Étymologie :
Étymol. et Hist. 1541 [éd. 1555] (J. Canappe, Tables anat., 102 ro). Empr. au gr. ε ̓ π ι ́ φ υ σ ι ς « croissance, excroissance » en partic. « épiphyse, excroissance cartilagineuse à l'extrémité d'un os ».
Étymol. et Hist. Fin xiies. glandre « tumeur sur une glande » (Vie Édouard le Confesseur, 3095 ds T.-L.) ; 1314 glande « organe formé de petits utricules » (H. de Mondeville, Chirurgie, 198, ibid.). Glandre est issu du lat. méd. glandula (Celse), dimin. de glans (gland*), avec dissimilation du second -l-. Étant donné qu'en a. fr. gland et glande sont chacun attestés aux deux sens de « gland » et de « glande » (T.-L.), il est probable que l'a. fr. glande est issu de glans, glandis adapté en lat. vulg. à la 1redéclinaison, d'autant plus facilement qu'il était fém. (FEW t. 4, p. 149a) ; glandre, glande, issu de glandula, se serait ensuite confondu avec glande issu de glanda.
Étymol. et Hist. 1. 1534 forme pinéale « qui a l'apparence d'une pomme de pin » (Le Guidon en françoys, 89b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 128) ; 2. 1690 glande pinéale (Fur.) ; 3. 1887 oeil pinéal (Julin, De la signific. morpholog. de l'épiphyse in B. sc. du Nord de la Fr. et de la Belg., t. 18, p. 105). Dér. sav. du lat. pinea « pomme de pin » ; suff. -al*.
Lire également la définition des termes épiphyse, glande et pinéal afin d'amorcer la réflexion symbolique.
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Anatomie :
Michel Coquet, auteur de Les Chakras et le corps éthérique (Éditions Dervy, 2017) présente la glande pinéale dans ses dimensions matérielle et spirituelle :
Plus de 3000 ans avant notre ère, la médecine ayurvédique hindoue, qui ne dissocie jamais le matériel du spirituel, avait une parfaite connaissance de la glande pinéale qu'elle associait déjà au sahasrâra chakra. Cette connaissance des yogas était divulguée aussi bien dans les millions d'ashrams que dans les grandes universitaires (Nâlandâ par exemple). Il était par conséquent naturel qu'elle ait été enseignée dans les grandes nations du monde comme l'Égypte, la Chine ou la Grèce. Pythagore, comme d'autres initiés, ramena de l'Inde et de l'Égypte un grand nombre de connaissances et il n'est pas impossible qu'il ait enseigné ce qu'il savait à propos de cette glande dans son école ésotérique de Crotone.
Quoi qu'il en soit exactement, la première mention connue de la glande pinéale semble avoir été faire par un anatomiste de l'Université d'Alexandrie, Hérophile (325-280 avant l'ère chrétienne). Quelques siècles plus tard, Galien en fit une étude sérieuse et, la comparant à une pomme de pin, lui donna le nom de cône pinéal (soma konoeides ou conarion), lequel prendra plus tard le nom médical d'épiphyse cérébrale.
Dès le XIIIe siècle, de nombreux savants et chercheurs occidentaux s'adonnèrent à l'expérimentation des sciences se rapportant aussi bien à l'âme qu'au corps, sous le couvert de l'alchimie, de l'hermétisme ou de la kabbale. Tourmentés par une Église catholique ignorante, intolérante et dogmatique, ces chercheurs éclairés ne pouvaient ni s'instruire ni enseigner ouvertement, au risque de finir sur le bûcher. Par prudence donc, ils durent cacher leurs expérimentations en entrant dans des ordres monastiques ou dans les fraternités secrètes et traditionnelles. Ils véhiculaient un savoir bien trop en avance sur leur temps, savoir recueilli au sein de ces écoles de mystères ou auprès d'initiés (savants-philosophes) éclairés comme Roger Bacon, Pic de la Mirandole, Arnaud de Villeneuve, Raymond Lulle, Nostradamus, Muhyî ad-Dîn ibn Arabî, Michael Maïer, Paracelse mais aussi John Dee, Jean Reuchlin, Jacob Boehme, Van Helmont, Elie Ashmole ou Robert Fludd. Les connaissances les plus avancées émanaient d'adeptes appartenant aux très mystérieux frères de la Rose-Croix, que les savants d'Europe cherchaient à rencontrer. L'un d'eux fut René Descartes qi reçut des frères certaines connaissances, dont celle des glandes et probablement des chakras, science déjà bien connue des kabbalistes juifs. C'est pourquoi, sans hésitation, Descartes fit de la glande pinéale le siège de l'âme :
Il me semble, dit-il, avoir évidemment reconnu que la partie du corps en laquelle l'âme exerce immédiatement ses fonctions n'est nullement le cœur, ni aussi tout le cerveau, mais seulement la plus intérieure de ses parties, qui est une certaine glande fort petite, située dans le milieu de sa substance, au niveau du toit du troisième ventricule, à la jonction du cerveau moyen et du diencéphale.
Lorsque je la considère de cette manière, je vois un petit cône avec une tige. Elle présente un prolongement qui s'ouvre dans le troisième ventricule.
Il faudra attendre les années cinquante pour faire de la glande pinéale autre chose qu'un organe vestige. En 1958, Lerner, à partie de l'épiphyse (pinéale) bovine, en isole enfin une hormone, la mélatonine.
Sur le plan purement physique, la glande pinéale est un petit corps à sécrétion interne qui pèse à peine 0.16 gramme. Ce corps renferme presque toujours des concrétions pierreuses, le coronarium de Galien ! L'importance de cette glande n'est pas proportionnelle à sa taille (l'hypothalamus, qui a la taille d'un petit pois, n'en contrôle pas moins un grand nombre de processus physiologiques que l'homme utilise à chaque instant). La constitution de la glande pinéale est double (Descartes emble l'avoir ignoré). En effet, se surajoutant à la glande pinéale superficielle, on trouve une glande pinéale profonde, en contact intime avec la partie postérieure du troisième ventricule contenant le liquide céphalo-rachidien, et on a probablement là une voie de passage préférentiel entre la glande pinéale et l'hypothalamus.
Depuis l'époque de Descartes, la médecine occidentale a fait de notables progrès sur le plan strictement matériel, et elle a fini par découvrir que la glande pinéale sécrétait très probablement trois hormones, dont la principale est la mélatonine, dont les sécrétions sont inhibes par la lumière. La glande pinéale produit un maximum de mélatonine entre 2 heures et 5 heures du matin.
L'une des plus grandes nécessités physiologiques d'un organisme vivant est de calquer son rythme personnel sur le rythme universel.
[...]
Directement affectée par la lumière absorbée par les yeux (et par la peau dans une certaine mesure), la pinéale régule donc le sommeil, les cycles menstruels, la saison des amours, l'hibernation, le flux migratoire saisonnier, mais aussi des processus purement spirituels. Par conséquent, dès l'âge de sept ans, il serait utile, par des exercices appropriés, d'empêcher cette glande de s'atrophier afin qu'elle puisse manifester ses qualités matérielles autant que spirituelles. On ne sera nullement étonné d'apprendre que ces exercices sont principalement constitués par la visualisation de certaines lumières colorées.
Sur le plan spirituel, rien n'a vraiment été dit de cette importante glande, en dehors de quelques rares écrits, dont l'un des plus significatifs est celui de la grande occultiste H.P. Blavatsky. Elle écrit ceci dans sa Doctrine secrète :
Ce "sable" brillant est la concrétion de la glande elle-même, disent les Physiologistes. Peut-être que non, répondrons-nous. La Glande Pinéale n'est autre que ce que les Occultistes orientaux appellent Devâksha, "l'Œil divin". Jusqu'à ce jour, c'est le principal organe de la spiritualité dans le cerveau humain, le siège du génie, le magique Sésame prononcé par la volonté purifiée du Mystique, qui ouvre toutes les routes conduisant à la vérité, pour celui qui sait comment l'employer. La Science Esotérique enseigne que Manas, l'Ego Mental, n'accomplit pas son union complète avec l'enfant avant l'âge de six ou sept ans, période avant laquelle, même d'après le canon de l'Eglise et d'après la Loi, aucun enfant n'est considéré comme responsable. Ce n'est qu'à cet âge [VI 213] que Manas devient un prisonnier, ne faisant qu'un avec le corps. Or, le fameux anatomiste allemand Wengel a observé une étrange chose dans plusieurs milliers de cas. A de très rares exceptions près, ce "sable", ou cette concrétion couleur d'or, ne se trouve que chez les sujets qui ont accompli leur septième année.
[...]
...vient s'ancrer près de la glande pinéale lorsque l'âme pénètre le corps du nouveau-né. Il est maintenant temps d'en savoir plus sur sa fonction spirituelle, qui concerne moins la glande physique que son aura :
GLANDE PINEALE : La perception a pour organe physique spécial le cerveau, elle est localisée dans l'aura de la glande pinéale. Cette aura répond par des vibrations à toutes les impressions, mais elle ne peut être que sentie et non perçue, chez l'homme vivant. Durant le processus de la pensée se manifestant dans la conscience, une vibration constante se produit dans la lumière de cette aura, et un clairvoyant qui examinerait le cerveau d'un homme vivant, pourrait presque compter, presque voir avec l'œil spirituel, les sept degrés, les sept tons de lumière, [VI 292] passant du plus sombre au plus brillant. Vous touchez-vous la main ? avant que vous ne l'ayez touchée, la vibration a déjà atteint l'aura de la glande pinéale et y a produit sa propre nuance. C'est cette aura qui détermine l'usure de l'organe, par les vibrations qu'elle fait naître. Le cerveau, mis en vibration, transmet les vibrations à la moelle épinière, et, de cette façon, au reste du corps. Le bonheur, comme le chagrin, détermine de fortes vibrations et use ainsi le corps. De puissantes vibrations de joie ou de chagrin, peuvent donc tuer.
H.P Blavatsky ajoute :
Ces agitations et ces jeux sextuples de lumière autour de la glande pinéale sont reflétés dans le cœur, ou plutôt dans l'aura du cœur, laquelle vibre et illumine les sept cerveaux du cœur, exactement comme le fait l'aura qui entoure la glande pinéale.
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Symbolisme :
Jacques Martel dans Le Grand Dictionnaire des malaises et des maladies (Éditions Quintessence, 2007) nous éclaire sur les significations de la glande pinéale et de ses atteintes :
GLANDE PINÉALE OU CORPS PINÉAL OU ÉPIPHYSE : La glande pinéale est le principal miroir du MOI et elle englobe les énergies des 6 autres centres. Elle est reliée au JE SUIS et aux plus hauts plans de conscience. La glande pinéale est en relation avec ma voix intérieure, ma recherche spirituelle. Elle gère tout ce qui a trait à mon questionnement existentiel. Elle recueille tout ce qui a trait aux perceptions de la terre et les met en contact avec mes expériences intérieures. Je peux avoir ainsi une vision globale de mon existence. Lorsqu’elle est en dysharmonie, elle signifie une non-intégration de moi, un apitoiement sur moi et m’empêche de me réaliser. Je me sens confronté et en dualité avec moi-même. Je me fais violence. Je perds ainsi ma capacité de m’émerveiller et j’ai de la difficulté à réaliser ma mission sur terre. Je ne sais sur quelles structures baser ma vie donc je vais rejeter mon milieu de vie, quand ce n’est la vie elle-même ! J’ai peur de me tromper et d’être jugé, surtout dans le choix d’une carrière. J’ai de la difficulté à intégrer dans ma vie les informations subtiles que je reçois et ma relation avec le temps entraîne une lutte intérieure. Je vis la spiritualité mais je suis coupé de mon corps physique et de la terre. Je deviens angoissé et cela m’amène à voir du négatif partout. Je me mets des limites et vis de façon artificielle et impersonnelle. Lorsqu’elle est en harmonie, cette glande amène le calme, la sérénité, l’ouverture d’esprit. Je ressens alors la présence divine et mes énergies sont en harmonie avec le TOUT. Je suis heureux d’être sur terre. L’Ego fait place à la Conscience universelle et la dualité n’existe plus car je suis dans le moment présent (ni dans le futur, ni dans le passé) et je sais m’adapter à toutes les situations. Puisqu’elle est le pont entre les plans de conscience et le monde terrestre, c’est par ce centre d’énergie que je m’intègre et que je suis conscient de ma compréhension de Dieu.
J’accepte ↓♥ de foncer dans la vie, de prendre les décisions appropriées afin de me réaliser pleinement.
NB. : Que se passe-t-il lors de l'application de cette technique qui consiste à lire syllabe par syllabe le texte en prenant au moins une seconde pour chaque syllabe. Ce qu'il faut comprendre d'abord c'est que plus vite je lis et plus ma lecture se situe au niveau de mon mental, dans ma tête. Plus je lis lentement, plus la lecture est en contact avec le centre d'énergie du cœur aussi appelé chakra du cœur. Tous les malaises et les maladies sont des interprétations, conscientes ou inconscientes, que j'ai faites par rapport à une situation ou une personne lors d'un manque d'amour. Alors c'est comme si ce message, ou même cette blessure, pourrions-nous dire, a été enregistré au niveau de l'amour qui correspond pour l'être humain au centre d'énergie du cœur.
Mes blessures par rapport à un manque d'amour sont enregistrées dans mon cœur sous forme de rejet, d’abandon, de colère, d'incompréhension, de tristesse, de déception, etc. Pour pouvoir faire le changement de ce message enregistré à l'intérieur de moi-même je dois activer l’information au point de départ, c'est-à-dire, je dois être en contact avec la mémoire de cette blessure qui s'active lorsqu'une situation semblable se produit dans ma vie. C'est comme si la situation permettait d'activer l'émotion, car elle est mise en résonance avec l'événement.
Ainsi lorsque j'active dans mon cœur le souvenir de ce qui m'a causé de la peine, de la tristesse, de la colère, etc., j'ouvre ainsi le centre d'énergie du cœur pour laisser l'énergie d'amour entrer et apporter la guérison, par le fait même de la prise de conscience accompagnatrice.
Afin que l'exercice de prononciation soit plus efficace, j’imagine que ma bouche se trouve au niveau de mon cœur et que des paroles en sortent. Je puis ressentir durant l'exercice soit des picotements dans différentes parties de mon corps ou des courants de chaleur, de la peine, de la tristesse ou toute autre sorte d'émotions qui peuvent monter. En cas d’émotions fortes de peine ou de tristesse, il suffit de rester calme, car tout est sous contrôle et le corps sait ce qu'il est capable de gérer.
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Annick de Souzenelle, dans La Parole au cœur du corps. (Éditions Albin Michel, 1997) envisage la glande pinéale sous l'angle de l'enseignement biblique originel :
On ne sait trop, par exemple, le rôle exact de l'épiphyse, ou glande pinéale, située en arrière du cerveau. Eh bien, personnellement, je serais tentée de penser que, de même que l'hypophyse gouverne toutes les glandes endocrines, et notamment les glandes sexuelles, l'épiphyse préside à la fonction « Verbe » qui nous est impartie, mais qui, se référant à la plus haute réalisation de l'Homme, n'est encore pas connue. Cette intuition, fondée sur la place symbolique de cette glande dans le corps, sur sa forme de pigne de pin qui lui vaut son nom de glande pinéale - et cette forme est aussi symbole du Verbe -, et sur d'autres éléments, comme le fait que les Égyptiens l'appelaient « le soleil dans la tête », cette intuition semble vérifiée par les recherches du Dr Thérèse Brosse. Ainsi, l'épiphyse et l'hypophyse exprimeraient les deux pôles d'une même réalité ascendante en nous : nous sommes d'abord procréateurs par le sexe, puis appelés à devenir peu à peu créateurs par le Verbe, Verbe que nous sommes en image d'abord, puis que nous devenons.
Selon Ralph Evêque, auteur d'une « Une brève histoire juridique du corps. Le corps humain en tant qu’objet et sujet de droit », (In : Droit et cultures [En ligne], 82 | 2021/2,) :
Durant la période moderne, monisme et dualisme coexisteront comme durant l’Antiquité. La figure centrale du dualisme moderne est René Descartes. C’est un dualisme radical qu’il prêche dans ses Méditations métaphysiques et des Principes de la philosophie. Ainsi, pour lui, l’univers est composé de trois substances différentes ; la res extensa (substance matérielle), la res cogitens (substance spirituelle), et Dieu lui-même. La nature, dont font partie les animaux, est composée uniquement de matière tandis que l’Homme qui s’en distingue est fait de deux substances : un corps matériel et une âme spirituelle que Descartes localise dans la glande pinéale située dans l’épiphyse. Dans la philosophie cartésienne, le corps en tant que substance étendue n’est qu’une mécanique, toute savante soit-elle, qui est dirigée par l’âme. Cette dernière substance est ce qui constitue véritablement la personne. Le dualisme de Descartes influença et influence toujours la manière que nous avons de penser le corps.
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