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Photo du rédacteurAnne

Le Chocard à bec jaune

Dernière mise à jour : 28 avr.


Étymologie :


  • CHOUCAS, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1530 choucquas (J. Palsgrave, L'Éclaircissement de la langue française, Paris, éd. Génin, 1852 d'apr. FEW t. 21, p. 224a) ; 1557 choucas (P. Belon, Portraits d'oyseaux, f°70 rods Gdf. Compl.). Prob. formation onomatopéique. À rapprocher de l'angl. chough « id. » (FEW, loc. cit.).


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Pyrrhocorax graculus -

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Zoologie :


Jean-Pierre et Yan-Chim Jost, auteurs de Animaux Sauvages des villes et banlieues (Éditions Cabedita Collection Regard et Connaissance, )brosse le portrait de ce corvidé :


Dans les Alpes, les chocards à bec jaune (Pyrrhocorax graculus ) ne passent pas inaperçu. De la taille d’un pigeon, bec jaune et pattes rouges, ils tournoient en groupe en poussant des «krii-brrii» aigus. Ils voltigent le long des parois rocheuses et remontent en spirale suivant les ascendances thermiques. La plupart nichent en petites colonies dans les fissures de rochers entre 1800 et 2800 m d’altitude. A plus basse altitude, comme à Sion, Château d’Oex, Engelberg, Thoune ou Erlenbach, ils nichent sur les édifices. En hiver on peut même les observer à Montreux ou à Vevey au bord du lac Léman.

Les migrations altitudinales sont dictées par les conditions météorologiques ainsi que par le tourisme, et dans l’ensemble ils trouvent toujours de quoi se nourrir. Grâce au tourisme hivernal, et aux nombreux restaurants d’altitude, ils peuvent toujours compter sur une table bien garnie, même en hiver. A la fin de la saison de ski, ils descendent le matin dans les localités du fonds des vallées pour chercher quelque nourriture, et en début d’après midi ils remontent dans leur lieu de résidence.

Cet omnivore vit en couple fidèle et la cohésion du couple est renforcée par le toilettage mutuel et les dons d’aliments du mâle à la femelle.

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Croyances populaires :

Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


Quand les Chocards alpins volent en troupe on dit qu'il va neiger ou en tous cas faire mauvais temps. Cette croyance est très répandue. Elle résulte d'observations incomplètes, on retient les cas justes et on ne tient pas compte des cas faux. Nous avons noté journellement les vols des Chocards dans les environs de Sion aussi bien par le beau que par le mauvais temps, ils restent dans la région pendant tout l'hiver et exécutent chaque jour leurs randonnées en troupe.

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Symbolisme :


« Le choucas : encore un mot utilisé dans le monde de l'alpinisme. Mais utilisé à tort, selon Jean-Marie Jeudy, auteur de Les Mots pour dire la Savoie (2006). Un mot que l'on retrouve dans le titre d'un livre de Samivel, Sous l’œil des choucas.


Si vous demandez à un alpiniste ce qu'est un choucas, il vous répondra qu'il s'agit d'un oiseau au plumage d'un noir brillant, plus gros qu'un merle et plus petit qu'un corbeau. Avec un bec tout jaune.

Un oiseau qui se dandine quand il marche.

Un as de la voltige quand il est dans les airs.

Le volatile est en effet de la famille des corbeaux. C'est lui qui vient vous rendre visite quand vous transpirez dans une paroi. Mais il est improprement appelé choucas. Parce que le choucas, ce n'est pas lui... C'est son cousin qui n'a jamais vu la montagne, puisqu'il vit dans les plaines et les vallées, et qu'il réside dans les tours et les clochers.

Celui que les montagnards appellent choucas est en réalité un chocard à bec jaune. Un petit clown qui se joue de la pesanteur et pousse des trilles à n'en plus finir. Tandis que vous grimpez et que vous vous évertuez dans la roche, il vient vous faire un salut, ne craignant nullement de se poser sur un petit becquet à trente centimètres de votre nez. Il vous regarde en inclinant la tête. Il vous raconte je ne sais quoi et ne prend pas la peine d'attendre la réponse. Puis il déploie les ailes et plonge dans l'abîme.

Et vous le voyez réapparaître à la minute suivante, faisant de larges cercles et reprenant ses discours comme pour vous narguer. Il se permet de s'immobiliser dans un impeccable surplace, toujours à trente centimètres de votre nez. Il attend votre arrivée sur la cime, il attend que vous ouvriez votre sac et que vous en sortiez le casse-croûte. Histoire de chaparder quelques miettes.

Bref c'est le chocard à tête jaune. Un habitué des parois et des crêtes. Un grand spécialiste du bivouac en falaise. Un drôle d'oiseau qui ne dédaigne jamais les gourmandises qu'on peut lui offrir. Sachez encore qu'un proche parent vit dans les mêmes milieux que lui. C'est le crave à bec rouge. L'un et l'autre ont des mœurs semblables. Difficile de les différencier lorsqu'ils sont en plein vol. comme son nom l'indique, le crave possède un bec rouge, plus long et recourbé. Et des pattes de la même couleur. Il ne siffle pas, il criaille sur un ton nasal et métallique. Pour des raisons que l'on ignore, il tend à se faire rare dans les Alpes, alors que son cousin à bec jaune se porte à merveille. »

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