top of page

Blog

  • Photo du rédacteurAnne

Le Fruit


Étymologie :


  • FRUIT, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. a) xe. fruit esperitiel (St Léger, éd. J. Linskill, 215) ; b) 1120-50 « bénéfice, produit tiré de quelque chose » (Gd mal fist Adam, I, 88 ds T.-L.) ; c) ca 1165 « enfant considéré comme le produit de la génération » (B. de Ste-Maure, Troie, 22936 ds T.-L.) ; 2. ca 1165 « production de la plante apparaissant après la fleur » (Id., ibid., 1161) ; 3. av. 1798 fruits de mer (J. Casanova [trad. de l'ital.], Histoire de ma vie, XI, 271 ds Fr. mod. t. 42, p. 281). Empr. au lat. class. fructus (dér. de frui « jouir de ») « usage, possession ; rapport, revenu, avantage ; fruits des arbres et de la terre » ; les sens 1 a et c viennent du lat. chrét. (v. Blaise) ; sens 3 prob. calque de l'ital. frutti di mare (Redi, xviie s. ds Batt.).


Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique.

*

*




Botanique :


Dans son ouvrage intitulé Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), Jean-Marie Pelt nous explique simplement ce qu'est un fruit :


Qu'est-ce qu'un fruit ? Pour un botaniste, c'est l'aboutissement normale de l'évolution de la fleur après sa fécondation. [...]

La formation et la maturation du fruit sont contrôlées par le jeu simultané de plusieurs hormones végétales. Lors de la fécondation, le pollen, qui pénètre l'ovaire par son long tube, lui apporte de l'auxine, véritable hormone de croissance des plantes ; puis les jeunes graines en formation prennent le relais des tubes polliniques et sécrètent à leur tour de l'auxine. Cette hormone fait gonfler l'ovaire dont les parois s'épaississent : le fruit mûrit.

C'est alors qu'intervient une deuxième hormone, l'éthylène, un corps gazeux de structure simple. En effet, en cours de maturation, les fruits accroissent intensément leur production d'éthylène ; c'est ce gaz, par exemple, qui entraîne le jaunissement des bananes, des poires ou des oranges. Le même résultat peut être obtenu en ajoutant à l'air ambiant quelques parties par million d'éthylène. Le dégagement d'éthylène par des pommes en voie de maturation est tel que celles-ci accélèrent, à leur proximité, le mûrissement et le jaunissement des bananes. L'on peut même ainsi entraîner la formation artificielle de fruits en dehors de toute fécondation : on obtient alors des fruits parthénocarpiques dépourvus de graines. C'est par ce biais, par exemple, que l'on obtient des tomates sans pépins.

La parthénocarpie est aussi un phénomène naturel, puisqu'on la rencontre dans diverses variétés d'orangers, d'ananas, de figuiers et de raisins. Il semble même, chez la banane, que l'absence de graines s'accompagne d'une taille et d'une saveur améliorées.

Troisième hormone à susciter la maturation des fruits : les gibbérellines. En appliquant ces hormones à des ovaires non fécondés, on obtient des poires, des pêches, des tomates, des concombres tout à fait comparables aux fruits normaux, si ce n'est leur absence de pépins ou de noyaux.

En fait, auxine, éthylène et gibbérelline sont les trois hormones dont la sécrétion régulée dans des conditions encore mal connues joue un rôle essentiel dans la maturation du fruit. Il faut, pour être complet, en citer une quatrième, l'acide abscissique, qui semble jouer un rôle dans le détachement et la chute des fruits.

*

*

Selon Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France et auteur de Premiers Hommes (Éditions de Noyelles, 2016), si les fruits sont colorés, on le doit aux singes qui les ont soigneusement sélectionnés :


"L'usage de la main couplée aux incisives permet une chose aussi simple que formidable : croquer et arracher des morceaux sur des aliments trop gros pour être introduits dans la bouche. Tout cela se combine à une dentition et un appareil masticateur le plus complexe parmi tous les mammifères avec des incisives qui, comme on vient de l'évoquer, permettent de découper des morceaux et, une fois dans la bouche, des molaires aux reliefs et à l'émail adaptés pour mastiquer et broyer des aliments. Un tel régime avec des nourritures de bonne qualité nutritive et calorique facilite la digestion, ce qui leur autorise des activités physiques et sociales intenses via un cerveau bien développé et nourri.

En effet, trouver des fruits dans les forêts tropicales n'a rien d'évident. Les arbres en produisent selon différentes périodes, leur abondance varie aussi au fil des saisons. Les singes doivent alors se déplacer sur des territoires assez grands et en trois dimensions, ce qui exige des connaissances, de l'expérience, des échanges et de la communication. Ils disposent d'une carte mentale pour gérer leurs déplacements plus efficacement. Ils ne sont évidemment pas les seuls amateurs de fruits, mais ils ont un avantage : la vision en couleur. Ils peuvent scruter un coin de forêt tropicale avec des arbres portant des fruits colorés. Il serait bien plus difficile de les repérer avec une vision en noir et blanc. D'ailleurs, les singes sont les seuls mammifères ayant retrouvé la vision en couleur et, comme nous le verrons, si les fruits sont aussi colorés, c'est qu'ils les ont sélectionnés ainsi.

Poursuivons...

Il nous arrive souvent de croiser le regard d'un animal dans la nuit dont les yeux réfléchissent la lumière des phares de nos voitures. Mais rien de tel si l'on croise un humain. Les singes se distinguent par la perte du tapis réfléchissant situé au fond de la rétine présent chez les autres mammifères, le tapetum lucidum. Cette structure utile pour la vision nocturne (bâtonnets) est un souvenir de l'ère secondaire quand les dinosaures et leurs comparses reptiliens en tous genres dominaient dans le monde du jour, obligeant nos lointains ancêtres mammifères à opter pour des modes de vie nocturnes. toutes les lignées de mammifères ont conservé ce souvenir anatomique [...].

La vision colorée réapparaît chez les singes entre 40 et 30 millions d'années, d'abord chez les femelles, puis chez les mâles. [...]

Dans notre histoire de l'évolution, on voit qu'une mutation sur le chromosome X du singe, qui n'a rien à voir avec une quelconque sollicitation de l'environnement, a changé leur perception du monde et, par là même, changé le monde. Ainsi en percevant des fruits plus colorés, les singes les choisissent et, ce faisant, leur préfèrent des variétés goûteuses et, pour certaines, de plus grande taille. La reine rouge illustre ce qu'on appelle la coévolution.

[...]

Comme toute plante à fleurs et à fruits, vous avez des ennemis mais aussi des amis. Parmi vos ennemis, se trouvent les insectes ravageurs, comme les chenilles, qui dévorent les feuilles, et les singes folivores. Comme tout arbre, vous vous sentez solidaire des autres et vous avez engagé une course aux armements grâce au développement de produits chimiques secondaires. Ainsi lorsqu'il arrive que des chenilles attaquent un arbre, aussitôt des messages chimiques passent pas les racines qui préviennent les autres arbres qui, stimulés, augmentent la concentration de leurs défenses toxiques. LA forêt est un véritable enfer chimique vert, à tel point que les singes folivores prennent garde à ne pas s'empoisonner en surveillant les types de feuilles qu'ils consomment. Du côté des amis, on compte les animaux butineurs, comme les insectes, les oiseaux-mouches et les chauves-souris. Ils assurent la fécondation des arbres en allant chercher du pollen et en passant de fleur en fleur. La fleur devient alors un fruit fort en concentration de sucre (fructose), en vitamine et en eau. Un trésor coloré que les singes frugivores convoitent, saisissent avec leur main et consomment avec plaisir. La vision des couleurs, la main habile et le goût se combinent de façon intelligente. Puis, en se déplaçant, ces singes rejettent les graines et les noyaux, dont certains ont fermenté dans leurs intestins, e qui favorisera la reproduction de leurs arbres préférés. Dans ce processus de coévolution, les frugivores ont développé un goût toujours plus prononcé pour les fruits et encouragé à leur façon la diversité d'arbres et d'arbustes, lesquels produisent des fruits toujours plus colorés et goûteux, pour leur bon plaisir. "

*

*




Bienfaits thérapeutiques :


Dans son ouvrage intitulé Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), Jean-Marie Pelt reconstitue l'histoire de l'utilisation des fruits par les premiers hommes :

L'on pourrait écrire une deuxième histoire des fruits, analysés cette fois du point de vue des médecins et des savants. On constaterait alors que la plupart d'entre eux affichèrent un parfait dédain - quand ce n'est pas une franche hostilité - à leur égard.

Galien fut sans conteste l'un de leurs adversaires les plus acharnés ; il les qualifie de « piètre nourriture, susceptible de charger inutilement l'estomac, d'engendrer la corruption et la putréfaction », et il se vante de s'ne être rigoureusement privé depuis l'âge de vingt-huit ans, attribuant ainsi à cette abstinence la bonne santé de sa vieillesse. L'œuvre de Galien ayant fait autorité durant des siècles et des siècles, il transmit sa réprobation à des générations de médecins qui les déconseillaient systématiquement dans leurs ordonnances. En fait, les tables aisées pratiquant volontiers la gloutonnerie, les fruits étaient rendus responsables des indigestions spectaculaires que ces excès pouvaient produire. En revanche, on ne leur prêtait aucune valeur nutritive ; vitamines et oligo-éléments étaient inconnus à ces époques. On les tenait, comme la salade et les légumes, pour des aliments « aidant le corps à évacuer », par opposition à ceux qui le reconstituent C'est ce que prétendait tout au moins le savoir populaire exprimé par les dictons et légendes. Le savoir médical, lui, était plus catégorique : les médecins considéraient, en effet, fruits et légumes comme des denrées malsaines.

*

*




Usages traditionnels :


Serge Schall, auteur de Histoires extraordinaires de plantes et d'hommes (Éditions La Source Vive, 2016) consacre un article à la récolte des fruits :


*

*




Symbolisme :


D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée, Robert Laffont : 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


Le fruit est un "symbole de la corne de la déesse de la fécondité ou des coupes aux banquets des dieux. En raison des graines qu'il contient, Guénon l'a comparé à l’œuf du monde, symbole des origines. Dans la littérature, beaucoup de fruits ont pris une signification symbolique (figue, grenade, pomme) qui en fait l'expression tantôt des désirs sensuels, tantôt du désir d'immortalité, tantôt de la prospérité."

 

Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), évoque la différence symbolique qui existe entre les fruits et les légumes :


D'un point de vue plus symbolique, le légume a une connotation plutôt masculine, le fruit une connotation plutôt féminie. Le sexe masculin évoquera une asperge, une carotte, un cornichon, un poireau ou un salsifis ; le féminin sera associé au fruité, au juteux et aura pour symboles l'abricot, l'amande, la figue. Les seins portent également en argot des noms de fruits : mandarines, oranges, pommes ou poires ; au demeurant, le fruit est bien le ventre gonflé et fertile de la fleur, enceinte de nombreuses graines.

*

*

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Le fruit, symbole d'abondance, lié à la prospérité, à la fécondité et même au "désir d'immortalité" a également une fonction morale et religieuse en état parfois "le prix des bonnes actions humaines : dans le paradis des enfants chrétiens, les mères représentent la volonté suprême sous forme de fruits lumineux, de pommes d'or que l'arbre divin distribue. Aussi l'arbre de Noël, qui personnifie sur la terre cet arbre divin, est-il chargé de fruits, de bonbons et autres bonnes choses, apportées par l'enfant Jésus pour les petits enfants qui se sont bien conduits pendant l'année".

Quand on mange un fruit pour la première fois de la saison, il faut faire un vœu car il a toutes les chances de se réaliser. Si on se signe on peut être sûr d' "en manger en bonne santé l'année suivante" Selon une croyance charentaise, on se porte bien toute l'année à condition de consommer neuf sortes de fruits le jour des Rois. Dans le folklore de Touraine, des fruits passés au feu de la Saint-Jean avant d'être mangés fortifiaient les enfants faibles et guérissaient des maux de dents.

Les pépins et noyaux de fruits servent de moyen augural : pour savoir dans combien d'années on se mariera ou combien d'enfants on aura, il suffit de faire tomber les pépins sur le couvercle du poêle allumé et on compte ceux qui sautent. En Belgique, la jeune fille qui veut savoir si elle est aimée, si l'homme de ses pensées l'épousera, etc., utilise le même procédé mais avec un seul pépin : s'il éclate, la réponse est positive. On dit également que si le pépin posé sur le front y reste collé par la transpiration, c'est le signe qu'on est aimé.

En Bretagne, les jeunes gens agitaient des pépins dans leur main ou leur chapeau en disant :


Pépin, pépin,

Tourne-toi, cire-toi ;

Par où le pépin tournera,

La bonne amie sera.


Les jeunes Anglais, une fois qu'ils ont mangé une corbeille de fruits, en comptent les noyaux en disant à chacun : " un médecin, un juge, un marchand, un chef, un homme riche, un homme pauvre et un mendiant, un voleur". La situation qui correspond au dernier noyau détermine celle du futur conjoint.

Les fruits qui ne sont pas de saison inspirent la méfiance : en rêver présage une infirmité ou un décès dans la famille (alors que les fruits de saison vus en songe prédisent la santé) ; chez les Américains, c'est signe que vous vous mettrez en colère sans raison. De même, dans le Poitou, les arbres qui produisent des fruits à une époque inhabituelle annoncent une mort. Par ailleurs, les taches de fruit hors saison sur un vêtement sont censées être très tenaces, voire indélébiles. Selon une croyance des blanchisseuses parisiennes, les taches de fruit ne disparaissent au lavage que dans la saison du fruit concerné.

La femme qui mange des fruits doubles, issus du même germe, donnera naissance un jour ou l'autre à des jumeaux. A Menton, il suffit que la femme enceinte ait trouvé un fruit double, tandis qu'en Poitou, il ne faut manger que la moitié du fruit jumeau, au risque d'attirer sur soi l'infortune.

Selon une croyance du XVIIe siècle, il ne faut pas ramasser de fruits pendant les quatre-temps de septembre.

*

*


*





Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),


Il allait toute la candeur d'un regard savant pour s'étonner d'un mouvement aussi naturel que la chute d'un fruit quittant la branche qui l'a nourri ! Il fallait toute la science de ce regard naïf pour en déduire que les corps exercent ou subissent une attraction en rapport avec leur masse et en proportion inverse du carré de la distance qui les sépare ! Un philosophe candide, placé dan la situation de Newton, aurait-il une seule chance de découvrir quelque loi psychologique de même nature que celle de la gravitation universelle ? Cela paraît peu probable, bien que l'image onirique d'un fruit quittant la branche soit, en termes symboliques, l'expression d'un phénomène analogue.

Une réflexion mentale appliquée à la signification du fruit conclurait probablement à la représentation de la séparation de la mère et de l'enfant. L'arbre étant reconnu comme symbole maternel, le fruit figurerait l'enfant. A poursuivre dans cette voie, la méditation engendrerait des développements intéressants, non dénués d'une certaine pertinence, mais qui s'écarteraient radicalement du sens que les productions de l'imaginaire, dans le rêve éveillé, obligent considérer comme essentiel.

Avant de s'engager à la rencontre des images oniriques, il convient de rappeler la réalité botanique. Celle-là montrera qu'à faire amalgame d fruit et de la graine, il y aurait danger de se situer dans une perspective stérile. Une démarche qui s'empresse de regarder le fruit comme l'enfant de l'arbre-mère ne peut plus voir qu'il en est le prolongement nourricier. La pulpe du fruit protège et alimente le noyau ou les pépins jusqu'à ce qu'ils soient aptes à conquérir eux-mêmes les nourritures de la terre.

Nous exposons, dans plusieurs articles, une observation réalisée sur l'ensemble des statistiques concernant les fréquences d'apparition des 1 700 symboles composant la base de données. Leur répartition obéit à une curieuse loi de dégressivité. Pour 100 symboles, un peu plus de 50 concernent des images visuelles, 25 sont relatifs au mouvement ou au toucher. 12 se rapportent à des sensations auditives, 6 évoquent des odeurs ou des parfums et 3 seulement renvoient au goût, à la faim et à la soif ! La rigueur arithmétique de cette présentation peut paraître quelque peu excessive. Elle rend pourtant fidèlement compte de la tendance de déploiement des production symboliques.

Cette observation globale en permet une autre : les scénarios dans lesquels sont évoquées la faim, la soif et/ou les nourritures, coïncident presque exactement avec ceux dans lesquels apparaissent les fruits.

Pour prendre la remarque d'une autre manière, l'insistance avec laquelle les rêveurs et les rêveuses, dans la plupart des scénarios contenant des fruits, reviennent sur le thème de la nourriture est saisissante. Comme elles paraissent dérisoires, devant ce constat, les traductions qui proposent les fruits comme symbole de la profusion des richesses spirituelles ! Le rêveur qui appelle le fruit dans son rêve exprime une faim, une soif, bien terrestres, jusqu'alors inassouvies. L'imaginaire ne connaît qu'un fruit, le premier qui s'offre au bébé qui vient de naître : le sein maternel ! Le lait de la mère est un substantif qui résume toutes les nourritures, toutes les appropriations ultérieures aussi. De la première tétée à la quarantième maison possédée, disait Paul Diel, c'est toujours le même instinct de conservation de l'individu qui se manifeste.

Le premier fruit de la terre, c'est le sein maternel. Il étanche la première soif, il assouvit la première faim, il conjure le premier appétit de possession.

Qui formulera la loi d'attraction suivant laquelle le corps de la mère et celui de l'enfant s'attirent en raison de la moindre résistance qui les sépare ? Le fruit offert par sa mère à l'enfant lui propose d'accomplir le premier acte volontaire de vie autonome. Il restera la référence à laquelle se mesureront toutes les jouissances alimentaires. Devant chaque cas d'anorexie ou de boulimie, le praticien avisé se rappellera avec profit qu'il dispose, à partir de cette idée, d'une orientation privilégiée pour conduire son action thérapeutique.

La chaîne d'associations dans laquelle s'inscrit le fruit a pour maillons les plus robustes la table et le verbe manger. Le blé figure en bonne place, apportant ses connotations maternelle et de fécondité. L'eau ainsi que les mots chaleur et froid le précèdent cependant.

Bien des scénarios qui s'organisent autour de la nourriture et des fruits commencent dans les glaces d'un pôle et s'achèvent sous le soleil africain. Ce mouvement dialectique du froid vers le chaud apporte la preuve du fait que l'imaginaire ne dissocie pas le besoin de tendresse chaleureuse et la faim des nourritures. Dans les rêves, l'eau fraîche n'a jamais la valorisation négative de l'eau glacée.

*

*




Symbolisme alimentaire :


Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :


*

*




Mythologie :


Dans son ouvrage intitulé Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), Jean-Marie Pelt rappelle l'histoire mythologique de Cérès et Déméter avant de raconter celle de Vertumne et Pomone :


A ces déesses en quelque sorte « généralistes » s'ajoutent des divinités plus étroitement spécialisées dans la protection des jardins et des vergers. A Rome, Vertumne, dieu d'origine étrusque, est protecteur des arbres fruitiers, tandis que Pomone - qui a donné pomologie : science des fruits - est déesse de la culture des fruitiers : nuance subtile entre les affectations de ces dieux ! Quant aux amours de Pomone et de Vertumne, ils défraient la chronique fruitière.

Vertumne s'éprend de Pomone qui refuse ses avances. Comme il a le don de se métamorphoser à volonté, le dieu revêt alors les apparences d'une vieille femme Ainsi protégé par son déguisement, il suggère à Pomone de prendre pour époux Vertumne, dont il vante les qualités physiques et morales. Pourtant, Pomone reste réfractaire aux prétendus appas de Vertumne, qui reprend alors son aspect de jeune homme ; Pomone, éblouie par la beauté du jeune dieu, succombe à ses charmes. Voilà, donc le couple idéal constitué : Pomone préside à la culture des vergers et Vertumne à la cueillette des fruits. Deux étapes également nécessaires - production et cueillette - pour mettre les fruits à la disposition des consommateurs.

*

*

2 055 vues

Posts récents

Voir tout

Le Bananier

Le Cerisier

bottom of page