toujours situé dans les endroits les plus humides. Presque tous les champignons de cette série sont de petite taille et passent facilement inaperçus. Il faut aller les chercher dans les mousses, dans les sphaignes des marécages, ou même sur les débris qui flottent à la surface des étangs. Certains ont une apparence très gracieuse, mais, dans l'ensemble, ils sont plutôt ternes et n'attirent guère que les spécialistes. Toutefois, il est intéressant de bien connaître quelques-unes de ces espèces qui serviront de point de repère: on pourra ensuite pousser plus loin les investigations et apprendre à mieux connaître ces champignons peu chatoyants, mais aussi importants que les espèces plus spectaculaires.


Identification : Cette espèce se distingue grâce à son chapeau gélatineux légèrement déprimé au sommet, débordant et s'enroulant vers l'intérieur, à sa couleur jaune verdâtre, à son pied cylindrique et creux, rempli d'une substance ayant la consistance du blanc d'œuf. Pied et chapeau sont de la même couleur jaune verdâtre.

On ne sait rien des qualités culinaires de ce champignon; elles sont probablement nulles. En tout état de cause, toxique ou non, sa consistance gélatineuse et sa petitesse ôteraient l'envie à quiconque de tester sa comestibilité.

 

Le site Mycocharentes.fr propose une fiche réalisée par Patrice Tanchaud en février 2017 :


Fiche agrémentée de photos particulièrement réussies =>



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Dans Les Coprins d'abord (Bulletin Trimestriel du Groupe Mycologique du Val de Saône , Journal n° 42— Octobre 2012) Georges Dargaud nous invite à la vigilance concernant la Léotie visqueuse, responsable d'un syndrome gyromitrien :


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Usages traditionnels :


François Simon Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) donne la Léotie lubrique comme comestible :


Elle croît, en été et en automne, à terre, dans les bois ; le plus ordinairement en touffes ; n'est pas rare.

Comestible ; mais sa petite taille, son peu de chair, son aspect peu attrayant feront qu'elle ne sera jamais recherchée.

 

Théodora Nivert, autrice d'une thèse intitulée De la truffe et la morille (ascomycètes) aux vesses de loup (basidiomycètes) : étude de la toxicité d’un ensemble de champignons et réalisation de fiches d’identification. (Sciences du Vivant [q-bio]. Rennes 1, 2022) nous invite désormais à la prudence :


Leotia lubrica : Un autre spécimen contient de la gyromitrine (8) et peut s’avérer particulièrement toxique du fait de sa ressemblance avec un bon comestible. Il s’agit de la Léotie lubrique (Leotia lubrica). Il convient d’apprendre aux amateurs de cueillette de champignons à reconnaitre ce spécimen, et particulièrement à le différencier de la chanterelle en tube (Cratarellus tubaeformis) espèce qui lui ressemble mais qui est un bon comestible (Tableau 1). Il est heureusement aisé de différencier ces deux champignons, en effet la Chanterelle en tube possède des plis sur ses faces inférieures tandis que la Léotie lubrique est plus gélatineuse et ne possède pas ces plis. Les ramasseurs aguerris doivent se méfier également, car ces derniers ramassant souvent des quantités plus importantes, ils peuvent omettre de vérifier systématiquement chacune des chanterelles ramassées. La prudence de chacun doit rester de mise lors des cueillettes automnales.

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Symbolisme :


Dans un article du 30 novembre 2006, l'auteur du site Fonge et Florule, Richard Bernaer associe la Léotie à l'attention au minuscule :


Pour découvrir une troupe de Léoties lubriques, sur un talus humide ou dans un fossé de l'Indre, il convient de marcher lentement, de descendre à la hauteur des grenouilles, de balayer du regard les tapis de mousses, les feuilles mortes, la terre nue.

Les Léoties sont un apprentissage à la lenteur ; une étape vers l'attention aux petites choses de la nature, avant les choses encore plus petites, avant les vies minuscules ; une initiation à « l'insignifiance », à la gratuité.

 

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