top of page

Blog

  • Photo du rédacteurAnne

La Cinéraire




Étymologie :

  • CINÉRAIRE, subst. fém.

Étymol. et Hist. [1803 bot. cineraria (Boiste)] ; 1807 subst. fém. cinéraire (Duméril Hist. nat. t. 1, § 390). Empr. au lat. bot. cineraria (1778 Lamarck, Flore fr., Paris, t. 2, § 113), dér. du rad. du lat. cinis, -eris (cendre*), le dessous des feuilles de cette plante étant d'un gris cendré.


Lire également la définition du nom cinéraire afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Senecio bicolor = Senecio cineraria = Cineraria maritima ; Cinéraire maritime ;



Botanique :


Marie EVEILLARD-BUCHOUX dans son mémoires de Master 2 intitulé "Côtes rocheuses et territoires des oiseaux marins nicheurs au Nord de la Bretagne (Du cap Fréhel à l’île Grande, Côtes d’Armor)" (Université de Nantes, 2011) évoque une particularité de la Cinéraire :

Situé à l’extrémité est de la baie de Saint-Brieuc, l’ensemble gréseux ferme la baie. Les avancées du cap d’Erquy et de Fréhel, constituent des pointes rocheuses particulièrement exposées aux influences marines. Comme elles sont soumises à des courants plus forts que sur la façade Ouest, l’action érosive de la mer est plus importante. Par là même, les conditions de vie des végétaux sont plus hostiles (exposition aux vents dominants et aux embruns, sol peu épais voir très mince). Il en résulte une végétation moins dense et plus spécifique, de petites herbes basses, adaptées à ces conditions de vie plus rudes. L’armérie maritime (Armeria maritima), la cinéraire (Senecio cineraria) ou la cochléaire officinale (Cochlearia officinalis) supportent de fortes teneurs en sel.

 


*




Symbolisme :


Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Cinéraire - Beauté sans prétention.

C’est une plante qui donne en hiver et au printemps une pluie de jolies fleurs de toutes les couleurs remarquables par leur gracieuse simplicité.

*

*

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


CINÉRAIRE – PITIÉ.

Celui qui est sourd aux cris du pauvre , criera lui - même et ne sera point écouté. Heureux celui qui veille aux besoins du pauvre et de l'indigent ; le Seigneur le délivrera lui-même au jour de l'affliction.

Proverbes, XXI , 13. - Psaumes. XL , 1.

On distingue plusieurs espèces de cinéraires , dont la principale est la cinéraire maritime vulgairement connue sous le nom de Jacobée maritime. Ses tiges sont dures, rameuses et étalées ; ses fleurs sont d'un jaune doré, que relève le duvet cotonneux de ses tiges et de ses feuilles. Elle croît dans les contrées méridionales de l'Europe, le long des côtes maritimes. Elle fleurit pendant presque la moitié de l'année.


DE LA PITIÉ.

I.

Des maux que vous voyez, l'impression pénible

Doit vous causer, enfants, une vive douleur ;

Et le ciel a placé dans notre âme sensible

La pitié qui s'émeut à l'aspect du malheur.


II.

La pitié ! que ce mot est doux et rassurant !

Sitôt que vous souffrez, vous aimez qu'on vous plaigne.

Il n'est personne , hélas ! que la douleur n'atteigne ;

Sachez à votre tour plaindre l’être souffrant.


III.

Homme, à qui la nature ordonna de souffrir,

Loin d'aller augmenter la douleur d'un autre être,

Que tout être qui souffre, et que tu peux connaître,

Trouve toujours ta main prête à le secourir.


IV.

Que de l'humanité le sentiment est doux !

C'est cet intérêt vif qu'on prend à ses semblables,

Et qui parle à nos cœurs pour tous les misérables,

En nous montrant qu'ils sont des hommes comme nous.

(MOREL-VINDÉ, Morale de l'enfance.)

RÉFLEXION.

La pitié est souvent un sentiment de nos propres maux dans les maux d'autrui. C'est une habile prévoyance des malheurs où nous pouvons tomber. Nous donnons du secours aux autres pour les engager à nous en donner en de semblables occasions ; et ces services que nous leur rendons sont, à proprement parler, des biens que nous faisons à vous-mêmes par avance.

(LA ROCHEFOUCAULT.)

*

*

85 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page