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Symbolisme du 3




Étymologie :


  • TROIS, adj. et subst. masc. inv.

Étymol. et Hist. I. A. Adj. numéral cardinal 1. a) fin xe s. tres femmes (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 391) ; 1550 Les trois Parques (Ronsard, Odes, II, 10, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 205) ; 1550 Les Trois Grâces (Id., ibid., III, 4, t. 2, p. 10) ; 1585 les trois ordres (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 1, p. 269) ; b) 2e moit. xe s. ell. Li tres (St Leger, éd. J. Linskill, 223) ; 2. 1464 « quelques-uns, un très petit nombre » (Maistre Pierre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 1437 : trois ou quatre vieilz brebiailles ou moutons) ; 1547 (N. Du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 52 : deux ou trois heures) ; p. ext. 1637 dire en trois mots (Corneille, La Galerie du Palais, III, 3, vers 783-784). B. Adj. numéral ordinal 1602 « troisième » (Cl. Fauchet, Declin Maison de Charlemagne, p. 196 : le trois ou treziesme Janvier de l'an huict cens quatre vingts dixhuict). II. Subst. masc. 1. a) 1571 « carte à jouer » (J.-L. Vives, Les Dialogues ds Quem. DDL t. 30) ; b) 1694 « face d'un dé marquée de trois points » (Ac.) ; 2. 1672 « troisième jour du mois » (R. de Bussy-Rabutin, Lettres, t. 3, p. 540 : quand vous m'ecrivîtes cette lettre du trois) ; 3. 1674 « le nombre 3 » (Molière, Le Malade imaginaire, I, 1) ; 4. a) 1690 « le chiffre 3 » (Fur.) ; b) 1906 « figure de patinage à glace » (Sports Mod. ill ds Petiot 1982) ; 5. 1895 « dans la langue des coulisses, le troisième acte d'un spectacle » (Willy, Entre deux airs, p. 43). Du lat. tres « trois ». On relève en a. fr. des formes sans s, troie « nombre trois au jeu de dés » (xiiie s., Fabliaux et Contes, éd. H. Omont, p. 348b), issues du lat. tria, plur. neutre de tres.

Afin d'amorcer la réflexion symbolique, on peut se reporter à la définition du mot trois.

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Symbolisme :

Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des Symboles (1ère édition, 1969 : Édition revue et augmentée Robert Laffont, 1982),


"Trois est universellement un nombre fondamental. Il exprime un ordre intellectuel et spirituel, en Dieu, dans le cosmos ou dans l'homme. Il synthétise la tri-unité de l'être vivant ou il résulte de la conjonction de 1 et de 2, produit n ce cas de l'Union du Ciel et de la Terre. Le Tao produit un ; un produit deux ; deux produits trois... (Tao-te king, 42). Mais le plus souvent, 3 comme nombre, premier impair, est le nombre du Ciel et 2 le nombre de la Terre, car 1 est antérieur à leur polarisation. 3, disent les Chinois, est un nombre parfait (tch'eng), l'expression de la totalité, de l'achèvement : il ne peut y être ajouté. C'est l'achèvement de la manifestation : l'homme, fils du Ciel et de la Terre, complète la Grande Triade. C'est d'ailleurs, pour les Chrétiens, la perfection de l'Unité divine : Dieu est Un en trois Personnes. Le Bouddhisme possède son expression achevée en un Triple Joyau, ou Triratna (Bouddha, Dharma, Sangha) ; ce que les Taoïstes ont traduit à leur propre usage : Tao, Livres , Communauté. Le temps est triple (Trîkâla) : passé, présent, avenir ; le monde est triple (Tribuwana) : Bhu, Bhuvas, Swar, terre, atmosphère, ciel ; en mode hindou encore, la Manifestation divine est triple (Trimûrti) : Brahma, Vishnu, Shiva, aspects producteur, conservateur, transformateur, correspondant aux trois tendances (guma) : rajas, sattva, tamas, expansive, ascendante ou centripète, descendante ou centrifuge. En mode Shivaïste, celui du Cambodge, Shiva est au centre, regardant vers l'Est, flanqué de Brahma, à droite ou au Sud, de Vishnu, à gauche ou au Nord. D'autres ternaires ont été signalés à propos du monosyllabe sacré Om, qui comporte trois lettres (AUM), de même qu'il y a trois états de la manifestation. Les Rois mages sont trois, ils symbolisent, a noté Guénon, les trois fonctions du Roi du Monde, attestées dans la personne du Christ naissant : Roi, Prêtre et Prophète. Trois encore sont les vertus théologales ; trois les éléments du Grand Œuvre alchimique : le soufre, le mercure et le sel.

En Chine, les Hi et les Ho, qui sont maîtres du soleil et de la lune, sont trois frères. Trois frères également sont les maîtres de l'Univers : Zeus, le Ciel et la Terre ; Poséidon, les Océans ; Hadès, les Enfers. La formation par trois est, avec le carré, , et d'ailleurs en conjonction avec lui, la base de l'organisation urbaine et militaire (Granet). Pour Allendy également, le ternaire est le nombre de l'organisation, de l'activité, de la création.


Le ternaire s'exprime par divers symboles graphiques, tels le trident, la trinacria (qui est un triple poisson à tête unique), et plus simplement, bien sûr, par le triangle. Le caractère chinois tsi, anciennement figuré par le triangle, exprime la notion d'union et d'harmonie. Le triangle, seul ou contenant le Tétragramme hébraïque, ou encore l'Œil divin, est un symbole de la Trinité ; c'est d'autre part un symbole de la Grande Triade chinoise.

Dans les traditions iraniennes, le chiffre trois apparaît le plus souvent doté d'un caractère magico-religieux. On remarque déjà la présence de ce chiffre, dans la religion de l'Iran ancien dont la triple devise est : Bonne pensée, bonne parole et bonne action ; on désigne également ces trois bûkht comme les trois sauveurs. La mauvaise pensée, la mauvaise parole et la mauvaise action sont attribuées à l'Esprit du Mal.

Les différentes parties de l'Avesta, celles qui traitent des questions rituelles aussi bien que des sujets moraux, abondent en allusions au chiffre trois, qui symbolise toujours la triade morale du mazdésime.

Plusieurs paragraphes de l'Avesta (Vendidad, 8, 35-72 et 9, 1-36) décrivent les rites de purification que doit suivre un homme souillé par le contact du nasu (cadavre) : on doit creuser trois séries de trois trous que l'on remplit de gômez (urine de bœuf) ou d'eau. L'homme commence toujours par se laver trois fois les mains, puis le prêtre asperge les différentes parties de son corps pour chasser les mauvais esprits.

Une cérémonie ancienne magico-religieuse consiste à tirer au sport en lançant trois roseaux (ou trois flèches).

Le chiffre trois se rattache également au rite du tirage au sort au moyen de flèches divinatoires (aziâm) : la troisième flèche désigne l'élu, l'endroit, le trésor, etc. Ce rite était répandu chez les Arabe, dès avant l'Islam. Il s'agit d'une tradition populaire sans doute très ancienne, qui recouvre une aire géographique très vaste. On le retrouve, avec des variantes, chez les nomades de la plaine, mais aussi bien en Iran que chez les Bédouins arabes.

Lorsque le nomade arabe hésitait devant une décision à prendre, il choisissait trois flèches ; sur l'une il écriait mon Seigneur m'ordonne et sur la seconde mon Seigneur m'interdit. La troisième ne portait aucune inscription. Il replaçait les flèches dans son carquois, puis en retirait une au hasard et suivait ses conseils. S'il retirait la flèche où rien n'était inscrit, il recommençait l'opération.

En cas d'hésitation sur une route à choisir, ou une direction vers laquelle se tourner (par exemple le mausolée du saint auquel on adresse des prières), la coutume était de faire trois tours sur soi-même et d'adopter au troisième la direction vers laquelle le visage se trouve orienté. Ces trois tours symbolisent non seulement l'idée d'un accomplissement intégral, lié au chiffre trois pour les pratiques psycho-magiques, mais encore une participation au monde invisible supra-conscient, qui décide d'un événement, d'une façon étrangère à la logique purement humaine.

C'est au troisième appel lancé par un roi désirant envoyer un guerrier dans une mission périlleuse que le volontaire se désigne lui-même, témoignant ainsi de la supériorité de sa bravoure sur celle des autres.

De même, le héros qui part à la rencontre d'un démon déclare à ses amis qu'il poussera trois cris : le premier, en voyant le démon ; le deuxième, lors de sa lutte avec lui ; le troisième, au moment de la victoire. Il demande également à ses compagnons de l'attendre trois jours, lorsqu'il part pour combattre un démon, pour pénétrer seul dans un palais enchanté, ou même pour se rendre à un rendez-vous galant. Il est implicitement convenu que son caractère héroïque lui assure la vie sauve durant les trois premiers jours.


Une coutume symbolique ancienne, répétée dans les contes, consiste à se lever et à se rasseoir à trois reprises pour témoigner son respect et son admiration. Une autre coutume légendaire fréquemment rapportée consiste dans le lancer de l'aigle (bâz-parânî). Quand un roi mourait sans descendance, les habitants de la ville faisaient s'envoler un aigle. L'homme sur la tête duquel il se posait trois fois de suite était choisi pour souverain. Cet aigle s'appelait bâz-e dawlat, l'aigle de la prospérité.

Ces trois actes successifs, qu'on retrouve dans de nombreux contes magiques, assuraient le succès de l'entreprise et en même temps constituaient un tout indissoluble.

Les contes exposent la bravoure du héros dans les combats corps à corps par un geste symbolique : le héros soulève son adversaire - souvent un démon - et le fait tourner trois fois au-dessus de sa tête ; ce n'est qu'après ce geste qu'il le jette à terre.

Pour rendre plus effrayante la force sauvage du démon, le conteur le décrit arrivant au combat armé d'un tronc d'arbre surmonté de trois énormes meules.

La colère et l'irritation du roi ou du héros au sein d'une assemblée se manifestent par trois rides qui se forment sur leur front : personne n'ose alors s'approcher ou prendre la parole.

Pour qu'un rêve garde son efficacité et porte-bonheur, le rêveur doit le garder secret pendant les trois premiers jours. La non-observance de cette recommandation - plutôt d'ordre psychologique - risque d'amener des conséquences fâcheuses. Ici encore, c'est le chiffre trois qui marque la limite entre le favorable et le défavorable.

Dans la tradition des Fidèles de Vérité (Ahl-i Haqq) en Iran, un caractère sacré est attaché au chiffre trois. On le retrouve fréquemment soit dans les récits de cosmogonie, soit dans la description des actes rituels.

Avant que Dieu ait créé le monde visible, au sein de la perle primordiale, il fit surgir de sa propre essence trois anges ou plutôt trois entités appelées se-djasad (= trois personnes) : Pir-Binyâmin (Gabriel), Pir-Dâwûd (Michaël) et Pir-Mûsi (Raphaël) et c'est pus tard qu'il créa Azraël (ange de la mort) et Ramzbâr (ange féminin, Mère de Dieu) représentant respectivement son courroux et sa miséricorde ; puis deux autres anges furent créés, ce qui porta à sept le nombre des entités divines.

Dans plusieurs récits traditionnels de la secte, le chiffre trois est attaché aux événements historiques ou métahistoriques et conditionne leur accomplissement. Les rites, qui représentent sur la terre le reflet symbolique de ces événements, font également usage d'une triplicité : trois jours de jeûne annuel commémorent les trois jours de lutte et la victoire finale du sultân Sihâk, théophanie du XIVe siècle, et de ses compagnons ; trois gestes de la main de Khân Atash, autre théophanie, mènent l'armée adverse à la déroute ; l'immolation de trois moutons, apparus de l'invisible, remplace le sacrifice de trois fidèles.


Dans le domaine éthique, le chiffre trois revêt également une importance particulière. Les choses qui détruisent la foi de l'homme sont au nombre de trois : le mensonge, l'impudence et le sarcasme. Celles qui mènent l'homme vers l'enfer sont encore au nombre de trois : la calomnie, l'endurcissement et la haine. Trois choses, au contraire, guident l'homme vers la foi : la pudeur, la courtoisie et la peur du Jour du Jugement.

Parmi les récits visionnaires des Ahl-î Haqq, il s'en trouve plusieurs dans lesquels le chiffre trois est lié à la réalisation d'un fait de caractère magique et psychique, telle cette vision où Khân Atash se fait reconnaître comme théophanie, en changeant trois fois d'apparence aux yeux de ses disciples.

Même les objets symboliques sont groupés par trois, ainsi, le tapis, la marmite et la nappe d'une des incarnations divines, objets doués de propriétés magiques.

Trois est le nombre symbolique du principe mâle chez les Dogons et les Bambaras, pour lesquels son glyphe représente la verge et les deux testicules. Symbole de la masculinité, il est aussi celui du mouvement, par opposition au 4, symbole de la féminité et des éléments. Pour les Bambaras, écrit G. Dieterlen, le premier univers est 3, mais il n'est réellement manifesté, c'est-à-dire pris en conscience, qu'avec le 4. Ce qui fait, ajoute-t-elle, que la masculinité (3) est considéré par les Bambaras comme un stimulus de départ, déterminant la fécondité, tandis que l'épanouissement de cette dernière et sa connaissance totale ne peuvent être accomplis que dans la féminité.

De ce fait, le triangle, qui a plus souvent une signification féminine, surtout s'il a la pointe en bas, est chez les Dogons un symbole de la virilité fécondante. On le voit, renversé, dans le glyphe que le Hogon voie ! Hogon est le nom du chef religieux, couvert de pollen, qui perce de sa pointe le sommet de l’œuf représentant la matrice utérine.

Chez les Peuls, aussi, le nombre trois est lourd de sens secrets. Il y a trois classes de pasteurs : ceux qui paissent le caprin, ceux des ovins, ceux des bovidés. Mais, surtout, trois est le produit de l'inceste de lui et de sa chair, car l'unité, ne pouvant pas être hermaphrodite, copule avec elle-même pour se reproduire.

Le trois est encore la manifestation, le révélateur, l'indicateur des deux premiers : l'enfant révèle son père et sa mère, le tronc d'arbre à hauteur d'homme révèle ce qui le dépasse en l'air, branches et feuilles, et ce qui se cache sous terre, les racines.

Enfin, le trois équivaut à la rivalité (le deux) surmontée ; il exprime un mystère de dépassement, de synthèse, de réunion, d'union, de résolution.

La Kabbale a multiplié les spéculations sur les nombres. Elle semble avoir privilégié la loi du ternaire. Tout procède nécessairement par trois qui ne font qu'un. En tout acte, un par lui-même, se distinguent en effet :


1. le principe agissant, cause ou sujet de l'action ;

2. l'action de ce sujet, son verbe ;

3. l'objet de cette action, son effet ou son résultat.


Ces trois termes sont inséparables et se nécessitent réciproquement. De là cette tri-unité que nous retrouvons en toutes choses. Par exemple, la création implique un créateur, l'acte de créer, la créature. D'une manière générale, des termes du ternaire le premier est actif par excellence, le second est intermédiaire, actif par rapport au suivant, mais passif par rapport au précédent, alors que le troisième et strictement passif. Le premier correspond à l'esprit, le second l'âme et le troisième au corps.

Les premiers Sephiroth (nombres, selon la Kabbale) sont eux-mêmes classés en trois ternaires. Le premier est d'ordre intellectuel et correspond à la pensée pure ou à l'esprit ; il inclut le Père-principe, le Verbe-pensée créatrice, la Vierge-Mère qui conçoit et comprend. Le second ternaire est d'ordre moral et relatif au sentiment et à l'exercice de la volonté, autrement dit à l'âme ; il réunit la grâce miséricordieuse, le jugement rigoureux et la beauté sensible. Le troisième ternaire est d'ordre dynamique : il se rapporte à l'action réalisatrice et par ce fait au corps ; il englobe le principe directeur du progrès, l'ordre juste de l'exécution, les énergies réalisatrices du plan.

Les psychanalystes voient avec Freud un symbole sexuel dans le nombre trois. La divinité elle-même est conçue dans la plupart des religions, au moins à une certaine phase et sous une certaine forme, comme une triade, dans laquelle apparaissent les rôles du Père, de Mère et d'Enfant. La religion la plus spiritualiste, comme le catholicisme, professe le dogme de la Trinité, qui introduit dans le monothéisme le plus absolu un principe mystérieux de relations vivantes. Pour prévenir toute tentation de polythéisme, l'Islam exclut avec rigueur toute formulation qui pourrait entamer la croyance en l'unicité d'Allah.

En ce qui concerne l’Égypte, il semble que les triades divines ne soient que des schèmes secondaires, à des fins commodes, culturelles ou théologiques. On peut même se demander si la notion de triade n'est pas une illusion des modernes ayant voulu voir dans quelques cas de groupements divins en familles une règle ancienne généralement appliquée.

Trois désigne encore les niveaux de la vie humaine : matériel, rationnel, spirituel ou divin, ainsi que les trois phases de l'évolution mystique : purgative, illuminative, unitive.

Ce nombre exprime aussi la totalité de l'ordre social, et notamment la composition tripartite des sociétés indo-européennes. Selon Georges Dumézil, cette tripartition, qui se vérifie dans l'analyse de toute structure sociale, n'a été érigée que par certains peuples en un philosophe globale du monde et en une hiérarchie des valeurs. Cette tripartition des fonctions ou des ordres est nette, si l'origine en demeure inconnue. Elle s'exprime en diverses triades, qui se recouvrent aisément : le sacré, la guerre, le travail ; souveraineté, force guerrière, fécondité ; sacerdoce, puissance, production ; le prêtre, le guerrier, le producteur (Brahma, Vishnu, Shiva) ; Brahmana, Ksatrya (guerrier), Vaisya (paysans et marchands), les Sudras, ou serviteurs, sont comme déclassés ; Jupiter, Mars, Quirinus ; sénateur, chevalier, plèbe. Une interaction s'est produite entre l'organisation socio-politique et l'organisation mythologique. Les deux structures se reflètent l'une dans l'autre, mais elles n'évoluent pas toujours au même rythme. Le mythe change moins vite que la réalité, mais parfois il la précède.

Les naturalistes ont observé de nombreux ternaires dans le corps humain. Il semblerait que toute fonction importante d'un organisme possède cette structure de base. Ces observations illustrent le sens fondamental d'un ternaire : la totalité vivante des types de relations à l'intérieur d'une unité complexe. Il indique à la fois l'identité unique d'un être et sa multiplicité interne, sa permanence relative et la mobilité de ses composants, son autonomie immanente et sa dépendance. Le ternaire traduit aussi bien la dialectique dans l'exercice logique de la pensée que le mouvement en physique et la vie en biologie. La raison fondamentale de ce phénomène ternaire universel et sans doute à chercher dans une métaphysique de l'être composite et contingent, dans une vue globale de l'unité-complexité de tout être dans la nature, qui se résume dans les trois phases de l'existence : apparition, évolution, destruction (ou transformation) ; ou naissance, croissance, mort ; ou encore, selon la tradition et l'astrologie : évolution, culmination, involution."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Triangle : Associé au chiffre sacré trois, le triangle symbolise « la divinité, l'harmonie, la proportion ». Pointe en haut, cette figure symbolise le feu et le sexe masculin ; pointe en bas, elle symbolise l'eau et le sexe féminin. Le sceau de Salomon, qui est composé de deux triangles inversés, signifie la sagesse humaine : il est un puissant talisman. Le triangle, qui exprime la Trinité, est quasi sacré : c'est l'origine de la croyance voulant qu'il soit maléfique de passer sous une échelle (celle-ci, posée contre un mur, ou l'échelle double, forme avec le sol un triangle).

On appelle « triangle divin » un talisman qui attire la chance dans de nombreux domaines (vie sentimentale, études, etc.) et qui contribue à la guérison des maladies graves.

Par inversion totale du symbole, le triangle devient maléfique : c'est le « triangle des pactes », tracé sur le sol, dans un cercle, pour évoquer les démons. En Bretagne, on prétend qu'on rencontre le diable surtout à un carrefour ou dans un champ qui n'a que trois côtés. On connaît également la réputation du fameux triangle des Bermudes dans l'Atlantique, où disparaissent bateaux et avions.


Trois : « trois réunit l'expression de l'ensemble et de la composition ; c'est l'harmonie parfaite. La raison en est palpable, c'est un nombre composé qui ne peut être divisé que par un. De trois points placés dans des rapports égaux, naît la plus simple des figures. Cette figure triple n'est pourtant qu'une, ainsi que l'harmonie parfaite » (É. de Senancourt, Oberman, XVVII).

Premier des chiffres impairs (après le un), trois, correspondant à l'âme, à l'esprit et au corps de l'homme, aux phases principales de l'existence (apparition, évolution, destruction/transformation, ou naissance, croissance, mort), et aux règnes de la nature (animal, végétal, minéral) (1), « est universellement un nombre fondamental [qui] exprime un ordre intellectuel et spirituel, en Dieu, dans le cosmos ou dans l'homme » : c'est le nombre du ciel ou de la divinité.

La trinité ou triade joue un rôle de premier plan dans divers systèmes religieux : la plus ancienne de ces triades est hindoue (formée de Brahma, Vishnu et Shiva). Les Babyloniens avaient également trois triades de dieux.

Chez les Gréco-Romains, Zeus (assimilé au Jupiter romain) et ses frères règnent sur l'univers : Zeus obtient le ciel et la terre, Poséidon (Neptune), la mer, Hadès (Pluton) le monde souterrain Le premier de ces dieux primordiaux a pour attribut un foudre à trois branches (ou un trident) ; le deuxième a pour emblème le trident, le troisième Cerbère (chien à trois têtes). A Rome, avant que le nombre des grands dieux fût porté à douze, il y eut également la trinité formée de Jupiter, Mars et Quirinius Les Anciens considéraient le trois comme symbolisant l'harmonie parfaite. Dans le monde gréco-latin toujours, le trois était en outre le nombre des PArques, des Furies, des Grâces, des juges de l'enfer, et des têtes d'Hécate.

L'Edda, source essentielle pour la connaissance de la mythologie scandinave, mentionne également une trinité (Har, Jarfuhar et Tridi). Le frêne Yggdrasil des Germano-Scandinaves, arbre cosmique, embrasse l'univers avec ses trois racines, délimitant trois régions. [...]

Chez les Chrétiens, outre le dogme de la Trinité, le chiffre trois est très présent dans la Bible : trois anges apparaissent à Abraham, Noé a trois fils, Job trois amis, Daniel trois compagnons ; Jonas reste trois jours dans le ventre de la baleine ; les Israélites faisaient trois pèlerinages annuels à Jérusalem (Ancien Testament). Jésus prescrit de baptiser au nm du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; il ressuscite le troisième jour, Pierre renie trois fois son Maître ; saint Paul établit les trois vertus théologales (Nouveau testament).

En hébreu, le mot Adam comporte trois lettres A, D, M (A pour Adam, le premier homme créé, D pour David, le deuxième, M pour le Messie). Citons également les trois enfants d'Adam et Eve, les Rois mages, qui symbolisent « les trois fonctions du Roi du Monde, attestées dans la personne du Christ naissant : Roi, Prêtre et Prophète ».

Le ternaire, qui s'exprime notamment par le symbole du triangle, est le nombre de « l'organisation, de l'activité, de la création ». Dans les traditions cabalistiques, « tout procède nécessairement par trois qui ne font qu'un. En tout acte, un par lui-même, se distinguent en effet : 1) le principe agissant, cause du sujet de l'action ; 2) l'action de ce sujet, son verbe ; 3) l'objet de cette action, son effet ou son résultat. Ces trois termes sont inséparables et s'impliquent réciproquement. De là cette tri-unité que nous retrouvons en toute chose ». La création, par exemple, nécessite « un créateur, l'acte de créer, la créature ». Le premier terme du ternaire est en général actif et correspond à l'esprit, le deuxième est intermédiaire (« actif par rapport au suivant, mais passif par rapport au précédent » et correspond à l'âme), le troisième est passif (et correspond au corps).

Précisons encore qu'il y a trois éléments du grand œuvre alchimique (soufre, mercure, sel). Pour Freud, le nombre trois a une signification sexuelle.

Dans les traditions iraniennes, le trois a un aspect magique et religieux : « On remarque déjà la présence de ce chiffre dans la religion de l'Iran ancien dont la triple devise est : Bonne pensée, bonne parole et bonne action ». Pour les Persans, il y a trois cieux, trois espaces intermédiaires et trois enfers. En Chine, trois est un « nombre parfait, l'expression de la totalité, de l'achèvement ».

Dans les pays chrétiens, le trois, associé comme nous l'avons vu à la Trinité, est l'emblème de l'abondance et de la fertilité (la procréation implique d'ailleurs trois personnes, le père, la mère, l'enfant) : il est très bénéfique, tout comme ses multiples (notamment le neuf, ou trois fois trois). Il est bon de commencer une entreprise ou de nouer une relation le troisième jour du mois.

Nombre de formules magiques ou de rites sont à répéter trois fois.

Rêver du chiffre trois est un bon présage et peut promettre une naissance.

Une croyance devenue proverbiale affirme : « jamais deux sans trois ». Cet adage, qui s'applique surtout aux événements funestes, proviendrait pour certains du fait que Pierre renia trois fois le Christ. Cet aspect du chiffre trois est a priori négatif : on peut considérer cependant que si les séries d'infortunes viennent pas trois, trois a un rôle conjuratoire, puisque l'infortune s'arrête alors. Les Anglais disent d'ailleurs que « tout prospère la troisième fois ».

Les Russes accordent à ce chiffre une signification particulière : selon un dicton, « Dieu aime le nombre trois ». toutefois, come la tradition veut que l'on allume trois cierges lors d'une veillée funèbre, ce chiffre évoque la mort. Selon une règle de l'Église orthodoxe, seul el prêtre est autorisé à allumer à la même flamme trois cierges d'un autel : c'est sans doute l'origine de la croyance selon laquelle se servir dune seule allumette pour allumer trois cigarettes ou bougies est maléfique.


Note personnelle : 1) Nous savons aujourd'hui que le règne des Fungi est un règne à part, plus proche d'ailleurs du règne animal que du règne végétal. Personnellement, cela me paraît plus cohérent qu'il y en ait quatre puisqu'ils manifestent les différentes formes de la vie visible sur terre.

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

Qu'il ait l'aspect géométrique d'un triangle ou mythique et mystique d'une Trinité, le 3 est un lien et un principe créateur. La naissance, la vie, la mort, telles sont les trois grandes étapes de la vie qui s'imposent à notre esprit lorsqu'on fait allusion au Nombre 3, sachant que celles-ci forment un tout dans l'existence d'un être. Toutefois, le plus souvent, on est enclin à opposer la vie à la mort, la première se caractérisant par la présence et la seconde par l'absence de la personne humaine et physique. Ce qui revient à dire que, dans la notion vie-mort, nous sommes dans l'univers de le dualité, du rythme binaire qui a quelque chose de fatal, de lancinant, d'immuable, de cassant aussi, où deux éléments opposés et complémentaires, bien sûr, se font face sans jamais se rencontrer, tout l'équilibre du monde semblant reposer précisément sur leur opposition. Mais la manifestation ou l'existence e cette polarité ne résulte-t-elle pas du rôle créateur joué par un troisième élément ou facteur ? Tel est peut-être me grand principe du 3 qui, se trouvant révélé par 2, ou deux 1 qui s'opposent et pourtant s'attirent, s'avère être un élément supplémentaire, inconnu, mais qui ne pouvait pas ne pas naître, apparaître, exister à partir de cette dualité.

Si l'on aborde le 1 et le 2 sous l'angle symbolique le plus dépouillé et le plus simple qui soit, on peut dire que le 1 est le Ciel, tandis que le 2 est la Terre. Ou, si l'on préfère, le 1 est le père nourricier et le 2, la mère nourricière. De la rencontre de ces deux, qui furent sans doute séparés au commencement des temps alors qu'ils ne formaient qu'un originelle, va naître 3, le fruit. Le fruit, c'est la vie, c'est l'homme, entendu ici comme l'espèce humaine. C'est ainsi que dans cette numération des trois grandes étapes de l'existence, la vie se situe bien au milieu, la naissance et la mort se trouvant plus naturellement à chacune des portes par lesquelles on entre et on sort.

Le milieu est encore un facteur révélateur du Nombre 3. Par exemple, si vous dessinez un point ou une ligne sur l'horizon qui sépare le ciel de la terre, ou le ciel de la mer, vous êtes dans l'univers du 3, qui rassemble et sépare simultanément deux éléments distincts. Dans l'univers du 2, on passait d'un état à un autre sans faire la différence. Nous étions dans le monde de la polarité des contraires d'où naît l'étincelle. Le 3; c'est justement l'étincelle, l'énergie intérieure, la flamme qui jaillit, réchauffe, éclaire, illumine, image symbolique parfaite de l'expression de l'esprit et de l'intelligence.

La Trinité. C'est ainsi que dans de nombreuses religions, les divinités sont au nombre de trois mais ne forment qu'une. Citons par exemple la trinité des divinités hindouistes ou Trimûrti, ce qui signifie "qui a trois formes" : Brahmâ, la création, Vishnu, la conservation, et Shiva, la destruction. Selon les croyances hindouistes, en effet, l'Esprit Suprême a sorti Brahmâ de son flanc droit pour créer le monde, Vishnu de son flanc gauche pour le conserver, et enfin Shiva du milieu de son corps pour le détruire. La Sainte Trinité chrétienne, quant à Elle, qui est la représentation d'un Dieu unique en trois personnes, n'est pas aussi sombre. Elle regroupe le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Toutefois, il faut signaler qu'il n'y a aucune trace de cette doctrine ou de cette croyance dans l'Ancien et le Nouveau Testament, et qu'il semble bien qu'elle soit apparue vers le IVe siècle après Jésus-Christ. Ce qui laisserait supposer qu'elle résulte de croyances et de cultures populaires antiques, se trouvant au croisement des civilisations mésopotamiennes, égyptiennes, grecques et celtes. Car, un peu partout dans le monde, on retrouve cette vision trinitaire divinisée ou déifiée, que l'on peut résumer comme étant une représentation du cosmos ou de l'univers en premier lieu, de l'homme en seconde lieu, de la psyché ou de la conscience en troisième lieu, soit le Ciel, la Terre et l'homme.

Le Ternaire. L'homme est lui-même trois en un. Il est ternaire. Il possède une âme, un corps et un esprit, mais aussi une tête, un buste et des jambes ; et, selon des croyances ancestrales et les médecins de l'Antiquité, un corps triple constitué du corps physique, du corps éthérique, dit aussi corps vital, et du corps émotionnel que l'on appelle également corps astral. Le corps éthérique est lui-même divisé en trois parties distinctes qui forment un tout : l'éther vital - qui correspond à la sexualité, aux pulsions vitales, aux organes génitaux et à la reproduction, mais aussi au psychisme et aux ressources énergétiques régénérantes -, l'éther lumière - qui régit à la fois les cinq sens et la circulation sanguine, le rythme cardiaque, la température du corps -, enfin l'éther réflecteur - qui maîtrise les fonctions de l'intelligence, de la réflexion, des réflexes, de la volonté et des actes.

Mais nous ne serions pas complets, si nous ne faisions allusion au principe intellectuel et philosophique de la thèse, de l'antithèse et de la synthèse. Car ici, la première est considérée comme la vie, au sens primitif et originel, la seconde est entendue comme la mort, toujours au sens primitif et originel, enfin la troisième est perçue comme un principe d'éternité, du fait même que la vie et la mort ne peuvent pas être opposées, mais qu'elles ont les deux pôles visibles et invisibles d'une même réalité, dès lors qu'on les rassemble ou qu'on les envisage comme un tout.

Selon ce processus intellectuel, le 3 - qui rappelons-le est le premier Nombre impair, comme le 2 est le premier. Nombre pair, le 1 étant androgyne - joue un rôle créateur. En effet, il rassemble deux éléments opposés, qui sont peut-être voués a destruction l'un de l'autre ou l'(un par l'autre, pour engendrer quelque chose de neuf."

Fiche d'identité du 3 :

Noms : ternaire, triade, trinité, trio, triple, trivium.

Correspondances arithmomanciques, avec les lettres de l'alphabet : C, L et U.

Correspondance avec les lettres-nombres du code de la kabbale : Ghîmel.

Correspondance astrologique : Jupiter.

Couleur : le jaune.

Symbole géométrique : le triangle.

Quelques figures et symboles du 3 : Si le 3 peut jouer un rôle dynamisant et créateur, il est aussi à coup sûr un lien. Par exemple, la ligne qu relie deux points et le troisième élément sans lequel ces deux points ne pourraient jamais être en relation l'un avec l'autre ni se combiner. En reliant ainsi trois fois trois points deux par deux, on obtient un triangle. Cette figure géométrique est d'une grande portée symbolique, puisqu'on l'utilise depuis la plus haute Antiquité pour figurer les quatre éléments primordiaux : le triangle debout, la pointe dirigée vers le haut, figure le Feu, le pôle masculin ; le triangle renversé, la pointe dirigée vers le bas, figure l'Eau, le pôle féminin ; le triangle debout, traversé par un trait horizontal en son milieu, figure l'Air, le triangle renversé, lui aussi traversé par un trait horizontal en son milieu, figure la Terre, la matière.

Le blanc et le noir n'étant pas des couleurs, on dénombre trois couleurs primaires : la jaune, le bleu et le rouge, et trois couleurs complémentaires qui résultent des combinaisons entre trois fois deux couleurs primaires : le vert, mélange de jaune et de bleu, l'orangé, composé de aune et de rouge, et le violet, résultat de la fusion du bleu et du rouge."

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Selon Nathalie Le Luel, auteure du Dictionnaire des Symboles (Éditions Jean-Paul Gisserot, 2015) :

"Le chiffre Trois est symboliquement lié à la figure géométrique fondamentale du triangle. C'est un chiffre à la grande puissance symbolique dans nombre de cultures, exprimant souvent un principe philosophico-religieux participant à l'explication de la formation du cosmos ou de l'apparition de la vie. Par exemple, chez les Grecs, l'univers est dirigé par trois frères : Zeus-Jupiter, dieu du ciel, Poséidon-Neptune, dieu des océans, et Hadès-Pluton, dieu des enfers.

Chez les Indo-européens, il renvoie à la répartition tripartite des fonctions dans la société : souveraineté (liée au sacré), guerre, travail productif. Il est aussi un symbole d'harmonie (tel le triskèle celtique).

Dans le christianisme, le Trois renvoie à la Trinité, affirmation dogmatique d'un seul Dieu réunissant trois personnes.

Le chiffre peut symboliser les trois âges de la vie formulée dans l'Antiquité classique : jeunesse (innocence), âge adulte (maturité) et vieillesse (sagesse), thème présent dans l'iconographie et qui peut, par exemple, se cacher derrière la figuration des trois Rois mages. Leurs trois présents (or, encens et myrrhe) sont aussi la reconnaissance de l'enfant Jésus suivant trois dimensions fondamentales : il est respectivement, en rapport avec ceux-ci, le Fils de Dieu, le Prêtre de l'Alliance nouvelle et éternelle, et enfin un homme. Les Mages d'Orient symbolisent aussi les trois pouvoirs de la tradition primordiale : le pouvoir royal , le pouvoir sacerdotal et le pouvoir spirituel. Notons que le chiffre est éminemment symbolique dans l'ensemble des écrits bibliques (trois Hébreux dans la fournaise, trois tentations du Christ, trois miracles de résurrection réalisés par le Christ, etc.). Trois est aussi le chiffre des vertus théologales (Foi, Espérance et Charité).

Enfin, le chiffre trois est fréquemment utilisé dans la littérature et les contes. Les formules conduisant à des actions magiques sont ainsi très souvent prononcées trois fois, tout comme les vœux qu'expriment les héros."

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Dans La numérologie dans l'après-vie, Décryptage de la stratégie qui précède une incarnation (Éditions Arcana Sacra , 2017) écrit par Denis Schneider, voici comment est présenté le 3 :

Symbolique : Jupiter. Le feu. Masculin. Actif. Les deux forces créatrices du 1 et du 2 qui s'équilibrent dans la trinité. Le souffle de l'esprit créateur.

L'Impératrice des tarots.

Signification : La communication, l'expression, le pouvoir créatif.

Joie de vivre, optimisme, bienveillance, énergie, activité, générosité ostentatoire.

Chance, abondance, expansion, succès.

Imagination, adaptabilité. Révèle aussi le goût du jeu, une certaine instabilité et extravagance.

Personnalité : Le 3 est intelligent, séducteur, persuasif ; il s'extériorise, s'exprime, communique. Vif, curieux, il sait profiter de la vie. Sociale, il aime paraître, désire briller et être reconnu, il a le sens de la fête et sait mettre de l'ambiance dans une réunion.

Sa dépendance vis-à-vis de son image et de sa place dans la société conditionne le choix de son partenaire ou de son conjoint.

Courageux, combatif, il ne se laisse pas abattre par l'adversité. Il a confiance en lui et sait faire preuve d'une autorité affable et a le sens pratique et le sens des affaires.

Au négatif : Peut être vaniteux, pédant, frivole, présomptueux, avide de popularité, orgueilleux ; superficiel, immature, versatile, brouillon, peu scrupuleux, dépourvu de tact et de moralité, bavard et extravagant.

 

Même analyse, mot pour mot dans La Numérologie appliquée, Ontologie et Holistique (Éditions Arcana Sacra, 2018) de Denis Schneider.

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Symbolisme celte :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani évoque brièvement le symbolisme du trois dans la philosophie celtique :


Pour les Celtes, « le dogme voulait que le nombre 3 embrassât l'Univers : il considérait 3 cercles d'existence, 3 ordres de hiérarchie sacerdotale, 3 classes dans la nation gauloise, 3 rangs dans la chevalerie ».

 

Selon Daniel Giraudon, auteur de « Lavandières de jour, lavandières de nuit. » (Kreiz 9, Fontaines, puits et lavoirs en Bretagne, 1998, pp. 89-130) :


Note 22 : On notera l’importance du chiffre trois dans les croyances relatives à la mort. Par exemple, Anatole le Braz recueille au port-Blanc : La laveuse de nuit frappe trois coups à trois coups (communication D.L.) cf aussi : « Arrivée près de l’étang, elle sauta par dessus le petit ruisseau qui en découle. Mais, au même instant, elle entendit frapper sur les pierres du lavoir trois coups de battoir, si violents que toute la vallée en retentit au loin. » F.M. Luzel, Contes inédits, p. 175, Rennes 1995. Les trois coups de battoirs sont encore à rapprocher des trois cris poussés par la banshee irlandaise cf Patricia Lysacht, The Banshee, p 77, Dublin 1986 et aussi les trois cris de Mélusine eux aussi annonciateurs de mort .; Cf Sant Kemo ac’h a tri ha tri gantañ, (A Locquémeau, les gens meurent souvent par séries de trois à intervalles rapprochés). J. Gros, le style populaire, p. 310 Lannion 1976 et aussi Diwar deir gwech e vez torret ar blanedenn, Après trois fois le sort est conjuré (les éléments, bons ou mauvais, arrivent par séries de trois), p. 309. Hingant, Krenn-lavariou Bro-Dreger : Pa erru eur c’holl enn ti / Ec’h erru daou pe dri. p. 36 Saint Brieuc 1899. Cf aussi les trois intersignes de la girouette, la cascade et le vent qui avertissent Wiherm Postik (E. Souvestre, le Foyer breton, Les lavandières de nuit p. 96, Verviers 1975). Cf les trois sifflets du C’hwiteller noz et les trois cris du Hoper noz : Un des plus redoutés dans les environs de Quimper, est Ian an Od. il se tient toujours sur le bord des rivières (encore en rapport avec l’eau), faisant entendre le cri hou, hou, hou ! cri guttural familier aux paysans bretons lorsqu’ils rentrent le soir à la ferme après leurs travaux. Si quelque passant répond trois fois, Ian an Od se trouve subitement tout près de lui et l’étrangle ou le noie. (R.F. Le Men, Les lutins, Revue Celtique tome 1 p. 420, 1870-72) ; La mort faisait volontiers le « trépied » : si deux voisins disparaissaient successivement, le décès d’un troisième était proche, et si deux enterrements se suivaient sur un pont, l’année ne pouvait pas finir sans qu’un autre cortège funèbre ne vînt aussi à y passer. (F.H. Buffet, En Haute Bretagne, p. 277, Paris, 1954) ; et encore en Irlande par exemple avec le coursier de Cuchulainn qui lui présente trois fois le flanc gauche en signe de mauvais augure. (Revue celtique tome 1 p. 50, The ancient Irish Goddess of war, 1870-1872, Book of Leinster, fol. 77, ai). Enfin, dans le conte de la légende de la mort, La mère qui pleurait trop son fils, A. Le Braz, p. 98 ed. 1912, la femme se rend dans le cimetière avec le prêtre : « celui ci fit le signe de croix et appela Noëlik Lenn. Au troisième appel, la tombe s’entrouvrit...Ce n’est pas assez, dit Noëlik à sa mère qui vient de le fouetter, il faudra que vous reveniez une troisième fois ». Ce récit n’est peut-être pas sans rapport avec la lavandière de nuit. On note tout d’abord que la mère se nomme Grida Lenn et l’on sait que « lenn » peut signifier « lavoir ». Ensuite, le fils mort demande à sa mère de le fouetter trois jours de suite avec du genêt, comme avec un battoir et ceci par punition, « pour l’avoir trop aimé de son vivant et l’avoir trop pleuré après sa mort ». A force de le battre, le cadavre devient blanc, comme un linceul. Elle serait en sorte semblable aux mères infanticides du Berry, les « véritables lavandières qui battent et tordent incessamment quelque objet qui ressemble à du linge mouillé mais qui, vu de près, n’est qu’un cadavre d’enfant. » (George Sand, Promenade dans le Berry, mœurs coutumes, légendes, p. 144, Paris 1992). Sébillot rapporte les termes d’une lettre que lui adressait Luzel : « Le linge que les kannerez-Noz de Basse-Bretagne présentent aux passants contient parfois un enfant nouveau-né qui crie et dont le sang coule. ». On peut également à ce sujet comparer la phrase dans le même texte de Le Braz : « Elle frappa avec emportement, avec fureur », avec celle du texte de Cadic : « Les battoirs frappaient vigoureusement de part et d’autre, mais chose singulière, chaque fois que la kannerez-noz, tordait un linge dans ses mains, il en jaillissait un flot de sang. » F. Cadic, Nouveaux contes et légendes de Bretagne, pp. 162-163, Paris 1922. Pour Laisnel de la Salle la nature du linge que l’on bat est la même : « Un métayer vit au lavoir de la Font-de-Fond, un matin avant le jour, trois femmes, dont l’une lui tendit un objet livide et impalpable, en l’invitant à le tordre : à la lueur d’un éclair, il reconnut que c’était l’image du plus jeune de ses fils qui s’était, l’année précédente, tué en tombant d’un arbre. » Croyances et légendes du Centre de la France, paris 1875, t. 1 pp. 123-125.

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