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L'Oreille de Lièvre

Dernière mise à jour : 12 mai




Autres noms : Otidea onotica - Oreille-d'âne -


Milena Anđelić, autrice d'un article intitulé "Quelques composés phytonymes" (In : BIBLID : 0015–1807, 47, 2020, 2 pp. 97–106) remarque que :


Oreille-d’âne est synonyme d’oreille-de-lièvre lorsqu’il s’agit des champignons Otidea onotica (gr. ὠτίον, oreille + lat. onus, oneris, charge, fardeau) et Otidea leporina – gr. ὠτίον + lat. lepus, leporis, lièvre.

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Mycologie :


Christian Deconchat et Jean-Marie Polèse, auteurs d'un ouvrage intitulé Champignons: l'encyclopédie. (Éditions Artémis, 2002) proposent de dissocier l'oreille-d'âne de l'oreille de lièvre :


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Dans le n°9 du Bulletin de la Société Mycologique du Dauphiné (janvier 2018), André Bernard signe un article intitulé :


Cinq ascomycètes aux couleurs vives


Oui ! Il y a des couleurs vives chez quelques ascomycètes ! Ces couleurs attirantes font exception puisque, en général, les ascomycètes (truffes, morilles, pézizes, helvelles, etc.) n’offrent aux regards que des teintes terreuses, brunes, beiges, grises ou noires.


Dans les environs de Grenoble, parmi les espèces aux couleurs brillantes rattachées au groupe des ascomycètes, on trouve surtout les cinq suivantes : Otidea onotica, Caloscypha fulgens, Aleuria aurantia, Sowerbyella imperialis et Sarcoscypha coccinea.

Exceptions colorées, ces cinq petites merveilles, auxquelles ce texte est consacré, devraient plaire aux personnes qui commencent à s’intéresser à la mycologie ; avec leur allure de fleurs dorées, orangées ou rouges, elles sont faciles à reconnaître et chacune se différencie nettement, du fait de son habitat et de sa période de fructification.

Otidea onotica : Dans le Dauphiné, même si elle est très rare, Otidea onotica est la plus répandue de ces espèces d’ascomycètes aux couleurs vives. Quand les conditions lui sont favorables, elle apparaît sous les feuillus, au sol, dès le mois de juillet et jusqu’en novembre. On la trouve surtout sous les hêtres, parfois cachée dans les feuilles qui jonchent le terrain.

Comme les autres otidées, Otidea onotica a l’apparence d’un petit réceptacle fendu sur le côté (cette apparence la différencie des pézizes, lesquelles ressemblent à des coupes). On dirait une fleur surgissant de terre ! Otidea onotica se distingue aussi par son allure et sa stature : elle a la forme d’une oreille d’âne, d’où son nom (les mots grecs « ous » et « onos » signifiant « oreille » et « âne ») et elle peut atteindre une dizaine de centimètres de hauteur alors que les autres otidées signalées dans le Dauphiné, plus ternes, sont de très petite taille.

À la différence des autres otidées, moins voyantes, Otidea onotica attire l’attention par sa couleur jaune ou ocre.

Remarquée par sa couleur vive quand elle est encore sur le sol, Otidea onotica perd rapidement sa belle fraîcheur quand elle se retrouve dans le panier du ramasseur de champignons, si bien que, lors des expositions, elle paraît banale et sa chair, très fine, devient très fragile. Pour apprendre à la reconnaître, il faut l’avoir déjà vue dans la nature, et après, on ne l’oublie plus !

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Littérature :


LES OREILLES DU LIEVRE

Un animal cornu blessa de quelques coups

Le lion, qui plein de courroux,

Pour ne plus tomber en la peine,

Bannit des lieux de son domaine

Toute bête portant des cornes à son front.

Chèvres, Béliers, Taureaux aussitôt délogèrent,

Daims et Cerfs de climat changèrent ;

Chacun à s'en aller fut prompt.

Un lièvre, apercevant l'ombre de ses oreilles,

Craignit que quelque Inquisiteur

N'allât interpréter à cornes leur longueur,

Ne les soutînt en tout à des cornes pareilles.

Adieu, voisin grillon, dit-il, je pars d'ici.

Mes oreilles enfin seraient cornes aussi ;

Et quand je les aurais plus courtes qu'une Autruche,

Je craindrais même encor. Le Grillon repartit :

Cornes cela ? Vous me prenez pour cruche ;

Ce sont oreilles que Dieu fit.

On les fera passer pour cornes,

Dit l'animal craintif, et cornes de Licornes.

J'aurai beau protester ; mon dire et mes raisons

Iront aux Petites-Maisons.


Jean de La Fontaine, "Les Oreilles du lièvre" in Fables, Livre V, Fable 4, 1684.

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